Cette villa de Clos Salembier, avait été choisie en fonction de plusieurs critères. D'abord, elle était pour l'époque assez isolée, et loin des habitations des pieds noirs. Ensuite, elle venait à peine d'être construite. Non seulement elle offrait le confort nécessaire, mais en plus, on avait saisi cette occasion pour faire semblant de fêter l'événement, histoire de pendre la crémaillère, comme on dit. Cette villa de Clos Salembier, avait été choisie en fonction de plusieurs critères. D'abord, elle était pour l'époque assez isolée, et loin des habitations des pieds noirs. Ensuite, elle venait à peine d'être construite. Non seulement elle offrait le confort nécessaire, mais en plus, on avait saisi cette occasion pour faire semblant de fêter l'événement, histoire de pendre la crémaillère, comme on dit. C'est Liès Derrich lui-même qui nous avait fait visiter en 1981, sa maison sise à El Mouradia, plus exactement au lieu-dit clos Salembier, sur les hauteurs d'Alger, non loin du site actuel de Ryad el Feth. J'avais pris rendrez-vous avec Lies Derrich, à Ain Benian, où il travaillait sur un chantier de la DNC de l'époque. Néanmoins, nous venons d'apprendre qu'il était en même temps président d'APC de la localité. Voici ce qu'il nous avait déclaré à propos de cette rencontre qui eut lieu dans sa maison. Deux événements avaient précédé cette réunion des 22 : il y a d'abord les dissenssions nées au sein de la direction du PPA-MLTD. Puis, le fait que le leader historique Messali Hadj commençait à ne pas comprendre l'impatience des jeunes, qui voulaient passer à l'action, pour concrétiser le rêve de liberté et d'indépendance des Algériens. Il y avait donc une crise de confiance entre la vieille garde, représentée par les centralistes, et les jeunes. Souidani Boudjemaâ n'avait-il pas déclaré : « sommes-nous des révolutionnaires. ? Si nous le sommes, alors nous devons déclencher la lutte armée. » L'emprisonnement de nombreux cadres de l'OS, organisation spéciale, avait entraîné l'éclatement de cette cellule du parti, structure dans laquelle on préparait les militants aux conditions de la résistance armée. Il fallait donc faire vite. Mohamed Boudiaf, dernier responsable de l'OS, a eu l'idée, pour contourner les aléas du moment, notamment la répression policière et la déchirure du parti du MTLD, de proposer la création du comité révolutionnaire pour l'unité et l'action, CRUA, une structure intermédiaire entre le MTLD et le FLN, et chapeautée par Boudiaf et Benboulaïd de l'OS, et par Dakhli Bachir et Bouchebouba, délégués par le comité central. Malgré ces dispositions, les divisions perduraient, et il fallait donc trouver autre chose. En l'occurrence, pour surprendre l'ennemi, il fallait mettre au point une stratégie qui soit différente de tout ce qui avait été fait depuis 1830, c'est-à-dire toutes ces rébellion et révoltes à caractère plus ou moins local, et qui laissaient à l'armée coloniale la possibilité de réprimer dans le sang tout mouvement de contestation. Il fallait déclencher une insurrection à caractère national, embrasant tous les coins du territoire, une chose à laquelle l'ennemi colonial et sa police, dont les éléments avaient infiltré les réseaux de la résistance, ne s'attendaient pas du tout. D'où l'idée de cette réunion des 22 (en fait des 21) à Clos Salambier, dont le but était de préparer les conditions d'une vaste opération armée pour libérer le pays du joug colonial. Cette villa de Clos Salambier, avait été choisie en fonction de plusieurs critères. D'abord, elle était pour l'époque assez isolée, et loin des habitations des pieds noirs. Ensuite, elle venait à peine d'être construite. Non seulement elle offrait le confort nécessaire, mais en plus, on avait saisi cette occasion pour faire semblant de fêter l'événement, histoire de pendre la crémaillère, comme on dit. Les participants à la réunion ne devaient pas arriver tous en même temps, pour ne pas attirer l'attention de la police coloniale. Et tout s'est, en effet, déroulé dans la plus grande discrétion. On peut d'abord remarquer l'extrême jeunesse de ces responsables auxquels l'histoire confiera la