Le jury de la 58e Berlinale a surpris samedi soir en décernant l'Ours d'or du meilleur film à "Troupe d'élite", une fiction musclée et controversée où le Brésilien Jose Padilha met en scène la violente lutte anti-drogue d'une police corrompue dans les favelas de Rio. "Il est difficile d'exprimer ce que je ressens dans n'importe quelle langue. Costa-Gavras est un héros pour tous en Amérique latine, pour tous les films qu'il a faits", a lancé Padilha en remerciant le président du jury, auteur notamment de "Porté disparu" (1982) sur le coup d'Etat de Pinochet au Chili. "C'est un prix pour le cinéma brésilien et pas seulement pour moi", a ajouté ce documentariste âgé de 40 ans, "C'est une reconnaissance que je n'attendais pas, et une stimulation pour tourner d'autres films critiques". "La réalité brésilienne est parfois pire que ce que montre le film", a ajouté un Padilha tout sourires, arborant une légère barbe. Controversé, "hyper macho" selon Screen, "d'extrême droite" voire "fasciste" pour Variety, ce film ambigu a indisposé une partie des critiques, qui lui ont reproché des relents d'autoritarisme. Certains spectateurs l'ont déserté. Grand succès au Brésil où il est sorti en 2007, "Troupe d'élite", parfois comparé à la "Cité de Dieu" de Fernando Mereilles, immerge le spectateur dans la violence des favelas avec un rythme échevelé et une bande-son assourdissante. Il arrivait loin dans la liste des favoris pour l'Ours d'or. L'Ours d'argent du meilleur réalisateur est allé à l'Américain Paul-Thomas Anderson pour son cinquième film inspiré du roman "Pétrole!" d'Upton Sinclair, "There will be blood", où Daniel Day-Lewis campe le rôle d'un magnat du pétrole. Stridente et dérangeante, la musique de cette sombre fresque, composée par le guitariste du groupe Radiohead Jonny Greenwood a, elle aussi, été primée. "Daniel Day-Lewis est un acteur incroyable, il ferait passer n'importe quel réalisateur pour un bon cinéaste", a déclaré en souriant ce Californien de 37 ans, considéré comme l'un des jeunes talents les plus affirmés de Hollywood. Sans surprise, l'Ours d'argent de la meilleure actrice est revenu à la pétillante Britannique Sally Hawkins, 31 ans, pour son rôle d'une extravagante Londonienne célibataire dans la jolie comédie "Happy-go-Lucky" de Mike Leigh. "J'ai du pudding dans les genoux !", a-t-elle lancé en riant, les larmes aux yeux, employant le langage imagé de Poppy, son personnage. "Mike n'est pas ici, je l'ai eu au téléphone, il est tellement fier !", a ajouté Sally Hawkins, qui révèle un vrai talent comique dans le film. Côté masculin, l'Iranien Reza Najie, 65 ans, a gagné l'Ours d'argent en interprétant un sympathique père de famille dans un conte rural aux accents tantôt réalistes, tantôt poétiques : "The song of sparrows" de Majid Majidi. "Je dédie ce prix à mon pays bien aimé et à son cinéma", a déclaré Najie. Le Prix du jury est allé à l'impressionnant "Standard operating procedure", le premier documentaire jamais admis en compétition à la Berlinale. L'Américain Errol Morris y décrit les sévices commis par l'armée américaine à la prison irakienne d'Abou Ghraïb, en donnant la parole aux soldats impliqués. Le Chinois Wang Xiao Shuai a remporté le prix du scénario pour son mélodrame "In love we trust", où il montre une mère-courage prête à tout pour sauver sa fille cancéreuse. Le prix Alfred Bauer, du nom du premier directeur de la Berlinale, qui récompense une œuvre innovante, est revenue au poétique film mexicain "LakeTahoe" de Fernando Eimbcke. En 2007, l'Ours d'or était allé au film "Le mariage de Tuya" du Chinois Wang Quan'an. Le