Au cinquième jour de la campagne électorale, les partisans du boycott actif sont absents sur le terrain. Bien qu'ils promettent un week-end, animé pour marquer le rejet de l'élection du 9avril prochain, il reste qu'ils sont invisibles et que la population, à Tizi Ouzou comme à Sétif, reste sourde à l'appel du RCD et du FFS, partis jusque là bien implantés dans la région et à celui du MDS, une formation politique scindée en deux. Même les arrouchs, auteurs du célèbre «ulach el vote, ulach » ont vu la population leur tourner le dos. Pour preuve, les murs de la ville de Tizi Ouzou ont changé de couleur, hier, pour se teindre de bleu. Les affiches du candidat Abdelaziz Bouteflika, ont été collées partout et un poster géant est visible de loin. Au cinquième jour de la campagne électorale, les partisans du boycott actif sont absents sur le terrain. Bien qu'ils promettent un week-end, animé pour marquer le rejet de l'élection du 9avril prochain, il reste qu'ils sont invisibles et que la population, à Tizi Ouzou comme à Sétif, reste sourde à l'appel du RCD et du FFS, partis jusque là bien implantés dans la région et à celui du MDS, une formation politique scindée en deux. Même les arrouchs, auteurs du célèbre «ulach el vote, ulach » ont vu la population leur tourner le dos. Pour preuve, les murs de la ville de Tizi Ouzou ont changé de couleur, hier, pour se teindre de bleu. Les affiches du candidat Abdelaziz Bouteflika, ont été collées partout et un poster géant est visible de loin. Le poids de l'électorat tribal à Sétif «Il n'y a plus de tabous en petite Kabylie…» «Il n'y a plus de tabous en petite Kabylie. Le boycott actif auquel appellent certaines parties ne nous concerne pas, puisqu'il ne nous rapportera rien du tout. L'intérêt de notre tribu passe, désormais, avant les slogans inhérents à la politique politicienne. Nous sommes des adeptes du concret. Les boycotteurs seront toujours les bienvenus chez nous. Nous les accueillerons avec des figues sèches imbibées d'huile d'olive comme le veut la tradition chez nous. Mais le 9 avril prochain, nous irons tous aux urnes.» Cette déclaration riche de sens, émanant d'un septuagénaire et non moins chef de tribu kabyle de la petite localité de Draâ Kebila située dans la partie nord de la wilaya de Sétif, lève en effet le voile sur la nouvelle anatomie politique de cette région. Il est désormais clair de constater à travers de telles déclarations, qu'un segment de l'électorat le plus récalcitrant du pays a évolué dans le sens du «donnant-donnant». A ce propos, notre interlocuteur met en avant les différentes réalisations et acquis de sa communauté notamment dans cette contrée au relief accidenté qui constituait jadis un lieu privilégié pour les groupes islamiques armés. «La politique de développement engagée par les responsables de la wilaya tout au long de ces cinq dernières années est édifiante à plus d'un titre. Toute la région a été dotée d'écoles, de routes, de lycées de salles de soins, de maisons de jeunes, de stades… Vous savez, nous avons décidé d'aller voter le 9 avril prochain, parcequ'au mois de juin, nous allons être connectés au réseau de gaz naturel. Les hivers sont rudes chez nous, et cela, certains responsables politiques ne le comprennent pas assez. Ou, à défaut, nos misères quotidiennes ne les intéressent pas. Alors à quoi bon venir nous demander de boycotter ces élections?», s'interroge-t-il. Sans y faire référence, El Hadj parle ici d'un programme de fixation des populations rurales, initié par la wilaya et qui a touché l'ensemble de ces zones enclavées. Même si ce plan de sauvetage des localités retirées n'a pas encore atteint tous ses objectifs, il n'en demeure pas moins que les premiers résultats sont probants. Et à El Hadj d'ajouter, dans un langage empreint de franchise : «Je ne vous cache pas que des consignes de vote seront données à nos concitoyens. Les sages de notre région se réuniront dans quelques jours pour la circonstance. Nos tribus sont nombreuses et auront leur mot à dire lors de cette élection.» A une question sur les chances des candidates et candidats en lice dans cette région, El Hadj nous étonnera par un large sourire, avant de conclure gentiment: «Cela ne vous concerne pas!» PAR FADEL DJENIDI Derguini, chef du groupe parlementaire du RCD «Nous sommes sur