Après la résiliation du contrat liant Sonatrach à Repsol et Gas natural dans le projet d'envergure Gassi Touil, rien ne va plus entre Alger et Madrid dans le domaine énergétique. Après la résiliation du contrat liant Sonatrach à Repsol et Gas natural dans le projet d'envergure Gassi Touil, rien ne va plus entre Alger et Madrid dans le domaine énergétique. Mis à part la France au milieu des années 70, lorsqu'il fallait nationaliser les hydrocarbures, ou à la fin des années 60 lorsqu'il fallait arracher la vigne et limiter notre émigration dans l'Hexagone, jamais l'Algérie n'a eu ce genre de problèmes avec un autre pays. Actuellement, entre les deux pays c'est une remise en cause de toutes les relations bilatérales, pourtant promises à un bel avenir. En essayant de politiser un conflit d'essence purement commerciale, les sociétés espagnoles Repsol et Gas Natural ont certainement voulu porter atteinte à l'image de l'Algérie au plan international, - ce qui a été relevé dans le très sérieux Financial Times - ; alors que tout le monde connaît le sérieux de la compagnie nationale d'hydrocarbures Sonatrach et le respect qu'elle a pour les relations contractuelles. Concernant les projets lancés en partenariat entre les deux pays, on peut citer le gazoduc transméditerranéen, construit dans les années 80 et Medgaz, devant relier Beni-Saf à la ville espagnole Alméria. Le gazoduc transcontinental Medgaz, d'une longueur de 1.050 kilomètres (550 en territoire algérien, 200 sous la mer et 300 en territoire espagnol), aura une capacité initiale de 8 milliards de m3/an, extensible à 16 milliards de m3/an. Le second projet, tout aussi stratégique est de Gassi Touil. Intégré d'amont en aval, avec la construction d'un mégatrain à Arzew, il devait entrer en production en 2009 en produisant 6,5 milliards de gaz, avec la transformation en GNL de 4 millions de tonnes à l'usine de Arzew, destiné pour l'essentiel aux besoins du marché américain. Le projet avait été arraché par les entreprises espagnoles le 17 novembre 2004 à l'issue d'une ouverture des plis tout ce qu'il y a de transparent, face à des concurrents de poids, comme BP, le consortium Total-Shell et le consortium ENI-Anadarko. D'une durée de trente ans, le contrat de type partage de production, prévoit le forage de 52 puits de développement, la reprise de seize puits existants, la construction de nouvelles installations pour le traitement de 22 millions de mètres cubes par jour et la mise en place de nouvelles capacités de transport. L'ambassadeur d'Espagne à Alger avait à l'époque évoqué ce projet en des termes très élogieux : «On doit relever l'importance sur le plan politique de ce contrat qui va établir un véritable partenariat et faire avancer les deux pays dans la bonne direction.» Quant au ministre algérien de l'Energie et des Mines, M. Chakib Khelil, il avait qualifié ce contrat d'historique en estimant qu'il renforcerait les relations entre «l'Algérie et l'Espagne, qui sont déjà très fortes». Par ailleurs, le royaume d'Espagne avait classé l'Algérie parmi les 9 pays prioritaires, avec lesquels il souhaitait aller aussi loin que possible sur les plans du partenariat et de la coopération. Les couacs auxquels on assiste depuis quelques mois ne sont donc pas compréhensibles, si l'on se base sur toute cette grille de lecture, où tout semblait aller pour le mieux dans le meilleur des mondes. Au départ, un point avait un peu froissé les responsables espagnols : le déficit de la balance commerciale en faveur de l'Algérie. Notre pays, estime-t-on, de l'autre rive de la Méditerranée, vend beaucoup de gaz à l'Espagne, mais n'achète pas assez à ce pays. L'Algérie se fournit dans un contexte d'ouverture du marché et de la concurrence. Et si des produits espagnols arrivent à pénétrer le marché algérien, c'est tant mieux, mais ce n'est pas automatique. Les Espagnols auraient, sans doute, préféré des échanges préférentiels, avec une prime politique de la part de l'Algérie pour choisir des produits espagnols. Mais ce n'est pas toujours évident. Pourtant, les Espagnols, comptent de nombreux projets en Algérie : Gassi Touil, le dessalement de l'eau, et dans le domaine bancaire. On rappellera que c'est la banque espagnole Santander