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El Anka, la légende
Vingt-neuf ans déja ...
Publié dans Le Midi Libre le 21 - 11 - 2007

Vingt-neuf ans après la disparition du maître, les sihli, ghrib, zidane et autres modes, des istikhbars ,résonnent encore dans nos voitures, nos cafés populaires et nos fêtes… El Anka demeure bel est bien une légende ancrée dans notre mémoire collective.
Vingt-neuf ans après la disparition du maître, les sihli, ghrib, zidane et autres modes, des istikhbars ,résonnent encore dans nos voitures, nos cafés populaires et nos fêtes… El Anka demeure bel est bien une légende ancrée dans notre mémoire collective.
Si la musique populaire algérienne doit son art à un quelconque artiste de talent, le nom de Cheikh M'hamed El-Anka y est indubitablement associé. La musique populaire algérienne, le chaâbi autrement dit, est la consécration de ce maître qui a su, tels les troubadours de l'époque baroque, arracher la nouba andalouse des salons des deys pour l'offrir aux enfants de la Casbah, fief des enfants du peuple.
Ce personnage légendaire, docker au début de sa carrière de jeune adulte et de son métier d'homme, est le géniteur incontestable de ce genre inspiré du patrimoine poétique, la qacida, Moghrabi. Atteignant à peine l'âge de 12 ans, il fut « casé » dans l'orchestre de Mustapha Nador, comme percussionniste, trardji. Armé d'une conception rénovatrice pour l'architecture musicale qu'il allait oser, il se passionna à la facture instrumentale, perçant les secrets, d'abord de la mandoline, puis du mandole dont l'écho de la virtuosité résonne dans chaque enregistrement sonore qu'il a légué ainsi que dans l'esprit de ses fans. Sa capacité d'assimiler les modes, les gammes et les textes a fait de lui une des dernières encyclopédies de la transmission orale qui demeure pour certains pédagogues la méthode la plus efficiente d'apprentissage.
El Anka s'est chargé d'améliorer la transcription de certains textes les épargnant pour ainsi dire de l'usure du temps et de l'oubli. Certaines des qacidates, interprétées par le maitre et notamment celles qui concernent le medh, sont des références incontournables pour l'école du chaâbi. Il fut le pionnier, en ce sens qu'il introduisit un élément nouveau à la musique chaâbi : la musique andalouse avec ses touchiyya, ses insirafates, ses m'khiless...
Sa naissance à la Casbah, rue Tombouctou, a été un facteur fort déterminant de ce mixage de deux musiques, une citadine qui chantait l'amour et la séduction – andalouse — et l'autre populaire qui ne s'intéressait qu'au côté spirituel du quotidien de la classe populaire. Vu de ce versant, la musique chaâbi apparaît à ses yeux comme une nécessité vitale. Il renforce la thèse selon laquelle le chaâbi ne se limite pas au registre purement musical car son impact est avéré dans le mode de vie des gens. Cette dimension sociologique de la musique chaâbi lui a été transmise par ses maîtres successifs, à l'instar de cheikh Nador, Saïdi Abderrahmane, cheikha Yamna bent El Hadj El Mahdi, Ben Ali Sfindja et Saïd Derraz…
Il fut la relève de son premier maître, cheikh Nador, par la force des choses, et prit les rênes d'une musique dont il est devenu le chef de file à partir de 1962.
Rappelons- nous sa grande chanson au lendemain de l'indépendance, "El Hamdoulillah mabqach s'tiâmar fi bladna", à la tête de ses élèves du Conservatoire d'Alger.
Cette figure légendaire de l'identité musicale populaire algérienne a transformé l'orchestre en y intégrant les Naguib – banjo- Abdelghani-violon - Boudjemaâ Fergane – Qanoun… pour en faire, à l'occasion des cérémonies privées ou publiques, la scène où se négocient les légions de la reconnaissance populaire. Et il a été couronné de beaucoup de mérites ! Au début de sa carrière artistique, en 1928, il enregistre chez Columbia 27 disques (78 tours).
Il participa à l'inauguration de l'ENRS (ex-Radio PTT d'Alger). En 1932, à l'occasion de la Fête du trône, le roi du Maroc l'a reçu en invité de marque. Son pèlerinage aux Lieux Saints de l'islam s'est réalisé en 1936 et, en la circonstance, il composa la sublime chanson "El Houdja". A l'indépendance, il prit en main l'orchestre de la RTA.
Au départ, El Anka s'est essayé à la chanson kabyle. Quelques œuvres ont été répertoriées dont la plus célèbre s'intitule "A mmi âzizen" (Ô, cher fils), chanson composée en 1936 et qui est reprise par certains chanteurs en son hommage. Cette incontournable figure de la culture populaire a interprété plus de 360 qaçaïdates et produit quelque 130 disques. Ces beaux refrains "Lahmam", "Sebhan Allah ya ltif", "Win saâdi win"… les siahates telles «El Meknassia, Errbiîyya… suffisent pour susciter en nous un « frisson de fierté».
