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Voyage au pays du fric
«Hors de prix» de Pierre Salvadori projeté au cinéma l'Algéria
Publié dans Le Midi Libre le 26 - 12 - 2007

Les spectateurs qui s'attendent à rire à perdre haleine avec Gad Elmaleh risquent d'être déçus. Classé dans la catégorie des comédies romantiques, le film sollicite le talent du comédien marocain dans un tout autre registre. Sentimental, timide et réservé Gad y campe le rôle d'un amoureux transi qui finit à force de pugnacité par être aimé à son tour.
Ce dernier film de Pierre Salvadori, qui a également écrit le scénario avec Benoît Graffin narre la rencontre entre Jean (Gad Elmaleh), barman d'un palace de la côte d'Azur et Irène (Audrey Tautou), une jeune femme vénale qui est sur le point de se faire épouser par un milliardaire de l'âge de son grand-père. C'est pour elle la consécration attendue d'une courte existence qu'elle a passée à vendre ses charmes. Des charmes réels qui font succomber Jean dès la première soirée de leur rencontre qui se passe dans le bar désert de l'hôtel, le soir de l'anniversaire d'Irène. La jeune femme, moulée dans une des robes prestigieuses que son fiancé lui a offerte s'ennuie à mourir, car le papy s'est endormi en cuvant son vin. Le barman de l'hôtel s'est également endormi sur un fauteuil du bar, épuisé, lui, par toutes les tâches qu'il assume dont celle de promener les chiens des clients ! Se méprenant sur l'identité du jeune homme qu'elle prend pour un des milliardaires du palace, Irène se montre tout sauf farouche. Une idylle se noue jusqu'au jour où Irène démasquée par son futur époux est chassée, ses toilettes confisquées et sa carte de crédit annulée ! La jeune femme débarque alors dans la vie de Jean en lui jouant la comédie du grand amour. En quelques jours, ce dernier qui est amoureux fou, vide tous ses comptes pour lui offrir tout ce qu'elle désire. Découvert par ses collègues de l'hôtel et par Irène, il est viré et plaqué. Folle de rage, la jeune femme se remet en chasse à Nice. Jean, qui la suit partout, finit par adopter son mode de vie juste pour ne pas la perdre de vue. Il devient à son tour le gigolo de Madeleine, une richissime dame âgée. Cette situation tisse entre Irène et lui des relations de camaraderie qui finissent par évoluer. Ce film plein d'entrain et de péripéties variées, révèle avec cruauté les disparités entre le monde des possédants qui veulent tout acheter même l'amour et le monde des humbles fascinés et qui n'hésitent pas à se vendre pour avoir accès au luxe démesuré qui leur échappe. Dans le monde tant décrit par Françoise Sagan, Gad Elmaleh et Audrey Tautou campent admirablement des personnages aliénés par leur rêve de luxe et de vie dorée. Jusqu'au jour où, encore une fois, confondue et sur la paille, la femme entretenue est généreusement sauvée par l'ancien barman. «Tu es un prince», murmure-t-elle les yeux enfin décillés. «Même pour une femme comme moi, tu es un garçon hors de prix», déclare à son tour Madeleine à Jean lorsqu'elle se rend compte qu'elle n'arrive plus à le retenir. Le spectateur découvrira un Gad Elmaleh dont les regards immensément bleus et tristes s'apparentent à ceux du Chaplin des «Feux de la rampe». Pour une histoire d'amour en or.
Les spectateurs qui s'attendent à rire à perdre haleine avec Gad Elmaleh risquent d'être déçus. Classé dans la catégorie des comédies romantiques, le film sollicite le talent du comédien marocain dans un tout autre registre. Sentimental, timide et réservé Gad y campe le rôle d'un amoureux transi qui finit à force de pugnacité par être aimé à son tour.
Ce dernier film de Pierre Salvadori, qui a également écrit le scénario avec Benoît Graffin narre la rencontre entre Jean (Gad Elmaleh), barman d'un palace de la côte d'Azur et Irène (Audrey Tautou), une jeune femme vénale qui est sur le point de se faire épouser par un milliardaire de l'âge de son grand-père. C'est pour elle la consécration attendue d'une courte existence qu'elle a passée à vendre ses charmes. Des charmes réels qui font succomber Jean dès la première soirée de leur rencontre qui se passe dans le bar désert de l'hôtel, le soir de l'anniversaire d'Irène. La jeune femme, moulée dans une des robes prestigieuses que son fiancé lui a offerte s'ennuie à mourir, car le papy s'est endormi en cuvant son vin. Le barman de l'hôtel s'est également endormi sur un fauteuil du bar, épuisé, lui, par toutes les tâches qu'il assume dont celle de promener les chiens des clients ! Se méprenant sur l'identité du jeune homme qu'elle prend pour un des milliardaires du palace, Irène se montre tout sauf farouche. Une idylle se noue jusqu'au jour où Irène démasquée par son futur époux est chassée, ses toilettes confisquées et sa carte de crédit annulée ! La jeune femme débarque alors dans la vie de Jean en lui jouant la comédie du grand amour. En quelques jours, ce dernier qui est amoureux fou, vide tous ses comptes pour lui offrir tout ce qu'elle désire. Découvert par ses collègues de l'hôtel et par Irène, il est viré et plaqué. Folle de rage, la jeune femme se remet en chasse à Nice. Jean, qui la suit partout, finit par adopter son mode de vie juste pour ne pas la perdre de vue. Il devient à son tour le gigolo de Madeleine, une richissime dame âgée. Cette situation tisse entre Irène et lui des relations de camaraderie qui finissent par évoluer. Ce film plein d'entrain et de péripéties variées, révèle avec cruauté les disparités entre le monde des possédants qui veulent tout acheter même l'amour et le monde des humbles fascinés et qui n'hésitent pas à se vendre pour avoir accès au luxe démesuré qui leur échappe. Dans le monde tant décrit par Françoise Sagan, Gad Elmaleh et Audrey Tautou campent admirablement des personnages aliénés par leur rêve de luxe et de vie dorée. Jusqu'au jour où, encore une fois, confondue et sur la paille, la femme entretenue est généreusement sauvée par l'ancien barman. «Tu es un prince», murmure-t-elle les yeux enfin décillés. «Même pour une femme comme moi, tu es un garçon hors de prix», déclare à son tour Madeleine à Jean lorsqu'elle se rend compte qu'elle n'arrive plus à le retenir. Le spectateur découvrira un Gad Elmaleh dont les regards immensément bleus et tristes s'apparentent à ceux du Chaplin des «Feux de la rampe». Pour une histoire d'amour en or.


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