Recelant de forts moments d'émotion, le film de Bendeddouche laisse une impression de malaise. De nombreuses scènes semblent bâclées. Le ton des dialogues est artificiel et leur contenu souvent stéréotypé. Recelant de forts moments d'émotion, le film de Bendeddouche laisse une impression de malaise. De nombreuses scènes semblent bâclées. Le ton des dialogues est artificiel et leur contenu souvent stéréotypé. «Un film pareil méritait plus de moyens», a déclaré lundi dernier le réalisateur Djamel Bendeddouche, contacté par nos soins à l'issue de la projection de son film «Arezki l'indigène» dans le cadre du Panorama du cinéma mettant en compétition les 68 films réalisés pour la manifestation «Alger, capitale de la culture arabe 2007». «J'ai été obligé d'enlever des séquences d'action prévues dans le scénario.» Ayant choisi de relater la résistance et l'exécution d'Arezki El-Bachir (1860/1895), issu de la première génération née après la conquête coloniale, le réalisateur était pourtant sûr de captiver son public. Immortalisé par la mémoire collective, Arezki El-Bachir est le fils d'un résistant kabyle qui s'est insurgé aux côtés d'El-Mokrani, notamment contre l'adoption du Senatus Consult, texte qui officialise dès 1870 la spoliation des terres au profit de la puissance coloniale. Il a pour sa part lutté de toutes ses forces contre le Code de l'Indigénat qui institutionnalise, dès 1881, le système d'apartheid et d'oppression qui fonde l'ordre colonial. Ce code, qui donne aux populations autochtones des colonies un statut d'esclaves, a sévi en Algérie jusqu'en 1962. Arezki El-Bachir et nombre de ses contemporains ont choisi d'être « hors-la-loi» se sachant «déjà morts», conscients qu'ils étaient que la victoire ne saurait être de leur génération. Recelant de forts moments d'émotion, le film de Bendeddouche laisse une impression de malaise. De nombreuses scènes semblent bâclées. Le ton des dialogues est artificiel et leur contenu souvent stéréotypé. Et enfin, dans cette société que la puissance coloniale tente de remodeler pour son unique profit, les exactions semblent être plus le fait des seuls supplétifs algériens de l'armée française que du système colonial lui-même. Le film aura tout de même touché aux larmes les peu nombreux spectateurs de la salle Ibn-Zeydoun qui ont applaudi à la fin de la projection. Les acteurs Medjebar Sofia, dans le rôle de Tassaâdit, l'épouse d'Arezki et Salem Aït Ali Belkacem campant le personnage d'Arezki El-Bachir, se sont déclarés très heureux d'avoir participé à cette œuvre qui a tenté de donner un visage à un personnage devenu légendaire. A signaler la merveilleuse voix de Boualem Rabia entonnant un achouïq à la mémoire d'Arezki El-Bachir durant le générique. «Cartouches Gauloises» a été le dernier long-métrage projeté lors de cette quatrième journée du Panorama. A travers la fraîcheur d'un regard d'enfant, les spectateurs ont pu redécouvrir l'ambiance chaotique des derniers mois précédant l'indépendance. Le petit Ali dont le père est moudjahid vend des journaux pour nourrir sa famille. Son petit boulot lui fait traverser la ville dans tous les sens chaque jour. Il est ainsi en contact avec les adultes français et algériens de différents milieux. En contact avec des soldats français comme avec des moudjahidine et moussabiline. Avec des prostituées algériennes comme avec des mères de famille françaises. Il assiste comme tant d'enfants de l'époque à des attentats et à la féroce répression de l'armée française contre les civils de sa ville et du douar d'où sa mère est originaire. Traversant l'histoire en courant, l'enfant ne cesse pourtant jamais de jouer. Surtout au foot avec les petits pieds-noirs et indigènes qui s'affrontent sur le terrain sportif. Peu à peu, les pieds-noirs quittent le pays jusqu'à son meilleur ami Nicolas. Insoutenable est la dernière image où l'on voit Ali se précipiter vers le sommet d'une colline, d'où lui parviennent des chants de maquisards en criant «Bouya ! : Papa !». L'enfant pense comme sa mère que son père, à la faveur de l'indépendance va enfin rentrer à la maison. Ce qui est hautement improbable car le moudjahid est tombé entre les mains de l'armée française qui l'a, comme il se doit dans l'Algérie française, copieusement torturé. Orphelin qui s'ignore, il court donc de toutes ses forces vers un non-avenir. Ce film offre aux spectateurs différents regards d'enfants qui se chamaillent sans jamais se haïr. Ceux déjà travaillés par l'idéologie coloniale des enfants d'Européens et ceux mûris par la souffrance du petit Ali qui fait preuve d'une sagesse étonnante. Les images du film, tourné dans l'Ouest algérien sont belles ainsi que les prises de vue souvent originales. La lumière verte et dorée, la vitesse des images, la sensibilité des êtres humains et la complexité des situations vécues en font un film attachant. Aujourd'hui