Dans une atmosphère de liesse générale, l'édition du 3e Festival de musique diwane de Béchar a pris fin, mercredi soir, au stade Ennasr. Gnawa Ness El-Ouaha de Béchar, Gnawa Nora de Béni-Abbès et Gnawa riht Lebled d'Alger ont respectivement remporté les 1er, 2e et 3e prix. Auparavant, le jury a rendu hommage à d'anciens maîtres du diwane. Berrezoug Brahim et à la famille du regretté Maâlem Benaïssa de Diwan Dzaïr, dont le frère était présent tout au long de la manifestation, se sont ainsi vus honorés, ainsi que le représentant du ministère de la Culture. Dans une atmosphère de liesse générale, l'édition du 3e Festival de musique diwane de Béchar a pris fin, mercredi soir, au stade Ennasr. Gnawa Ness El-Ouaha de Béchar, Gnawa Nora de Béni-Abbès et Gnawa riht Lebled d'Alger ont respectivement remporté les 1er, 2e et 3e prix. Auparavant, le jury a rendu hommage à d'anciens maîtres du diwane. Berrezoug Brahim et à la famille du regretté Maâlem Benaïssa de Diwan Dzaïr, dont le frère était présent tout au long de la manifestation, se sont ainsi vus honorés, ainsi que le représentant du ministère de la Culture. La défection de Djamel Laroussi, présenté comme une icône mondiale de la musique gnawie et qui devait se produire en cette dernière soirée de mercredi n'a pas empêché l'ambiance d'être électrique et riche en moments émouvants. Ouled Hadja Maghnia de Tlemcen et le groupe de Maâlem Mazouzi de Sidi-Bel-Abbes se sont brillamment illustrés. L'évènement de la soirée a toutefois été assuré par la prestation de maâlem Brahim de Béchar. Se produisant comme invité, le vénérable maître a fait remonter l'assistance aux sources du diwane pur, lorsque la beauté de la voix humaine et du guembri suffisaient à l'envoûtement. Déjà âgé, et se déplaçant difficilement, sobrement vêtu d'une jellaba immaculée et d'une chechia pourpre, le soliste a su tirer de son instrument les sons les plus originaux pour dire la majesté du Créateur et le verbe salvateur. Le public, profondément recueilli, a accueilli triomphalement le fils du pays qui n'a pas échappé aux séances de photos et accolades des jeunes artistes venus des quatre coins du pays qui l'ont happé à sa sortie de scène. «Tout s'est très bien passé, sans grabuges», a assuré Ahmed Zakouri de Béchar, membre du jury et du commissariat du festival. Le jury, composé d'enseignants de musique et d'un journaliste d'El-Khabar, a donc choisi de récompenser des groupes relativement récents, composés de jeunes musiciens et au sein desquels l'élément féminin n'est pas absent. Cette édition du festival semble inscrire l'expression gnawie dans le monde des arts profanes qui l'éloigne de la liturgie dont le diwane est expression à la fois musicale, chorégraphique et thérapeutique… Il le confirme en tant qu'évènement avant tout culturel ce qui peut l'éloigner de l'expression sacrée qui, est elle, est quintessentielle. De telles craintes se sont exprimées lors des débats qui ont eu lieu durant le festival à l'occasion des conférences données autour du thème de la transe. Est-ce que cette sécularisation d'un art sacré va précipiter sa mort en le vidant de son contenu, en privilégiant les innovations formelles sur la transmission d'un sens religieux dont la teneur mystique et la vertu thérapeutique ne sont plus à démontrer ? Comme le combat contre le métissage et la fusion est perdu d'avance sur le plan artistique, vu l'engouement que les jeunes artistes du monde entier éprouvent pour le gnawi, uniquement perçu en tant que genre musical, ne serait-il pas judicieux de réfléchir à l'utilisation d'une terminologie plus adaptée à ce phénomène de plus en plus porteur d'innovations formelles à mesure qu'il s'éloigne de la source ? Ne serait-il pas intéressant de créer un festival des arts sacrés, dans lequel le diwane, en tant que musique essentiellement liturgique, aurait toute sa place auprès d'autres expressions vocales et chorégraphiques de la foi ? Cela ne ferait que promouvoir cette expression qui, à mesure que les anciens maîtres disparaissent les uns après les autres, risque