par exemple qui pilote un certain nombre de privatisations en Algérie. Un traité d'amitié avait été signé entre les deux pays du temps du gouvernement Aznar, qui avait rééquilibré les relations de l'Espagne avec les pays du Maghreb. Mais le positionnement du gouvernement de gauche du PSOE de Zapatero en faveur du royaume marocain dans le dossier du Sahara occidental a été sans doute le détonateur dans le pourrissement des relations ; même si certains estiment que cela n'a aucun impact. Toujours est-il qu'au mois d'avril dernier, lorsque le roi Juan Carlos effectuait une visite très importante en Algérie, dont on attendait beaucoup pour renforcer les relations bilatérales, Zapatero lui était en visite au Maroc pour s'aligner sur la politique du royaume chérifien sur le dossier du Sahara occidental, mettant au placard la plan Baker, agréé par toutes les parties de la région, à savoir l'Algérie, le Maroc et le Front Polisario. Certes, il existe un lobby marocain en Espagne. Les deux pays qui ne sont séparés que par une mince bande marine au niveau du détroit de Gibraltar entretiennent des relations très étroites, et les Marocains sont très nombreux dans la péninsule ibérique, et y ont des intérêts économiques dans tous les secteurs et toutes les branches. Est-ce le lobby marocain qui est à l'origine du froid qui s'est installé entre Alger et Madrid. Toujours est-il que la demande, fort légitime de l'Algérie, de revoir à la hausse le prix d'une partie du gaz livré à l'Espagne s'est heurtée à un mur. Les Espagnols refusant d'en entendre parler. Ensuite, la commission énergétique espagnole a revu à la baisse la part de gaz que la Société nationale d'hydrocarbures devait commercialiser directement en Espagne. Autant d'entraves venues ternir la bonne entente entre les deux capitales. La résiliation du contrat de Repsol et de Gas natural dans le projet d'envergure Gasi Touil est un peu la goutte qui avait fait déborder le vase. Actuellement, on assiste en Espagne à une levée de boucliers contre à la fois Sonatrach, soupçonnée, pour reprendre les termes du communiqué de Repsol et de Gas natural, de vouloir s'approprier le projet, et de l'autre contre la politique extérieure du gouvernement de Zapatero, accusé d'incapacité. Du reste, un débat a été entamé à Cortès, Parlement espagnol, où le gouvernement socialiste a été mis sur la sellette, d'autant que le reflux des entreprises espagnoles à l'étranger et la perte de leurs parts de marché ne concernent pas que l'Algérie, puisqu'on cite aussi des pays d'Amérique latine et d'Asie. Suite à cela, les relations économiques entre l'Espagne et l'Algérie sont entrées dans une nouvelle phase. Si la réaction de Sonatrach s'est fait tardive, les clarifications qu'elle a apportées sont de nature à lever le doute sur la caractère commercial du différend qui l'oppose à Repsol et Gas natural. Dans son communiqué, il a été précisé que les deux entreprises espagnoles ont failli à leurs obligations contractuelles. En effet, ce projet, qui devait être livré en 2009, pour répondre aux besoins du marché américain, ne sera finalement achevé qu'en 2012. Un retard de trois ans représentant une perte sèche pour Sonatrach. En ce moment, le statut de l'Espagne est en train de changer. De partenaire stratégique, ce pays est en passe de devenir un boulet pour l'Algérie. Pendant longtemps, notamment au cours de la décennie écoulée, l'Espagne était considérée en Algérie sur la plan énergétique comme l'une des portes de l'Europe, au même titre que l'Italie. C'est aussi un pays dont le dynamisme économique n'est plus à démontrer, puisqu'il a réussi son entrée dans l'Union européenne, et affiché un taux de croissance à faire pâlir d'envie ses voisins. Demeurent les règles de la concurrence. On se demande pourquoi les règles de la concurrence ne fonctionnent qu'à sens unique pour les sociétés espagnoles en Algérie. Le projet Gassi Touil a fait l'objet d'une ouverture de plis, alors que Sonatrach est mise en difficulté dans son souhait de commercialiser une partie de son gaz en Espagne, au moment où les autres entreprises étrangères ne subissent pas les mêmes restrictions. La visite du secrétaire d'Etat espagnol aux Affaires étrangères et de la