les spectateurs pourront apprécier «Archipel des sables» de Ghaouti Bendeddouche, «La Chine est encore loin» de Malek Bensmaïl, «Mascarade» de Lies Salem et «Affaires d'hommes» de Amine Kaïs Seddikioui. «Un film pareil méritait plus de moyens», a déclaré lundi dernier le réalisateur Djamel Bendeddouche, contacté par nos soins à l'issue de la projection de son film «Arezki l'indigène» dans le cadre du Panorama du cinéma mettant en compétition les 68 films réalisés pour la manifestation «Alger, capitale de la culture arabe 2007». «J'ai été obligé d'enlever des séquences d'action prévues dans le scénario.» Ayant choisi de relater la résistance et l'exécution d'Arezki El-Bachir (1860/1895), issu de la première génération née après la conquête coloniale, le réalisateur était pourtant sûr de captiver son public. Immortalisé par la mémoire collective, Arezki El-Bachir est le fils d'un résistant kabyle qui s'est insurgé aux côtés d'El-Mokrani, notamment contre l'adoption du Senatus Consult, texte qui officialise dès 1870 la spoliation des terres au profit de la puissance coloniale. Il a pour sa part lutté de toutes ses forces contre le Code de l'Indigénat qui institutionnalise, dès 1881, le système d'apartheid et d'oppression qui fonde l'ordre colonial. Ce code, qui donne aux populations autochtones des colonies un statut d'esclaves, a sévi en Algérie jusqu'en 1962. Arezki El-Bachir et nombre de ses contemporains ont choisi d'être « hors-la-loi» se sachant «déjà morts», conscients qu'ils étaient que la victoire ne saurait être de leur génération. Recelant de forts moments d'émotion, le film de Bendeddouche laisse une impression de malaise. De nombreuses scènes semblent bâclées. Le ton des dialogues est artificiel et leur contenu souvent stéréotypé. Et enfin, dans cette société que la puissance coloniale tente de remodeler pour son unique profit, les exactions semblent être plus le fait des seuls supplétifs algériens de l'armée française que du système colonial lui-même. Le film aura tout de même touché aux larmes les peu nombreux spectateurs de la salle Ibn-Zeydoun qui ont applaudi à la fin de la projection. Les acteurs Medjebar Sofia, dans le rôle de Tassaâdit, l'épouse d'Arezki et Salem Aït Ali Belkacem campant le personnage d'Arezki El-Bachir, se sont déclarés très heureux d'avoir participé à cette œuvre qui a tenté de donner un visage à un personnage devenu légendaire. A signaler la merveilleuse voix de Boualem Rabia entonnant un achouïq à la mémoire d'Arezki El-Bachir durant le générique. «Cartouches Gauloises» a été le dernier long-métrage projeté lors de cette quatrième journée du Panorama. A travers la fraîcheur d'un regard d'enfant, les spectateurs ont pu redécouvrir l'ambiance chaotique des derniers mois précédant l'indépendance. Le petit Ali dont le père est moudjahid vend des journaux pour nourrir sa famille. Son petit boulot lui fait traverser la ville dans tous les sens chaque jour. Il est ainsi en contact avec les adultes français et algériens de différents milieux. En contact avec des soldats français comme avec des moudjahidine et moussabiline. Avec des prostituées algériennes comme avec des mères de famille françaises. Il assiste comme tant d'enfants de l'époque à des attentats et à la féroce répression de l'armée française contre les civils de sa ville et du douar d'où sa mère est originaire. Traversant l'histoire en courant, l'enfant ne cesse pourtant jamais de jouer. Surtout au foot avec les petits pieds-noirs et indigènes qui s'affrontent sur le terrain sportif. Peu à peu, les pieds-noirs quittent le pays jusqu'à son meilleur ami Nicolas. Insoutenable est la dernière image où l'on voit Ali se précipiter vers le sommet d'une colline, d'où lui parviennent des chants de maquisards en criant «Bouya ! : Papa !». L'enfant pense comme sa mère que son père, à la faveur de l'indépendance va enfin rentrer à la maison. Ce qui est hautement improbable car le moudjahid est tombé entre les mains de l'armée française qui l'a, comme il se doit dans l'Algérie française, copieusement torturé. Orphelin qui s'ignore, il court donc de toutes ses forces vers un non-avenir. Ce film offre aux spectateurs différents regards d'enfants qui se chamaillent sans jamais se haïr. Ceux déjà travaillés par l'idéologie coloniale des enfants d'Européens et ceux mûris par la souffrance du petit Ali qui fait preuve d'une sagesse étonnante. Les images du film, tourné dans l'Ouest algérien sont belles ainsi que les prises de vue souvent originales. La lumière verte et dorée, la vitesse des images, la sensibilité des êtres humains et la complexité des situations vécues en font un film attachant. Aujourd'hui les spectateurs pourront apprécier «Archipel des sables» de Ghaouti Bendeddouche, «La Chine est encore loin» de Malek Bensmaïl, «Mascarade» de Lies Salem et «Affaires d'hommes» de Amine Kaïs Seddikioui.