le terrain» Si certains considèrent que le RCD est absent de la scène nationale depuis le début de la campagne électorale et ne mène pas par conséquent une campagne active pour le boycott de l'élection présidentielle du 9 avril prochain conformément à la résolution du conseil national du parti, ce n'est pas l'avis, loin s'en faut, des responsables de cette formation politique. «Nous sommes bel et bien présents sur le terrain que le RCD n'a pas l'habitude de déserter surtout dans cette conjoncture cruciale que traverse le pays», nous a confié hier un membre de la direction politique du parti de Saïd Sadi. Car, pour Boubekeur Derguini, chef du groupe parlementaire du parti à l'APN, «on s'est inscrit dans une démarche populaire. Et les Algériens dans leur majorité se désintéressent de l'élection présidentielle». Mais ce responsable, contacté hier, a tenu tout d'abord à apporter une nuance de taille quant à cette campagne qui, dira-t-il, s'articule essentiellement autour d'un seul objectif qui est «celui d'appliquer les résolutions arrêtées par le conseil national extraordinaire du 15 janvier dernier ». C'est dans ce cadre que le parti que préside le Dr Said Sadi a, avons-nous appris hier, tracé tout un programme et que des membres du secrétariat national et d'autres cadres aussi ont commencé à sillonner les différentes régions du pays bien avant le début de la campagne électorale. Ainsi, durant ce dernier week-end des membres du secrétariat national se sont déplacés dans six wilayas que sont Annaba, El Tarf, Guelma, Tébessa, Illizi et Djelfa. Et, lors de rencontres avec les citoyens et des représentants de la société, les dirigeants du RCD ont expliqué le bien-fondé de la position du parti pour «disqualifier le 9 avril». Ainsi Rabah Boucetta, secrétaire national chargé de l'organique qui a battu campagne dans les wilayas de Annaba et Tébessa, a déclaré que « le boycott de l'élection du 9 avril est un acte de réhabilitation de Novembre 54». Mohamed Khendek, Ahmed Benengaouche, Boubekeur Derguini et Nadir Hamouche, qui sont membres du secrétariat national, ont, quant à eux, été dans les wilayas d'Illizi et de Djelfa. Il semble que les responsables du RCD ont choisi les week-ends notamment, pour aller à la rencontre des citoyens en vue de les dissuader d'aller aux urnes le 9 avril prochain. Et ce, comme nous l'a indiqué Boubekeur Derguini, «loin des feux de la rampe». Cette campagne de sensibilisation est destinée aussi à la communauté algérienne établie à l'étranger. D'ailleurs, Saïd Sadi a pris, lui aussi, son bâton de pèlerin et s'est déplacé en France juste avant le début officiel de la campagne électorale. Le président du parti a aussi rencontré une délégation de l'ONU à qui il a expliqué sa position par rapport au scrutin. Pour rappel, lors d'une session extraordinaire tenue le 15 janvier, le conseil national du RCD a pris la décision de ne pas participer à cette élection. Pour la plus haute instance de ce parti, « la participation à une telle compétition serait synonyme de compromission dans une opération d'humiliation nationale». Par Amine Salama Partisan du boycott Le MDS peine à trouver ses repères Le MDS (Mouvement social démocratique) de Hocine Ali, partisan du rejet de l'élection présidentielle du 09 avril, peine à trouver ses repères. Deux positions se sont dégagées, au cours de différentes réunions des instances du parti : celle qui consiste à envisager des actions en profondeur seulement après l'élection et celle qui consiste à protester avant tout contre la prochaine échéance électorale. Il semble que le débat engagé au sein de l'instance dirigeante est tranché. La deuxième tendance l'ayant emporté. «Nous nous opposons à cette élection antidémocratique », nous a affirmé dans un bref entretien téléphonique, Yacine Téguia, membre du Conseil national au sein du MDS qui assure que son parti «prépare avec les moyens du bord des tracts et affiches pour sensibiliser les citoyens sur le rejet des élections.» Cette positions n'est, cependant, pas partagée par certains démocrates participant au comité préparatoire de La conférence nationale pour la résistance citoyenne à laquelle appelle le mouvement, arguant que «c'est une courte vue de s'opposer à l'élection actuelle, les jeux etant faits. Il s'agit de construire lentement et sur