mission et l'honneur de déclencher l'une des plus grandes révolutions du 20 è siècle. Les plus âgés (Boudiaf, Belhadj et Badji Mokhtar) ont à peine 35 ans). Quelles furent les décisions qui furent prises à l'occasion de cette réunion ? Outre celle de déclencher la lutte armée pour l'indépendance du pays, on a aussi procédé à quelques détails techniques. C'est là par exemple qu'on a pris le choix de diviser le pays en 5 régions (wilayas pour reprendre le terme de l'époque), avec un chef à la tête de chacune d'elles. C'est ainsi que Mostépha Ben Boulaid a été nommé à la tête de la wilaya Une (les Aurès). Didouche Mourad à la Deux. Krim belkacem (qui n'était pas présent mais avait donné son accord à Boudiaf, Didouche et Ben Boulaid) devait diriger la Trois, Rabah Bitat la Quatre (Algérois) et Larbi Ben M'hidi la Cinq (Oranie). Comme on le voit, le Constantinois n'était pas représenté, car il y avait eu un malentendu. Mohamed Boudiaf avait été chargé d'assurer la coordination. Les six chefs historiques s'étaient retrouvés au mois d'octobre 1954 pour arrêter la date définitive, désigner les sites à attaquer, et rédiger la proclamation du premier novembre. Ils avaient programmé de se retrouver en janvier 1955 pour faire le point sur la situation mais l'emballement des événements en décidera autrement ; surtout du fait de la répression féroce et sanglante qui s'était abattue sur les militants. Etaient-ils 21 ou 22 ? Grande question qui n'a pas cessé d'interpeller les historiens. Mohamled Mechati, qui avait accordé un entretien à Hamid Tahri, a déclaré : «D'abord, je précise que le groupe était composé de 21 personnes. Tout le monde parle de 22 parce que le premier qui a écrit sur l'histoire de la guerre d'Algérie était Yves Courrière qui en a fait mention dans son livre «Les Fils de la Toussaint». L'historien français avait cité quelqu'un qui n'avait pas assisté à cette fameuse réunion, en l'occurrence Hadj Benhalla. Quant à Lyès Derriche, le propriétaire de la maison qui a abrité la réunion au Clos-Salembier, sa mission était de mettre à notre disposition sa demeure. C'était un militant qui faisait partie de la logistique. Le fait d'avoir ouvert sa maison est un acte de grande valeur, de sacrifice et de discipline, mais il n'a pas assisté à ladite réunion. Il a un grand mérite. Quant à la non-convocation à cette réunion de Benhalla qui était un haut responsable de l'Organisation secrète (OS) dans l'Oranie, cela reste une énigme. R. M. C'est Liès Derrich lui-même qui nous avait fait visiter en 1981, sa maison sise à El Mouradia, plus exactement au lieu-dit clos Salembier, sur les hauteurs d'Alger, non loin du site actuel de Ryad el Feth. J'avais pris rendrez-vous avec Lies Derrich, à Ain Benian, où il travaillait sur un chantier de la DNC de l'époque. Néanmoins, nous venons d'apprendre qu'il était en même temps président d'APC de la localité. Voici ce qu'il nous avait déclaré à propos de cette rencontre qui eut lieu dans sa maison. Deux événements avaient précédé cette réunion des 22 : il y a d'abord les dissenssions nées au sein de la direction du PPA-MLTD. Puis, le fait que le leader historique Messali Hadj commençait à ne pas comprendre l'impatience des jeunes, qui voulaient passer à l'action, pour concrétiser le rêve de liberté et d'indépendance des Algériens. Il y avait donc une crise de confiance entre la vieille garde, représentée par les centralistes, et les jeunes. Souidani Boudjemaâ n'avait-il pas déclaré : « sommes-nous des révolutionnaires. ? Si nous le sommes, alors nous devons déclencher la lutte armée. » L'emprisonnement de nombreux cadres de l'OS, organisation spéciale, avait entraîné l'éclatement de cette cellule du parti, structure dans laquelle on préparait les militants aux conditions de la résistance armée. Il fallait donc faire vite. Mohamed Boudiaf, dernier responsable de l'OS, a eu l'idée, pour contourner les aléas du moment, notamment la répression policière et la déchirure du parti du MTLD, de proposer la création du comité révolutionnaire pour l'unité et l'action, CRUA, une structure intermédiaire entre le MTLD et le FLN, et chapeautée