«L'Europe est devenue, au tournant du XXIe siècle, une terre d'immigration», a déclaré la directrice de recherche au Conseil national français de la recherche scientifique, Mme Catherine Wihtol de Wenden. Intervenant dans le cadre d'une série de débats sur le projet d'Union pour la Méditerranée, la politologue a souligné que «cette réalité tarde à être prise en compte comme telle dans la plupart des pays européens qui continuent souvent à la considérer comme une solution provisoire à des pénuries de main-d'œuvre». Il y a lieu de rappeler que l'Union méditerranéenne, idée lancée par le président français Nikolas Sarkozy et qui a fait l'objet de fortes réticences, notamment de la part de la chancelière allemande Angela Merkel, est désormais débaptisée : Union pour la Méditerranée (UPM). Le projet, qui vise à renforcer la coopération entre l'UE et les pays de la rive sud, du Maroc à la Turquie, a obtenu un vaste soutien du Conseil des chefs d'Etat et de gouvernement des 27, réuni à Bruxelles. Pour vaincre les réticences de plusieurs pays, la France avait dû auparavant revoir nettement à la baisse ses ambitions pour ce projet, qui va se substituer au processus dit de Barcelone, lancé en 1995 et qui a donné peu de résultats. L'UPM, dont les contours ne sont pas encore connus, sera effective en juillet prochain. Le thème de l'immigration sera, sans nul doute, mis en exergue. Un thème qui préoccupe toutes les politiques des Etats de la rive nord de la région et qui tendent à faire de l'immigration une simple solution à la pénurie de main-d'œuvre. Cet état de fait est lié, selon Mme Wihtol de Wenden, «à des verrous ancrés dans l'opinion publique et dans le dispositif juridique des Etats de l'UE», ce qui porte, explique-t-elle «gravement préjudice au statut d'acteurs et de citoyens à part entière des migrants et de ceux qui se sont durablement installés». Et à Mme Wihtol de Wenden de préconiser une démarche pour que les migrants deviennent des acteurs. «Une place plus grande doit être faite à la citoyenneté de résidence», explique-t-elle «pour que les migrants et ceux qui en sont issus approprient des espaces de parole, de délibération collective, de participation associative, de représentation locale, nationale et européenne afin de permettre aux étrangers et aux nouveaux nationaux d'avoir droit de cité dans l'espace européen où ils vivent et où ils circulent», insistant sur «la nécessité de ne pas faire des migrants les otages de la politique de sécurité menée en Méditerranée, amalgamant migration, terrorisme, drogue et délinquance». Dans ce sillage, la directrice du CNFRS plaide pour «le droit à la mobilité qui est une condition de la transformation des migrants en acteurs de l'espace méditerranéen, sinon, prévient-elle , la frontière deviendra une ressource pour les passeurs et aggravera les fractures économiques, sociales, culturelles, politiques entre les deux rives», rappelant que «l'espace euro-méditerranéen a été d'abord un lieu d'expérimentation pour les politiques de retour de migrants ayant travaillé dans des pays européens» mais que «celles-ci ont souvent été un échec, car les migrants étaient peu préparés à devenir des investisseurs et des entrepreneurs dans leurs pays d'origine». «L'Europe est devenue, au tournant du XXIe siècle, une terre d'immigration», a déclaré la directrice de recherche au Conseil national français de la recherche scientifique, Mme Catherine Wihtol de Wenden. Intervenant dans le cadre d'une série de débats sur le projet d'Union pour la Méditerranée, la politologue a souligné que «cette réalité tarde à être prise en compte comme telle dans la plupart des pays européens qui continuent souvent à la considérer comme une solution provisoire à des pénuries de main-d'œuvre». Il y a lieu de rappeler que l'Union méditerranéenne, idée lancée par le président français Nikolas Sarkozy et qui a fait l'objet de fortes réticences, notamment de la part de la chancelière allemande Angela Merkel, est désormais débaptisée : Union pour la Méditerranée (UPM). Le projet, qui vise à renforcer la coopération entre l'UE et les pays de la rive sud, du Maroc à la Turquie, a obtenu un vaste soutien du Conseil des chefs d'Etat et de gouvernement des 27, réuni à Bruxelles. Pour vaincre les réticences de plusieurs pays, la France avait dû auparavant revoir nettement à la baisse ses ambitions pour ce projet, qui va se substituer au processus dit de Barcelone, lancé en 1995 et qui a donné peu de résultats. L'UPM, dont les contours ne sont pas encore connus, sera effective en juillet prochain. Le thème de l'immigration sera, sans nul doute, mis en exergue. Un thème qui préoccupe toutes les politiques des Etats de la rive nord de la région et qui tendent à faire de l'immigration une simple solution à la pénurie de main-d'œuvre. Cet état de fait est lié, selon Mme Wihtol de Wenden, «à des verrous ancrés dans l'opinion publique et dans le dispositif juridique des Etats de l'UE», ce qui porte, explique-t-elle «gravement préjudice au statut d'acteurs et de citoyens à part entière des migrants et de ceux qui se sont durablement installés». Et à Mme Wihtol de Wenden de préconiser une démarche pour que les migrants deviennent des acteurs. «Une place plus grande doit être faite à la citoyenneté de résidence», explique-t-elle «pour que les migrants et ceux qui en sont issus approprient des espaces de parole, de délibération collective, de participation associative, de représentation locale, nationale et européenne afin de permettre aux étrangers et aux nouveaux nationaux d'avoir droit de cité dans l'espace européen où ils vivent et où ils circulent», insistant sur «la nécessité de ne pas faire des migrants les otages de la politique de sécurité menée en Méditerranée, amalgamant migration, terrorisme, drogue et délinquance». Dans ce sillage, la directrice du CNFRS plaide pour «le droit à la mobilité qui est une condition de la transformation des migrants en acteurs de l'espace méditerranéen, sinon, prévient-elle , la frontière deviendra une ressource pour les passeurs et aggravera les fractures économiques, sociales, culturelles, politiques entre les deux rives», rappelant que «l'espace euro-méditerranéen a été d'abord un lieu d'expérimentation pour les politiques de retour de migrants ayant travaillé dans des pays européens» mais que «celles-ci ont souvent été un échec, car les migrants étaient peu préparés à devenir des investisseurs et des entrepreneurs dans leurs pays d'origine».