plusieurs années une alternative sérieuse. Il faut faire un travail de fond, répondre à l'attente qui existe, par un rapport charpenté de manière sérieuse et ce, afin que les gens reprennent confiance en politique. Eviter la facilité des polémiques et préparer l'après-élection. Il faut réfléchir à ce que signifie réellement l'alternative démocratique». Une alternative démocratique mise à mal, selon Yacine Téguia par «les appareils et institutions de l'Etat qui sont totalement instrumentalisés au service du candidat Bouteflika qui continue ainsi de détruire le peu de crédit que les algériens pouvaient encore leur attribuer après avoir contribué à leur sauvetage face au terrorisme islamiste». Cette véritable régression, risque, selon lui «de déboucher sur des développements aux conséquences catastrophiques pour le pays alors que le monde fait face à des défis considérables qui appellent à un renforcement du rôle et de l'autorité de l'Etat ainsi qu'à l'approfondissement de la démocratie afin de permettre la mobilisation de la société». Il souligne que «les forces d'opposition démocratiques ont de la peine à exister dans cette campagne face aux menaces contre l'usage de la liberté des opinions et la liberté de participation», dénonçant le faits que la CNPSEP (Commission nationale politique de surveillance de l'élection présidentielle), n'ait pas jugé utile de répondre à la demande d'autorisation du parti de réserver des salles pour des meetings populaires. Pour lui, «il s'agit d'un refus poli », donnant rendez-vous pour le 9 avril. Ce jour là, dit-il «chacun (pouvoir et opposition), tirera les leçons et les conséquences ». Par Sadek Belhocine Alors que les portraits du président-candidat tapissent les murs L'appel au boycott «inaudible» à Tizi-Ouzou Tizi-Ouzou, jusque-là, baromètre des élections: abstention et boycott, ville repère pour nombre d'observateurs nationaux et étrangers, est restée pourtant sourde à l'appel du rejet de l'élection par les partis que l'on dit, pourtant, bien implantés dans la région. C'est le silence-radio de ce côté-là du moins jusqu'à hier. Contacté par nos soins, un militant du FFS nous informera que des affiches, appelant au boycott des urnes, ont été acheminées, hier, d'Alger vers le siège de la section communale de Tizi Ouzou; les sections sont invitées à prendre leur quotas et procéder à l'affichage à partir d'aujourd'hui. Notre interlocuteur nous informe également que des meetings seront animés au niveau des 21 chefs-lieux de daïra de la wilaya, en sus d'un autre meeting sur une place publique au niveau de la ville des Genêts. Toutefois, les dates de ces rencontre avec la population ne sont pas encore arrêtées, ajoute notre source. Le RCD, qui, lui aussi , a opté pour le boycott, n'affiche aucune activité particulière. Le mouvement citoyen des Arouch, quant à lui, a lancé un appel intitulé: «Rejetons ensemble la mascarade électorale du 9 avril», ceci pour appeler les citoyens à ne pas aller voter le 9 avril. Pour l'heure, dans la wilaya de Tizi Ouzou, c'est la visite du candidat Bouteflika qui fait l'actualité. En effet, ce dernier est attendu ce vendredi dans le cadre de la campagne pour la présidentielle. Les murs de la ville de Tizi Ouzou ont changé de couleur, hier, pour s'habiller de bleu. Les affiches du candidat Abdelaziz Bouteflika ont été placardées partout et un poster géant, visible de loin, pend du haut d'un bâtiment de 10 étages au niveau de la cité 20-Août. Tout autour du jet d'eau, d'autres posters suspendus donne l'impression de voltiger. Cette campagne d'affichage intense entamée hier, est l'œuvre de jeunes, et parmi eux, des chômeurs qui sont convaincus par le bilan de 10 ans de gestion du pays par le candidat et revendiquent un troisième mandat pour lui. Pour créer une ambiance de fête, des chansons sont diffusées en non-stop. Les autres candidats restent jusque-là absents sur les lieux, ni affiches ni meetings, à l'exception de quelques posters de Louisa Hanoune d'ailleurs noyés par ceux de Bouteflika. Il faut dire que même en dehors du chef-lieu de wilaya, plusieurs localités se sont mises au bleu à l'instar de Larbaâ n'Ath Irathène où les posters de Bouteflika sont partout. Il faut dire que dans la wilaya de Tizi Ouzou, le terrain est plutôt occupé par les associations et autres organismes (travailleurs, agriculteurs, famille révolutionnaire…) et les partis politiques soutenant Bouteflika. Toutes ces parties ont conjugué leurs efforts avec ceux du directoire de campagne, présidé par Ould Ali El Hadi, directeur de la culture, afin de constituer une force qui ne compte négliger aucune localité de la wilaya et qui table sur plus de 300 meetings de proximité, en sus des grands meetings dont ceux qui seront animés par Ouyahia et Belkhadem. C'est dire que l'activité, jusque-là quasi inexistante des autres candidats, risque de passer inaperçue. D'ailleurs, ces derniers, n'étant pas ancrés dans la région, ne comptent pas beaucoup sur les voix des électeurs de la Kabylie lesquels, d'ailleurs, sont en conflit permanent avec les urnes. Par Zahra H. Jusque-là absent sur le terrain Le FFS promet des changements dès aujourd'hui Partisan du boycott actif de l'élection présidentielle, le FFS annoncera la couleur, dès aujourd'hui. La feuille de route du parti est tracée pour les jours qui restent de la campagne électorale. «On veut que ça change. Tous pour le changement. Je ne participe pas à la mascarade électorale du 9avril», est le slogan choisi par le FFS (Front des Forces Socialistes) sur les affiches nationales qui seront placardées sur les murs durant la campagne électorale pour l'élection présidentielle du 9 avril. C'est ce que nous a avancé, hier, le chargé de la communication au sein du FFS, Chafik Sadeg, qui précise qu'elles seront, bien entendu, aux couleurs du parti, sur fond bleu avec lequel se marieront le blanc et le noir. «Les affiches sont prêtes et seront distribuées à partir de ce soir (NDLR, lundi soir). Le journal du Parti « le Repère », réapparaîtra, lui aussi, le même jour, a tenu à souligner le responsable du FFS. L'agenda politique de la formation politique de Hocine Aït Ahmed sera chargé pour ce week-end et celui d'après. Plusieurs meetings populaires et conférences-débats sont au programme du parti dans les principaux chef-lieux de wilaya à travers le territoire national, notamment au Sud, à Ghardaïa, ainsi que deux sorties de Karim Tabbou à Bouira, ce jeudi, où il animera un meeting populaire à partir de 14h. «Nous maintenons notre activité quel que soit la réponse de l'administration à notre demande d'autorisation», a soutenu Chakib Sadeg. Auparavant, le premier secrétaire national présidera, au siège du parti à 10h, l'ouverture de la Conférence nationale des femmes. Le même rythme d'activité sera observé le lendemain, vendredi. Ce sera au tour des conseils fédéraux du parti de se réunir dans la même enceinte du parti. Cette rencontre sera mise à profit pour répartir aux membres de ces conseils la mission d'organiser des meetings populaires. Il est prévu également, du 28 au 31 de ce mois courant, des rencontres à l'étranger, notamment avec les membres de l'Internationale Socialiste, dont le FFS est membre. Par Sadek Belhocine Le poids de l'électorat tribal à Sétif «Il n'y a plus de tabous en petite Kabylie…» «Il n'y a plus de tabous en petite Kabylie. Le boycott actif auquel appellent certaines parties ne nous concerne pas, puisqu'il ne nous rapportera rien du tout. L'intérêt de notre tribu passe, désormais, avant les slogans inhérents à la politique politicienne. Nous sommes des adeptes du concret. Les boycotteurs seront toujours les bienvenus chez nous. Nous les accueillerons avec des figues sèches imbibées d'huile d'olive comme le veut la tradition chez nous. Mais le 9 avril prochain, nous irons tous aux urnes.» Cette déclaration riche de sens, émanant d'un septuagénaire et non moins chef de tribu kabyle de la petite localité de Draâ Kebila située dans la partie nord de la wilaya de Sétif, lève en effet le voile sur la nouvelle anatomie politique de cette région. Il est désormais clair de constater à travers de telles déclarations, qu'un segment de l'électorat le plus récalcitrant du pays a évolué dans le sens du «donnant-donnant». A ce propos, notre interlocuteur met en avant les différentes réalisations et acquis de sa communauté notamment dans cette contrée au relief accidenté qui constituait jadis un lieu privilégié pour les groupes islamiques armés. «La politique de développement engagée par les responsables de la wilaya tout au long de ces cinq dernières années est édifiante à plus d'un titre. Toute