Les troubles psychologiques restent, hélas, toujours tabou en Algérie. Dans l'esprit populaire pour voir un psychologue «il faut être fou». Des milliers de psychologues en Algérie militent afin de faire évoluer les mentalités, changer ces idées reçues et développer la vision des Algériens envers cette science de l'âme qui peut être, ô combien bénéfique pour des milliers d'entre nous qui peuvent rencontrer dans leur quotidien divers objets de stress ou qui ont reçu un choc et de ce fait nécessitent une orientation et une écoute pouvant les soulager et leur éviter de basculer vers la dépression nerveuse ou encore des troubles mentaux. L'Algérie après sa traversée d'une zone de turbulences a fait l'intervention de ces psychologues était vitale pour sauver des milliers de familles en déperdition, ceci même si certains continuent à affirmer, mordicus, qu'un psychologue«c'est pour les fous». Plusieurs centres de thérapie, d'écoute et de psychologie ont ouvert leurs portes un peu partout à Alger pour apporter aide et assistance. Nous nous sommes rapprochés du docteur Hadidi, psychologue qui a accepté de nous parler de la situation des psychologues et de leur place en Algérie. Il nous dira : «Depuis 1980, les quelques psychologues cliniciens, recrutés un peu partout à Alger se voyaient dans leur grande majorité directement orientés vers le service de psychiatriepuisque les psychologues et les psychiatres doivent travailler avec les fous-. Heureusement ces deux dernières décennies les choses ont évolué positivement, doucement mais sûrement. Les jeunes médecins spécialistes des différents services des CHU ont commencé, peu à peu, à appeler le psychologue pour lui demander son avis sur certains de leurs patients (pédiatrie, médecine interne, dermatologie, médecine du travail, médecine légale, neurologie, Urgences Médico-chirurgicales, etc.). Certains maîtres assistants ont même émis le vœu d'avoir un psychologue à temps plein dans leur service. Les médecins ont commencé à mieux comprendre le rôle du psychologue. La vague de terrorisme a également créé une nouvelle demande : la prise en charge des victimes de violences. Les experts étrangers lors des séminaires et journées d'études, des quatre dernières années, ont tous mis l'accent sur la nécessité de recruter des psychologues cliniciens pour travailler avec «ces nouveaux malades». L'Administration n'a pas hésité, au niveau national, s'ouvraient des concours pour le recrutement de psychologues... et afin de répondre à la demande sans cesse grandissante... Evolution de la vision du psychologue chez le citoyen Interrogé sur l'évolution des mentalités vis-à-vis de la profession de psychologue, docteur Hadidi nous explique : «Auparavant, le citoyen ne voyait pas de différence entre psychologue, psychiatre et magicien. On était le médecin des fous en somme, celui qui connaît les secrets de la tête… La décennie noire a changé les choses. Le rapport avec le citoyen n'est plus problématique, les résistances se délitent. Lors de disputes, il n'était pas rare d'entendre l'un des antagonistes dire «va voir un psychologue», donc considéré comme une tare. La psychologie ou la thérapie est un moyen pour ce peuple d'avoir le pouvoir de parler et de clarifier sa situation. Nous radiographions la société. Nous sommes des témoins de sa souffrance. J'ai un ami qui dit «on détient les secrets du peuple». En effet du directeur au dernier des hères, lors d'une séance, on nous dit tout...» Mieux comprendre la psychologie «La psychologie est l'étude des faits psychiques. Les faits psychiques renvoient aux comportements, aux états mentaux et aux processus mentaux», nous explique un psychologue. Par comportements, on entend l'ensemble des manifestations observables de notre activité. Les états mentaux correspondent, quant à eux, à ce qui est éprouvé par les individus et réfléchi par la personne. Les processus mentaux sont les activités mentales, à l'origine des comportements et des états mentaux. Elles comportent trois thèmes fondamentaux : «L'étude de la pensée et des fonctions cognitives : comment l'homme pense-t-il», «L'étude des motivations et de la personnalité» et enfin «L'étude et le traitement des troubles mentaux». Les centres de thérapie, d'écoute, de psychologie d'Alger ont ouverts dans un seul et unique objectif aider et soulager le citoyen. Centre