Le repos mérité après toute une vie de travail ne fait pas le bonheur de tous les retraités. Car si certains réussissent à se trouver de nouvelles occupatons pour combler leur vie, d'autres, par contre, plongent dans un vide incessant. Le repos mérité après toute une vie de travail ne fait pas le bonheur de tous les retraités. Car si certains réussissent à se trouver de nouvelles occupatons pour combler leur vie, d'autres, par contre, plongent dans un vide incessant. L'Algérie compte actuellement plus de 3,7 millions de retraités. Le taux de personnes âgées de plus de 50 ans atteindra facilement les 10% de la population à l'horizon de 2020. Telles sont les prévisions du ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière et de l'ONS. Le repos mérité après toute une vie de travail ne fait pas le bonheur de tous les retraités. Car si certains réussissent à se trouver de nouvelles occupatons pour combler leur vie, d'autres, par contre, plongent dans un vide incessant. Les constats affirment que dans notre pays le vide, la solitude, les conflits de générations, sont autant de données qui s'accumulent sur une personne soudain devenue inactive. En effet, les rues des villes et villages du pays regorgent de vieillards sans passion. Ce sont des dizaines de vieux qui squattent les trottoirs, les places publiques et les quelques cafés maures qui résistent encore à l'invasion des pizzerias. A force de fréquenter ces endroits, beaucoup de vieux se sont aménagés un coin, le leur. A El Biar, comme un peu partout en Algérie, la vue d'un homme âgé prenant place sur le seuil du bureau de poste fait partie du décor. Mohamed, 70 ans, fut par le passé un gestionnaire dans divers hôpitaux algérois durant plus de 43 ans. « Chaque matin je traîne mes jambes alourdies dans la rue pour me trouver une place dans le brouhaha. A longueur de journée, j'attends l'heure de la prière. C'est juste ça ma vie de retraité », raconte-t-il. «Dans d'autres pays, les retraités ne sont pas ainsi délaissés après un long service. Je me suis longtemps distrait en jouant aux dominos mais cela ne peut durer pour le restant de ma vie. A un certain âge, cela n'a plus de sens. Je suis vraiment épuisé», soupira-t-il lourdement. En lui parlant du bien être qu'il peut retrouver dans son village d'origine, ses grands yeux marrons s'écarquillèrent et il se laissa même aller dans un long conte de souvenirs qu'il semble fortement regretter. « Mais qu'irais-je faire dans un village que j'ai quitté à l'âge de quatorze ans ? C'est de l'amertume tout cela, n'est ce pas ? » répond-t-il avec plus d'agitation. Aussi pour Mokrane, un sexagénaire, la ville a toujours été son lieu de travail mais il avoue que « pour profiter de ma retraite, rien ne peut concurrencer ma campagne natale ». Ainsi, il ne se retient pas de nous expliquer son choix. « J'étouffe en ville, tout ces comportements et nouvelles habitudes que je vois, et qui ne correspondent guère aux fondements de notre société me dégôutent. Dieu merci, je vis aujourd'hui sur mon lopin de terre occupé à longueur de saisons. De cette manière, je préserve ma santé mentale, physique et surtout mon niveau de vie ne dépend pas pleinement de ma minable retraite », témoigne-t-il. Si Mokrane assure pleinement profiter de sa retraite, d'autres vivent le valvaire, car ils sont déchirés entre la nostalgie du passé et l'exil forcé qu'ils ont dû subir depuis leur enfance. Degré zéro de planification Nous constatons tout de même que les fonctionnaires se consacrent trop à leur travail puisqu'il est la source de vie pour leur famille. Ceux que nous avons approchés témoignent ne pas avoir assez de temps ou un surplus d'argent pour se permettre une passion ou une activité similaire. Par contre, pour B. Mohammed Akli, opticien, du haut de sa soixantaine, la retraite n'est en aucun cas une source de peur. « Ce n'est pas tous les retraités qui vivent le même clavaire. Il ne faut surtout pas généraliser car chaque retraité est différent de l'autre de par son niveau d'instruction et de vie », déclare à ce sujet notre interlocuteur avant d'ajouter plus loin avec le même enchantement que « pour bien être dans sa peau de