«Je suis la maman d'une fille âgée de 14 ans qui souffre de différents complexes. Je n'arrive même pas à l'aider. Ma fille a changé depuis que son père et moi avions divorcé. Il faut dire qu'elle était trop attachée à lui. Depuis son départ, elle a changé totalement de comportement. C'est vrai que le début de son adolescence s'est annoncé bien difficile, mais le divorce a encore empirer son état. Aujourd'hui, elle n'accepte pas son corps, voudrait à tout prix le changer et affirmer souffrir du regard des autres. Elle n'admet pas le fait d'être assez forte alors que ses copines sont minces. Que dois-je faire ?» Leila On entend souvent l'adolescent dire : «Je ne me reconnais pas». Et pour cause : son corps se métamorphose, et parfois violemment. S'arrêtera-t-il de changer ? Les changements sont-ils acceptés par l'ado ou contraire péniblement vécu ? L'adolescent est capable de passer des heures devant le miroir en admirant ses formes nouvelles, mais peut aussi, à d'autres occasions, malmener son corps ou le mettre à l'épreuve. Différentes raisons le motivent pour agir ainsi, et le plus souvent ces raisons sont inconscientes. Par exemple, face au manque de contrôle de ses émotions internes et des événements externes, son corps devient le seul objet qu'il peut tenter de maîtriser pour se calmer. Dans le cas de votre fille, le divorce est un événement douloureux qui a favorisé le déclenchement de la crise. Son attitude alimentaire n'est qu'une manière de compenser le vide affectif ressenti après le départ du père. Fréquemment, l'adolescent pousse son corps dans des comportements à risque pour le mettre à l'épreuve et connaître ses limites. Ces comportements, selon leur degré, leur fréquence et leur contexte, peuvent être pathologiques et matérialiser une souffrance que l'adolescent ne peut soigner seul. Par ailleurs, l'importance donnée au vêtement et au style nous montre la relation privilégiée au corps à cette époque de la vie. Pour l'adolescent, les vêtements sont des « secondes peaux » ou des « carapaces ». Ils montrent et voilent en même temps. Ainsi, dans un double mouvement d'exhibition et d'inhibition, l'adolescent décide de s'approprier son corps subi en choisissant ses accoutrements. Le style vestimentaire et les marques faites sur le corps (tatouage, piercing) dans des mesures variées participent à cette appropriation. Il peut s'agir de vêtements larges dissimulant les formes et les complexes, d'un style particulier qui vient faire oublier le corps en le barrant d'une étiquette, ou encore d'une féminisation exagérée, comme une caricature, qui suggère une sexualité active (bien qu'étant généralement le signe d'une fuite en avant face à l'angoisse d'une telle sexualité). La relation qu'entretient l'adolescent avec son corps est au centre de la problématique de l'adolescent. L'intervention du psychologue est recommandée dans ce genre de cas, afin de permettre à l'adolescent d'accepter son corps. «Je suis la maman d'une fille âgée de 14 ans qui souffre de différents complexes. Je n'arrive même pas à l'aider. Ma fille a changé depuis que son père et moi avions divorcé. Il faut dire qu'elle était trop attachée à lui. Depuis son départ, elle a changé totalement de comportement. C'est vrai que le début de son adolescence s'est annoncé bien difficile, mais le divorce a encore empirer son état. Aujourd'hui, elle n'accepte pas son corps, voudrait à tout prix le changer et affirmer souffrir du regard des autres. Elle n'admet pas le fait d'être assez forte alors que ses copines sont minces. Que dois-je faire ?» Leila On entend souvent l'adolescent dire : «Je ne me reconnais pas». Et pour cause : son corps se métamorphose, et parfois violemment. S'arrêtera-t-il de changer ? Les changements sont-ils acceptés par l'ado ou contraire péniblement vécu ? L'adolescent est capable de passer des heures devant le miroir en admirant ses formes nouvelles, mais peut aussi, à d'autres occasions, malmener son corps ou le mettre à l'épreuve. Différentes raisons le motivent pour agir ainsi, et le plus souvent ces raisons sont inconscientes. Par exemple, face au manque de contrôle de ses émotions internes et des événements externes, son corps devient le seul objet qu'il peut tenter de maîtriser pour se calmer. Dans le cas de votre fille, le divorce est un événement douloureux qui a favorisé le déclenchement de la crise. Son attitude alimentaire n'est qu'une manière de compenser le vide affectif ressenti après le départ du père. Fréquemment, l'adolescent pousse son corps dans des comportements à risque pour le mettre à l'épreuve et connaître ses limites. Ces comportements, selon leur degré, leur fréquence et leur contexte, peuvent être pathologiques et matérialiser une souffrance que l'adolescent ne peut soigner seul. Par ailleurs, l'importance donnée au vêtement et au style nous montre la relation privilégiée au corps à cette époque de la vie. Pour l'adolescent, les vêtements sont des « secondes peaux » ou des « carapaces ». Ils montrent et voilent en même temps. Ainsi, dans un double mouvement d'exhibition et d'inhibition, l'adolescent décide de s'approprier son corps subi en choisissant ses accoutrements. Le style vestimentaire et les marques faites sur le corps (tatouage, piercing) dans des mesures variées participent à cette appropriation. Il peut s'agir de vêtements larges dissimulant les formes et les complexes, d'un style particulier qui vient faire oublier le corps en le barrant d'une étiquette, ou encore d'une féminisation exagérée, comme une caricature, qui suggère une sexualité active (bien qu'étant généralement le signe d'une fuite en avant face à l'angoisse d'une telle sexualité). La relation qu'entretient l'adolescent avec son corps est au centre de la problématique de l'adolescent. L'intervention du psychologue est recommandée dans ce genre de cas, afin de permettre à l'adolescent d'accepter son corps.