La crise du gaz entre l'Ukraine et la Russie remet au goût du jour le débat sur la directive gaz adoptée par le commission européenne de Bruxelles, directive par laquelle elle libérait totalement les approvisionnement en gaz, en cherchant à créer une concurrence entre les fournisseurs. Et c'est à ces derniers qu'il appartient d'investir dans les infrastructures de production et d'acheminement du gaz. Sachant que les investissements dans ce secteur sont trop lourds, il va sans dire que l'Europe a cherché à se désengager de l'obligation de mettre la main à la poche, pour trouver des fournisseurs au moindre coût. Alors que jusque-là, les contrats de gaz sont des contrats à long terme, l'EU a opté pour des approfondissements au jour le jour, en fonction de ses besoins. La crise du gaz a commencé il y a maintenant deux ans, depuis que la Russie a menacé de suspendre ses livraisons de gaz à l'Ukraine, pays faisant partie de l'ancien bloc soviétique, et bénéficiant de ce fait d'un traitement de faveur. Depuis la révolution orange et le rapprochement de Kiev avec l'Union européenne et l'Otan, on assiste à une passe d'armes entre les deux capitales, et Moscou a décidé de durcir le ton, exigeant de Kiev de revoir à la hausse le prix du gaz. La coupe était pleine lorsque Kiev a condamné l'intervention russe en Georgie, s'alignant sur les Etats Unis et l'Union européenne. L'autre problème qui se pose, vient du fait qu'une bonne partie du gaz russe livré à l'Europe, transite par l'Ukraine. Et c'est ainsi qu'après avoir mis sa menace à exécution de suspendre ses livraisons de gaz à l'Ukraine, Gazprom a aussi accusé Kiev de pomper dans le gaz destiné aux pays européens et transirant sur son territoire. Ainsi, faute d'un compromis sur le prix du gaz destiné à sa consommation et sur des arriérés de paiement de 2 milliards de dollars, réclamés part le géant russe Gazprom, l'Ukraine paie le prix de son alignement sur l'UE et l'Otan. Mise devant le fait accompli, l'Ukraine est ensuite accusée par Moscou d'effectuer des prélèvements illégaux dans les gazoducs transportant le gaz vers les pays européens, et du coup, le Premier ministre russe Vladimir Poutine, a ordonné de couper les vannes. Victimes collatérales, L'Autriche, la Roumanie, la République tchèque et la Slovaquie sont touchées. La Bulgarie aussi, qui assure avec ses propres gazoducs le transit du gaz vers la Grèce, la Turquie et la Macédoine. Et la France, alors? GDF Suez indique que, depuis lundi, il est privé de 70% du gaz russe qui lui arrivait d'Ukraine. De leur côté, l'Italie et les Balkans sont durement affectés. Le groupe italien Eni ne reçoit plus de gaz russe, après l'arrêt des livraisons provenant du gazoduc TAG, passant par l'Autruche. Les autorités italiennes ont été amenées à puiser dans leurs réserves de sécurité, qui sont importantes, en mettant en place des mesures nécessaires à la maximisation des livraisons en provenance d'autres pays fournisseurs. Quant à la Croatie et la Bosnie, elles sont désormais privées de gaz russe. La Croatie, qui produit 60 % de ses besoins, est en mesure de fournir les ménages, les écoles, les hôpitaux. Par contre, plusieurs milliers de Bulgares ont passé la nuit sans chauffage et les écoles sont fermées. D'après l'Agence internationale de l'énergie (AIE), les importations de gaz en Europe proviennent à 41% de la Russie (24% de la consommation totale de l'Union), 21% de la Norvège (15% de la consommation totale) et 18% de l'Algérie (11% du total). L'Algérie, qui est jugée comme étant un fournisseur fiable, possède deux gazoducs sous la mer, vers l'Espagne et l'Italie, et deux autres sont en construction, mais les réserves de notre pays sont loin d'égaler celles de la Russie, dont le sous sol recèle des réserves faramineuses. Mais le gazoduc transsaharien, en provenance du Nigeria et transitant par l'Algérie, pourrait changer la donne. Cela dit, il ne fait aucun doute que l'Union européenne réfléchira à deux fois avant de prendre des décisions comme celles de la directive gaz. R. M. La