la région a été dotée d'écoles, de routes, de lycées de salles de soins, de maisons de jeunes, de stades… Vous savez, nous avons décidé d'aller voter le 9 avril prochain, parcequ'au mois de juin, nous allons être connectés au réseau de gaz naturel. Les hivers sont rudes chez nous, et cela, certains responsables politiques ne le comprennent pas assez. Ou, à défaut, nos misères quotidiennes ne les intéressent pas. Alors à quoi bon venir nous demander de boycotter ces élections?», s'interroge-t-il. Sans y faire référence, El Hadj parle ici d'un programme de fixation des populations rurales, initié par la wilaya et qui a touché l'ensemble de ces zones enclavées. Même si ce plan de sauvetage des localités retirées n'a pas encore atteint tous ses objectifs, il n'en demeure pas moins que les premiers résultats sont probants. Et à El Hadj d'ajouter, dans un langage empreint de franchise : «Je ne vous cache pas que des consignes de vote seront données à nos concitoyens. Les sages de notre région se réuniront dans quelques jours pour la circonstance. Nos tribus sont nombreuses et auront leur mot à dire lors de cette élection.» A une question sur les chances des candidates et candidats en lice dans cette région, El Hadj nous étonnera par un large sourire, avant de conclure gentiment: «Cela ne vous concerne pas!» PAR FADEL DJENIDI Derguini, chef du groupe parlementaire du RCD «Nous sommes sur le terrain» Si certains considèrent que le RCD est absent de la scène nationale depuis le début de la campagne électorale et ne mène pas par conséquent une campagne active pour le boycott de l'élection présidentielle du 9 avril prochain conformément à la résolution du conseil national du parti, ce n'est pas l'avis, loin s'en faut, des responsables de cette formation politique. «Nous sommes bel et bien présents sur le terrain que le RCD n'a pas l'habitude de déserter surtout dans cette conjoncture cruciale que traverse le pays», nous a confié hier un membre de la direction politique du parti de Saïd Sadi. Car, pour Boubekeur Derguini, chef du groupe parlementaire du parti à l'APN, «on s'est inscrit dans une démarche populaire. Et les Algériens dans leur majorité se désintéressent de l'élection présidentielle». Mais ce responsable, contacté hier, a tenu tout d'abord à apporter une nuance de taille quant à cette campagne qui, dira-t-il, s'articule essentiellement autour d'un seul objectif qui est «celui d'appliquer les résolutions arrêtées par le conseil national extraordinaire du 15 janvier dernier ». C'est dans ce cadre que le parti que préside le Dr Said Sadi a, avons-nous appris hier, tracé tout un programme et que des membres du secrétariat national et d'autres cadres aussi ont commencé à sillonner les différentes régions du pays bien avant le début de la campagne électorale. Ainsi, durant ce dernier week-end des membres du secrétariat national se sont déplacés dans six wilayas que sont Annaba, El Tarf, Guelma, Tébessa, Illizi et Djelfa. Et, lors de rencontres avec les citoyens et des représentants de la société, les dirigeants du RCD ont expliqué le bien-fondé de la position du parti pour «disqualifier le 9 avril». Ainsi Rabah Boucetta, secrétaire national chargé de l'organique qui a battu campagne dans les wilayas de Annaba et Tébessa, a déclaré que « le boycott de l'élection du 9 avril est un acte de réhabilitation de Novembre 54». Mohamed Khendek, Ahmed Benengaouche, Boubekeur Derguini et Nadir Hamouche, qui sont membres du secrétariat national, ont, quant à eux, été dans les wilayas d'Illizi et de Djelfa. Il semble que les responsables du RCD ont choisi les week-ends notamment, pour aller à la rencontre des citoyens en vue de les dissuader d'aller aux urnes le 9 avril prochain. Et ce, comme nous l'a indiqué Boubekeur Derguini, «loin des feux de la rampe». Cette campagne de sensibilisation est destinée aussi à la communauté algérienne établie à l'étranger. D'ailleurs, Saïd Sadi a pris, lui aussi, son bâton de pèlerin et s'est déplacé en France juste avant le début officiel de la campagne électorale. Le président du parti a aussi rencontré une délégation de l'ONU à qui il a expliqué sa position par rapport au scrutin. Pour rappel, lors d'une session extraordinaire tenue le 15 janvier, le conseil national du RCD a pris la décision de ne pas participer