«J'ai été agressé» «Je venais de la daïra d'Azzefoun, ville des artistes, accompagné de ma femme. Arrivé à 15h20 à Sidi Khaled, une localité côtière relevant de la commune d'Iflissen, distante d'une vingtaine de km à l'est de la daïra de Tigzirt, je me suis retrouvé contraint de m'arrêter. La route était complètement coupée. Il y avait un tronc d'arbre qui barrait la route et de grosses pierres soigneusement placées au milieu de la chaussée. Au début, j'avais cru qu'il ne s'agissait-là que d'une farce de petits voyous. Je me suis arrêté pour débarrasser la route de cet écueil lorsque soudainement ma femme s'est mise à hurler. Là, je me suis aperçu que j'étais entouré de cinq ou six délinquants ; deux étaient encagoulés et les autres à visage découvert. Ils étaient armés de sabres et de bombes lacrymogènes. Ils m'ont demandé la clé de ma voiture et de quitter illico presto les lieux. J'ai refusé de leur donner les clés de ma bagnole et j'ai tenté vainement de les dissuader. Hélas, ils ne voulaient rien entendre, ils étaient plus que déterminés à prendre ma voiture. Sans que je me rende compte, j'ai reçu un coup sur la nuque avec le manche d'un sabre, avant de recevoir d'autres coups de couteau au niveau de la jambe. Ma femme s'était évanouie. A mon réveil, je me suis retrouvé à l'hôpital de Tigzirt. Suite à cette mésaventure, j'ai déposé plainte, mais qui est restée sans suite jusqu'à l'heure actuelle. Aujourd'hui, je ne pense plus retrouver ma voiture, sachant que des dizaines de voitures ont été volées auparavant dans les mêmes circonstances que la mienne et aucune n'a été retrouvée.» «J'ai été contrainte à me prostituer» «Je suis âgée de 20 ans. Je suis d'origine de l'Est. Je suis arrivée à Tizi- Ouzou l'an dernier. J'ai fui ma famille pour des raisons personnelles. Bref, je n'avais pas le choix. J'ai opté pour Tizi-Ouzou parce que l'une de mes amies à qui j'avais demandé de l'aide travaillait à Tizi-Ouzou, mais j'ignorais qu'elle travaillait dans un cabaret ; je ne l'ai su qu'une fois arrivée sur les lieux. Une fois à Tizi-Ouzou, elle m'avait loué une chambre dans un hôtel. Durant les premiers jours, tout allait bien, elle s'occupait de moi comme une sœur. Un jour, elle m'a invitée à sortir passer la nuit avec des amis à elle. Depuis cette nuit-là, je me suis retrouvée liée à une personne et j'ai fini par découvrir, enfin, ce que mon amie faisait en réalité. Quelques jours plus tard, on m'a proposé de travailler comme barwoman. J'étais obligée d'accepter car je n'avais pas le choix, j'avais besoin d'argent et on avait profité de ma détresse. Petit à petit, je me suis mise, en compagnie d'autres filles, à boire de l'alcool et à prendre de la drogue, question de me soulager. A partir de là, j'ai commencé à me prostituer. On en a profité de mon innocence, de ma jeunesse et de ma beauté. Sans que je l'accepte, on a fait de moi une prostituée. Ce n'était pas mon choix ? Des «amies» m'ont introduite dans un milieux qui ne possède q'une seule porte, une fois à l'intérieur on n'y ressort jamais. Un vrai cercle vicieux où l'on se retrouve à la merci du plus fort. Ceux qui nous exploitent possèdent tous les éléments pour nous faire chanter. Ils sont plus forts et plus rusés. Ils sont prêts à tout pour l'argent.» Mon débit de boisson clandestin «Pourquoi j'ai ouvert un débit de boisson clandestin ? D'abord, il faut savoir que pour vivre, il faut de l'argent. Pour avoir de l'argent, il faut travailler. Où travailler, quoi faire et à quel prix ? Personnellement, j'ai 36 métiers et 36 misères. Bref, il a fallu que je m'invente un travail, chose que j'ai faite. J'ai ouvert un débit de boisson clandestin. Ouvrir un bar dans les normes m'était quasi impossible, car tout se joue avec de l'argent et moi je n'avais pas la somme qu'il fallait pour glisser une «chippa» à ceux qui possèdent les bras longs dans les rouages administratifs pour que je puisse avoir une autorisation d'exploitation. Aussi, je ne suis pas un «ancien moudjahid» ou un descendant direct de «chahid» pour bénéficier d'une licence de débit de boissons alcoolisées, sinon je veux bien être conforme à la loi. Ce n'est pas de ma faute si je me retrouve dans cette situation. Je suis contraint de faire ce que je fais. D'ailleurs, pour moi la vie est devenue une partie de pocker ; l'un joue pour gagner et l'autre triche pour ne pas perdre.» K. L. C. «J'ai