crise du gaz entre l'Ukraine et la Russie remet au goût du jour le débat sur la directive gaz adoptée par le commission européenne de Bruxelles, directive par laquelle elle libérait totalement les approvisionnement en gaz, en cherchant à créer une concurrence entre les fournisseurs. Et c'est à ces derniers qu'il appartient d'investir dans les infrastructures de production et d'acheminement du gaz. Sachant que les investissements dans ce secteur sont trop lourds, il va sans dire que l'Europe a cherché à se désengager de l'obligation de mettre la main à la poche, pour trouver des fournisseurs au moindre coût. Alors que jusque-là, les contrats de gaz sont des contrats à long terme, l'EU a opté pour des approfondissements au jour le jour, en fonction de ses besoins. La crise du gaz a commencé il y a maintenant deux ans, depuis que la Russie a menacé de suspendre ses livraisons de gaz à l'Ukraine, pays faisant partie de l'ancien bloc soviétique, et bénéficiant de ce fait d'un traitement de faveur. Depuis la révolution orange et le rapprochement de Kiev avec l'Union européenne et l'Otan, on assiste à une passe d'armes entre les deux capitales, et Moscou a décidé de durcir le ton, exigeant de Kiev de revoir à la hausse le prix du gaz. La coupe était pleine lorsque Kiev a condamné l'intervention russe en Georgie, s'alignant sur les Etats Unis et l'Union européenne. L'autre problème qui se pose, vient du fait qu'une bonne partie du gaz russe livré à l'Europe, transite par l'Ukraine. Et c'est ainsi qu'après avoir mis sa menace à exécution de suspendre ses livraisons de gaz à l'Ukraine, Gazprom a aussi accusé Kiev de pomper dans le gaz destiné aux pays européens et transirant sur son territoire. Ainsi, faute d'un compromis sur le prix du gaz destiné à sa consommation et sur des arriérés de paiement de 2 milliards de dollars, réclamés part le géant russe Gazprom, l'Ukraine paie le prix de son alignement sur l'UE et l'Otan. Mise devant le fait accompli, l'Ukraine est ensuite accusée par Moscou d'effectuer des prélèvements illégaux dans les gazoducs transportant le gaz vers les pays européens, et du coup, le Premier ministre russe Vladimir Poutine, a ordonné de couper les vannes. Victimes collatérales, L'Autriche, la Roumanie, la République tchèque et la Slovaquie sont touchées. La Bulgarie aussi, qui assure avec ses propres gazoducs le transit du gaz vers la Grèce, la Turquie et la Macédoine. Et la France, alors? GDF Suez indique que, depuis lundi, il est privé de 70% du gaz russe qui lui arrivait d'Ukraine. De leur côté, l'Italie et les Balkans sont durement affectés. Le groupe italien Eni ne reçoit plus de gaz russe, après l'arrêt des livraisons provenant du gazoduc TAG, passant par l'Autruche. Les autorités italiennes ont été amenées à puiser dans leurs réserves de sécurité, qui sont importantes, en mettant en place des mesures nécessaires à la maximisation des livraisons en provenance d'autres pays fournisseurs. Quant à la Croatie et la Bosnie, elles sont désormais privées de gaz russe. La Croatie, qui produit 60 % de ses besoins, est en mesure de fournir les ménages, les écoles, les hôpitaux. Par contre, plusieurs milliers de Bulgares ont passé la nuit sans chauffage et les écoles sont fermées. D'après l'Agence internationale de l'énergie (AIE), les importations de gaz en Europe proviennent à 41% de la Russie (24% de la consommation totale de l'Union), 21% de la Norvège (15% de la consommation totale) et 18% de l'Algérie (11% du total). L'Algérie, qui est jugée comme étant un fournisseur fiable, possède deux gazoducs sous la mer, vers l'Espagne et l'Italie, et deux autres sont en construction, mais les réserves de notre pays sont loin d'égaler celles de la Russie, dont le sous sol recèle des réserves faramineuses. Mais le gazoduc transsaharien, en provenance du Nigeria et transitant par l'Algérie, pourrait changer la donne. Cela dit, il ne fait aucun doute que l'Union européenne réfléchira à deux fois avant de prendre des décisions comme celles de la directive gaz. R. M.