Vendeurs à la sauvette, opticiens informels, proposent des lunettes «démarquées» ou contrefaites de grands couturiers comme Chanel, Yves Saint Laurent ,Gucchi, etc. Mais attention, ce sont quasiment toutes des lunettes contrefaites autrement dit du «toc». Mais qui s'en soucie ! Il ne se passe pas une minute, sans voir au détour d'une rue, une personne essayer plusieurs paires, face au miroir du marchand, pour dénicher celle qui lui conviendra le mieux, cela sans se préoccuper si les verres protègent correctement des UV qui peuvent occasionner des lésions irréversibles de l'œil, d'autant , de l'avis d'opticiens, qu'aucun appareil ne peut détecter le bon du mauvais. La clientèle, quant à elle, est attirée par les prix pratiqués qui varient de 400 à 10.000DA avec un design au goût du jour : signe des temps. Dans la plupart des cas les lunettes sont en plastique et verres recyclé. Aussi, les opticiens et ophtalmologistes lancent un SOS car pour eux il n'est pas question de brader la vue. Vendeurs à la sauvette, opticiens informels, proposent des lunettes «démarquées» ou contrefaites de grands couturiers comme Chanel, Yves Saint Laurent ,Gucchi, etc. Mais attention, ce sont quasiment toutes des lunettes contrefaites autrement dit du «toc». Mais qui s'en soucie ! Il ne se passe pas une minute, sans voir au détour d'une rue, une personne essayer plusieurs paires, face au miroir du marchand, pour dénicher celle qui lui conviendra le mieux, cela sans se préoccuper si les verres protègent correctement des UV qui peuvent occasionner des lésions irréversibles de l'œil, d'autant , de l'avis d'opticiens, qu'aucun appareil ne peut détecter le bon du mauvais. La clientèle, quant à elle, est attirée par les prix pratiqués qui varient de 400 à 10.000DA avec un design au goût du jour : signe des temps. Dans la plupart des cas les lunettes sont en plastique et verres recyclé. Aussi, les opticiens et ophtalmologistes lancent un SOS car pour eux il n'est pas question de brader la vue. La contrefaçon banalisée Par Ourida Ait Ali Les lunettes achetées en dehors des boutiques d'opticiens agrées, sont sans nul doute, dangereuses. Certes leur look est souvent attrayant, leur prix abordable et les revendeurs proposent une grande variété. Copiées sur les véritables marques, ces lunettes peuvent entraîner des lésions, souvent irréversibles, de l'organe oculaire. Ces lunettes bon marché se vendent comme des petits pains sous prétexte qu'elles améliorent le look. Les acheteurs demeurent inconscients des risques que cela peut entraîner. Nous nous sommes rapprochés de certains de ces vendeurs à la sauvette. Interrogés, ces derniers affirment «ignorer les risques que véhiculent ces objets de fantaisie». «Je me contente de revendre ce que j'achete chez des grossistes et j'en tire un petit bénéfice. Cela me permet également de satisfaire les citoyens aux petits revenus qui ne peuvent s'offrir des lunettes de marques bien trop onéreuses», nous affirmera Hamid, un jeune vendeur proposant sa marchandise à même le sol à la rue Messonier au centre d'Alger. Autour de lui les clients, de tous âges, s'agglutinent et essayent les paires de lunettes devant un miroir tenu par le vendeur et faisant partie du décors de ce commerce à ciel ouvert. Attirant l'attention de ces clients sur le risque encouru par le port de ces «fausses» lunettes, les réponses restent mitigées. Certain affirement ignorer le danger, alors que d'autres mettent en exergue le rapport qualité/prix. «L'essentiel pour moi est d'avoir des lunettes pour mes yeux, peut importe donc la qualité, il faut juste qu'elle jouent leur rôle et qu'elles aient du style». Nous faisons une halte dans un bureau de tabac, au sein duquel est dressé une sorte de panneau sur lequel est accrochée une grande panoplie de lunettes. Interrogé le buraliste nous affirmera «les lunettes que je propose à la vente sont conformes aux normes». «Elle ne sont pas contrefaites, pour preuve, j'ai un registre du commerce et je paie les impôts», nous explique-t-il sur la défensive. Il y a tout de même lieu de