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L'Algérie , un nouvel eldorado ?
Plus de 32.000 travailleurs étrangers recensés
Publié dans Le Midi Libre le 11 - 08 - 2007

Il y a les clandos et les autres, ceux qui s'introduisent dans le pays en traversant illégalement les frontières et ceux qui ont des titres de séjour et de travail.
Il y a les clandos et les autres, ceux qui s'introduisent dans le pays en traversant illégalement les frontières et ceux qui ont des titres de séjour et de travail.
Le bon sens populaire le dit sans détour et sans périphrase : s'il y a des travailleurs étrangers en Algérie, c'est parce que les Algériens refusent d'exercer certains métiers, jugés trop pénibles ; notamment dans le bâtiment. Parallèlement, de mauvaises habitudes ont été acquises par de nombreuses entreprises algériennes, qu'elles soient publiques ou privées, au point que les chantiers ne sont jamais finis. On en veut pour preuve toutes ces carcasses qui enlaidissent les nouvelles cités et les nouveaux lotissements, du Hamiz à Ouled-Fayet, avec tous ces piliers d'attente, ces morceaux de ferraille qui pointent ces ponts suspendus dans le vide et défiant les règles de l'esthétique et de l'urbanisme.
Les travailleurs étrangers
sur nos chantiers
Cela dit, il est bon de savoir que plus de 32.000 travailleurs étrangers ont été recensés par les organismes officiels, représentant quelques 105 nationalités. Entre autres, les chantiers immobiliers lancés dans le cadre de l'AADL puis le grand projet de l'autoroute Est-Ouest ont drainé un grand nombre de travailleurs chinois en Algérie, au cours de ces dernières années. Il n'est pas rare, aux environs de 19h, de voir ces processions de Chinois, se suivant à la queue-leu-leu le long des trottoirs, rejoignant l'endroit de résidence.
Ils se font remarquer par leur discipline, leur hargne au labeur, leur habitude de circuler en groupe. En plus des BTPH, ils ont également investi — mais alors en toute discrétion — le secteur commercial et on les voit ouvrir des magasins pour y vendre des vêtements prêt-à-porter en cassant les prix. Si ce phénomène existe depuis au moins une décennie, en fait, on peut dire qu'il a pris de l'ampleur à la faveur des liquidités engrangées grâce à l'envolée des cours du brut, et si les Chinois sont actuellement les plus voyants (représentant 45 % des effectifs), les autres nationalités ne sont pas en reste : Egyptiens, Italiens, Philippins, Américains, Français, Canadiens, Belges, Espagnols, sans compter les migrants sub-sahariens dont 40 %, selon les statistiques comptent s'installer en Algérie alors que les autres ne font que transiter par le territoire. En plus des grands chantiers, on doit également prendre en considération les sociétés étrangères qui se sont établies en Algérie, et dont le Centre national du registre de commerce a recensé pas moins de 2.600 entreprises étrangères activant sur le sol national, originaires de 71 pays différents. Curieusement, ce sont les compagnies syriennes qui arrivent en tête. Habituées depuis l'Antiquité à ouvrir des comptoirs tout le long des côtes, y compris en Afrique subsaharienne comme Dakar ou la Côte-d'Ivoire, les hommes d'affaires syriens et libanais n'ont pas boudé l'Algérie dès qu'une ouverture du marché a été amorcée à la fin des années 80. La langue et la culture aidant, ils se sont vite acclimatés dans la société algérienne, se spécialisant dans la restauration, voire l'importation et l'exportation du textile. Du fait également des données historiques, les Français arrivent en deuxième position, surtout depuis l'ouverture du secteur des banques et des assurances, avec 429 entreprises, englobant des bureaux d'études, d'expertise technique, ou les compagnies d'importation d'outillage et équipement… Quant aux Egyptiens, dont la présence dans les télécoms avec Djezzy est très remarquée, ils se font également distinguer par un dynamisme qui leur est propre, avec 187 entreprises.
