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La poésie des couleurs
Abdelmalek Cherid, artiste-peintre
Publié dans Le Midi Libre le 04 - 09 - 2007

Abdelmalek Cherid est né en 1949 à El-Flay, dans la wilaya de Béjaïa, en Kabylie. Il y a grandi au sein d'une famille qui a encouragé son goût prononcé pour la musique, les arts plastiques et l'écriture poétique. Dès l'enfance, le talentueux artiste se fait remarquer pour ses dons, notamment pour le dessin. Il les développe lors de son adolescence à Bgayet et à Alger, où il découvre les musées et les galeries. Ses premières toiles datent de cette période même. Il expose pour la première fois en 1980 et obtient plusieurs prix et médailles : le Premier prix culturel de la Sonatrach (1980), le Premier prix du festival des arts plastiques de Tizi-Ouzou (1998)… Autodidacte, Abdelmalek Cherid est inspiré par les formes traditionnelles de la vie dans sa région. Il poursuit son travail en multipliant thèmes techniques et supports. Par le truchement d'un symbolisme propre à lui, le peintre réinvente une poésie picturale. Ses toiles, huiles sur carton, aquarelles, travail sur peaux de poisson et feuilles mortes, terre cuite et bien d'autres travaux sont des supports et des techniques qui témoignent d'une culture berbère et algérienne. Les motifs géométriques, très souvent des triangles, des losanges... sont encore vivants dans l'art populaire et sont issus du langage symbolique, du signe magique dont les traces se sont perpétuées dans le paysage quotidien en décorant tapis, céramiques, poteries voire le corps humain, par le biais du tatouage. De cette culture ancestrale, Cherid décrit des scènes de la vie quotidienne. La technique de l'aquarelle se prête bien à ses notations rapides, précises. Il s'attarde particulièrement à représenter ces intérieurs de maisons qu'aujourd'hui encore les femmes, lorsqu'elles ont accompli les rites mystiques destinés à protéger leurs demeures au moment de sa construction, décorent entièrement de peintures symboliques destinées à les protéger et à y apporter bonheur et prospérité. Chaque femme tient de sa belle-mère les motifs propres à sa famille. Ainsi, la lecture a lieu à deux niveaux : le sens communautaire commun qui s'enrichit d'un sens familial et l'imagination captivante de l'artiste. Cherid décrit ces maisons dans une palette minérale sourde. Mais parfois, la description s'effectue au profit de la mise en valeur du signe. Et ces signes sont, tour à tour, mats et brillants, colorés, vifs et contrastés, rappellant ceux des tapis et de poteries traditionnels. L'enfant de la vallée de la Soummam les détache de leur support utilitaire et les met en scène, les accompagnant parfois d'objets ou de lettres de l'écriture antique de la langue berbère, le tifinagh. Et ainsi naissent les emblèmes d'une culture.
Détachés de leur fonction mystico-symbolique, pourraient-ils être lisibles à l'autre ? Aujourd'hui, la peinture algérienne est à la recherche d'un équilibre entre les apports récents de la peinture européenne : peinture de chevalet, introduite au XIXe siècle et l'héritage arabe ou plus largement oriental, acquis d'une civilisation du signe, qui s'est notamment épanouie par le biais de la calligraphie. On y note, après l'apprentissage des formes occidentales, un retour vers soi, une volonté de renouer avec la tradition. A la charnière de ces deux mondes travaille Cherid qui, avec simplicité, nous propose les symboles de la propre culture algérienne. En somme, les œuvres de ce peintre sont une poésie illustrée en images, poésie à savourer, à décrypter.
Abdelmalek Cherid est né en 1949 à El-Flay, dans la wilaya de Béjaïa, en Kabylie. Il y a grandi au sein d'une famille qui a encouragé son goût prononcé pour la musique, les arts plastiques et l'écriture poétique. Dès l'enfance, le talentueux artiste se fait remarquer pour ses dons, notamment pour le dessin. Il les développe lors de son adolescence à Bgayet et à Alger, où il découvre les musées et les galeries. Ses premières toiles datent de cette période même. Il expose pour la première fois en 1980 et obtient plusieurs prix et médailles : le Premier prix culturel de la Sonatrach (1980), le Premier prix du festival des arts plastiques de Tizi-Ouzou (1998)… Autodidacte, Abdelmalek Cherid est inspiré par les formes traditionnelles de la vie dans sa région. Il poursuit son travail en multipliant thèmes techniques et supports. Par le truchement d'un symbolisme propre à lui, le peintre réinvente une poésie picturale. Ses toiles, huiles sur carton, aquarelles, travail sur peaux de poisson et feuilles mortes, terre cuite et bien d'autres travaux sont des supports et des techniques qui témoignent d'une culture berbère et algérienne. Les motifs géométriques, très souvent des triangles, des losanges... sont encore vivants dans l'art populaire et sont issus du langage symbolique, du signe magique dont les traces se sont perpétuées dans le paysage quotidien en décorant tapis, céramiques, poteries voire le corps humain, par le biais du tatouage. De cette culture ancestrale, Cherid décrit des scènes de la vie quotidienne. La technique de l'aquarelle se prête bien à ses notations rapides, précises. Il s'attarde particulièrement à représenter ces intérieurs de maisons qu'aujourd'hui encore les femmes, lorsqu'elles ont accompli les rites mystiques destinés à protéger leurs demeures au moment de sa construction, décorent entièrement de peintures symboliques destinées à les protéger et à y apporter bonheur et prospérité. Chaque femme tient de sa belle-mère les motifs propres à sa famille. Ainsi, la lecture a lieu à deux niveaux : le sens communautaire commun qui s'enrichit d'un sens familial et l'imagination captivante de l'artiste. Cherid décrit ces maisons dans une palette minérale sourde. Mais parfois, la description s'effectue au profit de la mise en valeur du signe. Et ces signes sont, tour à tour, mats et brillants, colorés, vifs et contrastés, rappellant ceux des tapis et de poteries traditionnels. L'enfant de la vallée de la Soummam les détache de leur support utilitaire et les met en scène, les accompagnant parfois d'objets ou de lettres de l'écriture antique de la langue berbère, le tifinagh. Et ainsi naissent les emblèmes d'une culture.
Détachés de leur fonction mystico-symbolique, pourraient-ils être lisibles à l'autre ? Aujourd'hui, la peinture algérienne est à la recherche d'un équilibre entre les apports récents de la peinture européenne : peinture de chevalet, introduite au XIXe siècle et l'héritage arabe ou plus largement oriental, acquis d'une civilisation du signe, qui s'est notamment épanouie par le biais de la calligraphie. On y note, après l'apprentissage des formes occidentales, un retour vers soi, une volonté de renouer avec la tradition. A la charnière de ces deux mondes travaille Cherid qui, avec simplicité, nous propose les symboles de la propre culture algérienne. En somme, les œuvres de ce peintre sont une poésie illustrée en images, poésie à savourer, à décrypter.


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