à cette élection. Pour la plus haute instance de ce parti, « la participation à une telle compétition serait synonyme de compromission dans une opération d'humiliation nationale». Par Amine Salama Partisan du boycott Le MDS peine à trouver ses repères Le MDS (Mouvement social démocratique) de Hocine Ali, partisan du rejet de l'élection présidentielle du 09 avril, peine à trouver ses repères. Deux positions se sont dégagées, au cours de différentes réunions des instances du parti : celle qui consiste à envisager des actions en profondeur seulement après l'élection et celle qui consiste à protester avant tout contre la prochaine échéance électorale. Il semble que le débat engagé au sein de l'instance dirigeante est tranché. La deuxième tendance l'ayant emporté. «Nous nous opposons à cette élection antidémocratique », nous a affirmé dans un bref entretien téléphonique, Yacine Téguia, membre du Conseil national au sein du MDS qui assure que son parti «prépare avec les moyens du bord des tracts et affiches pour sensibiliser les citoyens sur le rejet des élections.» Cette positions n'est, cependant, pas partagée par certains démocrates participant au comité préparatoire de La conférence nationale pour la résistance citoyenne à laquelle appelle le mouvement, arguant que «c'est une courte vue de s'opposer à l'élection actuelle, les jeux etant faits. Il s'agit de construire lentement et sur plusieurs années une alternative sérieuse. Il faut faire un travail de fond, répondre à l'attente qui existe, par un rapport charpenté de manière sérieuse et ce, afin que les gens reprennent confiance en politique. Eviter la facilité des polémiques et préparer l'après-élection. Il faut réfléchir à ce que signifie réellement l'alternative démocratique». Une alternative démocratique mise à mal, selon Yacine Téguia par «les appareils et institutions de l'Etat qui sont totalement instrumentalisés au service du candidat Bouteflika qui continue ainsi de détruire le peu de crédit que les algériens pouvaient encore leur attribuer après avoir contribué à leur sauvetage face au terrorisme islamiste». Cette véritable régression, risque, selon lui «de déboucher sur des développements aux conséquences catastrophiques pour le pays alors que le monde fait face à des défis considérables qui appellent à un renforcement du rôle et de l'autorité de l'Etat ainsi qu'à l'approfondissement de la démocratie afin de permettre la mobilisation de la société». Il souligne que «les forces d'opposition démocratiques ont de la peine à exister dans cette campagne face aux menaces contre l'usage de la liberté des opinions et la liberté de participation», dénonçant le faits que la CNPSEP (Commission nationale politique de surveillance de l'élection présidentielle), n'ait pas jugé utile de répondre à la demande d'autorisation du parti de réserver des salles pour des meetings populaires. Pour lui, «il s'agit d'un refus poli », donnant rendez-vous pour le 9 avril. Ce jour là, dit-il «chacun (pouvoir et opposition), tirera les leçons et les conséquences ». Par Sadek Belhocine Alors que les portraits du président-candidat tapissent les murs L'appel au boycott «inaudible» à Tizi-Ouzou Tizi-Ouzou, jusque-là, baromètre des élections: abstention et boycott, ville repère pour nombre d'observateurs nationaux et étrangers, est restée pourtant sourde à l'appel du rejet de l'élection par les partis que l'on dit, pourtant, bien implantés dans la région. C'est le silence-radio de ce côté-là du moins jusqu'à hier. Contacté par nos soins, un militant du FFS nous informera que des affiches, appelant au boycott des urnes, ont été acheminées, hier, d'Alger vers le siège de la section communale de Tizi Ouzou; les sections sont invitées à prendre leur quotas et procéder à l'affichage à partir d'aujourd'hui. Notre interlocuteur nous informe également que des meetings seront animés au niveau des 21 chefs-lieux de daïra de la wilaya, en sus d'un autre meeting sur une place publique au niveau de la ville des Genêts. Toutefois, les dates de ces rencontre avec la population ne sont pas encore arrêtées, ajoute notre source. Le RCD, qui, lui aussi , a opté pour le boycott, n'affiche aucune activité particulière. Le mouvement citoyen des Arouch, quant à lui, a lancé un appel intitulé: «Rejetons ensemble la mascarade électorale