Dans un contexte mondial où la tendance au protectionnisme, justifié par le patriotisme économique, revient en force, l'Algérie poursuit son petit bonhomme de chemin vers l'ouverture à la production étrangère qui risque de concurrencer sérieusement le «made in Algeria» sur son propre marché. Dernier jalon en date dans cette voie : l'adhésion en janvier 2009 à la Zone arabe de libre échange (ZALE). Dans un contexte mondial où la tendance au protectionnisme, justifié par le patriotisme économique, revient en force, l'Algérie poursuit son petit bonhomme de chemin vers l'ouverture à la production étrangère qui risque de concurrencer sérieusement le «made in Algeria» sur son propre marché. Dernier jalon en date dans cette voie : l'adhésion en janvier 2009 à la Zone arabe de libre échange (ZALE). Les autorités en charge du dossier ont bien tenté d'expliquer l'intérêt de l'adhésion de l'Algérie à la ZALE pour lever les craintes des opérateurs concernant l'impact de cette adhésion sur l'industrie algérienne. Selon le ministre du Commerce, l'intégration de l'Algérie dans la ZALE va ouvrir de nouveaux horizons aux entreprises algériennes en permettant l'accès des produits algériens aux marchés arabes. Pour que les organisations patronales puissent suivre la mise en œuvre de la ZALE, en évaluer l'impact et intervenir en cas d'infractions qui lèseraient leurs intérêts, une commission technique où elles sont représentées a été installée au niveau de la CACI (Chambre algérienne du commerce et de l'industrie). Mais la réactivité de cette commission sera-telle suffisamment forte et prompte dans ces cas ? On sait que l'Etat dispose des moyens de sauvegarde des activités industrielles si elles étaient menacées par l'application de la ZALE. En outre, toujours dans le chapitre des arguments présentés par le gouvernement en faveur de la ZALE, les mesures d'accompagnement des exportateurs algériens ont été renforcées par les aides aux études des marchés extérieurs et à la création d'antennes commerciales à l'étranger. Mais tout le monde sait que les exportations hors hydrocarbures représentent une très faible proportion dans l'ensemble des exportations. En 2008, selon les données du CNIS (Centre national de l'informatique et des statistiques), qui relève des Douanes, l'Algérie a exporté pour 78,23 milliards de dollars en 2008 dont 98% d'hydrocarbures. L'existence d'organismes chargés d'appuyer le mouvement des exportations (ALGEX et CAGEX) et d'un Fonds spécial (FSPE) dédié à ces opérations, n'a pas empêché les exportations hors hydrocarbures de stagner à un niveau dérisoire. Fait aggravant : les produits, hors hydrocarbures, mis sur le marché extérieur proviennent des dérivés des hydrocarbures et de la récupération (déchets ferreux et non ferreux) mais pas de l'industrie manufacturière. Le poids des hydrocarbures dans l'économie algérienne est grandissant : leur part au PIB qui était de 33 % en 2002 est passée à 55 % en 2008. C'est sans doute pour ces raisons que les assurances des autorités sur l'impact de la ZALE n'ont pas suffi à dissiper les appréhensions des opérateurs nationaux qui, tout en se défendant d'être contre le principe de l'ouverture de l'économie nationale ni d'être opposés à la signature de l'accord d'adhésion de l'Algérie à la ZALE, ont tenu à démontrer que le contexte de notre économie, ses dysfonctionnements ainsi que les dérèglements qui caractérisent le marché algérien, ne sont pas de nature à favoriser une intégration bénéfique dans le marché arabe. Les entreprises algériennes ne seraient pas préparées à la concurrence dans le cadre de la ZALE, de l'avis des hommes d'affaires eux-mêmes. Ils sont convaincus de ne pas avoir les mêmes avantages financiers et fiscaux que leurs homologues des autres pays de la ZALE. Il faut laisser, disent-ils, le temps aux entreprises algériennes de tirer profit des réformes de seconde génération - qui touchent notamment le système financier, le foncier industriel et la fiscalité - et des politiques d'appui aux entreprises, de mise à niveau, de refonte du marché du travail. Au bout de ces réformes et de toutes ces politiques, c'est ce qu'espèrent les opérateurs algériens, il y a une meilleure compétitivité des entreprises. Dans l'immédiat, les opérateurs algériens soulèvent la question de produits importés d'ailleurs et qui seraient présentés sur le marché algérien avec le certificat d'origine d'un pays arabe. L'Algérie, gros marché de consommation, est la cible idéale pour de telles fraudes. Tout récemment, un responsable du ministère du Commerce révélait que les négociations, en cours, sur