«La LFDH demande explicitement à l'Union européenne de ne pas accorder le Statut avancé au Maroc, à moins que le Sahara Occidental soit exclu de l'accord en question». «La LFDH demande explicitement à l'Union européenne de ne pas accorder le Statut avancé au Maroc, à moins que le Sahara Occidental soit exclu de l'accord en question». La ligue française des droits de l'Homme (LFDH) dénonce le « Statut avancé » accordé au Maroc par l'UE, du fait qu'il intègre le Sahara Occidental de facto dans une zone de libre échange avec l'UE alors que des négociations sont en cours au niveau de l'ONU sur l'autodétermination du peuple sahraoui. Ainsi, « la LFDH demande explicitement à l'Union européenne de ne pas accorder le Statut avancé au Maroc, à moins que le Sahara Occidental soit exclu de l'accord en question », lit-on dans le communiqué de la Ligue française des droits de l'Homme qui lance, par là même, une pétition contre ce statut avancé qui a des allures de partie prenante en faveur du Maroc. « Si l'UE décidait d'accorder un Statut avancé au Sahara Occidental, par le biais des négociations menées avec le Maroc en tant que puissance occupante, l'UE donnerait un signal de soutien à la revendication territoriale marocaine infondée. Une telle décision pourrait mettre en danger les efforts des Nations unies pour décoloniser le territoire ». Dans les faits, ledit « Statut avancé », réclamé depuis des années par le Maroc, et obtenu auprès de l'UE le 13 octobre dernier, prévoit concrètement, sur le plan politique, l'organisation de sommets réguliers UE-Maroc et la mise en place d'un accord-cadre pour la participation du Maroc aux opérations européennes de gestion de crise. Sur le plan économique, ce statut inclut la « mise en place d'un espace économique commun », s'inspirant des règles qui régissent l'Espace économique européen (l'UE, plus la Suisse, la Norvège, l'Islande et le Liechtenstein). Ce qui passera par la négociation d'un accord de libre-échange « global et approfondi » sur les biens, les services et les capitaux. De par cet accord, l'UE vole au secours du Maroc, mal en point avec les négociations menées au niveau de l'ONU en faveur du droit des Sahraouis à l'autodétermination. Il est question donc de discréditer les efforts de l'ONU parce qu'ils ne sont pas en harmonie avec ceux de l'UE, qui ravale ainsi ces beaux principes en détournant, toute honte bue, ses yeux des violations des droits de l'Homme commises par l'occupant marocain face aux intérêts passés avec le royaume chérifien. « Nous tenons à souligner que le Maroc a toujours été et est encore une puissance occupante au Sahara Occidental, en violation de plus d'une centaine de résolutions des Nations unies qui exigent le droit à l'autodétermination pour le peuple sahraoui. Bon nombre de résolutions mettent en évidence que le Sahara Occidental est un territoire occupé et annexé. De plus, la Cour Internationale de Justice a rejeté les revendications du Maroc sur le Sahara Occidental. Les Nations unies traitent le Sahara Occidental comme un problème de décolonisation », ajoute la LFDH. Signalons, à titre indicatif, que les Etats-Unis ont, de leur côté, spécifiquement exclu le Sahara Occidental de leur accord de libre échange avec le Maroc. L'UE a par ailleurs fait figurer une clause semblable analogue dans son accord euro-israélien, excluant explicitement les territoires palestiniens occupés. Pourquoi n'en fait-elle pas de même pour le Sahara Occidental ? S'interroge la LFDH. Frégates, TGV et tramways Chose promise, chose due. Avril 2008, le Premier ministre français, François Fillon, est en visite au Maroc où Sarkozy l'avait envoyé pour accorder une réponse favorable au Maroc quant à sa demande de Statut avancé auprès de l'UE. Il faut dire que Sarkozy, en sa qualité de président en exercice de l'Union européenne, a efficacement fait accélérer le processus. En Avril déjà, soit trois mois avant le début de la présidence de la France de l'UE, Sarkozy avait «promis au roi du Maroc de placer le dossier parmi ses priorités». En lisant le message écrit par Sarkozy au roi Mohamed VI, Fillon disait «le Maroc doit progresser vers ce statut avancé auquel il a droit», ajoutant que «nos échanges politiques témoignent d'une grande convergence de vues». Convergence de vues qu'il fallait tout de même parapher par de nombreux contrats. C'est ainsi qu'en contrepartie, dans les salons feutrés et marbrés du palais royal, le roi Mohamed VI a su être reconnaissant envers Sarkozy en achetant à la France des frégates polyvalentes «Fremm», ainsi que l'implantation dans le secteur du tourisme du groupe Pierre & Vacances qui ont été entérinés durant ce déplacement. Soucieuse d'assurer ses contrats dans le domaine des transports, la France s'est également attribuée la construction du tramway de Rabat. Quant au projet de TGV, il a bénéficié d'un coup de pouce de 75 millions d'euros destiné à des études de faisabilité. D'autre part, dans les termes de l'accord passé entre l'UE et le Maroc il est prévu que l'UE pourrait, après 2010, accroître son aide au Maroc, déjà premier bénéficiaire des fonds européens destinés aux pays de la politique de voisinage (654 millions d'euros pour 2007-2010). En somme, un Statut avancé du Maroc négocié au prix des frégates et des TGV et autres attributions financières au détriment de la paix. Par cet accord sur le