de thérapie familiale de Delly Ibrahim «Soulager les souffrances» est la devise de ce centre. Ici, au centre de thérapie familiale de Delly Ibrahim, on se fait l'écho de la douleur et le réceptacle de la souffrance. Enfermés à huis clos dans l'exiguïté d'une pièce de rendez-vous, les secrets sont aussitôt formulés, aussitôt enterrés. L'enterrement définitif de la souffrance ne vient qu'après quelques séances et le cœur est léger d'avoir pu divulguer ce qui lui pesait. Pas de déni, la famille peut pleurer, se plaindre, crier ou hurler sans vis-à-vis moralisateur. C'est à cela que s'adonnent les thérapeutes psychiatres, psychologues, assistantes sociales ou animateurs du centre de thérapie : l'écoute et le conseil. Quant à la guérison, c'est à la famille de se donner les moyens. «Nous ne résolvons pas les problèmes», commente une psychiatre du centre. «Nous permettons à une famille en souffrance de trouver les moyens et les capacités au sein d'elle-même pour résoudre ses problèmes. Un guide, voilà ce que se propose d'être le thérapeute. Nous offrons un espace avec trois bureaux de consultation et une grande salle de réception pour permettre au thérapeute de voir la famille», poursuit le docteur. Situé à Delly Ibrahim, le centre de thérapie familiale est une bâtisse de deux étages. Le dernier étage de la bâtisse est réservé aux thérapies familiales, le premier aux enfants et adolescents en souffrance mentale. Mais attention, il ne s'agit pas d'une réserve de fous ou d'un hôpital psychiatrique. Il n'y a pas de barreaux aux fenêtres et personne ne ferme la porte à double tour. D'ailleurs, d'emblée on se sent à l'aise. Au premier étage, réservé aux enfants, sur les murs peints en couleurs vives sont punaisés des dessins d'enfants. A l'étage réservé à la thérapie de famille, une table sur laquelle sont disposée des thermos de thé et de café est à l'accueil des familles. La secrétaire est souriante et l'harmonie des couleurs incite à l'apaisement. Pas besoin d'entrer dans moult détails pour justifier sa présence dans ce centre, la famille est là et tout semble être dit à demi-mot dans ces lieux relaxants. Sauf si l'on passe la porte de la salle de consultation. Dans l'enceinte feutrée de cette salle digne d'une salle de réception d'hôtel, les demi-mots, les sous-entendus et les mimiques ne sont pas de rigueur. Ici, on peut (on doit) parler et communiquer pour vider son esprix. «Tout dépend à quel stade de la consultation nous sommes et qui est présent avec la personne en souffrance», nous explique le thérapeute, docteur Ammar. Car s'il est une norme implacable (ou presque) en Algérie, c'est que la notion de famille est comprise au sens large du terme. D'ailleurs lorsqu'un membre souffre, c'est toute la famille qui se mobilise. «D'ailleurs, nous devons sans cesse adapter nos manuels de thérapie familiale, de psychologie au contexte algérien. Car la notion de famille n'est pas la même partout. Elle possède ses propres nuances et ses propres codes», explique le docteur Ammar. Elle rappelle que les psychiatres et psychologues algériens se sont construits dans l'urgence. «Il a fallu sortir de l'ambiance calfeutrée du cabinet pour secourir les victimes des tremblements de terre mais également du terrorisme, reprend docteur Ammar, le thérapeute algérien n'a pas eu à composer longtemps avec l'image du « docteur pour les fous»... On a vite assimilé l'idée que les émotions pouvaient rendre malade. Que la psychologie avait sa place tout comme la cardiologie ou la pédiatrie. Car les Algériens ont bien failli devenir fous face aux souffrances subies. Le centre dispose de 10 formateurs en thérapie et depuis cinq ans la formation est algérienne. Auparavant, elle se faisait en partenariat avec les Belges. Mais si la notion de thérapeute psychologue ne revêt pas l'insinuation démoniaque connue dans les pays européens, on ne va pas voir un psychologue au centre de thérapie comme on va chez le coiffeur. «Il faut un prétexte déclenchant», reconnaît docteur Ammar. «Ce facteur est très apparent généralement chez l'enfant. Il est à lui seul un réservoir de symptômes qui permet d'affirmer que la famille va mal, et comme une fois n'est pas coutume, c'est encore une fois le réseau informel qui marche le mieux. En fait, très souvent, les familles se déplacent parce qu'elles ont été conseillées par une