Coopération, Leon Bernardino, à Alger, arrive à point nommé pour rectifier le tir, sans oublier que l'affaire est soumise par Sonatrach pour arbitrage aux instances internationales. Mis à part la France au milieu des années 70, lorsqu'il fallait nationaliser les hydrocarbures, ou à la fin des années 60 lorsqu'il fallait arracher la vigne et limiter notre émigration dans l'Hexagone, jamais l'Algérie n'a eu ce genre de problèmes avec un autre pays. Actuellement, entre les deux pays c'est une remise en cause de toutes les relations bilatérales, pourtant promises à un bel avenir. En essayant de politiser un conflit d'essence purement commerciale, les sociétés espagnoles Repsol et Gas Natural ont certainement voulu porter atteinte à l'image de l'Algérie au plan international, - ce qui a été relevé dans le très sérieux Financial Times - ; alors que tout le monde connaît le sérieux de la compagnie nationale d'hydrocarbures Sonatrach et le respect qu'elle a pour les relations contractuelles. Concernant les projets lancés en partenariat entre les deux pays, on peut citer le gazoduc transméditerranéen, construit dans les années 80 et Medgaz, devant relier Beni-Saf à la ville espagnole Alméria. Le gazoduc transcontinental Medgaz, d'une longueur de 1.050 kilomètres (550 en territoire algérien, 200 sous la mer et 300 en territoire espagnol), aura une capacité initiale de 8 milliards de m3/an, extensible à 16 milliards de m3/an. Le second projet, tout aussi stratégique est de Gassi Touil. Intégré d'amont en aval, avec la construction d'un mégatrain à Arzew, il devait entrer en production en 2009 en produisant 6,5 milliards de gaz, avec la transformation en GNL de 4 millions de tonnes à l'usine de Arzew, destiné pour l'essentiel aux besoins du marché américain. Le projet avait été arraché par les entreprises espagnoles le 17 novembre 2004 à l'issue d'une ouverture des plis tout ce qu'il y a de transparent, face à des concurrents de poids, comme BP, le consortium Total-Shell et le consortium ENI-Anadarko. D'une durée de trente ans, le contrat de type partage de production, prévoit le forage de 52 puits de développement, la reprise de seize puits existants, la construction de nouvelles installations pour le traitement de 22 millions de mètres cubes par jour et la mise en place de nouvelles capacités de transport. L'ambassadeur d'Espagne à Alger avait à l'époque évoqué ce projet en des termes très élogieux : «On doit relever l'importance sur le plan politique de ce contrat qui va établir un véritable partenariat et faire avancer les deux pays dans la bonne direction.» Quant au ministre algérien de l'Energie et des Mines, M. Chakib Khelil, il avait qualifié ce contrat d'historique en estimant qu'il renforcerait les relations entre «l'Algérie et l'Espagne, qui sont déjà très fortes». Par ailleurs, le royaume d'Espagne avait classé l'Algérie parmi les 9 pays prioritaires, avec lesquels il souhaitait aller aussi loin que possible sur les plans du partenariat et de la coopération. Les couacs auxquels on assiste depuis quelques mois ne sont donc pas compréhensibles, si l'on se base sur toute cette grille de lecture, où tout semblait aller pour le mieux dans le meilleur des mondes. Au départ, un point avait un peu froissé les responsables espagnols : le déficit de la balance commerciale en faveur de l'Algérie. Notre pays, estime-t-on, de l'autre rive de la Méditerranée, vend beaucoup de gaz à l'Espagne, mais n'achète pas assez à ce pays. L'Algérie se fournit dans un contexte d'ouverture du marché et de la concurrence. Et si des produits espagnols arrivent à pénétrer le marché algérien, c'est tant mieux, mais ce n'est pas automatique. Les Espagnols auraient, sans doute, préféré des échanges préférentiels, avec une prime politique de la part de l'Algérie pour choisir des produits espagnols. Mais ce n'est pas toujours évident. Pourtant, les Espagnols, comptent de nombreux projets en Algérie : Gassi Touil, le dessalement de l'eau, et dans le domaine bancaire. On rappellera que c'est la banque espagnole Santander par exemple qui pilote un certain nombre de privatisations en Algérie. Un traité d'amitié avait été signé entre les deux pays du temps du gouvernement Aznar, qui avait rééquilibré