Une certaine presse s'est empressée de désigner le PKK comme responsable des attentats d'Istanbul. Les officiels appellent, eux, à rester prudent et à attendre les résultats de l'enquête ouverte à cet effet. Une certaine presse s'est empressée de désigner le PKK comme responsable des attentats d'Istanbul. Les officiels appellent, eux, à rester prudent et à attendre les résultats de l'enquête ouverte à cet effet. Même si une partie de la presse turque s'est empressée de montrer le PKK ou d'autres formations kurdes comme responsables du double attentat à la bombe qui a fait, selon un dernier bilan, 17 morts et plus de 160 blessés à Istanbul, autant le contexte interne global que la prudence des responsables politiques incitent à davantage de retenue. De fait, et autant le gouverneur d'Istanbul que le ministre turc de l'Intérieur ont tous deux estimé qu'il était encore «trop tôt pour se prononcer. «Ils recommandent également de «ne pas se précipiter et d'attendre les résultats de l'enquête diligentée à cet effet». Sans chercher à jeter de l'huile sur le feu, il y a quand même lieu de relever que ces actes terroristes se produisent au moment même où la Cour constitutionnelle délibère sur la validité ou non de la procédure de dissolution de l'AKP au pouvoir et déposée en mars dernier par le président de la Cour de cassation. Cette formation islamiste qui se targue aujourd'hui d'une appartenance au courant politique «conservateur libéral», est celle qui, depuis les élections législatives anticipées de mai passé, dirige le pays, avec une majorité au Parlement et contrôlant plus de 40 % des régions et communes turques. Le président de la République, Abdullah Gul, et le Premier ministre, Reccep Erdogan, en font non seulement partie mais en sont deux cadres dirigeants essentiels. C'est dire combien la décision de la Cour constitutionnelle risque de charrier de risques non seulement pour la stabilité du pays mais aussi pour la bonne marche politique et institutionnelle turque. Si depuis sa création, en 1963, cette Cour a eu déjà à prononcer pas moins de 23 décisions de dissolution à l'encontre de partis politiques, essentiellement des formations islamistes ou liées au mouvement kurde, cette fois-çi, en revanche la donne est fondamentalement différente. D'abord du fait que l'AKP a remporté les dernières élections législatives anticipées non seulement dans la transparence mais surtout de façon éclatante, écrasant tous ses rivaux de la mouvance laïque. Cette décision prise par Reccep Erdogan d'organiser des élections anticipées faisait suite, on s'en souvient, au refus du Parlement d'entériner la proposition de l'AKP, de désigner Abdullah Gul en tant que président de la République. La Turquie, à ce moment-là, ne procédant pas au suffrage universel pour l'élection présidentielle mais se contentant d'une simple procédure parlementaire. Prenant tout le monde de court, à la suite de cette victoire aux législatives, l'AKP et le gouvernement lançaient alors une procédure référendaire qui devait aboutir au mois de juin, puisque depuis et pour la première fois de son histoire moderne, la Turquie devra passer par le suffrage universel pour l'élection de son président. Cette perspective d'élections législatives anticipées visant selon toute vraisemblance à remettre en question les résultats de celles de 2007, est adoubée de la demande, au titre de la procédure de dissolution, d'interdire toute activité politique partisane à 71 cadres dirigeants de l'AKP dont le président Gul, et le Premier ministre Erdogan, et ce, pour une durée de cinq années. Si au plan de la forme, ce scénario peut être envisageable, connaissant les véritables structures de pouvoir dans la Turquie d'aujourd'hui, — l'Armée et la bureaucratie et l'administration centrale, autrement dit ce que les Turcs eux-mêmes nomment « l'Etat profond — par contre, au plan concret, les choses ne risquent absolument pas de se passer comme l'on pourrait s'y attendre de la part de la mouvance laïque pro-occidentale. Profondément enraciné au sein de la population, y compris au niveau des couches