Pour toutes ces raisons, on peut dire que l'Algérie est sur la liste des destinations prisées et recherchées par les agences internationales d'emploi. Certes, c'est la dîme à payer au boom des projets lancés tous azimuts, et à l'embellie financière qui permet de renouer avec la croissance, et il est normal que dans certaines filières et branches, un besoin en main d'œuvre qualifiée d'origine étrangère soit nécessaire. A ce titre, l'Algérie figure en bonne place parmi les pays recherchés, aux côtés des pays du Moyen-Orient, ainsi que du Canada, des Etats-Unis, de la Chine.
Des atouts à faire valoir
Sans être un dragon, loin s'en faut, elle a des atouts à faire valoir, du fait même du plan de soutien au programme de relance économique qui avoisine les 100 milliards de dollars. L'Algérie est une destination qui ne laisse pas indifférent, d'autant plus que le déficit flagrant constaté dans certaines branches crée un appel d'air en faveur d'une main d'œuvre qualifié. Non seulement parce que l'Ecole algérienne est inadaptée et n'a pas formé à certains métiers de base dont ont besoin les chantiers du BTPH, mais aussi parce que les Algériens répugnent à exercer certains métiers. Pour toutes ces raisons, notre économie a besoin d'une émulation pour susciter de nouvelles vocations et donner un souffle nouveau aux métiers manuels, qui ne sont pas du tout dévalorisants, malgré ce qu'on en dit.
Cette émulation est seule à même de vaincre les tabous idéologiques ou culturels, de même que les barrières artificielles érigées par certains qui parlent d'hostilité de la population à l'égard de ces travailleurs étrangers. En fait, toutes les fois qu'un pays ou une communauté se sont enfermés sur eux-mêmes, ils ont développé des pratiques de monopole et d'exclusion, confinant à la xénophobie et ayant un impact négatif sur l'activité économique et sur la croissance. Au contraire, les économies ouvertes sont celles qui favorisent un meilleur climat des affaires et une plus grande compétitivité.
On peut faire une distinction entre ceux qui traversent clandestinement les frontières, notamment les étrangers d'origine africaine, dont une bonne partie ne fait que transiter pour aller grossir les migrants de Lampedusa en Italie ou de Ceuta et Melilla en Espagne, des travailleurs qui sont amenés par les sociétés algériennes ou étrangères implantées en Algérie.
Les clandos et les autres
Cette dernière catégorie de travailleurs possède un titre de travail délivré par les autorités. Ils participent à leur manière à la croissance et à la création des richesses. Pour tous ceux-là, un disposifitif législatif existe qui permet leur insertion dans le monde du travail. On peut citer la loi du 10 juillet 1981 relative aux conditions d'emploi des travailleurs étrangers et le décret présidentiel 11 juillet 2003 établissant le visa du travail.
L'Algérie, en pleine croissance, connaît un phénomène semblable à celui de l'Italie et de l'Espagne du début du siècle dernier. Les citoyens de ces deux pays quittaient en masse leur maison pour aller s'expatrier en France, en Allemagne, en Angleterre ou aux Etats-Unis. Aujourd'hui, ces deux pays sont devenus eux-mêmes une terre d'accueil pour des milliers d'immigrants en provenance des pays du tiers-monde, essentiellement d'Afrique et d'Asie.
Il est encore trop tôt pour dire si ce phénomène concernant l'Algérie est irréversible ou s'il n'est que conjoncturel. La tendance actuelle, avec une croissance en hausse et des besoins en main-d'œuvre étrangère, se maintiendra-elle ? Ira-t-elle en se renforçant ou bien au contraire entrera-t-elle en déclin ? Cela dépend bien entendu de la réussite des réformes et du rythme d'investissement national et étranger. Si l'on se base sur les montants affichés et publiés par l'Agence nationale du développement de l'investissement (Andi), notamment en provenance des pays du Golfe, il n'y a pas de raison pour que la tendance actuelle s'inverse. Tout indique au contraire qu'elle ira en prenant de l'ampleur.
