La capitale compte plus de 100 femmes qui exercent comme chauffeur de taxi clandestin à travers plusieurs quartiers de la capitale, notamment dans les boulevards du centre d'Alger. La capitale compte plus de 100 femmes qui exercent comme chauffeur de taxi clandestin à travers plusieurs quartiers de la capitale, notamment dans les boulevards du centre d'Alger. Il est 23h30. Au niveau du carrefour de Chevalley, une dizaine de taxis clandestins attendent patiemment la fin du match qui se déroule au stade olympique 5-Juillet. Appuyé contre sa voiture flambant neuve, Makhlouf attend son tour. Vingt minutes après, nous étions quatre à nous approcher de lui pour demander ses services. Déplacement sur Bab Ezzouar. Makhlouf exigea d'abord le prix exorbitant de 800 DA. Le clandestin devait finalement céder devant notre intransigeance en réclamant un prix de 500 DA. Abordé en cours de route, il parle des raisons qui l'ont poussé à embrasser cette activité. « Je suis devenu taxieur clandestin depuis la mort de mon père il y a de cela cinq ans. C'est l'unique moyen de faire vivre ma petite famille. Je n'ai aucune formation professionnelle et encore moins un métier. Heureusement que mon père m'a légué cette voiture, sinon, je ne sais pas ce qu'il serait advenu de nous» affirme, pensif, ce jeune homme de 28 ans. Sur un ton plus mesuré, il ajoutera : «A part un taxi clandestin, vous n'auriez trouvé personne pour vous conduire jusqu'à Bab Ezzouar à cette heure tardive». En Algérie, le nombre de taxis clandestins enregistre ces dernières années une hausse qui va jusqu'à prendre les allures d'un phénomène social. A Alger, ces chauffeurs de taxis clandestins sont pratiquement omniprésents dans le paysage urbain. Ils sont, pour la majorité, des jeunes chômeurs. Leurs services sont, de l'avis des usagers, de loin meilleurs que ceux offerts par les chauffeurs de taxis réguliers. Aussi, les transporteurs clandestins de voyageurs dans la capitale, de l'avis de nombreux usagers, ont de beaux jours devant eux. Pour preuve, la demande est telle que le nombre de ces taxis a explosé ces dernières années, encouragés par le développement des crédits véhicules. Ils sont tellement nombreux qu'ils n'ont plus besoin d'attirer l'attention des gens. La raison de la prospérité de cette activité tient du fait que les usagers sollicitent de plus en plus leurs services. Aujourd'hui, par la force des choses, l'activité de taxi clandestin est « standardisée », non seulement à Alger, mais dans la plupart des villes algériennes. Ils ont dans la majorité des cas leur propre aire de stationnement et ils travaillent dans une sorte d'accord tacite qui impose une discipline que personne n'ose transgresser, au risque de se voir « interdit d'exercer », par ses collègues. Un universitaire qui a réalisé une étude sur le développement du transport par taxi clandestin a indiqué que cette profession tire ses causes du contexte social global de la société algérienne marquée par une crise multi dimensionnelle et ce, à tous les niveaux de la vie sociale (crise économique, politique, financière, culturelle…) Ce chercheur affirme, en outre, que 75% des transporteurs clandestins sont des chômeurs et n'ont, dans la majorité des cas, aucune formation professionnelle. A cette cause s'ajoute le facteur du gain facile et l'absence de contrôle et de sanction mais aussi à l'existence d'une demande croissante de déplacement, surtout en milieu urbain. A cet effet, notre source incombe la multiplication de ces « fraudeurs » au « décalage entre la croissance des besoins de mobilité issus à la fois de l'urbanisation et des mutations socio-économiques ainsi que l'insuffisance de l'offre de transport qui n'arrive pas à s'adapter à cette croissance ». L'appât du gain facile En cette journée caniculaire du mois de juillet, à 15h, l'arrêt de bus de transport en commun situé au niveau du pont de Bab Ezzouar grouille de monde. Les voyageurs se bousculent par dizaines pour se procurer une place dans le bus. D'autres pressent le pas à la recherche d'un endroit ombragé devant l'impossibilité d'accéder dans l'un de ces bus pleins à craquer. Adossé à un palmier, un jeune homme d'une trentaine d'années, barbe bien rasée, scrute les passants en récitant à tue-tête à qui veut l'entendre la formule sacrée des taxis clandestins (taxi, taxi). Las d'attendre, deux jeunes hommes se sont finalement approchés de lui pour solliciter ses services. Leur destination est Reghaia. Sans même trop tarder, le jeune accepte la demande. Avant de démarrer, nous avons rejoint ce « fraudeur » pour demander à notre tour ses services. Le prix est négocié à 50 DA par tête de pipe. En plus du confort de la voiture, une Peugeot 406, ce clandestin nous a offert un journal à lire et de l'eau fraiche. «Si c'était un taxi régulier, le prix aurait été multiplié par trois», nous dira l'un des deux jeunes. Et son ami d'ajouter « En tous les cas, je préfère prendre un clandestin car je ne fais pas confiance aux taxis compteurs. Ce sont eux les vrais fraudeurs en imposant des itinéraires et en multipliant les prix des courses». Le chauffeur, lui, est imperturbable quant à l'informalité de son activité. « Je suis à l'aise, je ne fais que mon travail, je ne suis pas en train de voler ou de mendier. Et puis, je n'oblige personne à monter dans ma voiture. Voilà tout. Je ne fraude pas, je ne vole pas et je ne mange la part de personne, si quelqu'un me sollicite, je suis à son service, sinon, j'attends le destin, je sors le matin de la maison pour ne rentrer qu'à une heure tardive de la nuit », a-t-il dit. Concernant ses revenus, Farid, car c'est de lui qu'il s'agit, nous informera qu'il gagne journellement la moyenne de 2.000 DA par jour. Ecoute, a-t-il martelé, tous ceux que vous appelez clandestins mais qui vous rendent des services considérables gagnent au minimum 2.000 DA/jour. Un chargé de communication au sein de l'un de nos ministères, qui a préféré garder l'anonymat, nous a informés, dans ce sens, qu'un ami à lui, un cadre d'Algérie Poste, s'est fait une fortune en exerçant, à la fin de son travail, comme clandestin. Un autre cadre au sein du ministère des Affaires religieuses est, lui aussi, un taxi clandestin occasionnel, a ajouté notre source. En plus de l'abordabilité des prix qu'ils pratiquent, les taxis clandestins offrent d'autres services non négligeables. Ils attendent le client, disponibilité nocturne, mettent des journaux au service des clients, gentillesse, conviviabilité etc. En effet, plusieurs citoyens rencontrés dans différents quartiers de la wilaya d'Alger n'ont pas tari de compliments envers ces gens. « Le client est vraiment roi avec eux », nous dit, à cet effet, Zoubir, qui habite à Belfort et qui recourt à leurs services. «Quand je rate le transport public, je préfère prendre un clandestin parce qu'il offre des prix raisonnables et en plus de ça, ils me déposent à destination. Ils n'ont pas de restrictions horaires. Ils sont présents partout et n'importe quant », nous a signalé Billal, résidant à Ben-Aknoun. Ce dernier a expliqué qu'il lui est arrivé de descendre de Ben-Aknoun à Tafourah à raison de 100 DA la place en empruntant un taxi compteur alors qu'avec un clandestin il ne paye que 30 DA. « Quand je me trouve dans l'obligation de prendre un taxi, j'opte automatiquement pour un clandestin car ceux là pratiquent des tarifs raisonnables» a tout simplement reconnu un autre citoyen. Présent partout et n'importe quand A Alger, selon des sources proches de l'Union nationale des chauffeurs de taxi (UNACT), ils sont environ 6.000 clandestins à exercer cette profession. L'aéroport international Houari-Boumediene englobe, à lui seul, pas moins de 150 taxis clandestins venus non seulement de la wilaya d'Alger mais aussi des wilaya intérieures du pays comme Boumerdès, Tizi-Ouzou et Bouira pour ne citer que celles-ci. Pour la manière de procéder, un jeune clandestin nous a expliqué que cela est très simple. « Nous rentrons comme tout le monde. Nous nous soumettons au contrôle systématique des agents de la sécurité, nous payons les droits de stationnement dans le parc automobile (50 DA) que nous rejoignons aussitôt», a-t-il indiqué avant d'ajouter « une fois la voiture convenablement garée, le clandestin descend et rejoint les endroits d'où sortent les voyageurs pour leur offrir ses services en faisant de notre mieux pour les attirer ». Idem pour les passagers de la gare routière du Caroubier. Des sources nous ont révélé que quelque 100 clandestins y transitent quotidiennement, notant que cette gare routière est la plus importante à Alger et même au niveau national. Ils