s'interroger si un revendeur de tabac peut également vendre des lunettes avec verres correcteurs ou même neutres et qui peuvent s'avérer très dangereuses pour la santé des yeux. Le Docteur N. Djamel, un opticien à Alger-Centre, interrogé par nous se montre catégorique à ce sujet : «Il faut absolument arrêter cette fraude. La vente de ces lunettes doit être interdite !», il s'étonne d'ailleurs du fait que les citoyens, même conscients du danger continuent à les acheter, «ils préfèrent acheter des produits dangereux à moindre coût afin de pouvoir donner une touche de fantaisie à leur look». Heureusement, poursuit-il, qu'en dépit de cela «la demande sur les vrais verres correcteurs reste importante particulièrement en cette période d'été». Concernant les prix des montures proposées par les opticiens, il nous affirmera qu'ils oscillent entre 3.000 et et peuvent aller jusqu'à 30.000 DA. «Tout dépend bien sûr de la monture et des verres qui sont classés par niveau», explique-t-il. Et de poursuivre : «Il existe 4 niveau, le niveau 1 est le moins fort, le niveau 4 est particulièrement étudié pour les régions où les rayons du soleil sont les plus intenses, comme au Sahara», d'ailleurs les lunettes de niveau 4 ne peuvent pas être utilisées pour la conduite. Pour lui, même si ces lunettes restent relativement chères et inaccessible pour certaines bourses, «la sauvegrade de notre vue n'a pas de prix». Les ophtalmologistes avertissent «Mieux vaut ne pas porter de lunettes que de porter des imitations» Aujourd'hui, les spécialités sont formels, et ne cessent de mettre en garde : «Mieux vaut ne pas porter de lunettes que d'en porter des fausses». Une ophtalmologue exercant dans l'un des quartiers d'Alger, plus précisément à Badjarah nous parlent des dangers de ces lunettes. «Le soleil est nocif pour l'œil et c'est essentiellement les rayons ultraviolets qui sont à l'origine des degâts causés aux yeux. Les perturbations engendrées par les rayons solaires peuvent aller du plus bénin au plus grave. Cela dépend, d'une part, de la durée d'exposition, d'autre part de l'heure tel qu'au moment où le soleil est au zénith», explique-t-elle. Pour elle, «les lésions engendrées peuvent toucher la cornée et provoquer des yeux rouges, douloureux et larmoyants. Si cela touche le cristallin, qui est transparent, elle peut devenir opaque jusqu'à blanche et peut, dans ce cas, provoquer une cataracte qui peut être à l'origine d'une cécité heureusement curable après une chirurgie». Toutefois, poursuit-elle, «si la la rétine est atteinte, cela peut se révéler très grave, pouvant aller du simple éblouissement, jusqu'à la brûlure rétinienne qui est l'œil de l'œil et qui est responsable, à 90%, de la vision. Cela entraîne une cécité irréversible car aucun traitement curatif n'existe». Elle ajoute plus loin que «même la peau des paupières peut être brûlée et subir un coup de soleil tout comme le reste du visage, ce qui entraîne un vieillissement prématuré de cette zone. Pour cela, nous insistons à prendre des précautions adéquates aussi bien d'ailleurs en été qu'en hiver». «Il faut dire aussi qu'en montagne par exemple en cas de chute de neige, celle-ci réfléchit les rayons de soleil et les rend plus nocifs, c'est ce qu'on appelle l'ophtalmie des neiges. Pour l'été la surface de l'eau à l'instar de la mer et de la piscine réfléchissent aussi les rayons solaires». «Dans notre pays, le niveau d'ensoleillement est très élevé. Il faut savoir aussi qu'un ciel gris et nuageux ne nous protége pas des UV, ces rayons traversent les nuages d'autant que la couche d'ozone est lésée. Il faut porter des lunettes solaires avec un indice élevé de protection, qui auront pour rôle de filtrer les rayons solaires. Ses lunettes, il faut les acheter chez un opticien et en aucun cas chez les marchands à la sauvette», dira-t-ellel. Plus grave encore. «Ces fausses lunettes aggravent encore plus le risque puisque quand on les porte, la pupille se dilate et les rayons ne sont donc pas arrêtés et pénètrent jusqu'à la rétine en causant des dégâts», nous dira-t-elle en