Alger, ville cosmopolite ?
En réalité, le pragmatisme doit nous pousser à saluer une telle évolution du marché du travail en Algérie, pour faire de notre pays un pays à l'économie ouverte et concurrentielle, où la présence de travailleurs étrangers qualifiés crée une émulation bénéfique pour la croissance et le climat des affaires.
Au lendemain de l'indépendance, Alger était une ville cosmopolite. On y rencontrait beaucoup d'Européens, mais aussi des Asiatiques (Chinois, Indiens, Pakistanais), et puis elle s'est petit à petit algérianisée, se vidant de ses éléments étrangers. Dans le même temps, le mode de vie s'est ruralisé, pour ne pas dire bidonvillisé. Les grandes villes du monde que nous avons eu la chance de visiter présentent toutes cet aspect cosmopolite : Le Caire, Paris, Athènes, Damas, Londres. Parce que le cosmopolitisme, qui donne cette allure bigarrée et vivante à une cité, est en soi une bonne chose. Il lui offre un dynamisme, une animation particulière, c'est un facteur qui crée une concurrence obligeant les différentes composantes de la cité, qu'elles soient fixées ou de passage, à montrer le meilleur d'elles-mêmes.
L'activité économique a ses règles, elle a besoin d'être stimulée tous les jours par un nouveau sang et un nouveau souffle. L'économie chinoise, qui s'est ouverte sur le monde, attire les plus grandes enveloppes des investissements directs étrangers. Si les pays d'Asie sont devenus des dragons, après avoir été des pays émergents, c'est du fait même de cette émulation et de la présence des capitaux étrangers. Mais ces derniers ne viennent pas seuls. Ils apportent forcément avec eux une partie de la main-d'œuvre dont ils ont besoin.
Que ce soit en Europe, aux Etats- Unis, dans les pays du Golfe ou ailleurs, ce sont les économies les plus compétitives qui attirent la main-d'œuvre et les capitaux étrangers. Ces travailleurs participent à la création de richesses du pays d 'accueil.
Le bon sens populaire le dit sans détour et sans périphrase : s'il y a des travailleurs étrangers en Algérie, c'est parce que les Algériens refusent d'exercer certains métiers, jugés trop pénibles ; notamment dans le bâtiment. Parallèlement, de mauvaises habitudes ont été acquises par de nombreuses entreprises algériennes, qu'elles soient publiques ou privées, au point que les chantiers ne sont jamais finis. On en veut pour preuve toutes ces carcasses qui enlaidissent les nouvelles cités et les nouveaux lotissements, du Hamiz à Ouled-Fayet, avec tous ces piliers d'attente, ces morceaux de ferraille qui pointent ces ponts suspendus dans le vide et défiant les règles de l'esthétique et de l'urbanisme.
Les travailleurs étrangers
sur nos chantiers
Cela dit, il est bon de savoir que plus de 32.000 travailleurs étrangers ont été recensés par les organismes officiels, représentant quelques 105 nationalités. Entre autres, les chantiers immobiliers lancés dans le cadre de l'AADL puis le grand projet de l'autoroute Est-Ouest ont drainé un grand nombre de travailleurs chinois en Algérie, au cours de ces dernières années. Il n'est pas rare, aux environs de 19h, de voir ces processions de Chinois, se suivant à la queue-leu-leu le long des trottoirs, rejoignant l'endroit de résidence.