amie, un collègue, un parent…» Le bouche à oreille continue à produire et à informer utilement les gens. Généralement la famille est reçue par deux thérapeutes, un homme et une femme dans la grande salle de réception. Cette salle est équipée d'une table basse sur laquelle sont dispersées des revues. Autour, un canapé quelque peu déglingué mais confortable. Les thérapeutes s'assoient à côté du couple et l'entretien peut commencer. Très vite, la tournure peut s'apparenter à une simple discussion lorsque les membres de la famille ne sont pas prêts à s'extérioriser. Mais dans la plupart des cas, le couple parle. Sur le mode de la confidence. «On reconnaît très vite lorsqu'il y a conjuration. Les premières paroles ne sont généralement que la partie visible de l'iceberg». Les thérapeutes écoutent et questionnent. «Il n'y a pas de solution miracle. En période de crise, ce qui est visible, ce sont les failles, le thérapeute se propose juste de les accompagner pour faire ressortir les compétences que les familles recèlent en elles», commente une autre docteur du centre. Il n'y a pas de petits ou de gros problèmes pour les thérapeutes du centre de thérapie familiale. Tout comme il n'y a pas de problème type ; il peut s'agir de problèmes liés au terrorisme mais également aux crises familiales émanant de l'exiguïté des logements et la présence de la belle-mère. «Il peut s'agir de problèmes socio-économiques ou de simples maux de la société mais également de problèmes culturels», traduit la docteur: «Dans chaque souffrance familiale, il y a des problèmes de communication. Chacun ponctue sa propre souffrance à sa manière, alors nous tentons de mobiliser leurs capacités à communiquer entre eux.» Loin du cabinet fermé, des blouses blanches et des seringues, le centre de thérapie familiale offre l'opportunité aux familles de se reconstruire ou de bâtir une nouvelle forme de vie de famille. Les thérapeutes n'ont pas la prétention d'apporter des solutions miracles mais tentent d'apaiser les souffrances, d'éteindre les querelles et aider à évoluer. SOS femmes en détresse au secours des exclues Plusieurs associations ont initié des centres d'écoute à travers Alger : Ben Aknoun, 1er mai, Mohammadia, ils sont dans leur majorité des ONG à but humanitaire luttant pour les droits des femmes, des enfants et contre toute violence. C'est le cas de SOS femmes en détresse. L'association a été créée par des anciennes combattantes de la guerre de Libération nationale (Moudjahidetes) ainsi que par des militantes et militants de la société civile. SOS femmes en détresse se consacre au secours des femmes en détresse, de l'adolescente au troisième âge, ainsi qu'à leurs enfants, sans aucune distinction d'ethnie, de nationalité, de religion ou d'opinion politique. L'association propage l'idéal et les principes humanitaires en vue de développer la solidarité et la compréhension mutuelle. SOS femmes en détresse est une association nationale, avec plusieurs comités régionaux et locaux opérationnels. Ses activités sont d'apporter l'appui moral à ces victimes de maltraitances, de pauvreté, d'harcèlement sexuel ou de terrorisme, mais encore de toute personne dans le besoin. Son centre d'écoute tente avec ses psychologues de redonner confiance à ces personnes afin de les soulager et les aider à réintégrer la société civile. Nada, Sarp... pour que renaissent les sourires des enfants Le but que s'est tracé le réseau Nada est de lutter sans répit contre la maltraitance, l'exploitation, la malnutrition, la déperdition scolaire, l'abandon..., bref tout ce qui peut toucher à l'intégrité d'un enfant. Ils seraient, selon des sources concordantes, plus de 300.000 enfants à travailler dans des conditions difficiles, plus de 40.000 éjectés chaque année du circuit éducatif et ils seraient des milliers à souffrir de l'exclusion, de la marginalisation et d'autres fléaux sociaux. Et c'est justement pour trouver des solutions aux problèmes des enfants en souffrance que le réseau algérien pour la défense des droits de l'enfant Nada, a lancé l'opération «Je t'écoute» le 3 mai 2008. Ainsi, les enfants maltraités, en danger ou en conflit doivent composer le numéro vert 30.33 pour exposer leurs soucis. Six mois après, le bilan présenté par le réseau Nada est tombé comme un couperet. 