guise de conclusion n O. A. A. Chez certains opticiens aussi… Par Fazila Boulahbal Les Algériens deviennent de plus en plus exigeants, ces dernières années, dans le domaine de la mode. Tentés par le luxe, ils veulent être en vogue même si cela leur coûte cher. Il savent ce qu'ils désirent mais restent, souvent très méfiants par rapport à l'originalité des produits qu'ils souhaitent se procurer. Ce problème est de taille, particulièrement dans l'usage médical, voire optique. Ici à Alger, les lunettes de soleil envahissent le marché parallèle et légal, durant la saison estivale. Des ophtalmologues et opticiens tirent, dans ce cadre, la sonnette d'alarme quant à la gravité du phénomène de la contrefaçon qui, selon eux, exposent les porteurs de fausses lunettes, jusqu'à la perte de la vue. Comment éviter ce drame puisque le «toc», envahit même les magasins d'optique? C'est ce que des vendeurs nous ont révélé, mardi dernier, lors de notre tournée chez différents opticiens de la capitale. «De faux produits dans les magasins d'optique» Un des commerçants du centre-ville nous a renseigné sur la démarche effectuée par sa patronne pour assurer un gros bénéfice sur la recette du jour. «Le propriétaire du magasin fait, généralement, une demande d'achat au fournisseur, pour une liste de lunettes très réduite. Elle effectue cette opération dans le but d'obtenir le certificat d'originalité pour déclarer les produit aux Impôts», a confié le vendeur. Le propriétaire achète des montures de marques internationales, contrefaites du marché parallèle, à des prix bas. Ces montures varient entre 150 et 400 DA et sont revendues à 10.000, parfois 15.000 DA, selon la renommée du produit sur la scène mondiale, évidemment. Il faut, par ailleurs savoir que beaucoup de ses confrères dénoncent cet état de faits et disent que la majorité des opticiens, alimentent leurs commerces au marché formel. L'arnaque se fait très prudemment et professionnellement puisque ces opticiens sont sélectifs quant à la marchandise qu'ils acquièrent, même lorsqu'il s'agit d'un produit «toc». Des lunettes en plastique et verre recyclé Des opticiens spécialistes constatent, selon les fournisseurs, des produits légaux qu'il y a des lunettes de soleil de marques internationales, disponibles sur le marché algérien, fabriquées par des «contrefacteurs» mondialement connus. Qu'elles soient exposées dans la vitrine d'un magasin d'optique ou sur le trottoir, les marques Dior, Polic, Lacoste ou autres sont souvent fournies par des vendeurs à la sauvette. Ovales, rondes, dans les styles classiques ou BCBG, ces modèles, dernier cri, sont portés par des Algériens à partir de 150 DA jusqu'à 30.000DA. «Les véritables lunettes de soleil n'existent pas en Algérie. Même si les opticiens et les ophtalmologues exigent des montures qui répondent aux normes internationales, les fournisseurs ne respectent pas les règles édictées», a déclaré une opticienne de la rue Didouche-Mourad. Elle a expliqué que les opticiens ne peuvent garantir ni l'originalité ni la qualité de leur marchandise. «Nous trouvons parfois sur le marché parallèle les mêmes paires de lunettes que celles livrées par nos fournisseurs. Nous achetons ces marques au même titre que nos clients, à des prix dérisoires. Les montures les plus anciennes de Ray Ban, par exemple, n'existent pas sur le marché. La véritable Ray Ban coûte au minimum 50.000 DA». L'oratrice dira que l'imitation chinoise des lunettes est si proche des originales que les opticiens n'arrivent pas à s'apercevoir de la contrefaçon, faute de l'indisponibilité de machines qui détectent la qualité du produit. La spécialiste a parlé toutefois des séquelles graves que peuvent subir les porteurs de fausses lunettes. «Les montures non originales entraînent la cécité. Elles sont réalisées en plastique et verre recyclé. Généralement, elles sont produites à partir du verre de bouteilles, provoquant des allergies et des maladies de la peau. J'attire l'attention des citoyens pour leur dire que l'excès de luminosité sur le verre coloré endommage les yeux. Le