L'impuissance sexuelle est un mot fatal qui signifie pour plusieurs hommes détresse et déshonneur, dont plusieurs le vivent en silence, honteux de devoir faire part à une tierce personne de l'absence d'érection qui les réduit à rien. Cependant, ce dysfonctionnement érectile, vécu péniblement, n'est-il pas une maladie qui se traite ? Le silence serait-il une mesure salutaire ? Comment vivent les couples cette pathologique ? Zoom sur une maladie méconnue et tue en Algérie. L'impuissance sexuelle est un mot fatal qui signifie pour plusieurs hommes détresse et déshonneur, dont plusieurs le vivent en silence, honteux de devoir faire part à une tierce personne de l'absence d'érection qui les réduit à rien. Cependant, ce dysfonctionnement érectile, vécu péniblement, n'est-il pas une maladie qui se traite ? Le silence serait-il une mesure salutaire ? Comment vivent les couples cette pathologique ? Zoom sur une maladie méconnue et tue en Algérie. En effet, tabous et loi de silence aidant, il est difficile de récolter des informations fiables sur la sexualité des Algériens. L'impuissance est donc entourée du plus grand secret, tue par des hommes touchés dans leur virilité et incapables de révéler leur trouble considéré comme un handicap. Pourtant, plusieurs témoignages de couples, des avis de spécialistes, urologues, sexologues et même des psychiatres sur l'impuissance font état de l'amplification de ce phénomène. On connaît peu de choses sur la sexualité des Algériens. Traditions et tabous créent un mur de silence souvent infranchissable. Des études sur la sexualité des Algériens, il y en a peu pour ne pas dire pas du tout, ce qui empêche l'évaluation exacte de la situation dans laquelle se trouvent les couples algériens. Des hommes en proie à l'impuissance sexuelle, à l'éjaculation précoce, ou à d'autre problèmes sexuels préfèrent mettre sous le sceau de la honte leur problème plutôt que d'y remédier en allant rencontrer un spécialiste en la matière. Ces derniers négligent les enjeux que leur silence est à même d'engendrer sur l'équilibre de leur couple, voire même sur leur équilibre psychologique. La consultation médicale est conçue comme une atteinte à leur virilité. Quant à partager leur douleur avec leur conjointe, cela semble une impossibilité. Le poids du silence Pour M. Harbi, urologue, «les femmes sont plus nombreuses à consulter pour motif de difficultés sexuelles que les hommes. Ces derniers vivent péniblement toute maladie la considérant comme une atteinte à leur virilité». Questionné sur la possibilité de donner des chiffre exacts sur l'ampleur de l'impuissance sexuelle chez les hommes, l'urologue signale que jusqu'à maintenant, aucune étude algérienne sérieuse n'a été effectuée sur le sujet, néanmoins des chiffres sont révélés de temps en temps pour mesurer l'état des lieux. Il cite, à titre d'exemple, le plus récent chiffre du ministère de la santé datant de mai 2008 où le professeur Ahmed Khoudja, spécialiste en urologie, avait annoncé le chiffre de 2,5 millions d'Algériens atteints d'impuissance sexuelle entre cardiopathes et diabétiques. M. Harbi déplore le fait que de plus en plus d'Algériens atteints d'impuissance sexuelle négligent leur pathologie malgré l'existence de médicaments efficaces et d'une prise en charge complète du trouble qui est parfois le symptôme d'un autre trouble. «L'ignorance sexuelle aidant, le tabou et le silence qui entourent la question du sexe sont autant d'éléments qui favorisent cette attitude vis-à-vis de la sexualité. Or pour qu'un homme puisse se rétablir de son problème, il ne suffit pas de consommer à tort et à travers du viagra, mais à aller au fond du problème pour comprendre pourquoi la sexualité est en panne», dit-il. Il ajoute, par ailleurs, que l'absence de sensibilisation de la société civile sur les troubles sexuels, la défaillance de l'éducation sexuelle