Les conflits ayant trait à la gestion du budget familial meublent le quotidien de nombreux couples algériens. Qui a le pas sur l'autre en matière de finances, ? La femme ou l'homme ? Aujourd'hui, alors que de nombreuses femmes algériennes ont accès à la vie professionnelle et jouissent de ce fait d'une autonomie financière, le porte-monnaie se trouve au centre d'une bataille quotidienne. Les conflits ayant trait à la gestion du budget familial meublent le quotidien de nombreux couples algériens. Qui a le pas sur l'autre en matière de finances, ? La femme ou l'homme ? Aujourd'hui, alors que de nombreuses femmes algériennes ont accès à la vie professionnelle et jouissent de ce fait d'une autonomie financière, le porte-monnaie se trouve au centre d'une bataille quotidienne. Une fetwa émise par un imam saoudien recommande à chaque mari de confier son salaire à son épouse puisque c'est elle qui gère les frais engendrés par la maison. Cette fetwa a été considérée par plusieurs hommes comme une infiltration dans la vie intime du couple. D'autres ulémas sont allés même plus loin, obligeant l'homme à fournir à sa femme des conditions de vie semblables à celles qu'elle a connues chez ses parents surtout si l'époux en a les moyens. Les nouvelles fetwas, profitant des mutations sociales que connaissent diverses sociétés, prolifèrent en ce sens, laissant voir chacune une vision différente de la gestion des revenus mensuels dans le couple. Mais, comment gèrent les couples algériens concrètement leurs revenus mensuels ? ‘'La mainmise du mari sur mon salaire est une injustice'' «Aujourd'hui, l'indépendance financière de la femme est ressentie comme un droit indiscutable. De plus, le mari n'a pas le droit de connaître le montant de son compte bancaire si elle tient à ne pas le dévoiler», affirme une sociologue. Et d'ajouter que l'homme aussi a la liberté de faire de même. Cependant, la vie de couple est un partenariat et si la femme travaille, c'est bien pour aider son époux dans les charges de la vie face à l'inflation qui bat son plein. «Personnellement, j'estime que la femme qui ne participe pas au budget familial alors qu'elle perçoit un salaire est une égoïste. Je n'oserais jamais porter de beaux vêtements ou acheter des bijoux alors que mon mari se bat tout seul pour nous assurer une vie digne. Je ne pourrais pas non plus rester insensible aux besoins de mes enfants», affirme Nadia, la quarantaine, secrétaire dans une société privée. Si Nadia est parvenue en contribuant équitablement aux dépenses familiales à trouver une formule efficace de façon à limiter les conflits ayant un rapport avec l'argent, d'autres couples estiment que la question pécuniaire représente une véritable pomme de discorde. Farida, 35 ans, enseignante, mère de deux enfants, nous fait part des disputes incessantes qui jalonnent sa vie conjugale, notamment lors des fins du mois. «Mon mari s'était toujours accaparé mon salaire au début de notre vie conjugale. Pour lui, mettre la main sur mon salaire était un droit. Pour moi, c'était une injustice à laquelle je me soumettais», confie-t-elle tristement avant d'ajouter que les problèmes conjugaux ont commencé à accroître depuis qu'elle a décidé de garder son salaire et de contribuer personnellement dans les charges familiales. «Pour mon mari, il n'était pas question de recouvrer mon autonomie financière, mais il a fini par accepter le fait accompli quand je l'ai menacé de le quitter», continue-t-elle. Aujourd'hui, la vie est moins dure pour Farida qui dit contribuer avec plaisir aux dépenses de sa petite famille, mais sans être contrainte de céder son salaire à son époux. «Enfin, j'ai le droit de faire des économies», soutient-elle non sans soulagement. Participer au budget familial n'est pas une idée qui effleure l'esprit de plusieurs femmes. «Participer au budget de la maison, il n'en est pas question. A quoi serait-il utile alors ? Si je me suis mariée avec lui, c'est pour qu'il m'entretienne», lance Leila, 35 ans, pharmacienne. «Je peux financer les objets de luxe ou bien régler les factures d'électricité et de téléphone, mais pas les choses essentielles, ce n'est pas mon rôle. On ne se marie pas pour prendre en charge un homme. Et puis, ils s'estiment supérieurs, qu'ils assument alors», lance-t-elle en riant. Hind, 45 ans, comptable, résume à son tour sa manière de voir les choses. «Je peux contribuer au budget uniquement quand il s'agit des besoins de mes enfants. Je ne supporte pas du tout le fait de voir l'un d'eux manquer de quelque chose», poursuit-elle. Magda, 45 ans, femme au foyer, intervient pour dévoiler son astuce. «Je me suis entendue avec mon époux pour lui verser chaque mois le quart de mon salaire dont il dispose à sa guise. Cependant, quand je constate qu'il ne parvient pas à joindre les deux bouts, j'interviens pour l'épauler», confie-t-elle. Trouver la bonne formule de gestion A leur tour, les hommes aussi ont leurs ruses pour échapper à la vigilance de leurs charmantes moitiés. Comme Hichem, 48 ans, qui remet à sa femme une somme de 20.000 DA pour gérer la maison alors que son salaire dépasse les 40.000DA. «Je cache le montant réel de mon salaire afin d'obliger ma femme à verser une part de son salaire qui dépasse les 20.000 DA et déposer le reste à la banque pour jouir d'une vie parallèle en compagnie de mes amis. C'est une stratégie bien étudiée et expérimentée au cours de 15 ans de mariage qui m'a d'ailleurs permis d'acheter cash ma voiture», souligne-t-il. Pour certains couples, la gestion du budget familial se fait selon