commencent dès la matinée à affluer sur les lieux et ne la quittent qu'à une heure tardive de la nuit. De plus en plus de femmes sans revenus et sans ressources optent pour cette activité illicite. Selon des sources concordantes, aujourd'hui, la capitale compte plus de 100 femmes qui exercent comme chauffeur de taxi clandestin à travers plusieurs quartiers de la capitale, notamment dans les boulevards du centre d'Alger. Ces femmes ne travaillent jamais la nuit. Leur clientèle est composée généralement de femmes comme elles. « Des amies ou des résidentes du même quartier », a expliqué un policier. Pour les raisons qui poussent ces femmes à recourir à cette forme de travail, on peut évoquer le problème de l'absence de toute formation professionnelle. La difficile situation financière est également parmi les causes déterminantes qui aboutissent à cette réalité. A cela on peut ajouter ce cauchemar de la cherté de la vie, départ ou décès d'un époux. Ces femmes, faut-il le dire, n'ont, pour la plupart, rien de plus à part un permis de conduire et un véhicule hérité de leur parent ou du mari décédé. Pour elles, ce travail n'est jamais tabou du moment qu'il leur permet de nourrir leurs enfants et leurs familles en gagnant de l'argent « halal ». « C'est l'égalité ! » pourrait- on dire. Faisant semblant de chercher un taxi qui nous déplace de la rue Didouche Mourad à Dar El Beida, à 23h, un policier à qui on a demandé ou on peut en trouver nous oriente vers la station des clandestins. «Impossible de trouver un taxi service à cette heure, il faut voir avec un clandestin» a-t-il, en effet, suggéré. « Ils sont du côté de Champs de manœuvres et tu peux aller là ou tu veux avec un prix raisonnable». Cet état de fait renseigne, si besoin est, sur l'indulgence des services de la police avec cette catégorie qui anime ce phénomène de la société. Interrogé sur cette permissivité de la police à l'égard de ces taxis clandestins, donc informels, un policier nous dira, tout simplement, que la police a d'autrs chats à fouetter. « Devant la prolifération de plusieurs phénomènes qui atteignent à la sécurité des citoyens, tel que le banditisme, la délinquance et toutes les formes de la criminalité, on ne peut se focaliser sur ces clandestins qui rendent plutôt des services considérables aux citoyens », a-t-il expliqué. Il est 23h30. Au niveau du carrefour de Chevalley, une dizaine de taxis clandestins attendent patiemment la fin du match qui se déroule au stade olympique 5-Juillet. Appuyé contre sa voiture flambant neuve, Makhlouf attend son tour. Vingt minutes après, nous étions quatre à nous approcher de lui pour demander ses services. Déplacement sur Bab Ezzouar. Makhlouf exigea d'abord le prix exorbitant de 800 DA. Le clandestin devait finalement céder devant notre intransigeance en réclamant un prix de 500 DA. Abordé en cours de route, il parle des raisons qui l'ont poussé à embrasser cette activité. « Je suis devenu taxieur clandestin depuis la mort de mon père il y a de cela cinq ans. C'est l'unique moyen de faire vivre ma petite famille. Je n'ai aucune formation professionnelle et encore moins un métier. Heureusement que mon père m'a légué cette voiture, sinon, je ne sais pas ce qu'il serait advenu de nous» affirme, pensif, ce jeune homme de 28 ans. Sur un ton plus mesuré, il ajoutera : «A part un taxi clandestin, vous n'auriez trouvé personne pour vous conduire jusqu'à Bab Ezzouar à cette heure tardive». En Algérie, le nombre de taxis clandestins enregistre ces dernières années une hausse qui va jusqu'à prendre les allures d'un phénomène social. A Alger, ces chauffeurs de taxis clandestins sont pratiquement omniprésents dans le paysage urbain. Ils sont, pour la majorité, des jeunes chômeurs. Leurs services sont, de l'avis des usagers, de loin meilleurs que ceux offerts par les chauffeurs de taxis réguliers. Aussi, les transporteurs clandestins de voyageurs dans la capitale, de l'avis de nombreux usagers, ont de beaux jours devant eux. Pour preuve, la demande est telle que le nombre de ces taxis a explosé ces dernières années, encouragés par le développement des crédits véhicules. Ils sont tellement nombreux qu'ils n'ont plus besoin d'attirer l'attention des gens. La raison de la prospérité de cette activité tient du fait que les usagers sollicitent