ainsi que la culture de l'omerta qui régit notre société sont autant de facteurs qui contribuent dans l'amplification de ce fléau. L'impuissance sexuelle n'est pas une fatalité De son côté, Dr H. Ahmed, neuropsychiatre, spécialisé en sexologie, affirme qu'il reçoit dans son cabinet plusieurs hommes souffrant d'impuissance sexuelle. La caractéristique commune à tous ses patients, signale-t-il, est qu'ils ont tous des difficultés à exprimer leur problème et ce, en raison du tabou qui entoure la sexualité. A la question sur le nombre des hommes souffrant d'impuissance sexuelle, M. H. Ahmed a affirmé ne pouvoir donner qu'une estimation approximative fondée sur le nombre des cas qui consultent quotidiennement son cabinet. «Il mérite d'effectuer une véritable enquête sur la sexualité des Algériens pour pouvoir donner des chiffres sur la question.» Il est difficile pour un homme algérien qui a toujours été élevé avec l'idée que son sexe est sa virilité d'admettre qu'il est dans l'incapacité d'exercer sa virilité. Le sexologue continue dans le même sens expliquant qu'il y a différents degrés d'impuissance sexuelle, la question n'est pas finale. «On ne peut pas dire qu'un homme est capable de faire l'amour alors qu'un autre en est incapable. Mais la question dépend des capacités personnelles, de l'âge et de l'état psychique et de santé», confie-t-il en poursuivant qu'à cause du silence qui règne dans notre société, il est difficile de juger l'exactitude du chiffre, d'autant plus que la catégorie des gens qui se rend chez un sexologue ou un urologue ne représente pas toute la société algérienne. Ceux qui sont conscients d'avoir un problème et qui ont le courage d'aller voir un spécialiste sont souvent des personnes d'un certain niveau d'éducation. Un autre aspect important débattu par le sexologue est le fait que la sexualité constitue une zone d'ombre que nul n'ose aborder, et ce, bien qu'elle soit vitale. «Plusieurs hésitent à consulter un spécialiste et s'ils le font, ils réclament de le faire sous le sceau du secret.» Malgré cela, dans une société conservatrice où le tabou a longtemps régné, certains hommes osent, malgré le poids lourd du tabou qui entoure la sexualité en Algérie, rompre les lois du silence. Enfin, à croire les spécialistes, l'impuissance sexuelle tue serait l'une des principales causes du divorce. A quand donc une véritable enquête sur le phénomène ? D. S. En effet, tabous et loi de silence aidant, il est difficile de récolter des informations fiables sur la sexualité des Algériens. L'impuissance est donc entourée du plus grand secret, tue par des hommes touchés dans leur virilité et incapables de révéler leur trouble considéré comme un handicap. Pourtant, plusieurs témoignages de couples, des avis de spécialistes, urologues, sexologues et même des psychiatres sur l'impuissance font état de l'amplification de ce phénomène. On connaît peu de choses sur la sexualité des Algériens. Traditions et tabous créent un mur de silence souvent infranchissable. Des études sur la sexualité des Algériens, il y en a peu pour ne pas dire pas du tout, ce qui empêche l'évaluation exacte de la situation dans laquelle se trouvent les couples algériens. Des hommes en proie à l'impuissance sexuelle, à l'éjaculation précoce, ou à d'autre problèmes sexuels préfèrent mettre sous le sceau de la honte leur problème plutôt que d'y remédier en allant rencontrer un spécialiste en la matière. Ces derniers négligent les enjeux que leur silence est à même d'engendrer sur l'équilibre de leur couple, voire même sur leur équilibre psychologique. La consultation médicale est conçue comme une atteinte à leur virilité. Quant à partager leur douleur avec leur conjointe, cela semble une impossibilité. Le poids du silence Pour M. Harbi, urologue, «les femmes sont plus nombreuses à consulter pour motif de difficultés sexuelles que