Notons enfin qu'El Anka fut professeur au conservatoire d'Alger et parmi ses fidèles disciples on relèvera Chercham, Tamache, son propre fils el Hadi, el Koubbi, Mekraza, H'ssissen, Al Hadj Noureddine… Une relève qui s'est organisée autour d'une association, Al Ankaouiyya.
Après avoir consacré plus d'un demi siècle à sa passion artistique, Hadj M'hamed El Anka rendît l'âme le 23 novembre 1978 à Alger.
Si la musique populaire algérienne doit son art à un quelconque artiste de talent, le nom de Cheikh M'hamed El-Anka y est indubitablement associé. La musique populaire algérienne, le chaâbi autrement dit, est la consécration de ce maître qui a su, tels les troubadours de l'époque baroque, arracher la nouba andalouse des salons des deys pour l'offrir aux enfants de la Casbah, fief des enfants du peuple.
Ce personnage légendaire, docker au début de sa carrière de jeune adulte et de son métier d'homme, est le géniteur incontestable de ce genre inspiré du patrimoine poétique, la qacida, Moghrabi. Atteignant à peine l'âge de 12 ans, il fut « casé » dans l'orchestre de Mustapha Nador, comme percussionniste, trardji. Armé d'une conception rénovatrice pour l'architecture musicale qu'il allait oser, il se passionna à la facture instrumentale, perçant les secrets, d'abord de la mandoline, puis du mandole dont l'écho de la virtuosité résonne dans chaque enregistrement sonore qu'il a légué ainsi que dans l'esprit de ses fans. Sa capacité d'assimiler les modes, les gammes et les textes a fait de lui une des dernières encyclopédies de la transmission orale qui demeure pour certains pédagogues la méthode la plus efficiente d'apprentissage.
El Anka s'est chargé d'améliorer la transcription de certains textes les épargnant pour ainsi dire de l'usure du temps et de l'oubli. Certaines des qacidates, interprétées par le maitre et notamment celles qui concernent le medh, sont des références incontournables pour l'école du chaâbi. Il fut le pionnier, en ce sens qu'il introduisit un élément nouveau à la musique chaâbi : la musique andalouse avec ses touchiyya, ses insirafates, ses m'khiless...
Sa naissance à la Casbah, rue Tombouctou, a été un facteur fort déterminant de ce mixage de deux musiques, une citadine qui chantait l'amour et la séduction – andalouse — et l'autre populaire qui ne s'intéressait qu'au côté spirituel du quotidien de la classe populaire. Vu de ce versant, la musique chaâbi apparaît à ses yeux comme une nécessité vitale. Il renforce la thèse selon laquelle le chaâbi ne se limite pas au registre purement musical car son impact est avéré dans le mode de vie des gens. Cette dimension sociologique de la musique chaâbi lui a été transmise par ses maîtres successifs, à l'instar de cheikh Nador, Saïdi Abderrahmane, cheikha Yamna bent El Hadj El Mahdi, Ben Ali Sfindja et Saïd Derraz…
Il fut la relève de son premier maître, cheikh Nador, par la force des choses, et prit les rênes d'une musique dont il est devenu le chef de file à partir de 1962.
Rappelons- nous sa grande chanson au lendemain de l'indépendance, "El Hamdoulillah mabqach s'tiâmar fi bladna", à la tête de ses élèves du Conservatoire d'Alger.
Cette figure légendaire de l'identité musicale populaire algérienne a transformé l'orchestre en y intégrant les Naguib – banjo- Abdelghani-violon - Boudjemaâ Fergane – Qanoun… pour en faire, à l'occasion des cérémonies privées ou publiques, la scène où se négocient les légions de la reconnaissance populaire. Et il a été couronné de beaucoup de mérites ! Au début de sa carrière artistique, en 1928, il enregistre chez Columbia 27 disques (78 tours).
Il participa à l'inauguration de l'ENRS (ex-Radio PTT d'Alger). En 1932, à l'occasion de la Fête du trône, le roi du Maroc l'a reçu en invité de marque. Son pèlerinage aux Lieux Saints de l'islam s'est réalisé en 1936 et, en la circonstance, il composa la sublime chanson "El Houdja". A l'indépendance, il prit en main l'orchestre de la RTA.
Au départ, El Anka s'est essayé à la chanson kabyle. Quelques œuvres ont été répertoriées dont la plus célèbre s'intitule "A mmi âzizen" (Ô, cher fils), chanson composée en 1936 et qui est reprise par certains chanteurs en son hommage. Cette incontournable figure de la culture populaire a interprété plus de 360 qaçaïdates et produit quelque 130 disques. Ces beaux refrains "Lahmam", "Sebhan Allah ya ltif", "Win saâdi win"… les siahates telles «El Meknassia, Errbiîyya… suffisent pour susciter en nous un « frisson de fierté».
Notons enfin qu'El Anka fut professeur au conservatoire d'Alger et parmi ses fidèles disciples on relèvera Chercham, Tamache, son propre fils el Hadi, el Koubbi, Mekraza, H'ssissen, Al Hadj Noureddine… Une relève qui s'est organisée autour d'une association, Al Ankaouiyya.
Après avoir consacré plus d'un demi siècle à sa passion artistique, Hadj M'hamed El Anka rendît l'âme le 23 novembre 1978 à Alger.


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