du 9 avril», ceci pour appeler les citoyens à ne pas aller voter le 9 avril. Pour l'heure, dans la wilaya de Tizi Ouzou, c'est la visite du candidat Bouteflika qui fait l'actualité. En effet, ce dernier est attendu ce vendredi dans le cadre de la campagne pour la présidentielle. Les murs de la ville de Tizi Ouzou ont changé de couleur, hier, pour s'habiller de bleu. Les affiches du candidat Abdelaziz Bouteflika ont été placardées partout et un poster géant, visible de loin, pend du haut d'un bâtiment de 10 étages au niveau de la cité 20-Août. Tout autour du jet d'eau, d'autres posters suspendus donne l'impression de voltiger. Cette campagne d'affichage intense entamée hier, est l'œuvre de jeunes, et parmi eux, des chômeurs qui sont convaincus par le bilan de 10 ans de gestion du pays par le candidat et revendiquent un troisième mandat pour lui. Pour créer une ambiance de fête, des chansons sont diffusées en non-stop. Les autres candidats restent jusque-là absents sur les lieux, ni affiches ni meetings, à l'exception de quelques posters de Louisa Hanoune d'ailleurs noyés par ceux de Bouteflika. Il faut dire que même en dehors du chef-lieu de wilaya, plusieurs localités se sont mises au bleu à l'instar de Larbaâ n'Ath Irathène où les posters de Bouteflika sont partout. Il faut dire que dans la wilaya de Tizi Ouzou, le terrain est plutôt occupé par les associations et autres organismes (travailleurs, agriculteurs, famille révolutionnaire…) et les partis politiques soutenant Bouteflika. Toutes ces parties ont conjugué leurs efforts avec ceux du directoire de campagne, présidé par Ould Ali El Hadi, directeur de la culture, afin de constituer une force qui ne compte négliger aucune localité de la wilaya et qui table sur plus de 300 meetings de proximité, en sus des grands meetings dont ceux qui seront animés par Ouyahia et Belkhadem. C'est dire que l'activité, jusque-là quasi inexistante des autres candidats, risque de passer inaperçue. D'ailleurs, ces derniers, n'étant pas ancrés dans la région, ne comptent pas beaucoup sur les voix des électeurs de la Kabylie lesquels, d'ailleurs, sont en conflit permanent avec les urnes. Par Zahra H. Jusque-là absent sur le terrain Le FFS promet des changements dès aujourd'hui Partisan du boycott actif de l'élection présidentielle, le FFS annoncera la couleur, dès aujourd'hui. La feuille de route du parti est tracée pour les jours qui restent de la campagne électorale. «On veut que ça change. Tous pour le changement. Je ne participe pas à la mascarade électorale du 9avril», est le slogan choisi par le FFS (Front des Forces Socialistes) sur les affiches nationales qui seront placardées sur les murs durant la campagne électorale pour l'élection présidentielle du 9 avril. C'est ce que nous a avancé, hier, le chargé de la communication au sein du FFS, Chafik Sadeg, qui précise qu'elles seront, bien entendu, aux couleurs du parti, sur fond bleu avec lequel se marieront le blanc et le noir. «Les affiches sont prêtes et seront distribuées à partir de ce soir (NDLR, lundi soir). Le journal du Parti « le Repère », réapparaîtra, lui aussi, le même jour, a tenu à souligner le responsable du FFS. L'agenda politique de la formation politique de Hocine Aït Ahmed sera chargé pour ce week-end et celui d'après. Plusieurs meetings populaires et conférences-débats sont au programme du parti dans les principaux chef-lieux de wilaya à travers le territoire national, notamment au Sud, à Ghardaïa, ainsi que deux sorties de Karim Tabbou à Bouira, ce jeudi, où il animera un meeting populaire à partir de 14h. «Nous maintenons notre activité quel que soit la réponse de l'administration à notre demande d'autorisation», a soutenu Chakib Sadeg. Auparavant, le premier secrétaire national présidera, au siège du parti à 10h, l'ouverture de la Conférence nationale des femmes. Le même rythme d'activité sera observé le lendemain, vendredi. Ce sera au tour des conseils fédéraux du parti de se réunir dans la même enceinte du parti. Cette rencontre sera mise à profit pour répartir aux membres de ces conseils la mission d'organiser des meetings populaires. Il est prévu également, du 28 au 31 de ce mois courant, des rencontres à l'étranger, notamment avec les membres de l'Internationale Socialiste, dont le FFS est membre. Par Sadek Belhocine