moyennes, l'AKP dispose indéniablement de moyens de pression et de résistance qui peuvent mener à une situation de statu quo dont bien malin serait celui qui pourrait dire sur quoi elle pourrait déboucher. Même si une partie de la presse turque s'est empressée de montrer le PKK ou d'autres formations kurdes comme responsables du double attentat à la bombe qui a fait, selon un dernier bilan, 17 morts et plus de 160 blessés à Istanbul, autant le contexte interne global que la prudence des responsables politiques incitent à davantage de retenue. De fait, et autant le gouverneur d'Istanbul que le ministre turc de l'Intérieur ont tous deux estimé qu'il était encore «trop tôt pour se prononcer. «Ils recommandent également de «ne pas se précipiter et d'attendre les résultats de l'enquête diligentée à cet effet». Sans chercher à jeter de l'huile sur le feu, il y a quand même lieu de relever que ces actes terroristes se produisent au moment même où la Cour constitutionnelle délibère sur la validité ou non de la procédure de dissolution de l'AKP au pouvoir et déposée en mars dernier par le président de la Cour de cassation. Cette formation islamiste qui se targue aujourd'hui d'une appartenance au courant politique «conservateur libéral», est celle qui, depuis les élections législatives anticipées de mai passé, dirige le pays, avec une majorité au Parlement et contrôlant plus de 40 % des régions et communes turques. Le président de la République, Abdullah Gul, et le Premier ministre, Reccep Erdogan, en font non seulement partie mais en sont deux cadres dirigeants essentiels. C'est dire combien la décision de la Cour constitutionnelle risque de charrier de risques non seulement pour la stabilité du pays mais aussi pour la bonne marche politique et institutionnelle turque. Si depuis sa création, en 1963, cette Cour a eu déjà à prononcer pas moins de 23 décisions de dissolution à l'encontre de partis politiques, essentiellement des formations islamistes ou liées au mouvement kurde, cette fois-çi, en revanche la donne est fondamentalement différente. D'abord du fait que l'AKP a remporté les dernières élections législatives anticipées non seulement dans la transparence mais surtout de façon éclatante, écrasant tous ses rivaux de la mouvance laïque. Cette décision prise par Reccep Erdogan d'organiser des élections anticipées faisait suite, on s'en souvient, au refus du Parlement d'entériner la proposition de l'AKP, de désigner Abdullah Gul en tant que président de la République. La Turquie, à ce moment-là, ne procédant pas au suffrage universel pour l'élection présidentielle mais se contentant d'une simple procédure parlementaire. Prenant tout le monde de court, à la suite de cette victoire aux législatives, l'AKP et le gouvernement lançaient alors une procédure référendaire qui devait aboutir au mois de juin, puisque depuis et pour la première fois de son histoire moderne, la Turquie devra passer par le suffrage universel pour l'élection de son président. Cette perspective d'élections législatives anticipées visant selon toute vraisemblance à remettre en question les résultats de celles de 2007, est adoubée de la demande, au titre de la procédure de dissolution, d'interdire toute activité politique partisane à 71 cadres dirigeants de l'AKP dont le président Gul, et le Premier ministre Erdogan, et ce, pour une durée de cinq années. Si au plan de la forme, ce scénario peut être envisageable, connaissant les véritables structures de pouvoir dans la Turquie d'aujourd'hui, — l'Armée et la bureaucratie et l'administration centrale, autrement dit ce que les Turcs eux-mêmes nomment « l'Etat profond — par contre, au plan concret, les choses ne risquent absolument pas de se passer comme l'on pourrait s'y attendre de la part de la mouvance laïque pro-occidentale. Profondément enraciné au sein de la population, y compris au niveau des couches moyennes, l'AKP dispose indéniablement de moyens de pression et de résistance qui peuvent mener à une situation de statu quo dont bien malin serait celui qui pourrait dire sur quoi elle pourrait déboucher.