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Imbroglio autour de l'union pour la Méditerranée
Merkel-Sarkozy
Publié dans Le Midi Libre le 16 - 03 - 2008

La Méditerranée continue de diviser l'Europe. Français et Allemands ne sont pas sur la même longueur d'onde. Après le niet opposé par Angéla Merkel à Nicolas Sarkozy, un accord a été conclu au courant de la semaine passée entre les deux dirigeants européens à Hanovre, dont les grandes lignes devaient être discutées ce jeudi au sein du Conseil européen à Bruxelles.
La Méditerranée continue de diviser l'Europe. Français et Allemands ne sont pas sur la même longueur d'onde. Après le niet opposé par Angéla Merkel à Nicolas Sarkozy, un accord a été conclu au courant de la semaine passée entre les deux dirigeants européens à Hanovre, dont les grandes lignes devaient être discutées ce jeudi au sein du Conseil européen à Bruxelles.
On commence à voir un peu plus clair dans les visions respectives de Sarkozy et d'Angéla Merkel autour du projet Méditerranée. C'est François Fillon, Premier ministre français, qui en a livré une première grille de lecture. "Pour nous, a-t-il en effet déclaré, l'Union pour la méditerranée a un modèle tout trouvé, le Conseil des Etats de la mer Baltique». On s'acheminerait donc vers un schéma proche du Conseil des Etats de la mer Baltique (CEMB).
Pour bien comprendre de quoi il s'agit, demandons-nous d'abord à quoi ressemble ce CEMB. Ce conseil est né au lendemain de la chute du mur de Berlin entre 1989 et 1992 à l'initiative des ministres allemand et danois des Affaires étrangères Hans-Dietrich Genscher et Ulfe Elleman-Jensen. Le critère de participation adopté à sa création est un critère géographique physique : celui des bassins des cours d'eau se jetant dans la mer baltique, incluant dans ce sens la Norvège. De ce fait, le CEMB est le seul organisme européen dans lequel la Russie est membre à part entière. Ne rassemblant, par conséquent, que les pays riverains de la Baltique (dont l'Allemagne et la Commission européenne), sept autres pays, dont la France, y ont un statut d'observateurs. Ce qui a fait dire à François Fillon que l'Allemagne à son tour pourrait avoir un statut d'observateur au sein de l'Union pour la Méditerranée. Une manière fort galante de renvoyer la balle à la chancelière allemande. Quant à ses attributions, il faut savoir que le CEMB est un forum régional de coopération ayant plusieurs objectifs politiques et sociaux, la protection de l'environnement, la coopération économique, le développement démocratique. Organisme sub-régional qui ne fait pas doublon avec l'Otan et l'Union européenne, doté d'une présidence tournante, son fonctionnement se développe à travers les réunions des ministres des Affaires étrangères des pays membres. Le CEMB propose des projets à taille humaine, assez modestes, même si on compte désormais mettre l'accent sur des dossiers plus lourds, comme celui de l'énergie. En tout état de cause, c'est une approche pragmatique qui tranche avec la vision de Nicolas Sarkozy pour la Méditerranée.
On rappellera que Nicolas Sarkozy avait dessiné les contours de son projet pour l'Union de la Méditerranée au cours des discours qu'il avait prononcés lors de ses visites dans les pays du Maghreb (Algérie, Tunisie, Maroc). Cette feuille de route comporte un volet environnemental, Sarkozy veut faire de la Méditerranée la mer la plus propre au monde. Une zone de prospérité partagée et de développement, en lançant une banque méditerranéenne de développement. Une zone de sécurité, en menant la lutte au terrorisme et en contrôlant les flux migratoires. Et, enfin, une zone de dialogue des cultures.
Néanmoins, un article paru dans le journal le Monde à la veille de la réunion du conseil européen brosse les traits d'une Union pour la Méditerranée qui nous éloigne assez du Conseil de la Baltique et du projet initial de Nicolas Sarkozy, ce qui a amené certains commentateurs à ironiser en ne voyant dans cette structure hybride qu'une sorte de Club Med. Pour vacanciers fortunés, excluant de fait les pays les plus pauvres.