cristallin perdra de sa clarté et de sa transparence. Son altération entraînera progressivement la cataracte voire, la cécité», a-t-elle expliqué. L'opticienne a affirmé par ailleurs que les seules montures, assurant la meilleure qualité, en Algérie, proviennent d'Italie et d'Arabie saoudite, car elles sont réalisées sous licence. Des produits à caractère strictement commercial Les lunettes de soleil sont, dans notre pays, plus à caractère commercial que de santé. Un ophtalmologue que nous avons abordé quant à cette question, a parlé, pour sa part, des risques encourus par les porteurs de fausses lunettes: «Ces produits ont souvent un rôle plutôt protecteur que correcteur. «Les verres colorés devraient protéger les yeux contre les rayons ultraviolets», a-t-il souligné avant d'ajouter que les verres très foncés assurent une protection contre les rayons actiniques émis, par exemple, lors des soudures. «Dans certaines usines, les ouvriers portent des lunettes de travail particulièrement résistantes qui préservent leurs yeux des projections de particules de métal. Ces produits, qui sont généralement contrefaits, peuvent abîmer la rétine. L'ophtalmologue a jugé aussi que les amateurs de lunettes de soleil doivent consulter des spécialistes pour les orienter vers le bon produit. Ils seront soumis à l'examen du bio-microscope qui permet de voir la cornée et l'humeur aqueuse. Ce test nous permettra de découvrir les différents risques que peuvent rencontrer les personnes», explique-t-il. Il dira, enfin, que la meilleure façon de mettre fin au fléau de la contrefaçon, est de se procurer des matériels de détection de l'originalité et qualité du produit. F. B. Aucun appareil ne peut distinguer le bon du mauvais produit M. Abdenacer Bouabdellah, responsable manager d'une lunetterie et importateur exclusif des marques internationales de lunettes en Algérie ainsi qu'en Afrique, a rassuré les amateurs des lunettes de soleil que les produits importés par sa société sont originaux. Notre interlocuteur qui partage l'avis des spécialistes sur le fait que le produit chinois représente un véritable problème de santé mais aussi économique, exclut toutefois, l'idée affirmant l'indisponibilité des produits originaux en Algérie. Il a expliqué que chaque paire de lunettes importée par sa société possède un certificat d'authenticité et de garantie. «Il y a une très grande différence entre une monture authentique et une monture contrefaite. Si nous prenons, par exemple, une fausse monture médicale fabriquée en plastique pour la réchauffer afin de placer le verre, le plastique fond et ne reprend pas sa forme. Nous trouvons également sur le produit authentique, des références que nous ne trouvons pas sur le produit chinois telles la référence de la couleur, le numéro indiquant la longueur des branches, le numéro de l'espacement et la taille du verre», a expliqué Bouabdellah. Pour terminer, il dira que «je tiens à préciser, par ailleurs, qu'il n'existe aucun appareil pour détecter l'originalité du produit». F. B. La contrefaçon banalisée Par Ourida Ait Ali Les lunettes achetées en dehors des boutiques d'opticiens agrées, sont sans nul doute, dangereuses. Certes leur look est souvent attrayant, leur prix abordable et les revendeurs proposent une grande variété. Copiées sur les véritables marques, ces lunettes peuvent entraîner des lésions, souvent irréversibles, de l'organe oculaire. Ces lunettes bon marché se vendent comme des petits pains sous prétexte qu'elles améliorent le look. Les acheteurs demeurent inconscients des risques que cela peut entraîner. Nous nous sommes rapprochés de certains de ces vendeurs à la sauvette. Interrogés, ces derniers affirment «ignorer les risques que véhiculent ces objets de fantaisie». «Je me contente de revendre ce que j'achete chez des grossistes et j'en tire un petit bénéfice. Cela me permet également de satisfaire les citoyens aux petits revenus qui ne peuvent s'offrir des lunettes de marques bien trop onéreuses», nous affirmera Hamid, un jeune vendeur proposant sa marchandise à même le sol à