de plus en plus leurs services. Aujourd'hui, par la force des choses, l'activité de taxi clandestin est « standardisée », non seulement à Alger, mais dans la plupart des villes algériennes. Ils ont dans la majorité des cas leur propre aire de stationnement et ils travaillent dans une sorte d'accord tacite qui impose une discipline que personne n'ose transgresser, au risque de se voir « interdit d'exercer », par ses collègues. Un universitaire qui a réalisé une étude sur le développement du transport par taxi clandestin a indiqué que cette profession tire ses causes du contexte social global de la société algérienne marquée par une crise multi dimensionnelle et ce, à tous les niveaux de la vie sociale (crise économique, politique, financière, culturelle…) Ce chercheur affirme, en outre, que 75% des transporteurs clandestins sont des chômeurs et n'ont, dans la majorité des cas, aucune formation professionnelle. A cette cause s'ajoute le facteur du gain facile et l'absence de contrôle et de sanction mais aussi à l'existence d'une demande croissante de déplacement, surtout en milieu urbain. A cet effet, notre source incombe la multiplication de ces « fraudeurs » au « décalage entre la croissance des besoins de mobilité issus à la fois de l'urbanisation et des mutations socio-économiques ainsi que l'insuffisance de l'offre de transport qui n'arrive pas à s'adapter à cette croissance ». L'appât du gain facile En cette journée caniculaire du mois de juillet, à 15h, l'arrêt de bus de transport en commun situé au niveau du pont de Bab Ezzouar grouille de monde. Les voyageurs se bousculent par dizaines pour se procurer une place dans le bus. D'autres pressent le pas à la recherche d'un endroit ombragé devant l'impossibilité d'accéder dans l'un de ces bus pleins à craquer. Adossé à un palmier, un jeune homme d'une trentaine d'années, barbe bien rasée, scrute les passants en récitant à tue-tête à qui veut l'entendre la formule sacrée des taxis clandestins (taxi, taxi). Las d'attendre, deux jeunes hommes se sont finalement approchés de lui pour solliciter ses services. Leur destination est Reghaia. Sans même trop tarder, le jeune accepte la demande. Avant de démarrer, nous avons rejoint ce « fraudeur » pour demander à notre tour ses services. Le prix est négocié à 50 DA par tête de pipe. En plus du confort de la voiture, une Peugeot 406, ce clandestin nous a offert un journal à lire et de l'eau fraiche. «Si c'était un taxi régulier, le prix aurait été multiplié par trois», nous dira l'un des deux jeunes. Et son ami d'ajouter « En tous les cas, je préfère prendre un clandestin car je ne fais pas confiance aux taxis compteurs. Ce sont eux les vrais fraudeurs en imposant des itinéraires et en multipliant les prix des courses». Le chauffeur, lui, est imperturbable quant à l'informalité de son activité. « Je suis à l'aise, je ne fais que mon travail, je ne suis pas en train de voler ou de mendier. Et puis, je n'oblige personne à monter dans ma voiture. Voilà tout. Je ne fraude pas, je ne vole pas et je ne mange la part de personne, si quelqu'un me sollicite, je suis à son service, sinon, j'attends le destin, je sors le matin de la maison pour ne rentrer qu'à une heure tardive de la nuit », a-t-il dit. Concernant ses revenus, Farid, car c'est de lui qu'il s'agit, nous informera qu'il gagne journellement la moyenne de 2.000 DA par jour. Ecoute, a-t-il martelé, tous ceux que vous appelez clandestins mais qui vous rendent des services considérables gagnent au minimum 2.000 DA/jour. Un chargé de communication au sein de l'un de nos ministères, qui a préféré garder l'anonymat, nous a informés, dans ce sens, qu'un ami à lui, un cadre d'Algérie Poste, s'est fait une fortune en exerçant, à la fin de son travail, comme clandestin. Un autre cadre au sein du ministère des Affaires religieuses est, lui aussi, un taxi clandestin occasionnel, a ajouté notre source. En plus de l'abordabilité des prix qu'ils pratiquent, les taxis clandestins offrent d'autres services non négligeables. Ils attendent le client, disponibilité nocturne, mettent des journaux au service des clients, gentillesse, conviviabilité etc. En effet, plusieurs citoyens rencontrés dans différents quartiers de la wilaya d'Alger n'ont pas tari de compliments envers ces gens. « Le client est vraiment