par Boudiaf et Benboulaïd de l'OS, et par Dakhli Bachir et Bouchebouba, délégués par le comité central. Malgré ces dispositions, les divisions perduraient, et il fallait donc trouver autre chose. En l'occurrence, pour surprendre l'ennemi, il fallait mettre au point une stratégie qui soit différente de tout ce qui avait été fait depuis 1830, c'est-à-dire toutes ces rébellion et révoltes à caractère plus ou moins local, et qui laissaient à l'armée coloniale la possibilité de réprimer dans le sang tout mouvement de contestation. Il fallait déclencher une insurrection à caractère national, embrasant tous les coins du territoire, une chose à laquelle l'ennemi colonial et sa police, dont les éléments avaient infiltré les réseaux de la résistance, ne s'attendaient pas du tout. D'où l'idée de cette réunion des 22 (en fait des 21) à Clos Salambier, dont le but était de préparer les conditions d'une vaste opération armée pour libérer le pays du joug colonial. Cette villa de Clos Salambier, avait été choisie en fonction de plusieurs critères. D'abord, elle était pour l'époque assez isolée, et loin des habitations des pieds noirs. Ensuite, elle venait à peine d'être construite. Non seulement elle offrait le confort nécessaire, mais en plus, on avait saisi cette occasion pour faire semblant de fêter l'événement, histoire de pendre la crémaillère, comme on dit. Les participants à la réunion ne devaient pas arriver tous en même temps, pour ne pas attirer l'attention de la police coloniale. Et tout s'est, en effet, déroulé dans la plus grande discrétion. On peut d'abord remarquer l'extrême jeunesse de ces responsables auxquels l'histoire confiera la mission et l'honneur de déclencher l'une des plus grandes révolutions du 20 è siècle. Les plus âgés (Boudiaf, Belhadj et Badji Mokhtar) ont à peine 35 ans). Quelles furent les décisions qui furent prises à l'occasion de cette réunion ? Outre celle de déclencher la lutte armée pour l'indépendance du pays, on a aussi procédé à quelques détails techniques. C'est là par exemple qu'on a pris le choix de diviser le pays en 5 régions (wilayas pour reprendre le terme de l'époque), avec un chef à la tête de chacune d'elles. C'est ainsi que Mostépha Ben Boulaid a été nommé à la tête de la wilaya Une (les Aurès). Didouche Mourad à la Deux. Krim belkacem (qui n'était pas présent mais avait donné son accord à Boudiaf, Didouche et Ben Boulaid) devait diriger la Trois, Rabah Bitat la Quatre (Algérois) et Larbi Ben M'hidi la Cinq (Oranie). Comme on le voit, le Constantinois n'était pas représenté, car il y avait eu un malentendu. Mohamed Boudiaf avait été chargé d'assurer la coordination. Les six chefs historiques s'étaient retrouvés au mois d'octobre 1954 pour arrêter la date définitive, désigner les sites à attaquer, et rédiger la proclamation du premier novembre. Ils avaient programmé de se retrouver en janvier 1955 pour faire le point sur la situation mais l'emballement des événements en décidera autrement ; surtout du fait de la répression féroce et sanglante qui s'était abattue sur les militants. Etaient-ils 21 ou 22 ? Grande question qui n'a pas cessé d'interpeller les historiens. Mohamled Mechati, qui avait accordé un entretien à Hamid Tahri, a déclaré : «D'abord, je précise que le groupe était composé de 21 personnes. Tout le monde parle de 22 parce que le premier qui a écrit sur l'histoire de la guerre d'Algérie était Yves Courrière qui en a fait mention dans son livre «Les Fils de la Toussaint». L'historien français avait cité quelqu'un qui n'avait pas assisté à cette fameuse réunion, en l'occurrence Hadj Benhalla. Quant à Lyès Derriche, le propriétaire de la maison qui a abrité la réunion au Clos-Salembier, sa mission était de mettre à notre disposition sa demeure. C'était un militant qui faisait partie de la logistique. Le fait d'avoir ouvert sa maison est un acte de grande valeur, de sacrifice et de discipline, mais il n'a pas assisté à ladite réunion. Il a un grand mérite. Quant à la non-convocation à cette réunion de Benhalla qui était un haut responsable de l'Organisation secrète (OS) dans l'Oranie, cela reste une énigme. R. M.