La très longue qacida qui a été écrite après cette mort tragique typique des gouverneurs ottomans de l'époque a une place particulière dans le cœur des amoureux du malouf. La très longue qacida qui a été écrite après cette mort tragique typique des gouverneurs ottomans de l'époque a une place particulière dans le cœur des amoureux du malouf. Durant quatre soirées qui se sont achevées au petit matin, l'art savant, parfois perçu comme hermétique par ceux qui n'ont pas gambadé enfants sur les pentes du Vieux-Rocher, a déroulé ses spirales complexes. Voix mâles et instruments traditionnels ont mené les auditeurs vers des pics de pure volupté. En plein cœur d'Alger, Eddahma a fait une incursion libérant l'art venu d'Espagne qui se bonifie avec le temps comme l'ivresse qu'il célèbre. «Lou âraftou hakda iajrali : Si j'avais su que tel serait mon destin Man safar el-bouldane : Je n'aurais pas voyagé à travers les contrées ; N'ebni Khayma maâ ouladi : J'aurais abrité mes enfants sous une tente ; Oua n'âachir el-arbane : Et vécu avec les nomades ». Ainsi s'exprime, par la voix du poète, le Bey Salah (1725-1792) de Constantine au moment d'être exécuté sur ordre de la Sublime porte. La très longue qacida qui a été écrite après cette mort tragique typique des gouverneurs ottomans de l'époque a une place particulière dans le cœur des amoureux du malouf. Comme semble avoir eu sa place, le Bey mis à mort par strangulation sur la place publique. Celui qui a redonné à Constantine son cachet de capitale de l'est algérien se prend à regretter d'avoir quitté Izmir, sa ville natale après avoir été l'enjeu d'une guerre civile qui divise en deux groupes la population constantinoise de l'époque. Cette chanson de deuil des partisans du bey s'achève par un appel à l'union fraternelle : «Khaoua yal khaoua ; ah la tatfargou… : Frères, frères ne vous divisez pas… ». On dit que c'est à partir de cette date que les femmes constantinoises ont porté la mlaya, le voile noir. Comme «Ya Dalma», prestigieuse chanson d'amour, cette complainte est l'une des principales pièces musicales interprétées par les quatre ténors qui se sont succédé lors des «Nuits du malouf» qui ont eu lieu du 22 au 25 octobre. «Ya dalma âalik enkhali aouled archi ithamma : pour toi je laisserai orphelins,les enfants de ma tribu.» Hamdi Benani, Kamel Bouda, El-Ayachi Dib et Salim Fergani ont clôturé ces nocturnes constantinois par des moments de communion intense avec le public. Luth, flûtes, percussions, violons et synthés ont geint, murmuré, couru, se sont emballés à l'unisson ou à travers des solos héroïques. Les voix des solistes et des chœurs ont ressuscité la douleur des réfugiés andalous ou les accents toniques de l'arrière pays constantinois. Les longues qacidate douloureuses ont alors fait place à de charmants morceaux de musique légère typique à l'est algérien. Les oiseaux, les fleurs, l'amour et l'ivresse ont ravi les spectateurs. Dans le public, les hommes et les femmes ont accompagné les artistes par des applaudissements et une gestuelle dansante à la fois majestueuse et mesurée. Les heurs et malheurs des juifs et des musulmans composant la mosaïque des communautés de la vieille Cirta ont été restitués par la plus savante et la plus débridée des musiques citadines algériennes, le malouf. Durant quatre soirées qui se sont achevées au petit matin, l'art savant, parfois perçu comme hermétique par ceux qui n'ont pas gambadé enfants sur les pentes du Vieux-Rocher, a déroulé ses spirales complexes. Voix mâles et instruments traditionnels ont mené les auditeurs vers des pics de pure volupté. En plein cœur d'Alger, Eddahma a fait une incursion libérant l'art venu d'Espagne qui se bonifie avec le temps comme l'ivresse qu'il célèbre. «Lou âraftou hakda iajrali : Si j'avais su que tel serait mon destin Man safar el-bouldane : Je n'aurais pas voyagé à travers les contrées ; N'ebni Khayma maâ ouladi : J'aurais abrité mes enfants sous une tente ; Oua n'âachir el-arbane : Et vécu avec les nomades ». Ainsi s'exprime, par la voix du poète, le Bey Salah (1725-1792) de Constantine au moment d'être exécuté sur ordre de la Sublime porte. La très longue qacida qui a été écrite après cette mort tragique typique des gouverneurs ottomans de l'époque a une place particulière dans le cœur des amoureux du malouf. Comme semble avoir eu sa place, le Bey mis à mort par strangulation sur la place publique. Celui qui a redonné à Constantine son cachet de capitale de l'est algérien se prend à regretter d'avoir quitté Izmir, sa ville natale après avoir été l'enjeu d'une guerre civile qui divise en deux groupes la population constantinoise de l'époque. Cette chanson de deuil des partisans du bey s'achève par un appel à l'union fraternelle : «Khaoua yal khaoua ; ah la tatfargou… : Frères, frères ne vous divisez pas… ». On dit que c'est à partir de cette date que les femmes constantinoises ont porté la mlaya, le voile noir. Comme «Ya Dalma», prestigieuse chanson d'amour, cette complainte est l'une des principales pièces musicales interprétées par les quatre ténors qui se sont succédé lors des «Nuits du malouf» qui ont eu lieu du 22 au 25 octobre. «Ya dalma âalik enkhali aouled archi ithamma : pour toi je laisserai orphelins,les enfants de ma tribu.» Hamdi Benani, Kamel Bouda, El-Ayachi Dib et Salim Fergani ont clôturé ces nocturnes constantinois par des moments de communion intense avec le public. Luth, flûtes, percussions, violons et synthés ont geint, murmuré, couru, se sont emballés à l'unisson ou à travers des solos héroïques. Les voix des solistes et des chœurs ont ressuscité la douleur des réfugiés andalous ou les accents toniques de l'arrière pays constantinois. Les longues qacidate douloureuses ont alors fait place à de charmants morceaux de musique légère typique à l'est algérien. Les oiseaux, les fleurs, l'amour et l'ivresse ont ravi les spectateurs. Dans le public, les hommes et les femmes ont accompagné les artistes par des applaudissements et une gestuelle dansante à la fois majestueuse et mesurée. Les heurs et malheurs des juifs et des musulmans composant la mosaïque des communautés de la vieille Cirta ont été restitués par la plus savante et la plus débridée des musiques citadines algériennes, le malouf.