Le dénominateur commun
Selon le document publié par le Monde en effet, la nouvelle mouture qui est le plus petit dénominateur commun trouvé entre les deux parties allemande et française, prévoit une co-présidence par un représentant d'un Etat membre de l'UE et par un pays du Sud. L'UPM sera dotée d'un secrétariat (également paritaire) allégé d'une vingtaine de personnes, qui sera dirigé par deux co-directeurs. On ne sait pas si une structure bicéphale pourra vraiment fonctionner, d'autres exemples de par le monde ayant prouvé le contraire. Le meilleur est pour la fin : non seulement l'Allemagne ne sera pas un simple observateur, mais un membre à part entière, en plus il n'y aura pas de fonds supplémentaires à mettre dans la cagnotte, par rapport au processus de Barcelone : - On dit que pour contourner cet énième écueil, Sarkozy compte mettre à contribution des investisseurs privés. Espérons-le. Cerise sur le gâteau, un sommet de l'UPM sera organisé tous les deux ans : Barcelone s'y est déjà essayée, sans grand succès, les dirigeants du Sud étant assez frileux pour ce genre de rencontres. Au dernier sommet, qui devait se tenir en Espagne, il n'y eut pas grand monde à se bousculer au portillon. On ne voit pas comment une UPM réussirait là où Barcelone s'était cassé les dents.
Cela dit, on remarquera que l'Algérie, qui avait bien accueilli l'idée de Nicolas Sarkozy, commence à émettre des doutes par la voix la plus officielle, celle de notre ministre des affaires étrangères, Mourad Medelci, à partir de Bruxelles même où il a enfoncé le clou en critiquant le flou artistique qui entoure le projet méditerranéen. C'est-à-dire que jusqu'à ce jour, c'est surtout en Europe que les lignes de fractures sont apparues, les pays du Sud s'interdisant en quelque sorte toute hostilité au projet du chef de l'Etat français. La déclaration du ministre algérien vient rompre ce consensus.
La pomme de discorde franco-allemande
Cela dit, alors que la présidence allemande de l'UE avait permis à Angéla Merkel de surfer sur presque tous les dossiers, apparaissant à l'aise aux réunions du G8, il est fort possible que la présidence française, à partir du mois de juillet 2008, ne puisse pas bénéficier des mêmes vents favorables. Le non français au référendum sur la Constitution européenne est passé par là, même si le traité simplifié a mis un bémol au désamour. Cela n'empêche) pas les scènes de ménage de continuer à brouiller les relations du couple franco-germanique, d'autant plus que Nicolas Sarkozy y a rajouté une couche en faisant cavalier seul dans de nombreuses affaires, notamment celle de la libération des infirmières bulgares des geôles de Kadhafi. Le projet d'Union méditerranéenne est un peu la goutte qui a fait déborder le vase, et l'on soupçonne fort Angéla Merkel de vouloir jeter le bébé avec l'eau du bain, histoire de donner une leçon à son partenaire français avant qu'il ne prenne le témoin de la présidence de l'UE, d'autant plus qu'au tropisme naturel est-européen, la chancelière allemande voit dans le projet de Sarkozy la volonté de noyer la candidature de la Turquie à son entrée dans l'UE des 27.
Les arrière-pensées sont nombreuses de part et d'autre, et il est fort possible que la date retenue pour donner le coup de départ de l'Union pour la Méditerranée ne connaisse un flop monumental, les différentes approches proposées n'ayant pas obtenu un consensus suffisant. Club Med, Conseil des Etats de la Méditerranée, Union pour la Méditerranée, il est fort à parier qu'Angéla Merkel, qui a montré la longueur de ses dents, ne se contentera pas d'un strapontin d'observateur et qu'elle voudra tout le fauteuil, quitte à vider cette future union de toutes sa substance.
Les pays du sud de la Méditerranée apprécieront, mais ont-ils vraiment le choix, eux qui n'arrivent pas à s'entendre entre eux sur un minimum requis. Quid de l'Union du Maghreb arabe ? Quid des autres organisations régionales mises en place, comme la Ligue arabe, ou celles qui sont encore dans les cartons, voire dans les nimbes de l'Histoire.
Les pays de la rive sud, qui sont des pays arabes dans leur grande majorité, ne peuvent pas faire la fine bouche sur un projet qui les concerne certes au premier chef, alors qu'ils n'ont pas commencé à balayer devant leurs portes.