les hommes. Ces derniers vivent péniblement toute maladie la considérant comme une atteinte à leur virilité». Questionné sur la possibilité de donner des chiffre exacts sur l'ampleur de l'impuissance sexuelle chez les hommes, l'urologue signale que jusqu'à maintenant, aucune étude algérienne sérieuse n'a été effectuée sur le sujet, néanmoins des chiffres sont révélés de temps en temps pour mesurer l'état des lieux. Il cite, à titre d'exemple, le plus récent chiffre du ministère de la santé datant de mai 2008 où le professeur Ahmed Khoudja, spécialiste en urologie, avait annoncé le chiffre de 2,5 millions d'Algériens atteints d'impuissance sexuelle entre cardiopathes et diabétiques. M. Harbi déplore le fait que de plus en plus d'Algériens atteints d'impuissance sexuelle négligent leur pathologie malgré l'existence de médicaments efficaces et d'une prise en charge complète du trouble qui est parfois le symptôme d'un autre trouble. «L'ignorance sexuelle aidant, le tabou et le silence qui entourent la question du sexe sont autant d'éléments qui favorisent cette attitude vis-à-vis de la sexualité. Or pour qu'un homme puisse se rétablir de son problème, il ne suffit pas de consommer à tort et à travers du viagra, mais à aller au fond du problème pour comprendre pourquoi la sexualité est en panne», dit-il. Il ajoute, par ailleurs, que l'absence de sensibilisation de la société civile sur les troubles sexuels, la défaillance de l'éducation sexuelle ainsi que la culture de l'omerta qui régit notre société sont autant de facteurs qui contribuent dans l'amplification de ce fléau. L'impuissance sexuelle n'est pas une fatalité De son côté, Dr H. Ahmed, neuropsychiatre, spécialisé en sexologie, affirme qu'il reçoit dans son cabinet plusieurs hommes souffrant d'impuissance sexuelle. La caractéristique commune à tous ses patients, signale-t-il, est qu'ils ont tous des difficultés à exprimer leur problème et ce, en raison du tabou qui entoure la sexualité. A la question sur le nombre des hommes souffrant d'impuissance sexuelle, M. H. Ahmed a affirmé ne pouvoir donner qu'une estimation approximative fondée sur le nombre des cas qui consultent quotidiennement son cabinet. «Il mérite d'effectuer une véritable enquête sur la sexualité des Algériens pour pouvoir donner des chiffres sur la question.» Il est difficile pour un homme algérien qui a toujours été élevé avec l'idée que son sexe est sa virilité d'admettre qu'il est dans l'incapacité d'exercer sa virilité. Le sexologue continue dans le même sens expliquant qu'il y a différents degrés d'impuissance sexuelle, la question n'est pas finale. «On ne peut pas dire qu'un homme est capable de faire l'amour alors qu'un autre en est incapable. Mais la question dépend des capacités personnelles, de l'âge et de l'état psychique et de santé», confie-t-il en poursuivant qu'à cause du silence qui règne dans notre société, il est difficile de juger l'exactitude du chiffre, d'autant plus que la catégorie des gens qui se rend chez un sexologue ou un urologue ne représente pas toute la société algérienne. Ceux qui sont conscients d'avoir un problème et qui ont le courage d'aller voir un spécialiste sont souvent des personnes d'un certain niveau d'éducation. Un autre aspect important débattu par le sexologue est le fait que la sexualité constitue une zone d'ombre que nul n'ose aborder, et ce, bien qu'elle soit vitale. «Plusieurs hésitent à consulter un spécialiste et s'ils le font, ils réclament de le faire sous le sceau du secret.» Malgré cela, dans une société conservatrice où le tabou a longtemps régné, certains hommes osent, malgré le poids lourd du tabou qui entoure la sexualité en Algérie, rompre les lois du silence. Enfin, à croire les spécialistes, l'impuissance sexuelle tue serait l'une des principales causes du divorce. A quand donc une véritable enquête sur le phénomène ? D. S.