Ils se font remarquer par leur discipline, leur hargne au labeur, leur habitude de circuler en groupe. En plus des BTPH, ils ont également investi — mais alors en toute discrétion — le secteur commercial et on les voit ouvrir des magasins pour y vendre des vêtements prêt-à-porter en cassant les prix. Si ce phénomène existe depuis au moins une décennie, en fait, on peut dire qu'il a pris de l'ampleur à la faveur des liquidités engrangées grâce à l'envolée des cours du brut, et si les Chinois sont actuellement les plus voyants (représentant 45 % des effectifs), les autres nationalités ne sont pas en reste : Egyptiens, Italiens, Philippins, Américains, Français, Canadiens, Belges, Espagnols, sans compter les migrants sub-sahariens dont 40 %, selon les statistiques comptent s'installer en Algérie alors que les autres ne font que transiter par le territoire. En plus des grands chantiers, on doit également prendre en considération les sociétés étrangères qui se sont établies en Algérie, et dont le Centre national du registre de commerce a recensé pas moins de 2.600 entreprises étrangères activant sur le sol national, originaires de 71 pays différents. Curieusement, ce sont les compagnies syriennes qui arrivent en tête. Habituées depuis l'Antiquité à ouvrir des comptoirs tout le long des côtes, y compris en Afrique subsaharienne comme Dakar ou la Côte-d'Ivoire, les hommes d'affaires syriens et libanais n'ont pas boudé l'Algérie dès qu'une ouverture du marché a été amorcée à la fin des années 80. La langue et la culture aidant, ils se sont vite acclimatés dans la société algérienne, se spécialisant dans la restauration, voire l'importation et l'exportation du textile. Du fait également des données historiques, les Français arrivent en deuxième position, surtout depuis l'ouverture du secteur des banques et des assurances, avec 429 entreprises, englobant des bureaux d'études, d'expertise technique, ou les compagnies d'importation d'outillage et équipement… Quant aux Egyptiens, dont la présence dans les télécoms avec Djezzy est très remarquée, ils se font également distinguer par un dynamisme qui leur est propre, avec 187 entreprises.
Pour toutes ces raisons, on peut dire que l'Algérie est sur la liste des destinations prisées et recherchées par les agences internationales d'emploi. Certes, c'est la dîme à payer au boom des projets lancés tous azimuts, et à l'embellie financière qui permet de renouer avec la croissance, et il est normal que dans certaines filières et branches, un besoin en main d'œuvre qualifiée d'origine étrangère soit nécessaire. A ce titre, l'Algérie figure en bonne place parmi les pays recherchés, aux côtés des pays du Moyen-Orient, ainsi que du Canada, des Etats-Unis, de la Chine.
Des atouts à faire valoir
Sans être un dragon, loin s'en faut, elle a des atouts à faire valoir, du fait même du plan de soutien au programme de relance économique qui avoisine les 100 milliards de dollars. L'Algérie est une destination qui ne laisse pas indifférent, d'autant plus que le déficit flagrant constaté dans certaines branches crée un appel d'air en faveur d'une main d'œuvre qualifié. Non seulement parce que l'Ecole algérienne est inadaptée et n'a pas formé à certains métiers de base dont ont besoin les chantiers du BTPH, mais aussi parce que les Algériens répugnent à exercer certains métiers. Pour toutes ces raisons, notre économie a besoin d'une émulation pour susciter de nouvelles vocations et donner un souffle nouveau aux métiers manuels, qui ne sont pas du tout dévalorisants, malgré ce qu'on en dit.
Cette émulation est seule à même de vaincre les tabous idéologiques ou culturels, de même que les barrières artificielles érigées par certains qui parlent d'hostilité de la population à l'égard de ces travailleurs étrangers. En fait, toutes les fois qu'un pays ou une communauté se sont enfermés sur eux-mêmes, ils ont développé des pratiques de monopole et d'exclusion, confinant à la xénophobie et ayant un impact négatif sur l'activité économique et sur la croissance. Au contraire, les économies ouvertes sont celles qui favorisent un meilleur climat des affaires et une plus grande compétitivité.
