Certains artistes meurent dans l'ombre, sans qu'ils soient reconnus de leur vivant. Mohya fait partie de ces génies. Ses créations artistiques ne sont guère estimées à leur juste valeur malgré leur dimension universelle. Mohand-ou-Yahia, de son vrai nom Abdallah Mohya, est un poète et dramaturge kabyle de talent né en 1950. Il se distingue par ses adaptations des œuvres-phares de la littérature universelle, mais aussi par ses propres écrits poétiques et ses interprétations théâtrales inégalables. Après des études au lycée Amirouche de Tizi-Ouzou, il décroche son Baccalauréat avec mention en 1968. Il poursuit des études supérieures de mathématiques à l'Université d'Alger et obtient sa licence en 1972. Une année après, Mohya décide de partir en France et de s'installer à Paris. Dans la ville lumière, il devient l'un des rédacteurs du Bulletin d'Etudes Berbères et de la revue Tisuraf, publiés tous deux par le Groupe d'études berbères de l'université Paris VIII. Au début des années 80, l'artiste anime la troupe de théâtre Assalou, qui se produit plusieurs fois et fascine un grand public. Dramaturge et poète, Mohya traduit et adapte les textes de grands hommes de lettres tels que Nazim Hikmet, Brecht, Alfred Jarry ou Eugène Pottier. Il est aussi auteur de superbes chansons interprétées par les plus célèbres chanteurs kabyles comme Idir, Ferhat Imazighen Imoula, Takfarinas, Malika Domrane, Ideflawen, le groupe Djurdjura... L'auteur de «Pernanti» a créé plus d'une vingtaine de pièces de théâtre originales et captivantes (Tachvaylit, win yettargoune, Moh afeniyane, Sinnistri, Moh Terri...) et d'adaptations comme «Si Pertouff», une traduction et adaptation de la célèbre Œuvre Tartuffe du géant Molière. Il y a en outre, «Mouhend Ouchaâbane», d'après Le Ressuscité de Lu Sin, ou encore «Am win yettrajoune Rebbi», adaptée du fameux texte «En attendant Godot» de Samuel Beckett. Joué essentiellement par des troupes de théâtre amateur, Mohya s'est vu rendre un hommage symbolique en Algérie lorsqu'en 1992, l'humoriste Mohammed Fellag porte à la scène «Sin Nni», une adaptation des Emigrés de Slawomir Mrozek. Créée au Théâtre de Béjaïa et reprise à Alger, la pièce connut un très grand succès. Mohya quitte ce monde le 7 décembre 2004 des suites d'une tumeur au cerveau, dans la clinique parisienne Jeanne Garnier. Il a été inhumé le 13 décembre dans son village d'Aït Arbah en Kabylie, en présence d'une foule nombreuse venue lui rendre hommage. L'œuvre de Mohya parle des choses simples de la vie, des problèmes de la société, mais aussi des quêtes existentielles et philosophiques. L'auteur de «Temzi», (la jeunesse) est un artiste hors pair. Il était d'une lucidité remarquable qui lui permettait de voir le substantiel des choses. Il était persuadé qu'il ne pouvait pas changer l'amère réalité de son pays, l'Algérie, mais il tenait à témoigner, à s'exprimer librement sur les maux qui rongeaient sa terre natale. Par le truchement de mots simples, il n'allait pas par trente-six chemins pour dire la vérité. Il n'avait pas froid aux yeux. Durant les années 70, ses cassettes interdites passaient des uns aux autres sous le manteau. Mohand-ou-Yahia distribuait ses enregistrements artistiques gratuitement. Après une longue et prolifique carrière artistique, très peu de choses sont faites pour rendre hommage à ce grand Monsieur de son vivant et après sa mort. Peut-être qu'il est temps de briser les chaînes de l'oubli. Certains artistes meurent dans l'ombre, sans qu'ils soient reconnus de leur vivant. Mohya fait partie de ces génies. Ses créations artistiques ne sont guère estimées à leur juste valeur malgré leur dimension universelle. Mohand-ou-Yahia, de son vrai nom Abdallah Mohya, est un poète et dramaturge kabyle de talent né en 1950. Il se distingue par ses adaptations des œuvres-phares de la littérature universelle, mais aussi par ses propres écrits poétiques et ses interprétations théâtrales inégalables. Après des études au lycée Amirouche de Tizi-Ouzou, il décroche son Baccalauréat avec mention en 1968. Il poursuit des études supérieures de mathématiques à l'Université d'Alger et obtient sa licence en 1972. Une année après, Mohya décide de partir en France et de s'installer à Paris. Dans la ville lumière, il devient l'un des rédacteurs du Bulletin d'Etudes Berbères et de la revue Tisuraf, publiés tous deux par le Groupe d'études berbères de l'université Paris VIII. Au début des années 80, l'artiste anime la troupe de théâtre Assalou, qui se produit plusieurs fois et fascine un grand public. Dramaturge et poète, Mohya traduit et adapte les textes de grands hommes de lettres tels que Nazim Hikmet, Brecht, Alfred Jarry ou Eugène Pottier. Il est aussi auteur de superbes chansons interprétées par les plus célèbres chanteurs kabyles comme Idir, Ferhat Imazighen Imoula, Takfarinas, Malika Domrane, Ideflawen, le groupe Djurdjura... L'auteur de «Pernanti» a créé plus d'une vingtaine de pièces de théâtre originales et captivantes (Tachvaylit, win yettargoune, Moh afeniyane, Sinnistri, Moh Terri...) et d'adaptations comme «Si Pertouff», une traduction et adaptation de la célèbre Œuvre Tartuffe du géant Molière. Il y a en outre, «Mouhend Ouchaâbane», d'après Le Ressuscité de Lu Sin, ou encore «Am win yettrajoune Rebbi», adaptée du fameux texte «En attendant Godot» de Samuel Beckett. Joué essentiellement par des troupes de théâtre amateur, Mohya s'est vu rendre un hommage symbolique en Algérie lorsqu'en 1992, l'humoriste Mohammed Fellag porte à la scène «Sin Nni», une adaptation des Emigrés de Slawomir Mrozek. Créée au Théâtre de Béjaïa et reprise à Alger, la pièce connut un très grand succès. Mohya quitte ce monde le 7 décembre 2004 des suites d'une tumeur au cerveau, dans la clinique parisienne Jeanne Garnier. Il a été inhumé le 13 décembre dans son village d'Aït Arbah en Kabylie, en présence d'une foule nombreuse venue lui rendre hommage. L'œuvre de Mohya parle des choses simples de la vie, des problèmes de la société, mais aussi des quêtes existentielles et philosophiques. L'auteur de «Temzi», (la jeunesse) est un artiste hors pair. Il était d'une lucidité remarquable qui lui permettait de voir le substantiel des choses. Il était persuadé qu'il ne pouvait pas changer l'amère réalité de son pays, l'Algérie, mais il tenait à témoigner, à s'exprimer librement sur les maux qui rongeaient sa terre natale. Par le truchement de mots simples, il n'allait pas par trente-six chemins pour dire la vérité. Il n'avait pas froid aux yeux. Durant les années 70, ses cassettes interdites passaient des uns aux autres sous le manteau. Mohand-ou-Yahia distribuait ses enregistrements artistiques gratuitement. Après une longue et prolifique carrière artistique, très peu de choses sont faites pour rendre hommage à ce grand Monsieur de son vivant et après sa mort. Peut-être qu'il est temps de briser les chaînes de l'oubli.