«Unir les femmes et les hommes pour mettre fin à la violence contre les femmes et les filles», est le thème choisit par les Nation Unies pour célébrer, cette année, la journée internationale de la femme. Aujourd'hui, une femme sur trois est battue, contrainte à avoir des rapports sexuels ou victime d'une forme quelconque de violence au cours de sa vie. Selon les statistiques de l'ONU, au niveau mondial, une femme sur cinq sera victime d'un viol ou d'une tentative de viol au cours de sa vie. 50 % des femmes victimes d'un homicide sont tuées par leur ancien (ou présent) mari ou partenaire. Pour les femmes âgées de 15 à 44 ans, la violence est une cause majeure de mort ou d'invalidité. Plus de 80 % des victimes de la traite des humains sont des femmes et plus de 130 millions de filles et de femmes en vie aujourd'hui ont subi la mutilation génitale féminine. Toujours, selon les statistiques de l'ONU, d'après les données collectées auprès de 24 000 femmes dans 10 pays, 55% à 95% des femmes, qui ont subi des sévices infligés par leur partenaire, n'avaient jamais demandé aide à des ONG, des refuges ou la police. En Algérie, la violence à l'égard des femmes est un phénomène qui prend des proportions alarmantes. Les dernières statistiques fournies par les services de sécurité font état de 4500 femmes violentées par leurs conjoints durant les six premiers mois de l'année écoulée. Ces statistiques, établies sur la base de plaintes déposées, ajoutent que «2 675 femmes ont été victimes de violences physiques, 1 359 ont été maltraitées, 144 ont subi une violence sexuelle, 107 ont été harcelées et 4 ont été éliminées physiquement». Les mêmes statistiques précisent que 15 % des agresseurs sont les conjoints, plus de 4 % sont des amants ou fiancés, plus de 3 % sont des frères, plus de 3% des ascendants. Les plus touchées sont les femmes de moins de trente ans. Selon une étude réalisée par le Centre national en Anthropologie Sociale et Culturelle (CRASC), elles sont 9,4 % d'Algériennes âgées entre 19 et 64 ans, vivant en couple, à subir des violences physiques répétées. Aujourd'hui, la violence contre les femmes n'est pas considérée comme un tabou. Les femmes réagissent. Elles ne trouvent plus de difficultés à déposer plainte contre leurs agresseurs. Mais le dépôt de plainte ne constitue pas une finalité en soi puisque la législation algérienne ne prévoit aucun texte pour protéger les femmes contre les violences, qu'elles soient physiques ou morales. Le code pénal algérien, calqué sur le code français, ne fait pas la différence entre les hommes et les femmes, lorsqu'il s'agit de délit. Selon maître Cherif Lekhlef, avocat près la cour suprême, les femmes et les hommes sont égaux devant la loi, ils sont jugés de la même manière lorsqu'ils sont auteurs de violence. Depuis 1999, l'Algérie a signé trois conventions internationales visant à protéger les femmes contre les violences, mais jusqu'à présent, rien de concret n'a été réalisé dans ce sens. L'amendement adopté en octobre 2004 par l'Assemblée populaire nationale dans l'article 341 du Code pénal algérien - et qui condamne toute personne qui se rend coupable de harcèlement sexuel à des peines prison - est considéré déjà comme un progrès dans la société algérienne fortement marquée par les tabous de l'Islam. Mais rien ne semble dissuader les bourreaux qui voient dans la femme un objet de jouissance et de servitude continuellement exposé aux châtiments les plus cruels. En février 2005, des amendements ont été apportés au code de la famille pour protéger encore plus la femme. Mais ce n'est pas l'avis des associations féminines, pour qui «ces amendements n'ont pas mis fin à la discrimination entre l'homme et la femme». Ces associations continuent de réclamer l'abrogation plutôt que l'aménagement du Code de la famille. En attendant des jours meilleurs, les Algériennes continuent de subir la violence. T. L. «Unir