la définition des règles d'origine des produits échangés dans le cadre de la ZALE butaient sur la détermination de 26 catégories de produits. Pour l'Algérie, la plus-value acquise par les produits industriels transformés, intégrant des produits importés, doit être égale au moins à 70 % de la valeur du produit fini. Les pays du Golfe veulent un taux de 40%. La question n'est pas encore tranchée. Les autorités en charge du dossier ont bien tenté d'expliquer l'intérêt de l'adhésion de l'Algérie à la ZALE pour lever les craintes des opérateurs concernant l'impact de cette adhésion sur l'industrie algérienne. Selon le ministre du Commerce, l'intégration de l'Algérie dans la ZALE va ouvrir de nouveaux horizons aux entreprises algériennes en permettant l'accès des produits algériens aux marchés arabes. Pour que les organisations patronales puissent suivre la mise en œuvre de la ZALE, en évaluer l'impact et intervenir en cas d'infractions qui lèseraient leurs intérêts, une commission technique où elles sont représentées a été installée au niveau de la CACI (Chambre algérienne du commerce et de l'industrie). Mais la réactivité de cette commission sera-telle suffisamment forte et prompte dans ces cas ? On sait que l'Etat dispose des moyens de sauvegarde des activités industrielles si elles étaient menacées par l'application de la ZALE. En outre, toujours dans le chapitre des arguments présentés par le gouvernement en faveur de la ZALE, les mesures d'accompagnement des exportateurs algériens ont été renforcées par les aides aux études des marchés extérieurs et à la création d'antennes commerciales à l'étranger. Mais tout le monde sait que les exportations hors hydrocarbures représentent une très faible proportion dans l'ensemble des exportations. En 2008, selon les données du CNIS (Centre national de l'informatique et des statistiques), qui relève des Douanes, l'Algérie a exporté pour 78,23 milliards de dollars en 2008 dont 98% d'hydrocarbures. L'existence d'organismes chargés d'appuyer le mouvement des exportations (ALGEX et CAGEX) et d'un Fonds spécial (FSPE) dédié à ces opérations, n'a pas empêché les exportations hors hydrocarbures de stagner à un niveau dérisoire. Fait aggravant : les produits, hors hydrocarbures, mis sur le marché extérieur proviennent des dérivés des hydrocarbures et de la récupération (déchets ferreux et non ferreux) mais pas de l'industrie manufacturière. Le poids des hydrocarbures dans l'économie algérienne est grandissant : leur part au PIB qui était de 33 % en 2002 est passée à 55 % en 2008. C'est sans doute pour ces raisons que les assurances des autorités sur l'impact de la ZALE n'ont pas suffi à dissiper les appréhensions des opérateurs nationaux qui, tout en se défendant d'être contre le principe de l'ouverture de l'économie nationale ni d'être opposés à la signature de l'accord d'adhésion de l'Algérie à la ZALE, ont tenu à démontrer que le contexte de notre économie, ses dysfonctionnements ainsi que les dérèglements qui caractérisent le marché algérien, ne sont pas de nature à favoriser une intégration bénéfique dans le marché arabe. Les entreprises algériennes ne seraient pas préparées à la concurrence dans le cadre de la ZALE, de l'avis des hommes d'affaires eux-mêmes. Ils sont convaincus de ne pas avoir les mêmes avantages financiers et fiscaux que leurs homologues des autres pays de la ZALE. Il faut laisser, disent-ils, le temps aux entreprises algériennes de tirer profit des réformes de seconde génération - qui touchent notamment le système financier, le foncier industriel et la fiscalité - et des politiques d'appui aux entreprises, de mise à niveau, de refonte du marché du travail. Au bout de ces réformes et de toutes ces politiques, c'est ce qu'espèrent les opérateurs algériens, il y a une meilleure compétitivité des entreprises. Dans l'immédiat, les opérateurs algériens soulèvent la question de produits importés d'ailleurs et qui seraient présentés sur le marché algérien avec le certificat d'origine d'un pays arabe. L'Algérie, gros marché de consommation, est la cible idéale pour de telles fraudes. Tout récemment, un responsable du ministère du Commerce révélait que les négociations, en cours, sur la définition des règles d'origine des produits échangés dans le cadre de la ZALE butaient sur la détermination de 26 catégories de produits. Pour l'Algérie, la plus-value acquise par les produits industriels transformés, intégrant des produits importés, doit être égale au moins à 70 % de la valeur du produit fini. Les pays du Golfe veulent un taux de 40%. La question n'est pas encore tranchée.