les relations de l'Espagne avec les pays du Maghreb. Mais le positionnement du gouvernement de gauche du PSOE de Zapatero en faveur du royaume marocain dans le dossier du Sahara occidental a été sans doute le détonateur dans le pourrissement des relations ; même si certains estiment que cela n'a aucun impact. Toujours est-il qu'au mois d'avril dernier, lorsque le roi Juan Carlos effectuait une visite très importante en Algérie, dont on attendait beaucoup pour renforcer les relations bilatérales, Zapatero lui était en visite au Maroc pour s'aligner sur la politique du royaume chérifien sur le dossier du Sahara occidental, mettant au placard la plan Baker, agréé par toutes les parties de la région, à savoir l'Algérie, le Maroc et le Front Polisario. Certes, il existe un lobby marocain en Espagne. Les deux pays qui ne sont séparés que par une mince bande marine au niveau du détroit de Gibraltar entretiennent des relations très étroites, et les Marocains sont très nombreux dans la péninsule ibérique, et y ont des intérêts économiques dans tous les secteurs et toutes les branches. Est-ce le lobby marocain qui est à l'origine du froid qui s'est installé entre Alger et Madrid. Toujours est-il que la demande, fort légitime de l'Algérie, de revoir à la hausse le prix d'une partie du gaz livré à l'Espagne s'est heurtée à un mur. Les Espagnols refusant d'en entendre parler. Ensuite, la commission énergétique espagnole a revu à la baisse la part de gaz que la Société nationale d'hydrocarbures devait commercialiser directement en Espagne. Autant d'entraves venues ternir la bonne entente entre les deux capitales. La résiliation du contrat de Repsol et de Gas natural dans le projet d'envergure Gasi Touil est un peu la goutte qui avait fait déborder le vase. Actuellement, on assiste en Espagne à une levée de boucliers contre à la fois Sonatrach, soupçonnée, pour reprendre les termes du communiqué de Repsol et de Gas natural, de vouloir s'approprier le projet, et de l'autre contre la politique extérieure du gouvernement de Zapatero, accusé d'incapacité. Du reste, un débat a été entamé à Cortès, Parlement espagnol, où le gouvernement socialiste a été mis sur la sellette, d'autant que le reflux des entreprises espagnoles à l'étranger et la perte de leurs parts de marché ne concernent pas que l'Algérie, puisqu'on cite aussi des pays d'Amérique latine et d'Asie. Suite à cela, les relations économiques entre l'Espagne et l'Algérie sont entrées dans une nouvelle phase. Si la réaction de Sonatrach s'est fait tardive, les clarifications qu'elle a apportées sont de nature à lever le doute sur la caractère commercial du différend qui l'oppose à Repsol et Gas natural. Dans son communiqué, il a été précisé que les deux entreprises espagnoles ont failli à leurs obligations contractuelles. En effet, ce projet, qui devait être livré en 2009, pour répondre aux besoins du marché américain, ne sera finalement achevé qu'en 2012. Un retard de trois ans représentant une perte sèche pour Sonatrach. En ce moment, le statut de l'Espagne est en train de changer. De partenaire stratégique, ce pays est en passe de devenir un boulet pour l'Algérie. Pendant longtemps, notamment au cours de la décennie écoulée, l'Espagne était considérée en Algérie sur la plan énergétique comme l'une des portes de l'Europe, au même titre que l'Italie. C'est aussi un pays dont le dynamisme économique n'est plus à démontrer, puisqu'il a réussi son entrée dans l'Union européenne, et affiché un taux de croissance à faire pâlir d'envie ses voisins. Demeurent les règles de la concurrence. On se demande pourquoi les règles de la concurrence ne fonctionnent qu'à sens unique pour les sociétés espagnoles en Algérie. Le projet Gassi Touil a fait l'objet d'une ouverture de plis, alors que Sonatrach est mise en difficulté dans son souhait de commercialiser une partie de son gaz en Espagne, au moment où les autres entreprises étrangères ne subissent pas les mêmes restrictions. La visite du secrétaire d'Etat espagnol aux Affaires étrangères et de la Coopération, Leon Bernardino, à Alger, arrive à point nommé pour rectifier le tir, sans oublier que l'affaire est soumise par Sonatrach pour arbitrage aux instances internationales.