les femmes et les hommes pour mettre fin à la violence contre les femmes et les filles», est le thème choisit par les Nation Unies pour célébrer, cette année, la journée internationale de la femme. Aujourd'hui, une femme sur trois est battue, contrainte à avoir des rapports sexuels ou victime d'une forme quelconque de violence au cours de sa vie. Selon les statistiques de l'ONU, au niveau mondial, une femme sur cinq sera victime d'un viol ou d'une tentative de viol au cours de sa vie. 50 % des femmes victimes d'un homicide sont tuées par leur ancien (ou présent) mari ou partenaire. Pour les femmes âgées de 15 à 44 ans, la violence est une cause majeure de mort ou d'invalidité. Plus de 80 % des victimes de la traite des humains sont des femmes et plus de 130 millions de filles et de femmes en vie aujourd'hui ont subi la mutilation génitale féminine. Toujours, selon les statistiques de l'ONU, d'après les données collectées auprès de 24 000 femmes dans 10 pays, 55% à 95% des femmes, qui ont subi des sévices infligés par leur partenaire, n'avaient jamais demandé aide à des ONG, des refuges ou la police. En Algérie, la violence à l'égard des femmes est un phénomène qui prend des proportions alarmantes. Les dernières statistiques fournies par les services de sécurité font état de 4500 femmes violentées par leurs conjoints durant les six premiers mois de l'année écoulée. Ces statistiques, établies sur la base de plaintes déposées, ajoutent que «2 675 femmes ont été victimes de violences physiques, 1 359 ont été maltraitées, 144 ont subi une violence sexuelle, 107 ont été harcelées et 4 ont été éliminées physiquement». Les mêmes statistiques précisent que 15 % des agresseurs sont les conjoints, plus de 4 % sont des amants ou fiancés, plus de 3 % sont des frères, plus de 3% des ascendants. Les plus touchées sont les femmes de moins de trente ans. Selon une étude réalisée par le Centre national en Anthropologie Sociale et Culturelle (CRASC), elles sont 9,4 % d'Algériennes âgées entre 19 et 64 ans, vivant en couple, à subir des violences physiques répétées. Aujourd'hui, la violence contre les femmes n'est pas considérée comme un tabou. Les femmes réagissent. Elles ne trouvent plus de difficultés à déposer plainte contre leurs agresseurs. Mais le dépôt de plainte ne constitue pas une finalité en soi puisque la législation algérienne ne prévoit aucun texte pour protéger les femmes contre les violences, qu'elles soient physiques ou morales. Le code pénal algérien, calqué sur le code français, ne fait pas la différence entre les hommes et les femmes, lorsqu'il s'agit de délit. Selon maître Cherif Lekhlef, avocat près la cour suprême, les femmes et les hommes sont égaux devant la loi, ils sont jugés de la même manière lorsqu'ils sont auteurs de violence. Depuis 1999, l'Algérie a signé trois conventions internationales visant à protéger les femmes contre les violences, mais jusqu'à présent, rien de concret n'a été réalisé dans ce sens. L'amendement adopté en octobre 2004 par l'Assemblée populaire nationale dans l'article 341 du Code pénal algérien - et qui condamne toute personne qui se rend coupable de harcèlement sexuel à des peines prison - est considéré déjà comme un progrès dans la société algérienne fortement marquée par les tabous de l'Islam. Mais rien ne semble dissuader les bourreaux qui voient dans la femme un objet de jouissance et de servitude continuellement exposé aux châtiments les plus cruels. En février 2005, des amendements ont été apportés au code de la famille pour protéger encore plus la femme. Mais ce n'est pas l'avis des associations féminines, pour qui «ces amendements n'ont pas mis fin à la discrimination entre l'homme et la femme». Ces associations continuent de réclamer l'abrogation plutôt que l'aménagement du Code de la famille. En attendant des jours meilleurs, les Algériennes continuent de subir la violence. T. L.