Quant au couple franco-allemand, la pomme de discorde qu'est l'union pour la Méditerranée n'est peut-être qu'une brouille passagère, tant les relations entre les deux pays sont variées et riches. On peut mettre cette brouille, à défaut, sur l'incompatibilité d'humeur entre Merkel et Sarkozy, en se disant que ce qui unit Allemands et Français est plus important que ce qui les divise, même si sur un sujet comme celui de la monnaie unique, Berlin tire très bien son épingle du jeu, alors que la balance commerciale française est en déficit constant, du fait d'un euro fort.
On commence à voir un peu plus clair dans les visions respectives de Sarkozy et d'Angéla Merkel autour du projet Méditerranée. C'est François Fillon, Premier ministre français, qui en a livré une première grille de lecture. "Pour nous, a-t-il en effet déclaré, l'Union pour la méditerranée a un modèle tout trouvé, le Conseil des Etats de la mer Baltique». On s'acheminerait donc vers un schéma proche du Conseil des Etats de la mer Baltique (CEMB).
Pour bien comprendre de quoi il s'agit, demandons-nous d'abord à quoi ressemble ce CEMB. Ce conseil est né au lendemain de la chute du mur de Berlin entre 1989 et 1992 à l'initiative des ministres allemand et danois des Affaires étrangères Hans-Dietrich Genscher et Ulfe Elleman-Jensen. Le critère de participation adopté à sa création est un critère géographique physique : celui des bassins des cours d'eau se jetant dans la mer baltique, incluant dans ce sens la Norvège. De ce fait, le CEMB est le seul organisme européen dans lequel la Russie est membre à part entière. Ne rassemblant, par conséquent, que les pays riverains de la Baltique (dont l'Allemagne et la Commission européenne), sept autres pays, dont la France, y ont un statut d'observateurs. Ce qui a fait dire à François Fillon que l'Allemagne à son tour pourrait avoir un statut d'observateur au sein de l'Union pour la Méditerranée. Une manière fort galante de renvoyer la balle à la chancelière allemande. Quant à ses attributions, il faut savoir que le CEMB est un forum régional de coopération ayant plusieurs objectifs politiques et sociaux, la protection de l'environnement, la coopération économique, le développement démocratique. Organisme sub-régional qui ne fait pas doublon avec l'Otan et l'Union européenne, doté d'une présidence tournante, son fonctionnement se développe à travers les réunions des ministres des Affaires étrangères des pays membres. Le CEMB propose des projets à taille humaine, assez modestes, même si on compte désormais mettre l'accent sur des dossiers plus lourds, comme celui de l'énergie. En tout état de cause, c'est une approche pragmatique qui tranche avec la vision de Nicolas Sarkozy pour la Méditerranée.
On rappellera que Nicolas Sarkozy avait dessiné les contours de son projet pour l'Union de la Méditerranée au cours des discours qu'il avait prononcés lors de ses visites dans les pays du Maghreb (Algérie, Tunisie, Maroc). Cette feuille de route comporte un volet environnemental, Sarkozy veut faire de la Méditerranée la mer la plus propre au monde. Une zone de prospérité partagée et de développement, en lançant une banque méditerranéenne de développement. Une zone de sécurité, en menant la lutte au terrorisme et en contrôlant les flux migratoires. Et, enfin, une zone de dialogue des cultures.
Néanmoins, un article paru dans le journal le Monde à la veille de la réunion du conseil européen brosse les traits d'une Union pour la Méditerranée qui nous éloigne assez du Conseil de la Baltique et du projet initial de Nicolas Sarkozy, ce qui a amené certains commentateurs à ironiser en ne voyant dans cette structure hybride qu'une sorte de Club Med. Pour vacanciers fortunés, excluant de fait les pays les plus pauvres.
