Les Mexicains ont manifesté samedi en masse contre la criminalité, les enlèvements et la corruption policière dans quelque 70 villes du pays, notamment dans la capitale où 200.000 personnes, selon la police, ont participé à une «Marche blanche» dans la soirée. Des manifestations avaient commencé dès le début d'après-midi dans le centre et le sud du Mexique: 3.000 personnes conduites par des enfants vêtus de blanc à Pachuca, la capitale de l'Etat d'Hidalgo (centre), et 200 environ à Tapachula, ville frontalière avec le Guatemala (sud). La violence a explosé dans le pays depuis que le président conservateur Felipe Calderon, arrivé au pouvoir en décembre 2006, a lancé une offensive contre les trafiquants de drogue en déployant dans le pays plus de 36.000 militaires et policiers. Les manifestants réclament des autorités des mesures plus efficaces contre cette violence, liée essentiellement au trafic de drogue. Elle a déjà fait 2.712 morts depuis le début de 2008, en particulier dans l'Etat de Chihuahua (nord). Ce bilan dépasse déjà celui de l'ensemble de l'année 2007. Jeudi, 12 hommes décapités, identifiés ensuite pour la plupart comme des délinquants, ont été découverts près de Mérida, la capitale de l'Etat du Yucatan (sud-est), épargnée jusqu'alors par les règlements de comptes entre trafiquants de stupéfiants qui tournent à la tuerie. La décapitation est une forme de message entre cartels rivaux dans leur guerre pour le contrôle du trafic de la drogue, intense au Mexique qui est devenu une zone stratégique pour le transit des cargaisons vers les Etats-Unis. La liste s'est ensuite allongée: vendredi, trois hommes ont été découverts assassinés et décapités à Nogales, localité frontalière des Etats-Unis située dans l'Etat de Sonora (nord-est), et un autre à Madère, dans l'Etat de Chihuahua. Samedi, deux soeurs ont été retrouvées décapitées à Durango (nord). Les enlèvements contre rançon sont également devenus monnaie courante au Mexique: 323 cas officiellement enregistrés pendant le premier semestre 2008, 438 sur l'ensemble de 2007. Le Mexique s'est particulièrement ému, début août, de l'enlèvement et de l'assassinat dans la capitale d'un adolescent de 14 ans, Fernando Marti: l'enquête a révélé que des policiers étaient impliqués. Samedi en début de soirée, à l'appel d'une quinzaine d'organisations de défense des droits de l'homme et d'associations diverses, les manifestants se sont mis en marche par milliers dans quelque 70 villes du pays, de l'Etat de Chihuahua à la station touristique de Cancun, et dans le centre de la capitale. Vêtus de blanc, ils portaient des cierges allumés, pour cette manifestation de masse intitulée «Illuminons le Mexique». A Mexico, où une marche similaire avait rassemblé quelque 500.000 manifestants en 2004, la manifestation s'est terminée par un hymne national chanté à l'unisson, comme dans les autres rassemblements à travers le pays, à 20H30 locales (dimanche 01H30 GMT). Le président Calderon avait annoncé au cours de la semaine que les opérations policières avaient conduit entre septembre 2007 et juin 2008 à l'arrestation de 22.000 personnes et à la saisie de 11.000 armes. Il avait souligné que plus de 100 policiers et près de 70 militaires avaient été tués en intervention. Rappelant l'adoption la semaine précédente d'un «pacte national de sécurité» prévoyant une purge dans les rangs de la police et des condamnations plus lourdes pour les auteurs d'enlèvements, il avait également blâmé la population pour son «apathie». «La force de la loi au Mexique a été menacée par des criminels qui, pendant des années, ont été confortés par la tolérance et parfois la corruption de certaines autorités, ainsi que par l'indifférence et l'apathie de nombre de citoyens», avait-il déclaré. Sur ce dernier point, les organisateurs d'«Illuminons le Mexique» voulaient lui prouver samedi qu'il se trompe. Les