retraité, il faut rassembler trois ingrédients aussi essentiels l'un que l'autre. A savoir, la passion, l'argent et la santé ». Trois ingrédients qui ne sont malheureusement pas toujours disponibles conjointement pour nos retraités. Il est utile à rappeler à ce propos que les retraités ne cessent de crier à toutes les occasions l'insuffisance de leur pension de retraite devant les besoins la vie. Selon M. Akli, le vide dont se retrouve le retraité est la conséquence d'une perte de repères. Il rompt avec son monde, ses collègues et donc il est obligé de se créer un nouvel environnement. Ce qui n'est pas aisé à faire pour un quelconque retraité. « Nous avons un manque flagrant de planification pour la retraite dans notre culture, chose que nous devons absolument instaurer », estime-il encore. La famille incontournable Pour leur part, des spécialistes en psychologie trouvent que le vide et la solitude, différente d'une personne à une autre, provoquent un caractère très sensible et donc un énervement excessif. Or, dès que le retraité quitte son poste de travail, il a besoin d'une alternative pour demeurer sur le même topo d'activité. Cette alternative n'est souvent pas préparée donc le retraité se trouve dans un néant absolu. Avec le temps, ce néant n'est plus source de repos mais entraîne des conséquences plus ou moins désagréables. Bien qu'ils fassent parfois preuve d'agressivité, notamment verbale, la famille doit savoir les soutenir psychologiquement pour éviter une éventuelle dépression. Créer des clubs où ils pourront pratiquer leurs hobbies et avoir un monde passionnant peut aider à annihiler en eux le sentiment d'incapacité, à les réintégrer dans la vie sociale et par là même amoindrir le conflit de générations. D'autre part, ces mêmes spécialistes soulignent que pour les femmes, la vie de retraitée est nettement mieux assumée. Car elles éprouvent toujours le plaisir de retrouver leurs tâches ménagères et consacrent le temps restant à des occupations ordinaires. Il est à souligner enfin que les spécialistes insistent sur le rôle de la famille dans la prise en charge de cette frange de la société. Selon eux, le retraité en a grandement besoin pour s'adapter à son nouveau mode de vie. Pour son bien-être, le retraité ne demande, pourtant, qu'une occupation et un milieu approprié. M. A. L'Algérie compte actuellement plus de 3,7 millions de retraités. Le taux de personnes âgées de plus de 50 ans atteindra facilement les 10% de la population à l'horizon de 2020. Telles sont les prévisions du ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière et de l'ONS. Le repos mérité après toute une vie de travail ne fait pas le bonheur de tous les retraités. Car si certains réussissent à se trouver de nouvelles occupatons pour combler leur vie, d'autres, par contre, plongent dans un vide incessant. Les constats affirment que dans notre pays le vide, la solitude, les conflits de générations, sont autant de données qui s'accumulent sur une personne soudain devenue inactive. En effet, les rues des villes et villages du pays regorgent de vieillards sans passion. Ce sont des dizaines de vieux qui squattent les trottoirs, les places publiques et les quelques cafés maures qui résistent encore à l'invasion des pizzerias. A force de fréquenter ces endroits, beaucoup de vieux se sont aménagés un coin, le leur. A El Biar, comme un peu partout en Algérie, la vue d'un homme âgé prenant place sur le seuil du bureau de poste fait partie du décor. Mohamed, 70 ans, fut par le passé un gestionnaire dans divers hôpitaux algérois durant plus de 43 ans. « Chaque matin je traîne mes jambes alourdies dans la rue pour me trouver une place dans le brouhaha. A longueur de journée, j'attends l'heure de la prière. C'est juste ça ma vie de retraité », raconte-t-il. «Dans d'autres pays, les retraités ne sont pas ainsi délaissés après un long service. Je me suis longtemps distrait en jouant aux dominos mais cela ne peut durer pour le restant de ma vie. A un certain âge, cela n'a plus de sens. Je suis vraiment épuisé», soupira-t-il lourdement. En lui parlant du bien être qu'il peut retrouver dans son village d'origine, ses grands yeux marrons