Le dénominateur commun
Selon le document publié par le Monde en effet, la nouvelle mouture qui est le plus petit dénominateur commun trouvé entre les deux parties allemande et française, prévoit une co-présidence par un représentant d'un Etat membre de l'UE et par un pays du Sud. L'UPM sera dotée d'un secrétariat (également paritaire) allégé d'une vingtaine de personnes, qui sera dirigé par deux co-directeurs. On ne sait pas si une structure bicéphale pourra vraiment fonctionner, d'autres exemples de par le monde ayant prouvé le contraire. Le meilleur est pour la fin : non seulement l'Allemagne ne sera pas un simple observateur, mais un membre à part entière, en plus il n'y aura pas de fonds supplémentaires à mettre dans la cagnotte, par rapport au processus de Barcelone : - On dit que pour contourner cet énième écueil, Sarkozy compte mettre à contribution des investisseurs privés. Espérons-le. Cerise sur le gâteau, un sommet de l'UPM sera organisé tous les deux ans : Barcelone s'y est déjà essayée, sans grand succès, les dirigeants du Sud étant assez frileux pour ce genre de rencontres. Au dernier sommet, qui devait se tenir en Espagne, il n'y eut pas grand monde à se bousculer au portillon. On ne voit pas comment une UPM réussirait là où Barcelone s'était cassé les dents.
Cela dit, on remarquera que l'Algérie, qui avait bien accueilli l'idée de Nicolas Sarkozy, commence à émettre des doutes par la voix la plus officielle, celle de notre ministre des affaires étrangères, Mourad Medelci, à partir de Bruxelles même où il a enfoncé le clou en critiquant le flou artistique qui entoure le projet méditerranéen. C'est-à-dire que jusqu'à ce jour, c'est surtout en Europe que les lignes de fractures sont apparues, les pays du Sud s'interdisant en quelque sorte toute hostilité au projet du chef de l'Etat français. La déclaration du ministre algérien vient rompre ce consensus.
La pomme de discorde franco-allemande
Cela dit, alors que la présidence allemande de l'UE avait permis à Angéla Merkel de surfer sur presque tous les dossiers, apparaissant à l'aise aux réunions du G8, il est fort possible que la présidence française, à partir du mois de juillet 2008, ne puisse pas bénéficier des mêmes vents favorables. Le non français au référendum sur la Constitution européenne est passé par là, même si le traité simplifié a mis un bémol au désamour. Cela n'empêche) pas les scènes de ménage de continuer à brouiller les relations du couple franco-germanique, d'autant plus que Nicolas Sarkozy y a rajouté une couche en faisant cavalier seul dans de nombreuses affaires, notamment celle de la libération des infirmières bulgares des geôles de Kadhafi. Le projet d'Union méditerranéenne est un peu la goutte qui a fait déborder le vase, et l'on soupçonne fort Angéla Merkel de vouloir jeter le bébé avec l'eau du bain, histoire de donner une leçon à son partenaire français avant qu'il ne prenne le témoin de la présidence de l'UE, d'autant plus qu'au tropisme naturel est-européen, la chancelière allemande voit dans le projet de Sarkozy la volonté de noyer la candidature de la Turquie à son entrée dans l'UE des 27.
Les arrière-pensées sont nombreuses de part et d'autre, et il est fort possible que la date retenue pour donner le coup de départ de l'Union pour la Méditerranée ne connaisse un flop monumental, les différentes approches proposées n'ayant pas obtenu un consensus suffisant. Club Med, Conseil des Etats de la Méditerranée, Union pour la Méditerranée, il est fort à parier qu'Angéla Merkel, qui a montré la longueur de ses dents, ne se contentera pas d'un strapontin d'observateur et qu'elle voudra tout le fauteuil, quitte à vider cette future union de toutes sa substance.
Les pays du sud de la Méditerranée apprécieront, mais ont-ils vraiment le choix, eux qui n'arrivent pas à s'entendre entre eux sur un minimum requis. Quid de l'Union du Maghreb arabe ? Quid des autres organisations régionales mises en place, comme la Ligue arabe, ou celles qui sont encore dans les cartons, voire dans les nimbes de l'Histoire.
Les pays de la rive sud, qui sont des pays arabes dans leur grande majorité, ne peuvent pas faire la fine bouche sur un projet qui les concerne certes au premier chef, alors qu'ils n'ont pas commencé à balayer devant leurs portes.
Quant au couple franco-allemand, la pomme de discorde qu'est l'union pour la Méditerranée n'est peut-être qu'une brouille passagère, tant les relations entre les deux pays sont variées et riches. On peut mettre cette brouille, à défaut, sur l'incompatibilité d'humeur entre Merkel et Sarkozy, en se disant que ce qui unit Allemands et Français est plus important que ce qui les divise, même si sur un sujet comme celui de la monnaie unique, Berlin tire très bien son épingle du jeu, alors que la balance commerciale française est en déficit constant, du fait d'un euro fort.


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