de se voir vidée de sens avant de disparaître à son tour, avec ses mystères et ses significations cachées ? Cela éviterait également de voir le cérémonial de la hadra interrompu de manière quelque peu incongrue par des plaisanteries et blagues de toutes sortes qui, sous le prétexte d'animer la soirée, cassent l'ambiance du gnawi dans ce qui fait son esprit. Ainsi pour être devenus la coqueluche des artistes de toute la planète, ces chants et danses religieux risquent en quittant leur espace traditionnel d'expression de perdre leur esprit et leur âme. La défection de Djamel Laroussi, présenté comme une icône mondiale de la musique gnawie et qui devait se produire en cette dernière soirée de mercredi n'a pas empêché l'ambiance d'être électrique et riche en moments émouvants. Ouled Hadja Maghnia de Tlemcen et le groupe de Maâlem Mazouzi de Sidi-Bel-Abbes se sont brillamment illustrés. L'évènement de la soirée a toutefois été assuré par la prestation de maâlem Brahim de Béchar. Se produisant comme invité, le vénérable maître a fait remonter l'assistance aux sources du diwane pur, lorsque la beauté de la voix humaine et du guembri suffisaient à l'envoûtement. Déjà âgé, et se déplaçant difficilement, sobrement vêtu d'une jellaba immaculée et d'une chechia pourpre, le soliste a su tirer de son instrument les sons les plus originaux pour dire la majesté du Créateur et le verbe salvateur. Le public, profondément recueilli, a accueilli triomphalement le fils du pays qui n'a pas échappé aux séances de photos et accolades des jeunes artistes venus des quatre coins du pays qui l'ont happé à sa sortie de scène. «Tout s'est très bien passé, sans grabuges», a assuré Ahmed Zakouri de Béchar, membre du jury et du commissariat du festival. Le jury, composé d'enseignants de musique et d'un journaliste d'El-Khabar, a donc choisi de récompenser des groupes relativement récents, composés de jeunes musiciens et au sein desquels l'élément féminin n'est pas absent. Cette édition du festival semble inscrire l'expression gnawie dans le monde des arts profanes qui l'éloigne de la liturgie dont le diwane est expression à la fois musicale, chorégraphique et thérapeutique… Il le confirme en tant qu'évènement avant tout culturel ce qui peut l'éloigner de l'expression sacrée qui, est elle, est quintessentielle. De telles craintes se sont exprimées lors des débats qui ont eu lieu durant le festival à l'occasion des conférences données autour du thème de la transe. Est-ce que cette sécularisation d'un art sacré va précipiter sa mort en le vidant de son contenu, en privilégiant les innovations formelles sur la transmission d'un sens religieux dont la teneur mystique et la vertu thérapeutique ne sont plus à démontrer ? Comme le combat contre le métissage et la fusion est perdu d'avance sur le plan artistique, vu l'engouement que les jeunes artistes du monde entier éprouvent pour le gnawi, uniquement perçu en tant que genre musical, ne serait-il pas judicieux de réfléchir à l'utilisation d'une terminologie plus adaptée à ce phénomène de plus en plus porteur d'innovations formelles à mesure qu'il s'éloigne de la source ? Ne serait-il pas intéressant de créer un festival des arts sacrés, dans lequel le diwane, en tant que musique essentiellement liturgique, aurait toute sa place auprès d'autres expressions vocales et chorégraphiques de la foi ? Cela ne ferait que promouvoir cette expression qui, à mesure que les anciens maîtres disparaissent les uns après les autres, risque de se voir vidée de sens avant de disparaître à son tour, avec ses mystères et ses significations cachées ? Cela éviterait également de voir le cérémonial de la hadra interrompu de manière quelque peu incongrue par des plaisanteries et blagues de toutes sortes qui, sous le prétexte d'animer la soirée, cassent l'ambiance du gnawi dans ce qui fait son esprit. Ainsi pour être devenus la coqueluche des artistes de toute la planète, ces chants et danses religieux risquent en quittant leur espace traditionnel d'expression de perdre leur esprit et leur âme.