Exigence Aujourd?hui, le pays doit justifier d?une production locale, s?il aspire à une place au sein de la communauté économique mondiale. Une politique rationnelle pour encourager et protéger la production nationale s?impose pour relever ce nouveau défi, car les lois du marché international ne sont guère clémentes. La production de qualité est l?unique moyen de survie dans cette impitoyable jungle économique. En effet, les entreprises algériennes souffrent énormément des grandes mutations économiques, en particulier, l?ouverture du marché algérien qui s?est faite sans aucune réorganisation. Rappelons qu?à l?issue des accords avec le FMI, l?Algérie a libéralisé «brutalement» son commerce extérieur et réduit considérablement la protection de sa production. En deux ans, le taux maximum des droits de douanes est passé de 120 à 45 %, pour régresser à 11 % ! Un taux excessivement bas comparé à celui des autres pays (Mexique 33 % et Chili 27 %). L?actuel tarif douanier pénalise plusieurs secteurs d?activité, notamment les industries du médicament, du cuir et peaux et du textile, parce que les inputs qui servent à la production nationale sont lourdement taxés. En d?autres termes, il est beaucoup moins cher d?importer que de produire. Pourtant le droit de douane est, partout, le seul instrument légal par lequel les nations organisent la protection de leur production industrielle ! En 2001, le gouvernement a entrepris une réforme de fond qui consiste en le démantèlement de la valeur administrée dans la suppression de la TSA et dans la réduction du taux plafond ; elle passe de 45 à 40 %, puis à 30 % en 2002. Une initiative que les spécialistes qualifient «d?excès de zèle, puisque rien n?obligeait le gouvernement à agir de la sorte». Car la valeur administrée a rapporté en 1999, quelque 10 milliards de dinars au Trésor algérien sans compter les effets de protection des produits manufacturés locaux qu?elle assurait. Dans quelques années, notre marché risque de «consommer» des marques étrangères, sans toutefois pouvoir produire. Des entreprises sont menacées de disparition, même si elles ambitionnent de conquérir le monde avec un «Made in Algeria».