la rue Messonier au centre d'Alger. Autour de lui les clients, de tous âges, s'agglutinent et essayent les paires de lunettes devant un miroir tenu par le vendeur et faisant partie du décors de ce commerce à ciel ouvert. Attirant l'attention de ces clients sur le risque encouru par le port de ces «fausses» lunettes, les réponses restent mitigées. Certain affirement ignorer le danger, alors que d'autres mettent en exergue le rapport qualité/prix. «L'essentiel pour moi est d'avoir des lunettes pour mes yeux, peut importe donc la qualité, il faut juste qu'elle jouent leur rôle et qu'elles aient du style». Nous faisons une halte dans un bureau de tabac, au sein duquel est dressé une sorte de panneau sur lequel est accrochée une grande panoplie de lunettes. Interrogé le buraliste nous affirmera «les lunettes que je propose à la vente sont conformes aux normes». «Elle ne sont pas contrefaites, pour preuve, j'ai un registre du commerce et je paie les impôts», nous explique-t-il sur la défensive. Il y a tout de même lieu de s'interroger si un revendeur de tabac peut également vendre des lunettes avec verres correcteurs ou même neutres et qui peuvent s'avérer très dangereuses pour la santé des yeux. Le Docteur N. Djamel, un opticien à Alger-Centre, interrogé par nous se montre catégorique à ce sujet : «Il faut absolument arrêter cette fraude. La vente de ces lunettes doit être interdite !», il s'étonne d'ailleurs du fait que les citoyens, même conscients du danger continuent à les acheter, «ils préfèrent acheter des produits dangereux à moindre coût afin de pouvoir donner une touche de fantaisie à leur look». Heureusement, poursuit-il, qu'en dépit de cela «la demande sur les vrais verres correcteurs reste importante particulièrement en cette période d'été». Concernant les prix des montures proposées par les opticiens, il nous affirmera qu'ils oscillent entre 3.000 et et peuvent aller jusqu'à 30.000 DA. «Tout dépend bien sûr de la monture et des verres qui sont classés par niveau», explique-t-il. Et de poursuivre : «Il existe 4 niveau, le niveau 1 est le moins fort, le niveau 4 est particulièrement étudié pour les régions où les rayons du soleil sont les plus intenses, comme au Sahara», d'ailleurs les lunettes de niveau 4 ne peuvent pas être utilisées pour la conduite. Pour lui, même si ces lunettes restent relativement chères et inaccessible pour certaines bourses, «la sauvegrade de notre vue n'a pas de prix». Les ophtalmologistes avertissent «Mieux vaut ne pas porter de lunettes que de porter des imitations» Aujourd'hui, les spécialités sont formels, et ne cessent de mettre en garde : «Mieux vaut ne pas porter de lunettes que d'en porter des fausses». Une ophtalmologue exercant dans l'un des quartiers d'Alger, plus précisément à Badjarah nous parlent des dangers de ces lunettes. «Le soleil est nocif pour l'œil et c'est essentiellement les rayons ultraviolets qui sont à l'origine des degâts causés aux yeux. Les perturbations engendrées par les rayons solaires peuvent aller du plus bénin au plus grave. Cela dépend, d'une part, de la durée d'exposition, d'autre part de l'heure tel qu'au moment où le soleil est au zénith», explique-t-elle. Pour elle, «les lésions engendrées peuvent toucher la cornée et provoquer des yeux rouges, douloureux et larmoyants. Si cela touche le cristallin, qui est transparent, elle peut devenir opaque jusqu'à blanche et peut, dans ce cas, provoquer une cataracte qui peut être à l'origine d'une cécité heureusement curable après une chirurgie». Toutefois, poursuit-elle, «si la la rétine est atteinte, cela peut se révéler très grave, pouvant aller du simple éblouissement, jusqu'à la brûlure rétinienne qui est l'œil de l'œil et qui est responsable, à 90%, de la vision. Cela entraîne une cécité irréversible car aucun traitement curatif n'existe». Elle ajoute plus loin que «même la peau des paupières peut être brûlée et subir un coup de soleil tout comme le reste du visage, ce qui entraîne un vieillissement prématuré de cette zone. Pour cela, nous insistons à prendre des précautions