une formule préétablie. Si certains choisissent de mettre leurs revenus dans un compte conjoint, d'autres se contentent de désigner une contribution mensuelle qu'ils versent, tandis que d'autres participent équitablement aux diverses dépenses. Pour bon nombre de spécialistes, tout est question de gestion et de partage des tâches. Le couple n'est-il finalement pas un partenariat ? D. S. Une fetwa émise par un imam saoudien recommande à chaque mari de confier son salaire à son épouse puisque c'est elle qui gère les frais engendrés par la maison. Cette fetwa a été considérée par plusieurs hommes comme une infiltration dans la vie intime du couple. D'autres ulémas sont allés même plus loin, obligeant l'homme à fournir à sa femme des conditions de vie semblables à celles qu'elle a connues chez ses parents surtout si l'époux en a les moyens. Les nouvelles fetwas, profitant des mutations sociales que connaissent diverses sociétés, prolifèrent en ce sens, laissant voir chacune une vision différente de la gestion des revenus mensuels dans le couple. Mais, comment gèrent les couples algériens concrètement leurs revenus mensuels ? ‘'La mainmise du mari sur mon salaire est une injustice'' «Aujourd'hui, l'indépendance financière de la femme est ressentie comme un droit indiscutable. De plus, le mari n'a pas le droit de connaître le montant de son compte bancaire si elle tient à ne pas le dévoiler», affirme une sociologue. Et d'ajouter que l'homme aussi a la liberté de faire de même. Cependant, la vie de couple est un partenariat et si la femme travaille, c'est bien pour aider son époux dans les charges de la vie face à l'inflation qui bat son plein. «Personnellement, j'estime que la femme qui ne participe pas au budget familial alors qu'elle perçoit un salaire est une égoïste. Je n'oserais jamais porter de beaux vêtements ou acheter des bijoux alors que mon mari se bat tout seul pour nous assurer une vie digne. Je ne pourrais pas non plus rester insensible aux besoins de mes enfants», affirme Nadia, la quarantaine, secrétaire dans une société privée. Si Nadia est parvenue en contribuant équitablement aux dépenses familiales à trouver une formule efficace de façon à limiter les conflits ayant un rapport avec l'argent, d'autres couples estiment que la question pécuniaire représente une véritable pomme de discorde. Farida, 35 ans, enseignante, mère de deux enfants, nous fait part des disputes incessantes qui jalonnent sa vie conjugale, notamment lors des fins du mois. «Mon mari s'était toujours accaparé mon salaire au début de notre vie conjugale. Pour lui, mettre la main sur mon salaire était un droit. Pour moi, c'était une injustice à laquelle je me soumettais», confie-t-elle tristement avant d'ajouter que les problèmes conjugaux ont commencé à accroître depuis qu'elle a décidé de garder son salaire et de contribuer personnellement dans les charges familiales. «Pour mon mari, il n'était pas question de recouvrer mon autonomie financière, mais il a fini par accepter le fait accompli quand je l'ai menacé de le quitter», continue-t-elle. Aujourd'hui, la vie est moins dure pour Farida qui dit contribuer avec plaisir aux dépenses de sa petite famille, mais sans être contrainte de céder son salaire à son époux. «Enfin, j'ai le droit de faire des économies», soutient-elle non sans soulagement. Participer au budget familial n'est pas une idée qui effleure l'esprit de plusieurs femmes. «Participer au budget de la maison, il n'en est pas question. A quoi serait-il utile alors ? Si je me suis mariée avec lui, c'est pour qu'il m'entretienne», lance Leila, 35 ans, pharmacienne. «Je peux financer les objets de luxe ou bien régler les factures d'électricité et de téléphone, mais pas les choses essentielles, ce n'est pas mon rôle. On ne se marie pas pour prendre en charge un homme. Et puis, ils s'estiment supérieurs, qu'ils assument alors», lance-t-elle en riant. Hind, 45 ans, comptable, résume à son tour sa manière de voir les choses. «Je peux contribuer au budget uniquement quand il s'agit des besoins de mes enfants. Je ne supporte pas du tout le fait de voir l'un d'eux manquer de quelque chose», poursuit-elle. Magda, 45 ans, femme au foyer, intervient pour dévoiler son astuce. «Je me suis entendue avec mon époux pour lui verser chaque mois le quart de mon salaire dont il dispose à sa guise. Cependant, quand je constate qu'il ne parvient pas à joindre les deux bouts, j'interviens pour l'épauler», confie-t-elle. Trouver la bonne formule de gestion A leur tour, les hommes aussi ont leurs ruses pour échapper à la vigilance de leurs charmantes moitiés. Comme Hichem, 48 ans, qui remet à sa femme une somme de 20.000 DA pour gérer la maison alors que son salaire dépasse les 40.000DA. «Je cache le montant réel de mon salaire afin d'obliger ma femme à verser une part de son salaire qui dépasse les 20.000 DA et déposer le reste à la banque pour jouir d'une vie parallèle en compagnie de mes amis. C'est une stratégie bien étudiée et expérimentée au cours de 15 ans de mariage qui m'a d'ailleurs permis d'acheter cash ma voiture», souligne-t-il. Pour certains couples, la gestion du budget familial se fait selon une formule préétablie. Si certains choisissent de mettre leurs revenus dans un compte conjoint, d'autres se contentent de désigner une contribution mensuelle qu'ils versent, tandis que d'autres participent équitablement aux diverses dépenses. Pour bon nombre de spécialistes, tout est question de gestion et de partage des tâches. Le couple n'est-il finalement pas un partenariat ? D. S.