4.000 appels pour la seule wilaya d'Alger 4.000 enfants en souffrance sans compter ceux qui se taisent ou que l'on force à se taire, c'est selon leur détresse. 1.920 appels effectués pour la plupart par les parents concernent des cas juridiques, 1.650 ont trait à des problèmes psychologiques. Le réseau a traité, durant cette période, 220 dossiers parmi lesquels 150 sont relatifs aux cas psychologiques, 30 sont pris en charge par Nada. Lors de ces différentes interventions à la presse nationale, Abderahmane Arar, président du réseau Nada avait expliqué que cette opération a été menée dans le cadre de la Convention internationale des droits de l'enfant et la Stratégie nationale pour la protection des droits de l'enfant. D'une durée de trois ans, l'opération vise, selon lui, la mobilisation de tous les acteurs concernés par la problématique des droits de l'enfant dans la wilaya d'Alger en tant que wilaya pilote. D'autres ONG à l'instar de Nada, essayent d'assurer la prise en charge psychique de ces enfants et être à leur écoute pour qu'ils puissent reprendre confiance en eux, en leurs familles et en la société. Tandis qu'il faut s'intéresser tout d'abord aux problèmes à l'intérieur de la cellule familiale, nous affirme Mlle Rahmani, une jeune psychologue. Pour elle, il n'est pas facile de trouver des solutions et même d'en parler en raison des tabous qui entourent encore ce sujet en Algérie. L'aide psychologique pour conditionner le parcours de l'élève Nul ne peut nier l'apport considérable de la psychologie moderne aux progrès de la pédagogie scolaire. C'est grâce aux travaux de recherche d'éminents psychologues que les méthodes et programmes d'enseignement se sont améliorés. De nos jours, un peu partout dans le monde, nous assistons à une réelle prise de conscience des professionnels de l'enseignement quant à la nécessité de maîtriser les notions élémentaires de la psychologie de l'enfant. Le temps est révolu où l'échec scolaire était imputé entièrement à l'élève. Afin de bonifier sa pratique, l'enseignant est dorénavant invité à posséder une solide culture psychologique. La Sarp, selon les témoignages de plusieurs enseignants, est une association à but non lucratif, qui active pour le développement de la psychologie en Algérie. Ses animateurs ont pris à bras-le-corps les préoccupations éducatives des parents et des enseignants. Regroupant des enseignants et des chercheurs de l'université d'Alger ainsi que des psychologues praticiens, l'association pour l'aide psychologique, la recherche et la formation, est à caractère scientifique. Elle a vu le jour en décembre 1989 sur agrément de la wilaya. Afin de remplir ses nobles missions, la Sarp a mis sur pied des instruments appropriés sous la forme de centres spécialisés dans la formation, le perfectionnement, et l'aide psychologique... Soumise à des contraintes matérielles générées par son statut, la Sarp offre un appui au élèves en difficulté et une orientation aux parents et aux enseignants pour les aider à s'améliorer en surmontant tout problème psychologique, généralement cause de leur défaillance scolaire. Les troubles psychologiques restent, hélas, toujours tabou en Algérie. Dans l'esprit populaire pour voir un psychologue «il faut être fou». Des milliers de psychologues en Algérie militent afin de faire évoluer les mentalités, changer ces idées reçues et développer la vision des Algériens envers cette science de l'âme qui peut être, ô combien bénéfique pour des milliers d'entre nous qui peuvent rencontrer dans leur quotidien divers objets de stress ou qui ont reçu un choc et de ce fait nécessitent une orientation et une écoute pouvant les soulager et leur éviter de basculer vers la dépression nerveuse ou encore des troubles mentaux. L'Algérie après sa traversée d'une zone de turbulences a fait l'intervention de ces psychologues était vitale pour sauver des milliers de familles en déperdition, ceci même si certains continuent à affirmer, mordicus, qu'un psychologue«c'est pour les fous». Plusieurs centres de thérapie, d'écoute et de psychologie ont ouvert leurs portes un peu partout à Alger pour apporter aide et assistance. Nous nous sommes rapprochés du docteur Hadidi, psychologue qui a accepté de nous parler de la situation des psychologues et de leur place en Algérie. Il nous dira : «Depuis 1980, les quelques psychologues cliniciens, recrutés un peu partout à Alger se voyaient