adéquates aussi bien d'ailleurs en été qu'en hiver». «Il faut dire aussi qu'en montagne par exemple en cas de chute de neige, celle-ci réfléchit les rayons de soleil et les rend plus nocifs, c'est ce qu'on appelle l'ophtalmie des neiges. Pour l'été la surface de l'eau à l'instar de la mer et de la piscine réfléchissent aussi les rayons solaires». «Dans notre pays, le niveau d'ensoleillement est très élevé. Il faut savoir aussi qu'un ciel gris et nuageux ne nous protége pas des UV, ces rayons traversent les nuages d'autant que la couche d'ozone est lésée. Il faut porter des lunettes solaires avec un indice élevé de protection, qui auront pour rôle de filtrer les rayons solaires. Ses lunettes, il faut les acheter chez un opticien et en aucun cas chez les marchands à la sauvette», dira-t-ellel. Plus grave encore. «Ces fausses lunettes aggravent encore plus le risque puisque quand on les porte, la pupille se dilate et les rayons ne sont donc pas arrêtés et pénètrent jusqu'à la rétine en causant des dégâts», nous dira-t-elle en guise de conclusion n O. A. A. Chez certains opticiens aussi… Par Fazila Boulahbal Les Algériens deviennent de plus en plus exigeants, ces dernières années, dans le domaine de la mode. Tentés par le luxe, ils veulent être en vogue même si cela leur coûte cher. Il savent ce qu'ils désirent mais restent, souvent très méfiants par rapport à l'originalité des produits qu'ils souhaitent se procurer. Ce problème est de taille, particulièrement dans l'usage médical, voire optique. Ici à Alger, les lunettes de soleil envahissent le marché parallèle et légal, durant la saison estivale. Des ophtalmologues et opticiens tirent, dans ce cadre, la sonnette d'alarme quant à la gravité du phénomène de la contrefaçon qui, selon eux, exposent les porteurs de fausses lunettes, jusqu'à la perte de la vue. Comment éviter ce drame puisque le «toc», envahit même les magasins d'optique? C'est ce que des vendeurs nous ont révélé, mardi dernier, lors de notre tournée chez différents opticiens de la capitale. «De faux produits dans les magasins d'optique» Un des commerçants du centre-ville nous a renseigné sur la démarche effectuée par sa patronne pour assurer un gros bénéfice sur la recette du jour. «Le propriétaire du magasin fait, généralement, une demande d'achat au fournisseur, pour une liste de lunettes très réduite. Elle effectue cette opération dans le but d'obtenir le certificat d'originalité pour déclarer les produit aux Impôts», a confié le vendeur. Le propriétaire achète des montures de marques internationales, contrefaites du marché parallèle, à des prix bas. Ces montures varient entre 150 et 400 DA et sont revendues à 10.000, parfois 15.000 DA, selon la renommée du produit sur la scène mondiale, évidemment. Il faut, par ailleurs savoir que beaucoup de ses confrères dénoncent cet état de faits et disent que la majorité des opticiens, alimentent leurs commerces au marché formel. L'arnaque se fait très prudemment et professionnellement puisque ces opticiens sont sélectifs quant à la marchandise qu'ils acquièrent, même lorsqu'il s'agit d'un produit «toc». Des lunettes en plastique et verre recyclé Des opticiens spécialistes constatent, selon les fournisseurs, des produits légaux qu'il y a des lunettes de soleil de marques internationales, disponibles sur le marché algérien, fabriquées par des «contrefacteurs» mondialement connus. Qu'elles soient exposées dans la vitrine d'un magasin d'optique ou sur le trottoir, les marques Dior, Polic, Lacoste ou autres sont souvent fournies par des vendeurs à la sauvette. Ovales, rondes, dans les styles classiques ou BCBG, ces modèles, dernier cri, sont portés par des Algériens à partir de 150 DA jusqu'à 30.000DA. «Les véritables lunettes de soleil n'existent pas en Algérie. Même si les opticiens et les ophtalmologues exigent des montures qui répondent aux normes internationales, les fournisseurs ne respectent pas les règles édictées», a déclaré une opticienne de la rue Didouche-Mourad. Elle a expliqué que les opticiens ne peuvent garantir ni l'originalité ni la