La population algérienne vit sous tension ces derniers temps, en raison de la dégradation du pouvoir d'achat et de l'absence de perspectives pour les jeunes. La montée au créneau de certains syndicats autonomes de l'enseignement et de la Fonction publique qui ont carrément opté pour des grèves et autres formes de protestations, donne la mesure de l'ébullition qui marque le front social. Contacté par nos soins, Nacer Djabi, sociologue et chercheur au niveau du Centre de recherche en économie appliquée pour le développement (CREAD), relève l'absence de perspectives qui «semble désorienter les jeunes et moins jeunes au point de pousser à l'émeute, à l'exil dans des conditions que l'on sait (les harragas) ou au suicide (les kamikazes)». D'après lui, malgré la hausse du prix du pétrole, malgré les caisses remplies, malgré la dette extérieure épongée, les politiques publiques ne savent quoi faire, «par manque de clairvoyance, manque de compétence et amnésie totale». C'est très inquiétant, car il n'y a aucun projet de société, aucune perspective pour les jeunes et aucun espoir. En ce sens, le chercheur du Cread situe la responsabilité au niveau des pouvoirs publics et d'ajouter : «Je crains que ce soit déjà trop tard». Plus loin, il constate que la situation sur le front social est «très critique» et les disparités de plus en plus manifestes. «Certains n'ont rien, tandis que d'autres mènent une vie ostentatoire dans des villas somptueuses et des voitures dans un mode de vie que la majorité de leurs compatriotes ne peuvent s'offrir. Les anciens s'accommodent de cette situation. Pas les jeunes». Pour preuve, ces derniers, pour «exprimer leur ras-le-bol du chômage, de la mal-vie, des injustices, choisissent souvent la période des élections. Ils bloquent les routes, pillent et brûlent, plutôt que de participer à ce qu'ils estiment être une mascarade ». D'après lui, les autorités ont du mal à décoder ce message de la rue. «Le pouvoir n'a pas de vision d'ensemble de la société. Il envoie la police réprimer les manifestants, mais ne gère plus les choses. Tout cela est inquiétant». Selon lui, la société algérienne a vécu et vit encore une crise terrible, notamment au niveau de l'emploi, du logement et du niveau de vie. «Ce qui est nouveau, ce sont les disparités grandissantes». Pour gagner de l'argent, les jeunes doivent souvent se tourner vers le secteur informel. Du coup, ils se mettent eux-mêmes en marge de la société. Ils savent que, sans argent, leurs loisirs sont limités. La crise de la famille algérienne a également engendré beaucoup de prostitution. Violence, délinquance et toxicomanie touchent d'abord les jeunes, sans parler des suicides, toujours en augmentation. L'urgence, pour Nacer Djabi, est d'«élaborer une politique sociale envers les plus démunis et, à long terme, favoriser le développement à travers une politique d'investissements efficace». La population algérienne vit sous tension ces derniers temps, en raison de la dégradation du pouvoir d'achat et de l'absence de perspectives pour les jeunes. La montée au créneau de certains syndicats autonomes de l'enseignement et de la Fonction publique qui ont carrément opté pour des grèves et autres formes de protestations, donne la mesure de l'ébullition qui marque le front social. Contacté par nos soins, Nacer Djabi, sociologue et chercheur au niveau du Centre de recherche en économie appliquée pour le développement (CREAD), relève l'absence de perspectives qui «semble désorienter les jeunes et moins jeunes au point de pousser à l'émeute, à l'exil dans des conditions que l'on sait (les harragas) ou au suicide (les kamikazes)». D'après lui, malgré la hausse du prix du pétrole, malgré les caisses remplies, malgré la dette extérieure épongée, les politiques publiques ne savent quoi faire, «par manque de clairvoyance, manque de compétence et amnésie totale». C'est très inquiétant, car il n'y a aucun projet de société, aucune perspective pour les jeunes et aucun espoir. En ce sens, le chercheur du Cread situe la responsabilité au niveau des pouvoirs publics et d'ajouter : «Je crains que ce soit déjà trop tard». Plus loin, il constate que la situation sur le front social est «très critique» et les disparités de plus en plus manifestes. «Certains n'ont rien, tandis que d'autres mènent une vie ostentatoire dans des villas somptueuses et des voitures dans un mode de vie que la majorité de leurs compatriotes ne peuvent s'offrir. Les anciens s'accommodent de cette situation. Pas les jeunes». Pour preuve, ces derniers, pour «exprimer leur ras-le-bol du chômage, de la mal-vie, des injustices, choisissent souvent la période des élections. Ils bloquent les routes, pillent et brûlent, plutôt que de participer à ce qu'ils estiment être une mascarade ». D'après lui, les autorités ont du mal à décoder ce message de la rue. «Le pouvoir n'a pas de vision d'ensemble de la société. Il envoie la police réprimer les manifestants, mais ne gère plus les choses. Tout cela est inquiétant». Selon lui, la société algérienne a vécu et vit encore une crise terrible, notamment au niveau de l'emploi, du logement et du niveau de vie. «Ce qui est nouveau, ce sont les disparités grandissantes». Pour gagner de l'argent, les jeunes doivent souvent se tourner vers le secteur informel. Du coup, ils se mettent eux-mêmes en marge de la société. Ils savent que, sans argent, leurs loisirs sont limités. La crise de la famille algérienne a également engendré beaucoup de prostitution. Violence, délinquance et toxicomanie touchent d'abord les jeunes, sans parler des suicides, toujours en augmentation. L'urgence, pour Nacer Djabi, est d'«élaborer une politique sociale envers les plus démunis et, à long terme, favoriser le développement à travers une politique d'investissements efficace».