roi avec eux », nous dit, à cet effet, Zoubir, qui habite à Belfort et qui recourt à leurs services. «Quand je rate le transport public, je préfère prendre un clandestin parce qu'il offre des prix raisonnables et en plus de ça, ils me déposent à destination. Ils n'ont pas de restrictions horaires. Ils sont présents partout et n'importe quant », nous a signalé Billal, résidant à Ben-Aknoun. Ce dernier a expliqué qu'il lui est arrivé de descendre de Ben-Aknoun à Tafourah à raison de 100 DA la place en empruntant un taxi compteur alors qu'avec un clandestin il ne paye que 30 DA. « Quand je me trouve dans l'obligation de prendre un taxi, j'opte automatiquement pour un clandestin car ceux là pratiquent des tarifs raisonnables» a tout simplement reconnu un autre citoyen. Présent partout et n'importe quand A Alger, selon des sources proches de l'Union nationale des chauffeurs de taxi (UNACT), ils sont environ 6.000 clandestins à exercer cette profession. L'aéroport international Houari-Boumediene englobe, à lui seul, pas moins de 150 taxis clandestins venus non seulement de la wilaya d'Alger mais aussi des wilaya intérieures du pays comme Boumerdès, Tizi-Ouzou et Bouira pour ne citer que celles-ci. Pour la manière de procéder, un jeune clandestin nous a expliqué que cela est très simple. « Nous rentrons comme tout le monde. Nous nous soumettons au contrôle systématique des agents de la sécurité, nous payons les droits de stationnement dans le parc automobile (50 DA) que nous rejoignons aussitôt», a-t-il indiqué avant d'ajouter « une fois la voiture convenablement garée, le clandestin descend et rejoint les endroits d'où sortent les voyageurs pour leur offrir ses services en faisant de notre mieux pour les attirer ». Idem pour les passagers de la gare routière du Caroubier. Des sources nous ont révélé que quelque 100 clandestins y transitent quotidiennement, notant que cette gare routière est la plus importante à Alger et même au niveau national. Ils commencent dès la matinée à affluer sur les lieux et ne la quittent qu'à une heure tardive de la nuit. De plus en plus de femmes sans revenus et sans ressources optent pour cette activité illicite. Selon des sources concordantes, aujourd'hui, la capitale compte plus de 100 femmes qui exercent comme chauffeur de taxi clandestin à travers plusieurs quartiers de la capitale, notamment dans les boulevards du centre d'Alger. Ces femmes ne travaillent jamais la nuit. Leur clientèle est composée généralement de femmes comme elles. « Des amies ou des résidentes du même quartier », a expliqué un policier. Pour les raisons qui poussent ces femmes à recourir à cette forme de travail, on peut évoquer le problème de l'absence de toute formation professionnelle. La difficile situation financière est également parmi les causes déterminantes qui aboutissent à cette réalité. A cela on peut ajouter ce cauchemar de la cherté de la vie, départ ou décès d'un époux. Ces femmes, faut-il le dire, n'ont, pour la plupart, rien de plus à part un permis de conduire et un véhicule hérité de leur parent ou du mari décédé. Pour elles, ce travail n'est jamais tabou du moment qu'il leur permet de nourrir leurs enfants et leurs familles en gagnant de l'argent « halal ». « C'est l'égalité ! » pourrait- on dire. Faisant semblant de chercher un taxi qui nous déplace de la rue Didouche Mourad à Dar El Beida, à 23h, un policier à qui on a demandé ou on peut en trouver nous oriente vers la station des clandestins. «Impossible de trouver un taxi service à cette heure, il faut voir avec un clandestin» a-t-il, en effet, suggéré. « Ils sont du côté de Champs de manœuvres et tu peux aller là ou tu veux avec un prix raisonnable». Cet état de fait renseigne, si besoin est, sur l'indulgence des services de la police avec cette catégorie qui anime ce phénomène de la société. Interrogé sur cette permissivité de la police à l'égard de ces taxis clandestins, donc informels, un policier nous dira, tout simplement, que la police a d'autrs chats à fouetter. « Devant la prolifération de plusieurs phénomènes qui atteignent à la sécurité des citoyens, tel que le banditisme, la délinquance et toutes les formes de la criminalité, on ne peut se focaliser sur ces clandestins qui rendent plutôt des services considérables aux citoyens », a-t-il expliqué.