dans leur grande majorité directement orientés vers le service de psychiatriepuisque les psychologues et les psychiatres doivent travailler avec les fous-. Heureusement ces deux dernières décennies les choses ont évolué positivement, doucement mais sûrement. Les jeunes médecins spécialistes des différents services des CHU ont commencé, peu à peu, à appeler le psychologue pour lui demander son avis sur certains de leurs patients (pédiatrie, médecine interne, dermatologie, médecine du travail, médecine légale, neurologie, Urgences Médico-chirurgicales, etc.). Certains maîtres assistants ont même émis le vœu d'avoir un psychologue à temps plein dans leur service. Les médecins ont commencé à mieux comprendre le rôle du psychologue. La vague de terrorisme a également créé une nouvelle demande : la prise en charge des victimes de violences. Les experts étrangers lors des séminaires et journées d'études, des quatre dernières années, ont tous mis l'accent sur la nécessité de recruter des psychologues cliniciens pour travailler avec «ces nouveaux malades». L'Administration n'a pas hésité, au niveau national, s'ouvraient des concours pour le recrutement de psychologues... et afin de répondre à la demande sans cesse grandissante... Evolution de la vision du psychologue chez le citoyen Interrogé sur l'évolution des mentalités vis-à-vis de la profession de psychologue, docteur Hadidi nous explique : «Auparavant, le citoyen ne voyait pas de différence entre psychologue, psychiatre et magicien. On était le médecin des fous en somme, celui qui connaît les secrets de la tête… La décennie noire a changé les choses. Le rapport avec le citoyen n'est plus problématique, les résistances se délitent. Lors de disputes, il n'était pas rare d'entendre l'un des antagonistes dire «va voir un psychologue», donc considéré comme une tare. La psychologie ou la thérapie est un moyen pour ce peuple d'avoir le pouvoir de parler et de clarifier sa situation. Nous radiographions la société. Nous sommes des témoins de sa souffrance. J'ai un ami qui dit «on détient les secrets du peuple». En effet du directeur au dernier des hères, lors d'une séance, on nous dit tout...» Mieux comprendre la psychologie «La psychologie est l'étude des faits psychiques. Les faits psychiques renvoient aux comportements, aux états mentaux et aux processus mentaux», nous explique un psychologue. Par comportements, on entend l'ensemble des manifestations observables de notre activité. Les états mentaux correspondent, quant à eux, à ce qui est éprouvé par les individus et réfléchi par la personne. Les processus mentaux sont les activités mentales, à l'origine des comportements et des états mentaux. Elles comportent trois thèmes fondamentaux : «L'étude de la pensée et des fonctions cognitives : comment l'homme pense-t-il», «L'étude des motivations et de la personnalité» et enfin «L'étude et le traitement des troubles mentaux». Les centres de thérapie, d'écoute, de psychologie d'Alger ont ouverts dans un seul et unique objectif aider et soulager le citoyen. Centre de thérapie familiale de Delly Ibrahim «Soulager les souffrances» est la devise de ce centre. Ici, au centre de thérapie familiale de Delly Ibrahim, on se fait l'écho de la douleur et le réceptacle de la souffrance. Enfermés à huis clos dans l'exiguïté d'une pièce de rendez-vous, les secrets sont aussitôt formulés, aussitôt enterrés. L'enterrement définitif de la souffrance ne vient qu'après quelques séances et le cœur est léger d'avoir pu divulguer ce qui lui pesait. Pas de déni, la famille peut pleurer, se plaindre, crier ou hurler sans vis-à-vis moralisateur. C'est à cela que s'adonnent les thérapeutes psychiatres, psychologues, assistantes sociales ou animateurs du centre de thérapie : l'écoute et le conseil. Quant à la guérison, c'est à la famille de se donner les moyens. «Nous ne résolvons pas les problèmes», commente une psychiatre du centre. «Nous permettons à une famille en souffrance de trouver les moyens et les capacités au sein d'elle-même pour résoudre ses problèmes. Un guide, voilà ce que se propose d'être le thérapeute. Nous offrons un espace avec trois bureaux de consultation et une grande salle de réception pour permettre au thérapeute de voir la famille», poursuit le docteur. Situé à Delly Ibrahim, le centre de thérapie familiale est une bâtisse de deux