Je perdrai peut-être – si tu le désires – ma subsistance Je vendrai peut-être mes habits et mon matelas Je travaillerai peut-être à la carrière comme portefaix, balayeur des rues Je chercherai peut-être dans le crottin des grains Je resterai peut-être nu et affamé Mais je ne marchanderai pas Ô ennemi du soleil Et jusqu'à la dernière pulsation de mes veines Je résisterai. Tu me dépouilleras peut-être du dernier pouce de ma terre Tu jetteras peut-être ma jeunesse en prison Tu pilleras peut-être l'héritage de mes ancêtres Tu brûleras peut-être mes poèmes et mes livres Tu jetteras peut-être mon corps aux chiens Tu dresseras peut-être sur notre village l'épouvantail de la terreur Mais je ne marchanderai pas Ô ennemi du soleil Et jusqu'à la dernière pulsation de mes veines Je résisterai. Tu éteindras peut-être toute lumière dans ma vie Tu me priveras peut-être de la tendresse de ma mère Tu falsifieras peut-être mon histoire Tu mettras peut-être des masques pour tromper mes amis Tu élèveras peut-être autour de moi des murs et des murs Tu me crucifieras peut-être un jour devant des spectacles indignes Ô ennemi du soleil Je jure que je ne marchanderai pas Et jusqu'à la dernière pulsation de mes veines Je résisterai. Ecrit dans les années 1970 et traduit en français par l'écrivain marocain Abdellatif Laabi et en créole par Daniel Boukman. Je perdrai peut-être – si tu le désires – ma subsistance Je vendrai peut-être mes habits et mon matelas Je travaillerai peut-être à la carrière comme portefaix, balayeur des rues Je chercherai peut-être dans le crottin des grains Je resterai peut-être nu et affamé Mais je ne marchanderai pas Ô ennemi du soleil Et jusqu'à la dernière pulsation de mes veines Je résisterai. Tu me dépouilleras peut-être du dernier pouce de ma terre Tu jetteras peut-être ma jeunesse en prison Tu pilleras peut-être l'héritage de mes ancêtres Tu brûleras peut-être mes poèmes et mes livres Tu jetteras peut-être mon corps aux chiens Tu dresseras peut-être sur notre village l'épouvantail de la terreur Mais je ne marchanderai pas Ô ennemi du soleil Et jusqu'à la dernière pulsation de mes veines Je résisterai. Tu éteindras peut-être toute lumière dans ma vie Tu me priveras peut-être de la tendresse de ma mère Tu falsifieras peut-être mon histoire Tu mettras peut-être des masques pour tromper mes amis Tu élèveras peut-être autour de moi des murs et des murs Tu me crucifieras peut-être un jour devant des spectacles indignes Ô ennemi du soleil Je jure que je ne marchanderai pas Et jusqu'à la dernière pulsation de mes veines Je résisterai. Ecrit dans les années 1970 et traduit en français par l'écrivain marocain Abdellatif Laabi et en créole par Daniel Boukman.