Bilan 303 artisans, réimmatriculés en 2003 dans le cadre de la réinsertion des artisans dans des microentreprises spécialisées, ont été recensés dans la wilaya de Naâma. Ce chiffre est jugé dérisoire par la Chambre des métiers, qui l?explique par une baisse de l'activité artisanale, les difficultés de commercialisation, la hausse des taxes et des charges d'assurances auprès de la Casnos? Plusieurs associations artisanales, qui n'ont pas été réimmatriculées, ont sollicité les services de la Chambre des métiers pour bénéficier d'exonérations fiscales et d'une baisse des prix des matières premières, entre autres. Cependant, certains artisans poursuivent leur métier sans déclarer leurs activités. Parmi eux figurent des femmes qui s'adonnent, à domicile, au tissage de la laine et au travail du cuir. La tapisserie des régions steppiques diffère d'une zone à une autre, de Sfisifia à Moghrar Tahtani et de Mécheria à el-Bayadh. Ainsi, les tapis amouri, en allusion à la tribu des Ameur et la tente hamyaniya d'Ouled Hamyane sont les deux caractéristiques des populations nomades. Il existe également l'habit en laine djaïdi qui constitue l'effet vestimentaire différenciant les hommes nomades des femmes. La zone pastorale du sud de Naâma est réputée pour ses produits artisanaux confectionnés à partir du cuir, dont la selle du cheval barbe. La selle incurvée en cuir, généralement brodée de fils d'or et d?argent, est constituée d'un harnais et d'un troussequin où les cavaliers mettent leurs vivres. Ces produits artisanaux de sellerie sont menacés de disparition à cause de l'absence d'engouement chez les jeunes et du manque d'encouragement en faveur des artisans bourreliers. Hadj Henin, ancien meunier dans la commune de Tiout, a avoué que ses enfants et petits-enfants n'ont pas voulu exercer ce métier, qu'ils considèrent «sans rendement». D'autres activités artisanales, telle la confection des djellabas et des burnous en laine de chèvre, les produits de sparterie, de sculpture sur bois et autresl ont tendance à disparaître faute de conditions incitatives en faveur des jeunes. L?artisanat représente 3% des branches d'activité de la wilaya, déplore la même source. La promotion de ce secteur nécessite, selon le responsable de l'antenne de wilaya de la Chambre régionale des métiers, l'inscription des filières d'artisanat au sein de la carte professionnelle et l'organisation de salons d'information et de commerce, en vue de sensibiliser les jeunes sur l'importance des créneaux artisanaux. Il est également souhaité la réalisation d'une maison des métiers artisanaux, au titre du Fonds spécial de développement des régions du Sud.