Statut avancé, l'Union européenne s'est certes rapprochée du Maroc, mais elle s'est manifestement éloignée de la légalité internationale et des droits de l'Homme. M. C. La ligue française des droits de l'Homme (LFDH) dénonce le « Statut avancé » accordé au Maroc par l'UE, du fait qu'il intègre le Sahara Occidental de facto dans une zone de libre échange avec l'UE alors que des négociations sont en cours au niveau de l'ONU sur l'autodétermination du peuple sahraoui. Ainsi, « la LFDH demande explicitement à l'Union européenne de ne pas accorder le Statut avancé au Maroc, à moins que le Sahara Occidental soit exclu de l'accord en question », lit-on dans le communiqué de la Ligue française des droits de l'Homme qui lance, par là même, une pétition contre ce statut avancé qui a des allures de partie prenante en faveur du Maroc. « Si l'UE décidait d'accorder un Statut avancé au Sahara Occidental, par le biais des négociations menées avec le Maroc en tant que puissance occupante, l'UE donnerait un signal de soutien à la revendication territoriale marocaine infondée. Une telle décision pourrait mettre en danger les efforts des Nations unies pour décoloniser le territoire ». Dans les faits, ledit « Statut avancé », réclamé depuis des années par le Maroc, et obtenu auprès de l'UE le 13 octobre dernier, prévoit concrètement, sur le plan politique, l'organisation de sommets réguliers UE-Maroc et la mise en place d'un accord-cadre pour la participation du Maroc aux opérations européennes de gestion de crise. Sur le plan économique, ce statut inclut la « mise en place d'un espace économique commun », s'inspirant des règles qui régissent l'Espace économique européen (l'UE, plus la Suisse, la Norvège, l'Islande et le Liechtenstein). Ce qui passera par la négociation d'un accord de libre-échange « global et approfondi » sur les biens, les services et les capitaux. De par cet accord, l'UE vole au secours du Maroc, mal en point avec les négociations menées au niveau de l'ONU en faveur du droit des Sahraouis à l'autodétermination. Il est question donc de discréditer les efforts de l'ONU parce qu'ils ne sont pas en harmonie avec ceux de l'UE, qui ravale ainsi ces beaux principes en détournant, toute honte bue, ses yeux des violations des droits de l'Homme commises par l'occupant marocain face aux intérêts passés avec le royaume chérifien. « Nous tenons à souligner que le Maroc a toujours été et est encore une puissance occupante au Sahara Occidental, en violation de plus d'une centaine de résolutions des Nations unies qui exigent le droit à l'autodétermination pour le peuple sahraoui. Bon nombre de résolutions mettent en évidence que le Sahara Occidental est un territoire occupé et annexé. De plus, la Cour Internationale de Justice a rejeté les revendications du Maroc sur le Sahara Occidental. Les Nations unies traitent le Sahara Occidental comme un problème de décolonisation », ajoute la LFDH. Signalons, à titre indicatif, que les Etats-Unis ont, de leur côté, spécifiquement exclu le Sahara Occidental de leur accord de libre échange avec le Maroc. L'UE a par ailleurs fait figurer une clause semblable analogue dans son accord euro-israélien, excluant explicitement les territoires palestiniens occupés. Pourquoi n'en fait-elle pas de même pour le Sahara Occidental ? S'interroge la LFDH. Frégates, TGV et tramways Chose promise, chose due. Avril 2008, le Premier ministre français, François Fillon, est en visite au Maroc où Sarkozy l'avait envoyé pour accorder une réponse favorable au Maroc quant à sa demande de Statut avancé auprès de l'UE. Il faut dire que Sarkozy, en sa qualité de président en exercice de l'Union européenne, a efficacement fait accélérer le processus. En Avril déjà, soit trois mois avant le début de la présidence de la France de l'UE, Sarkozy avait «promis au roi du Maroc de placer le dossier parmi ses priorités». En lisant le message écrit par Sarkozy au roi Mohamed VI, Fillon disait «le Maroc doit progresser vers ce statut avancé auquel il a droit», ajoutant que «nos échanges politiques témoignent d'une grande convergence de vues». Convergence de vues qu'il fallait tout de même parapher par de nombreux contrats. C'est ainsi qu'en contrepartie, dans les salons feutrés et marbrés du palais royal, le roi Mohamed VI a su être reconnaissant envers Sarkozy en achetant à la France des frégates polyvalentes «Fremm», ainsi que l'implantation dans le secteur du tourisme du groupe Pierre & Vacances qui ont été entérinés durant ce déplacement. Soucieuse d'assurer ses contrats dans le domaine des transports, la France s'est également attribuée la construction du tramway de Rabat. Quant au projet de TGV, il a bénéficié d'un coup de pouce de 75 millions d'euros destiné à des études de faisabilité. D'autre part, dans les termes de l'accord passé entre l'UE et le Maroc il est prévu que l'UE pourrait, après 2010, accroître son aide au Maroc, déjà premier bénéficiaire des fonds européens destinés aux pays de la politique de voisinage (654 millions d'euros pour 2007-2010). En somme, un Statut avancé du Maroc négocié au prix des frégates et des TGV et autres attributions financières au détriment de la paix. Par cet accord sur le Statut avancé, l'Union européenne s'est certes rapprochée du Maroc, mais elle s'est manifestement éloignée de la légalité internationale et des droits de l'Homme. M. C.