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Deux revenants pour un doublé
Finale du mondial de rugby : aujourd'hui, à Paris à 18 heures, Afrique du Sud – Angleterre
Publié dans Le Midi Libre le 20 - 10 - 2007

L'Afrique du Sud et l'Angleterre s'affrontent aujourd'hui à 18h00 (heure algérienne) au Stade de France, à Paris, dans une finale inédite qu'on n'attendait pas, mais dont on attend tant, une forme de rédemption en tout cas pour un Mondial-2007 au succès populaire rarement égalé par la qualité du jeu.
L'Afrique du Sud et l'Angleterre s'affrontent aujourd'hui à 18h00 (heure algérienne) au Stade de France, à Paris, dans une finale inédite qu'on n'attendait pas, mais dont on attend tant, une forme de rédemption en tout cas pour un Mondial-2007 au succès populaire rarement égalé par la qualité du jeu.
Deux nations déjà sacrées, l'Afrique du Sud en 1995 et l'Angleterre en 2003, se disputent la rare gloire d'un doublé, seulement réalisé par l'Australie (1991, 1999). Et rejouent la grande rivalité hémisphère sud - hémisphère nord, pour la cinquième fois en six finales depuis la première Coupe du monde en 1987. «Les finales sont faites pour être gagnées». «Il n'existe pas de médaille du beau jeu». Dans chaque camp, on a rabâché les raisons pour lesquelles un jeu à prise de risques minimum a pris le dessus en phase éliminatoire. Et prévaudra encore samedi. Un match de rugby commence par le combat d'avants pour la maîtrise du ballon, et une finale mondiale plus que tout autre. Pour cette raison, la finale devrait être un bijou. Pour les aficionados du défi physique en petit périmètre, d'héroïsme défensif, de jeu au pied, de tactique et d'opportunisme.
De loin
Afrique du Sud et Angleterre reviennent de loin. Ces deux grandes nations de rugby ont suivi depuis quatre ans, depuis un mois, un parcours de sueur et de larmes auquel seul un titre donnera du sens. L'Angleterre, championne en titre, a vécu depuis 2003 un lent déclin perçu par beaucoup comme prévisible et un changement d'entraîneur (Brian Ashton pour Andy Robinson) il y a 10 mois. Puis, elle a balbutié son début de Mondial. Jusqu'à ce qu'un groupe de joueurs se rappelle, il y a quelques semaines, que glamour ou pas, favorite ou pas, une équipe qui «s'y file» un peu plus que l'adversaire peut arracher des succès épiques. Comme contre l'Australie (12-10 en quarts), contre la France (14-9 en demi-finales). Les Anglais de Phil Vickery ont sans doute moins de maîtrise et d'ambition offensive que leur prédécesseurs champions. Mais ils ont pour eux le vécu (sept des titulaires jouèrent la finale de Sydney) et l'énergie de ceux auxquels on ne donnait plus une chance. Ils ont surtout à l'ouverture Jonny Wilkinson, buteur et aiguilleur sans égal, auteur du drop décisif en 2003. L'Afrique du Sud, pâle éliminée en quarts en 2003, a construit depuis dans la stabilité. Elle a connu des années fastes (victorieuse du Tri-Nations 2004) et des heures sombres (six défaites de rang en 2006, un quasi-record). Il y a dix mois, son entraîneur Jake White semblait condamné. Il sent aujourd'hui son groupe assez endurci pour conquérir le monde. Les Boks, seuls invaincus de ce Mondial, ont les jambes d'Habana, de Steyn ou de Pietersen, ce culte inné du défi physique, mais une lucidité nouvelle: ils ont rarement paru aussi complets. Ils l'ont montré par bribes, en demi-finales contre l'Argengine (37-13) et au premier tour contre... l'Angleterre (36-0).
Beauté du spectacle ?
Un tel écart peut-il accoucher d'un suspense un mois plus tard ? Les finales serrées, voire la prolongation (1995, 2003), sont de rigueur. Et les surprises, comme la sortie en quarts des archi-favoris All Blacks, sont de saison. Patiente construction sud-africaine sur quatre ans ou rebelle coup de reins anglais sur quatre semaines: que récompensera la Coupe William Webb-Ellis ? Une certitude: un détail, une micro-erreur, un ballon tombé, un tir au but marqué ou manqué créeront un avantage sans doute fatal. Jamais une équipe menant à la mi-temps d'une finale de Mondial n'a été rattrapée. Le Stade de France sera aussi la dernière scène de grands joueurs. De Jason Robinson (33 ans, 50 sélections), l'arrière anglais qui tentera bien une de ses relances, ou d'Os du Randt, granitique pilier Springbok (35 ans, 79 sél.), qui essaiera d'endiguer la mêlée anglaise, quelqu'un partira en beauté.
Beauté du spectacle ? C'est une autre question. Ni l'Afrique du Sud ni l'Angleterre ne se la posent, toutes deux en quête d'une joie immense.
D'avance, et en cas de non-match, excusez-les. Ceci est une finale de Coupe du monde. Ce n'est pas - ou plus - un jeu.
Composition des équipes :
Afrique du Sud: Montgomery - Pietersen, Fourie, Steyn, Habana - (o) James, (m) du Preez - J. Smith, Rossouw, Burger - Matfield, Ba. Botha - van der Linde, Smit (cap.), du Randt.
Angleterre: Robinson - Sackey, Tait, Catt, Cueto - (o) Wilkinson, (m) Gomarsall - Moody, Easter, Corry - Kay, Shaw - Vickery (cap.), Regan, Sheridan.