On peut faire une distinction entre ceux qui traversent clandestinement les frontières, notamment les étrangers d'origine africaine, dont une bonne partie ne fait que transiter pour aller grossir les migrants de Lampedusa en Italie ou de Ceuta et Melilla en Espagne, des travailleurs qui sont amenés par les sociétés algériennes ou étrangères implantées en Algérie.
Les clandos et les autres
Cette dernière catégorie de travailleurs possède un titre de travail délivré par les autorités. Ils participent à leur manière à la croissance et à la création des richesses. Pour tous ceux-là, un disposifitif législatif existe qui permet leur insertion dans le monde du travail. On peut citer la loi du 10 juillet 1981 relative aux conditions d'emploi des travailleurs étrangers et le décret présidentiel 11 juillet 2003 établissant le visa du travail.
L'Algérie, en pleine croissance, connaît un phénomène semblable à celui de l'Italie et de l'Espagne du début du siècle dernier. Les citoyens de ces deux pays quittaient en masse leur maison pour aller s'expatrier en France, en Allemagne, en Angleterre ou aux Etats-Unis. Aujourd'hui, ces deux pays sont devenus eux-mêmes une terre d'accueil pour des milliers d'immigrants en provenance des pays du tiers-monde, essentiellement d'Afrique et d'Asie.
Il est encore trop tôt pour dire si ce phénomène concernant l'Algérie est irréversible ou s'il n'est que conjoncturel. La tendance actuelle, avec une croissance en hausse et des besoins en main-d'œuvre étrangère, se maintiendra-elle ? Ira-t-elle en se renforçant ou bien au contraire entrera-t-elle en déclin ? Cela dépend bien entendu de la réussite des réformes et du rythme d'investissement national et étranger. Si l'on se base sur les montants affichés et publiés par l'Agence nationale du développement de l'investissement (Andi), notamment en provenance des pays du Golfe, il n'y a pas de raison pour que la tendance actuelle s'inverse. Tout indique au contraire qu'elle ira en prenant de l'ampleur.
Alger, ville cosmopolite ?
En réalité, le pragmatisme doit nous pousser à saluer une telle évolution du marché du travail en Algérie, pour faire de notre pays un pays à l'économie ouverte et concurrentielle, où la présence de travailleurs étrangers qualifiés crée une émulation bénéfique pour la croissance et le climat des affaires.
Au lendemain de l'indépendance, Alger était une ville cosmopolite. On y rencontrait beaucoup d'Européens, mais aussi des Asiatiques (Chinois, Indiens, Pakistanais), et puis elle s'est petit à petit algérianisée, se vidant de ses éléments étrangers. Dans le même temps, le mode de vie s'est ruralisé, pour ne pas dire bidonvillisé. Les grandes villes du monde que nous avons eu la chance de visiter présentent toutes cet aspect cosmopolite : Le Caire, Paris, Athènes, Damas, Londres. Parce que le cosmopolitisme, qui donne cette allure bigarrée et vivante à une cité, est en soi une bonne chose. Il lui offre un dynamisme, une animation particulière, c'est un facteur qui crée une concurrence obligeant les différentes composantes de la cité, qu'elles soient fixées ou de passage, à montrer le meilleur d'elles-mêmes.
L'activité économique a ses règles, elle a besoin d'être stimulée tous les jours par un nouveau sang et un nouveau souffle. L'économie chinoise, qui s'est ouverte sur le monde, attire les plus grandes enveloppes des investissements directs étrangers. Si les pays d'Asie sont devenus des dragons, après avoir été des pays émergents, c'est du fait même de cette émulation et de la présence des capitaux étrangers. Mais ces derniers ne viennent pas seuls. Ils apportent forcément avec eux une partie de la main-d'œuvre dont ils ont besoin.
Que ce soit en Europe, aux Etats- Unis, dans les pays du Golfe ou ailleurs, ce sont les économies les plus compétitives qui attirent la main-d'œuvre et les capitaux étrangers. Ces travailleurs participent à la création de richesses du pays d 'accueil.


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