Démantelée, il y a seulement quelques jours par la police, la station de taxis clandestins de La Glacière (Bachedjarah) a repris du service. Plus actifs que jamais, les chauffeurs de taxi clandestins assurent depuis quelques jours la liaison entre le centre de Bachedjarah et La Glacière, imposant, à nouveau, une concurrence des plus rudes aux chauffeurs de taxi « reconnus par la loi ». Ces derniers, désormais obligés de baisser leurs tarifs, n'ont soufflé que quelques jours, le temps que les chauffeurs de taxi clandestins s'organisent et reprennent le terrain. Ce qui attire l'attention, en outre, c'est le fait que des taxis stationnent, depuis quelques jours, à côté des « clandestins ». Ces taxis sont manifestement tolérés, car ils cautionnent, d'une certaine manière, l'existence de la très officieuse station de La Glacière. Mais la tolérance des « clandestins » ne va pas au-delà, puisqu'ils n'acceptent, visiblement, pas que des chauffeurs de taxi clandestins venus d'autres quartiers de la capitale viennent piétiner sur leurs plate-bandes. « Depuis quelque temps, je fais la navette entre le centre de Bachedjarah et La Glacière, mais je fais en sorte de ne pas prendre de clients de la station, car je ne suis pas de Bachedjarah », assure un chauffeur de taxi clandestin habitant l'est d'Alger. Celui-ci affirme : « La dernière fois que j'ai essayé de stationner près des autres chauffeurs de taxi clandestins, je me suis fait agresser ». Il est utile de signaler que la station de taxis clandestins de Bachedjarah occupe un espace réservé aux bus de l'Etusa reliant la place du 1er Mai à Bachedjarah et à El Harrach. Il y a quelques jours, une bagarre a éclaté entre les chauffeurs de taxi clandestins et le chauffeur d'un bus qui n'a pas pu stationner à son arrêt. Cet épisode a été, selon toute vraisemblance, la raison directe de l'intervention de la police qui a chassé les chauffeurs de taxi clandestins de « leur » station. En revenant à cette station, les « clandestins » annoncent clairement la couleur ; il n'est pas question, pour eux, d'abandonner les lieux.