étages. Le dernier étage de la bâtisse est réservé aux thérapies familiales, le premier aux enfants et adolescents en souffrance mentale. Mais attention, il ne s'agit pas d'une réserve de fous ou d'un hôpital psychiatrique. Il n'y a pas de barreaux aux fenêtres et personne ne ferme la porte à double tour. D'ailleurs, d'emblée on se sent à l'aise. Au premier étage, réservé aux enfants, sur les murs peints en couleurs vives sont punaisés des dessins d'enfants. A l'étage réservé à la thérapie de famille, une table sur laquelle sont disposée des thermos de thé et de café est à l'accueil des familles. La secrétaire est souriante et l'harmonie des couleurs incite à l'apaisement. Pas besoin d'entrer dans moult détails pour justifier sa présence dans ce centre, la famille est là et tout semble être dit à demi-mot dans ces lieux relaxants. Sauf si l'on passe la porte de la salle de consultation. Dans l'enceinte feutrée de cette salle digne d'une salle de réception d'hôtel, les demi-mots, les sous-entendus et les mimiques ne sont pas de rigueur. Ici, on peut (on doit) parler et communiquer pour vider son esprix. «Tout dépend à quel stade de la consultation nous sommes et qui est présent avec la personne en souffrance», nous explique le thérapeute, docteur Ammar. Car s'il est une norme implacable (ou presque) en Algérie, c'est que la notion de famille est comprise au sens large du terme. D'ailleurs lorsqu'un membre souffre, c'est toute la famille qui se mobilise. «D'ailleurs, nous devons sans cesse adapter nos manuels de thérapie familiale, de psychologie au contexte algérien. Car la notion de famille n'est pas la même partout. Elle possède ses propres nuances et ses propres codes», explique le docteur Ammar. Elle rappelle que les psychiatres et psychologues algériens se sont construits dans l'urgence. «Il a fallu sortir de l'ambiance calfeutrée du cabinet pour secourir les victimes des tremblements de terre mais également du terrorisme, reprend docteur Ammar, le thérapeute algérien n'a pas eu à composer longtemps avec l'image du « docteur pour les fous»... On a vite assimilé l'idée que les émotions pouvaient rendre malade. Que la psychologie avait sa place tout comme la cardiologie ou la pédiatrie. Car les Algériens ont bien failli devenir fous face aux souffrances subies. Le centre dispose de 10 formateurs en thérapie et depuis cinq ans la formation est algérienne. Auparavant, elle se faisait en partenariat avec les Belges. Mais si la notion de thérapeute psychologue ne revêt pas l'insinuation démoniaque connue dans les pays européens, on ne va pas voir un psychologue au centre de thérapie comme on va chez le coiffeur. «Il faut un prétexte déclenchant», reconnaît docteur Ammar. «Ce facteur est très apparent généralement chez l'enfant. Il est à lui seul un réservoir de symptômes qui permet d'affirmer que la famille va mal, et comme une fois n'est pas coutume, c'est encore une fois le réseau informel qui marche le mieux. En fait, très souvent, les familles se déplacent parce qu'elles ont été conseillées par une amie, un collègue, un parent…» Le bouche à oreille continue à produire et à informer utilement les gens. Généralement la famille est reçue par deux thérapeutes, un homme et une femme dans la grande salle de réception. Cette salle est équipée d'une table basse sur laquelle sont dispersées des revues. Autour, un canapé quelque peu déglingué mais confortable. Les thérapeutes s'assoient à côté du couple et l'entretien peut commencer. Très vite, la tournure peut s'apparenter à une simple discussion lorsque les membres de la famille ne sont pas prêts à s'extérioriser. Mais dans la plupart des cas, le couple parle. Sur le mode de la confidence. «On reconnaît très vite lorsqu'il y a conjuration. Les premières paroles ne sont généralement que la partie visible de l'iceberg». Les thérapeutes écoutent et questionnent. «Il n'y a pas de solution miracle. En période de crise, ce qui est visible, ce sont les failles, le thérapeute se propose juste de les accompagner pour faire ressortir les compétences que les familles recèlent en elles», commente une autre docteur du centre. Il n'y a pas de petits ou de gros problèmes pour les thérapeutes du centre de thérapie familiale. Tout comme il n'y a pas de problème type ; il peut s'agir de problèmes liés au terrorisme mais également aux crises familiales