qualité de leur marchandise. «Nous trouvons parfois sur le marché parallèle les mêmes paires de lunettes que celles livrées par nos fournisseurs. Nous achetons ces marques au même titre que nos clients, à des prix dérisoires. Les montures les plus anciennes de Ray Ban, par exemple, n'existent pas sur le marché. La véritable Ray Ban coûte au minimum 50.000 DA». L'oratrice dira que l'imitation chinoise des lunettes est si proche des originales que les opticiens n'arrivent pas à s'apercevoir de la contrefaçon, faute de l'indisponibilité de machines qui détectent la qualité du produit. La spécialiste a parlé toutefois des séquelles graves que peuvent subir les porteurs de fausses lunettes. «Les montures non originales entraînent la cécité. Elles sont réalisées en plastique et verre recyclé. Généralement, elles sont produites à partir du verre de bouteilles, provoquant des allergies et des maladies de la peau. J'attire l'attention des citoyens pour leur dire que l'excès de luminosité sur le verre coloré endommage les yeux. Le cristallin perdra de sa clarté et de sa transparence. Son altération entraînera progressivement la cataracte voire, la cécité», a-t-elle expliqué. L'opticienne a affirmé par ailleurs que les seules montures, assurant la meilleure qualité, en Algérie, proviennent d'Italie et d'Arabie saoudite, car elles sont réalisées sous licence. Des produits à caractère strictement commercial Les lunettes de soleil sont, dans notre pays, plus à caractère commercial que de santé. Un ophtalmologue que nous avons abordé quant à cette question, a parlé, pour sa part, des risques encourus par les porteurs de fausses lunettes: «Ces produits ont souvent un rôle plutôt protecteur que correcteur. «Les verres colorés devraient protéger les yeux contre les rayons ultraviolets», a-t-il souligné avant d'ajouter que les verres très foncés assurent une protection contre les rayons actiniques émis, par exemple, lors des soudures. «Dans certaines usines, les ouvriers portent des lunettes de travail particulièrement résistantes qui préservent leurs yeux des projections de particules de métal. Ces produits, qui sont généralement contrefaits, peuvent abîmer la rétine. L'ophtalmologue a jugé aussi que les amateurs de lunettes de soleil doivent consulter des spécialistes pour les orienter vers le bon produit. Ils seront soumis à l'examen du bio-microscope qui permet de voir la cornée et l'humeur aqueuse. Ce test nous permettra de découvrir les différents risques que peuvent rencontrer les personnes», explique-t-il. Il dira, enfin, que la meilleure façon de mettre fin au fléau de la contrefaçon, est de se procurer des matériels de détection de l'originalité et qualité du produit. F. B. Aucun appareil ne peut distinguer le bon du mauvais produit M. Abdenacer Bouabdellah, responsable manager d'une lunetterie et importateur exclusif des marques internationales de lunettes en Algérie ainsi qu'en Afrique, a rassuré les amateurs des lunettes de soleil que les produits importés par sa société sont originaux. Notre interlocuteur qui partage l'avis des spécialistes sur le fait que le produit chinois représente un véritable problème de santé mais aussi économique, exclut toutefois, l'idée affirmant l'indisponibilité des produits originaux en Algérie. Il a expliqué que chaque paire de lunettes importée par sa société possède un certificat d'authenticité et de garantie. «Il y a une très grande différence entre une monture authentique et une monture contrefaite. Si nous prenons, par exemple, une fausse monture médicale fabriquée en plastique pour la réchauffer afin de placer le verre, le plastique fond et ne reprend pas sa forme. Nous trouvons également sur le produit authentique, des références que nous ne trouvons pas sur le produit chinois telles la référence de la couleur, le numéro indiquant la longueur des branches, le numéro de l'espacement et la taille du verre», a expliqué Bouabdellah. Pour terminer, il dira que «je tiens à préciser, par ailleurs, qu'il n'existe aucun appareil pour détecter l'originalité du produit». F. B.