Remplaçants:
Afrique du Sud: B. du Plessis, J. du Plessis, Muller, van Heerden, Pienaar, Pretorius, Olivier.
Angleterre: Chuter, Stevens, Dallaglio, Worsley, Richards, Flood, Hipkiss.
Arbitre: M. Alain Rolland (IRL).
Juges de touche: MM. Joël Jutge (FRA) et Paul Honiss (NZL).
Arbitre vidéo: M. Stuart Dickinson (AUS).
Deux nations déjà sacrées, l'Afrique du Sud en 1995 et l'Angleterre en 2003, se disputent la rare gloire d'un doublé, seulement réalisé par l'Australie (1991, 1999). Et rejouent la grande rivalité hémisphère sud - hémisphère nord, pour la cinquième fois en six finales depuis la première Coupe du monde en 1987. «Les finales sont faites pour être gagnées». «Il n'existe pas de médaille du beau jeu». Dans chaque camp, on a rabâché les raisons pour lesquelles un jeu à prise de risques minimum a pris le dessus en phase éliminatoire. Et prévaudra encore samedi. Un match de rugby commence par le combat d'avants pour la maîtrise du ballon, et une finale mondiale plus que tout autre. Pour cette raison, la finale devrait être un bijou. Pour les aficionados du défi physique en petit périmètre, d'héroïsme défensif, de jeu au pied, de tactique et d'opportunisme.
De loin
Afrique du Sud et Angleterre reviennent de loin. Ces deux grandes nations de rugby ont suivi depuis quatre ans, depuis un mois, un parcours de sueur et de larmes auquel seul un titre donnera du sens. L'Angleterre, championne en titre, a vécu depuis 2003 un lent déclin perçu par beaucoup comme prévisible et un changement d'entraîneur (Brian Ashton pour Andy Robinson) il y a 10 mois. Puis, elle a balbutié son début de Mondial. Jusqu'à ce qu'un groupe de joueurs se rappelle, il y a quelques semaines, que glamour ou pas, favorite ou pas, une équipe qui «s'y file» un peu plus que l'adversaire peut arracher des succès épiques. Comme contre l'Australie (12-10 en quarts), contre la France (14-9 en demi-finales). Les Anglais de Phil Vickery ont sans doute moins de maîtrise et d'ambition offensive que leur prédécesseurs champions. Mais ils ont pour eux le vécu (sept des titulaires jouèrent la finale de Sydney) et l'énergie de ceux auxquels on ne donnait plus une chance. Ils ont surtout à l'ouverture Jonny Wilkinson, buteur et aiguilleur sans égal, auteur du drop décisif en 2003. L'Afrique du Sud, pâle éliminée en quarts en 2003, a construit depuis dans la stabilité. Elle a connu des années fastes (victorieuse du Tri-Nations 2004) et des heures sombres (six défaites de rang en 2006, un quasi-record). Il y a dix mois, son entraîneur Jake White semblait condamné. Il sent aujourd'hui son groupe assez endurci pour conquérir le monde. Les Boks, seuls invaincus de ce Mondial, ont les jambes d'Habana, de Steyn ou de Pietersen, ce culte inné du défi physique, mais une lucidité nouvelle: ils ont rarement paru aussi complets. Ils l'ont montré par bribes, en demi-finales contre l'Argengine (37-13) et au premier tour contre... l'Angleterre (36-0).
Beauté du spectacle ?
Un tel écart peut-il accoucher d'un suspense un mois plus tard ? Les finales serrées, voire la prolongation (1995, 2003), sont de rigueur. Et les surprises, comme la sortie en quarts des archi-favoris All Blacks, sont de saison. Patiente construction sud-africaine sur quatre ans ou rebelle coup de reins anglais sur quatre semaines: que récompensera la Coupe William Webb-Ellis ? Une certitude: un détail, une micro-erreur, un ballon tombé, un tir au but marqué ou manqué créeront un avantage sans doute fatal. Jamais une équipe menant à la mi-temps d'une finale de Mondial n'a été rattrapée. Le Stade de France sera aussi la dernière scène de grands joueurs. De Jason Robinson (33 ans, 50 sélections), l'arrière anglais qui tentera bien une de ses relances, ou d'Os du Randt, granitique pilier Springbok (35 ans, 79 sél.), qui essaiera d'endiguer la mêlée anglaise, quelqu'un partira en beauté.
Beauté du spectacle ? C'est une autre question. Ni l'Afrique du Sud ni l'Angleterre ne se la posent, toutes deux en quête d'une joie immense.
D'avance, et en cas de non-match, excusez-les. Ceci est une finale de Coupe du monde. Ce n'est pas - ou plus - un jeu.
Composition des équipes :
Afrique du Sud: Montgomery - Pietersen, Fourie, Steyn, Habana - (o) James, (m) du Preez - J. Smith, Rossouw, Burger - Matfield, Ba. Botha - van der Linde, Smit (cap.), du Randt.
Angleterre: Robinson - Sackey, Tait, Catt, Cueto - (o) Wilkinson, (m) Gomarsall - Moody, Easter, Corry - Kay, Shaw - Vickery (cap.), Regan, Sheridan.
Remplaçants:
Afrique du Sud: B. du Plessis, J. du Plessis, Muller, van Heerden, Pienaar, Pretorius, Olivier.
Angleterre: Chuter, Stevens, Dallaglio, Worsley, Richards, Flood, Hipkiss.
Arbitre: M. Alain Rolland (IRL).
Juges de touche: MM. Joël Jutge (FRA) et Paul Honiss (NZL).
Arbitre vidéo: M. Stuart Dickinson (AUS).


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