s'écarquillèrent et il se laissa même aller dans un long conte de souvenirs qu'il semble fortement regretter. « Mais qu'irais-je faire dans un village que j'ai quitté à l'âge de quatorze ans ? C'est de l'amertume tout cela, n'est ce pas ? » répond-t-il avec plus d'agitation. Aussi pour Mokrane, un sexagénaire, la ville a toujours été son lieu de travail mais il avoue que « pour profiter de ma retraite, rien ne peut concurrencer ma campagne natale ». Ainsi, il ne se retient pas de nous expliquer son choix. « J'étouffe en ville, tout ces comportements et nouvelles habitudes que je vois, et qui ne correspondent guère aux fondements de notre société me dégôutent. Dieu merci, je vis aujourd'hui sur mon lopin de terre occupé à longueur de saisons. De cette manière, je préserve ma santé mentale, physique et surtout mon niveau de vie ne dépend pas pleinement de ma minable retraite », témoigne-t-il. Si Mokrane assure pleinement profiter de sa retraite, d'autres vivent le valvaire, car ils sont déchirés entre la nostalgie du passé et l'exil forcé qu'ils ont dû subir depuis leur enfance. Degré zéro de planification Nous constatons tout de même que les fonctionnaires se consacrent trop à leur travail puisqu'il est la source de vie pour leur famille. Ceux que nous avons approchés témoignent ne pas avoir assez de temps ou un surplus d'argent pour se permettre une passion ou une activité similaire. Par contre, pour B. Mohammed Akli, opticien, du haut de sa soixantaine, la retraite n'est en aucun cas une source de peur. « Ce n'est pas tous les retraités qui vivent le même clavaire. Il ne faut surtout pas généraliser car chaque retraité est différent de l'autre de par son niveau d'instruction et de vie », déclare à ce sujet notre interlocuteur avant d'ajouter plus loin avec le même enchantement que « pour bien être dans sa peau de retraité, il faut rassembler trois ingrédients aussi essentiels l'un que l'autre. A savoir, la passion, l'argent et la santé ». Trois ingrédients qui ne sont malheureusement pas toujours disponibles conjointement pour nos retraités. Il est utile à rappeler à ce propos que les retraités ne cessent de crier à toutes les occasions l'insuffisance de leur pension de retraite devant les besoins la vie. Selon M. Akli, le vide dont se retrouve le retraité est la conséquence d'une perte de repères. Il rompt avec son monde, ses collègues et donc il est obligé de se créer un nouvel environnement. Ce qui n'est pas aisé à faire pour un quelconque retraité. « Nous avons un manque flagrant de planification pour la retraite dans notre culture, chose que nous devons absolument instaurer », estime-il encore. La famille incontournable Pour leur part, des spécialistes en psychologie trouvent que le vide et la solitude, différente d'une personne à une autre, provoquent un caractère très sensible et donc un énervement excessif. Or, dès que le retraité quitte son poste de travail, il a besoin d'une alternative pour demeurer sur le même topo d'activité. Cette alternative n'est souvent pas préparée donc le retraité se trouve dans un néant absolu. Avec le temps, ce néant n'est plus source de repos mais entraîne des conséquences plus ou moins désagréables. Bien qu'ils fassent parfois preuve d'agressivité, notamment verbale, la famille doit savoir les soutenir psychologiquement pour éviter une éventuelle dépression. Créer des clubs où ils pourront pratiquer leurs hobbies et avoir un monde passionnant peut aider à annihiler en eux le sentiment d'incapacité, à les réintégrer dans la vie sociale et par là même amoindrir le conflit de générations. D'autre part, ces mêmes spécialistes soulignent que pour les femmes, la vie de retraitée est nettement mieux assumée. Car elles éprouvent toujours le plaisir de retrouver leurs tâches ménagères et consacrent le temps restant à des occupations ordinaires. Il est à souligner enfin que les spécialistes insistent sur le rôle de la famille dans la prise en charge de cette frange de la société. Selon eux, le retraité en a grandement besoin pour s'adapter à son nouveau mode de vie. Pour son bien-être, le retraité ne demande, pourtant, qu'une occupation et un milieu approprié. M. A.