jury de la 58e Berlinale a surpris samedi soir en décernant l'Ours d'or du meilleur film à "Troupe d'élite", une fiction musclée et controversée où le Brésilien Jose Padilha met en scène la violente lutte anti-drogue d'une police corrompue dans les favelas de Rio. "Il est difficile d'exprimer ce que je ressens dans n'importe quelle langue. Costa-Gavras est un héros pour tous en Amérique latine, pour tous les films qu'il a faits", a lancé Padilha en remerciant le président du jury, auteur notamment de "Porté disparu" (1982) sur le coup d'Etat de Pinochet au Chili. "C'est un prix pour le cinéma brésilien et pas seulement pour moi", a ajouté ce documentariste âgé de 40 ans, "C'est une reconnaissance que je n'attendais pas, et une stimulation pour tourner d'autres films critiques". "La réalité brésilienne est parfois pire que ce que montre le film", a ajouté un Padilha tout sourires, arborant une légère barbe. Controversé, "hyper macho" selon Screen, "d'extrême droite" voire "fasciste" pour Variety, ce film ambigu a indisposé une partie des critiques, qui lui ont reproché des relents d'autoritarisme. Certains spectateurs l'ont déserté. Grand succès au Brésil où il est sorti en 2007, "Troupe d'élite", parfois comparé à la "Cité de Dieu" de Fernando Mereilles, immerge le spectateur dans la violence des favelas avec un rythme échevelé et une bande-son assourdissante. Il arrivait loin dans la liste des favoris pour l'Ours d'or. L'Ours d'argent du meilleur réalisateur est allé à l'Américain Paul-Thomas Anderson pour son cinquième film inspiré du roman "Pétrole!" d'Upton Sinclair, "There will be blood", où Daniel Day-Lewis campe le rôle d'un magnat du pétrole. Stridente et dérangeante, la musique de cette sombre fresque, composée par le guitariste du groupe Radiohead Jonny Greenwood a, elle aussi, été primée. "Daniel Day-Lewis est un acteur incroyable, il ferait passer n'importe quel réalisateur pour un bon cinéaste", a déclaré en souriant ce Californien de 37 ans, considéré comme l'un des jeunes talents les plus affirmés de Hollywood. Sans surprise, l'Ours d'argent de la meilleure actrice est revenu à la pétillante Britannique Sally Hawkins, 31 ans, pour son rôle d'une extravagante Londonienne célibataire dans la jolie comédie "Happy-go-Lucky" de Mike Leigh. "J'ai du pudding dans les genoux !", a-t-elle lancé en riant, les larmes aux yeux, employant le langage imagé de Poppy, son personnage. "Mike n'est pas ici, je l'ai eu au téléphone, il est tellement fier !", a ajouté Sally Hawkins, qui révèle un vrai talent comique dans le film. Côté masculin, l'Iranien Reza Najie, 65 ans, a gagné l'Ours d'argent en interprétant un sympathique père de famille dans un conte rural aux accents tantôt réalistes, tantôt poétiques : "The song of sparrows" de Majid Majidi. "Je dédie ce prix à mon pays bien aimé et à son cinéma", a déclaré Najie. Le Prix du jury est allé à l'impressionnant "Standard operating procedure", le premier documentaire jamais admis en compétition à la Berlinale. L'Américain Errol Morris y décrit les sévices commis par l'armée américaine à la prison irakienne d'Abou Ghraïb, en donnant la parole aux soldats impliqués. Le Chinois Wang Xiao Shuai a remporté le prix du scénario pour son mélodrame "In love we trust", où il montre une mère-courage prête à tout pour sauver sa fille cancéreuse. Le prix Alfred Bauer, du nom du premier directeur de la Berlinale, qui récompense une œuvre innovante, est revenue au poétique film mexicain "LakeTahoe" de Fernando Eimbcke. En 2007, l'Ours d'or était allé au film "Le mariage de Tuya" du Chinois Wang Quan'an.