Mexicains ont manifesté samedi en masse contre la criminalité, les enlèvements et la corruption policière dans quelque 70 villes du pays, notamment dans la capitale où 200.000 personnes, selon la police, ont participé à une «Marche blanche» dans la soirée. Des manifestations avaient commencé dès le début d'après-midi dans le centre et le sud du Mexique: 3.000 personnes conduites par des enfants vêtus de blanc à Pachuca, la capitale de l'Etat d'Hidalgo (centre), et 200 environ à Tapachula, ville frontalière avec le Guatemala (sud). La violence a explosé dans le pays depuis que le président conservateur Felipe Calderon, arrivé au pouvoir en décembre 2006, a lancé une offensive contre les trafiquants de drogue en déployant dans le pays plus de 36.000 militaires et policiers. Les manifestants réclament des autorités des mesures plus efficaces contre cette violence, liée essentiellement au trafic de drogue. Elle a déjà fait 2.712 morts depuis le début de 2008, en particulier dans l'Etat de Chihuahua (nord). Ce bilan dépasse déjà celui de l'ensemble de l'année 2007. Jeudi, 12 hommes décapités, identifiés ensuite pour la plupart comme des délinquants, ont été découverts près de Mérida, la capitale de l'Etat du Yucatan (sud-est), épargnée jusqu'alors par les règlements de comptes entre trafiquants de stupéfiants qui tournent à la tuerie. La décapitation est une forme de message entre cartels rivaux dans leur guerre pour le contrôle du trafic de la drogue, intense au Mexique qui est devenu une zone stratégique pour le transit des cargaisons vers les Etats-Unis. La liste s'est ensuite allongée: vendredi, trois hommes ont été découverts assassinés et décapités à Nogales, localité frontalière des Etats-Unis située dans l'Etat de Sonora (nord-est), et un autre à Madère, dans l'Etat de Chihuahua. Samedi, deux soeurs ont été retrouvées décapitées à Durango (nord). Les enlèvements contre rançon sont également devenus monnaie courante au Mexique: 323 cas officiellement enregistrés pendant le premier semestre 2008, 438 sur l'ensemble de 2007. Le Mexique s'est particulièrement ému, début août, de l'enlèvement et de l'assassinat dans la capitale d'un adolescent de 14 ans, Fernando Marti: l'enquête a révélé que des policiers étaient impliqués. Samedi en début de soirée, à l'appel d'une quinzaine d'organisations de défense des droits de l'homme et d'associations diverses, les manifestants se sont mis en marche par milliers dans quelque 70 villes du pays, de l'Etat de Chihuahua à la station touristique de Cancun, et dans le centre de la capitale. Vêtus de blanc, ils portaient des cierges allumés, pour cette manifestation de masse intitulée «Illuminons le Mexique». A Mexico, où une marche similaire avait rassemblé quelque 500.000 manifestants en 2004, la manifestation s'est terminée par un hymne national chanté à l'unisson, comme dans les autres rassemblements à travers le pays, à 20H30 locales (dimanche 01H30 GMT). Le président Calderon avait annoncé au cours de la semaine que les opérations policières avaient conduit entre septembre 2007 et juin 2008 à l'arrestation de 22.000 personnes et à la saisie de 11.000 armes. Il avait souligné que plus de 100 policiers et près de 70 militaires avaient été tués en intervention. Rappelant l'adoption la semaine précédente d'un «pacte national de sécurité» prévoyant une purge dans les rangs de la police et des condamnations plus lourdes pour les auteurs d'enlèvements, il avait également blâmé la population pour son «apathie». «La force de la loi au Mexique a été menacée par des criminels qui, pendant des années, ont été confortés par la tolérance et parfois la corruption de certaines autorités, ainsi que par l'indifférence et l'apathie de nombre de citoyens», avait-il déclaré. Sur ce dernier point, les organisateurs d'«Illuminons le Mexique» voulaient lui prouver samedi qu'il se trompe.