La société civile est-elle suffisamment organisée et encadrée pour pouvoir jouer son rôle dans la consolidation du processus de la démocratie en Algérie ? Comment peut-elle jouer son rôle à l'ombre de toutes les restrictions en matière de liberté de son activité ? Ce sont là deux questions auxquelles des acteurs de la société civile et du mouvement associatif ont tenté de répondre, hier, lors d'une table ronde sur le sujet, organisée au centre de presse El Moudjahid. A cet effet, Mohamed Khodja, membre du Conseil de la nation, n'a pas caché son pessimisme en disant toute la faiblesse de la société civile. «La société civile, dont le devoir est de défendre le bien général loin de toute idée lucrative, a failli à ses devoirs. Son rôle de contrepouvoir pour la défense de la démocratie et de lutte contre la bureaucratie n'est nullement rempli », a-t-il indiqué avant d'imputer tous les maux de la jeunesse à la société civile qui est, selon lui, démissionnaire du terrain. « Il faut prendre en charge les jeunes qui ne se sentent pas chez eux en Algérie dans le cadre du mouvement associatif pour qu'ils s'organisent et ne se retrouvent pas livrés à eux mêmes dans les crises qu'ils traversent », a-t-il ajouté. De son côté, Saida Benhabiles, présidente de l'association pour la protection et la promotion de la femme rurale, a brossé un tableau noir sur la situation de la société civile en Algérie. En effet, elle a fait un constat d'échec de la société civile algérienne qui ne joue pas son rôle réel sinon, s'était-elle demandé, comment expliquer l'existence chez nous des phénomènes comme les kamikazes, les harragas, suicidaires et autres émeutiers et délinquants ? Mettant en cause les activités partisanes de certaines associations, Ben habiles a fustigé les pouvoirs publics qui font de la règle de deux poids, deux mesures monnaie courante. « Les associations qui sont sous la chapelle du pouvoir et des partis politiques tiennent leurs congrès et leurs activités facilement et dans de bonnes conditions tandis que les associations dites indépendantes n'y parviennent qu'après un parcours du combattant et le concours de sponsors privés», a-elle déclaré. S'inscrivant dans une toute autre logique, le député Ramdhan Taâzibt, sans nier que des manques existent, a indiqué que le mouvement associatif est sur le terrain et qu'il y a même des ONG algériennes qui se distinguent par leur prise de position avant même que les autorités ne s'en engagent. Pour étayer ses dires, Taâzibt a cité l'exemple du Mouvement pour l'autonomie de la Kabylie qui a demandé un siège au sein de l'UPM avant que l'Etat ne s'engage dans ce projet. Joint par téléphone, le chargé du mouvement associatif au sein de l'Association algérienne de la société civile, Mehadjir, a indiqué que cette histoire de démission de la société civile du terrain n'est qu'une imagination et n'engage que ses auteurs. Il a déclaré, en effet, que le mouvement associatif existe sur le terrain, mais, seulement, pas comme on le souhaite car, a-t-il ajouté, la politique suivie par le pays ne le permet pas. Enfin, il convient de dire que tous les acteurs de la société civile ont appelé les pouvoirs publics à assainir le terrain pour que les associations puissent jouer pleinement leur rôle de médiatrices entre le pouvoir et la société. Il est aussi question, selon eux, de l'élaboration d'une nouvelle politique qui fera que les associations ne soient pas que « des comités du soutien aux programmes présidentiels » La société civile est-elle suffisamment organisée et encadrée pour pouvoir jouer son rôle dans la consolidation du processus de la démocratie en Algérie ? Comment peut-elle jouer son rôle à l'ombre de toutes les restrictions en matière de liberté de son activité ? Ce sont là deux questions auxquelles des acteurs de la société civile et du mouvement associatif ont tenté de répondre, hier, lors d'une table ronde sur le sujet, organisée au centre de presse El Moudjahid. A cet effet, Mohamed Khodja, membre du Conseil de la nation, n'a pas caché son pessimisme en disant toute la faiblesse de la société civile. «La société civile, dont le devoir est de défendre le bien général loin de toute idée lucrative, a failli à ses devoirs. Son rôle de contrepouvoir pour la défense de la démocratie et de lutte contre la bureaucratie n'est nullement rempli », a-t-il indiqué avant d'imputer tous les maux de la jeunesse à la société civile qui est, selon lui, démissionnaire du terrain. « Il faut prendre en charge les jeunes qui ne se sentent pas chez eux en Algérie dans le cadre du mouvement associatif pour qu'ils s'organisent et ne se retrouvent pas livrés à eux mêmes dans les crises qu'ils traversent », a-t-il ajouté. De son côté, Saida Benhabiles, présidente de l'association pour la protection et la promotion de la femme rurale, a brossé un tableau noir sur la situation de la société civile en Algérie. En effet, elle a fait un constat d'échec de la société civile algérienne qui ne joue pas son rôle réel sinon, s'était-elle demandé, comment expliquer l'existence chez nous des phénomènes comme les kamikazes, les harragas, suicidaires et autres émeutiers et délinquants ? Mettant en cause les activités partisanes de certaines associations, Ben habiles a fustigé les pouvoirs publics qui font de la règle de deux poids, deux mesures monnaie courante. « Les associations qui sont sous la chapelle du pouvoir et des partis politiques tiennent leurs congrès et leurs activités facilement et dans de bonnes conditions tandis que les associations dites indépendantes n'y parviennent qu'après un parcours du combattant et le concours de sponsors privés», a-elle déclaré. S'inscrivant dans une toute autre logique, le député Ramdhan Taâzibt, sans nier que des manques existent, a indiqué que le mouvement associatif est sur le terrain et qu'il y a même des ONG algériennes qui se distinguent par leur prise de position avant même que les autorités ne s'en engagent. Pour étayer ses dires, Taâzibt a cité l'exemple du Mouvement pour l'autonomie de la Kabylie qui a demandé un siège au sein de l'UPM avant que l'Etat ne s'engage dans ce projet. Joint par téléphone, le chargé du mouvement associatif au sein de l'Association algérienne de la société civile, Mehadjir, a indiqué que cette histoire de démission de la société civile du terrain n'est qu'une imagination et n'engage que ses auteurs. Il a déclaré, en effet, que le mouvement associatif existe sur le terrain, mais, seulement, pas comme on le souhaite car, a-t-il ajouté, la politique suivie par le pays ne le permet pas. Enfin, il convient de dire que tous les acteurs de la société civile ont appelé les pouvoirs publics à assainir le terrain pour que les associations puissent jouer pleinement leur rôle de médiatrices entre le pouvoir et la société. Il est aussi question, selon eux, de l'élaboration d'une nouvelle politique qui fera que les associations ne soient pas que « des comités du soutien aux programmes présidentiels »