été agressé» «Je venais de la daïra d'Azzefoun, ville des artistes, accompagné de ma femme. Arrivé à 15h20 à Sidi Khaled, une localité côtière relevant de la commune d'Iflissen, distante d'une vingtaine de km à l'est de la daïra de Tigzirt, je me suis retrouvé contraint de m'arrêter. La route était complètement coupée. Il y avait un tronc d'arbre qui barrait la route et de grosses pierres soigneusement placées au milieu de la chaussée. Au début, j'avais cru qu'il ne s'agissait-là que d'une farce de petits voyous. Je me suis arrêté pour débarrasser la route de cet écueil lorsque soudainement ma femme s'est mise à hurler. Là, je me suis aperçu que j'étais entouré de cinq ou six délinquants ; deux étaient encagoulés et les autres à visage découvert. Ils étaient armés de sabres et de bombes lacrymogènes. Ils m'ont demandé la clé de ma voiture et de quitter illico presto les lieux. J'ai refusé de leur donner les clés de ma bagnole et j'ai tenté vainement de les dissuader. Hélas, ils ne voulaient rien entendre, ils étaient plus que déterminés à prendre ma voiture. Sans que je me rende compte, j'ai reçu un coup sur la nuque avec le manche d'un sabre, avant de recevoir d'autres coups de couteau au niveau de la jambe. Ma femme s'était évanouie. A mon réveil, je me suis retrouvé à l'hôpital de Tigzirt. Suite à cette mésaventure, j'ai déposé plainte, mais qui est restée sans suite jusqu'à l'heure actuelle. Aujourd'hui, je ne pense plus retrouver ma voiture, sachant que des dizaines de voitures ont été volées auparavant dans les mêmes circonstances que la mienne et aucune n'a été retrouvée.» «J'ai été contrainte à me prostituer» «Je suis âgée de 20 ans. Je suis d'origine de l'Est. Je suis arrivée à Tizi- Ouzou l'an dernier. J'ai fui ma famille pour des raisons personnelles. Bref, je n'avais pas le choix. J'ai opté pour Tizi-Ouzou parce que l'une de mes amies à qui j'avais demandé de l'aide travaillait à Tizi-Ouzou, mais j'ignorais qu'elle travaillait dans un cabaret ; je ne l'ai su qu'une fois arrivée sur les lieux. Une fois à Tizi-Ouzou, elle m'avait loué une chambre dans un hôtel. Durant les premiers jours, tout allait bien, elle s'occupait de moi comme une sœur. Un jour, elle m'a invitée à sortir passer la nuit avec des amis à elle. Depuis cette nuit-là, je me suis retrouvée liée à une personne et j'ai fini par découvrir, enfin, ce que mon amie faisait en réalité. Quelques jours plus tard, on m'a proposé de travailler comme barwoman. J'étais obligée d'accepter car je n'avais pas le choix, j'avais besoin d'argent et on avait profité de ma détresse. Petit à petit, je me suis mise, en compagnie d'autres filles, à boire de l'alcool et à prendre de la drogue, question de me soulager. A partir de là, j'ai commencé à me prostituer. On en a profité de mon innocence, de ma jeunesse et de ma beauté. Sans que je l'accepte, on a fait de moi une prostituée. Ce n'était pas mon choix ? Des «amies» m'ont introduite dans un milieux qui ne possède q'une seule porte, une fois à l'intérieur on n'y ressort jamais. Un vrai cercle vicieux où l'on se retrouve à la merci du plus fort. Ceux qui nous exploitent possèdent tous les éléments pour nous faire chanter. Ils sont plus forts et plus rusés. Ils sont prêts à tout pour l'argent.» Mon débit de boisson clandestin «Pourquoi j'ai ouvert un débit de boisson clandestin ? D'abord, il faut savoir que pour vivre, il faut de l'argent. Pour avoir de l'argent, il faut travailler. Où travailler, quoi faire et à quel prix ? Personnellement, j'ai 36 métiers et 36 misères. Bref, il a fallu que je m'invente un travail, chose que j'ai faite. J'ai ouvert un débit de boisson clandestin. Ouvrir un bar dans les normes m'était quasi impossible, car tout se joue avec de l'argent et moi je n'avais pas la somme qu'il fallait pour glisser une «chippa» à ceux qui possèdent les bras longs dans les rouages administratifs pour que je puisse avoir une autorisation d'exploitation. Aussi, je ne suis pas un «ancien moudjahid» ou un descendant direct de «chahid» pour bénéficier d'une licence de débit de boissons alcoolisées, sinon je veux bien être conforme à la loi. Ce n'est pas de ma faute si je me retrouve dans cette situation. Je suis contraint de faire ce que je fais. D'ailleurs, pour moi la vie est devenue une partie de pocker ; l'un joue pour gagner et l'autre triche pour ne pas perdre.» K. L. C.