émanant de l'exiguïté des logements et la présence de la belle-mère. «Il peut s'agir de problèmes socio-économiques ou de simples maux de la société mais également de problèmes culturels», traduit la docteur: «Dans chaque souffrance familiale, il y a des problèmes de communication. Chacun ponctue sa propre souffrance à sa manière, alors nous tentons de mobiliser leurs capacités à communiquer entre eux.» Loin du cabinet fermé, des blouses blanches et des seringues, le centre de thérapie familiale offre l'opportunité aux familles de se reconstruire ou de bâtir une nouvelle forme de vie de famille. Les thérapeutes n'ont pas la prétention d'apporter des solutions miracles mais tentent d'apaiser les souffrances, d'éteindre les querelles et aider à évoluer. SOS femmes en détresse au secours des exclues Plusieurs associations ont initié des centres d'écoute à travers Alger : Ben Aknoun, 1er mai, Mohammadia, ils sont dans leur majorité des ONG à but humanitaire luttant pour les droits des femmes, des enfants et contre toute violence. C'est le cas de SOS femmes en détresse. L'association a été créée par des anciennes combattantes de la guerre de Libération nationale (Moudjahidetes) ainsi que par des militantes et militants de la société civile. SOS femmes en détresse se consacre au secours des femmes en détresse, de l'adolescente au troisième âge, ainsi qu'à leurs enfants, sans aucune distinction d'ethnie, de nationalité, de religion ou d'opinion politique. L'association propage l'idéal et les principes humanitaires en vue de développer la solidarité et la compréhension mutuelle. SOS femmes en détresse est une association nationale, avec plusieurs comités régionaux et locaux opérationnels. Ses activités sont d'apporter l'appui moral à ces victimes de maltraitances, de pauvreté, d'harcèlement sexuel ou de terrorisme, mais encore de toute personne dans le besoin. Son centre d'écoute tente avec ses psychologues de redonner confiance à ces personnes afin de les soulager et les aider à réintégrer la société civile. Nada, Sarp... pour que renaissent les sourires des enfants Le but que s'est tracé le réseau Nada est de lutter sans répit contre la maltraitance, l'exploitation, la malnutrition, la déperdition scolaire, l'abandon..., bref tout ce qui peut toucher à l'intégrité d'un enfant. Ils seraient, selon des sources concordantes, plus de 300.000 enfants à travailler dans des conditions difficiles, plus de 40.000 éjectés chaque année du circuit éducatif et ils seraient des milliers à souffrir de l'exclusion, de la marginalisation et d'autres fléaux sociaux. Et c'est justement pour trouver des solutions aux problèmes des enfants en souffrance que le réseau algérien pour la défense des droits de l'enfant Nada, a lancé l'opération «Je t'écoute» le 3 mai 2008. Ainsi, les enfants maltraités, en danger ou en conflit doivent composer le numéro vert 30.33 pour exposer leurs soucis. Six mois après, le bilan présenté par le réseau Nada est tombé comme un couperet. 4.000 appels pour la seule wilaya d'Alger 4.000 enfants en souffrance sans compter ceux qui se taisent ou que l'on force à se taire, c'est selon leur détresse. 1.920 appels effectués pour la plupart par les parents concernent des cas juridiques, 1.650 ont trait à des problèmes psychologiques. Le réseau a traité, durant cette période, 220 dossiers parmi lesquels 150 sont relatifs aux cas psychologiques, 30 sont pris en charge par Nada. Lors de ces différentes interventions à la presse nationale, Abderahmane Arar, président du réseau Nada avait expliqué que cette opération a été menée dans le cadre de la Convention internationale des droits de l'enfant et la Stratégie nationale pour la protection des droits de l'enfant. D'une durée de trois ans, l'opération vise, selon lui, la mobilisation de tous les acteurs concernés par la problématique des droits de l'enfant dans la wilaya d'Alger en tant que wilaya pilote. D'autres ONG à l'instar de Nada, essayent d'assurer la prise en charge psychique de ces enfants et être à leur écoute pour qu'ils puissent reprendre confiance en eux, en leurs familles et en la société. Tandis qu'il faut s'intéresser tout d'abord aux problèmes à l'intérieur de la cellule familiale, nous affirme Mlle Rahmani, une jeune psychologue. Pour elle, il n'est pas facile de trouver des solutions et même d'en parler en raison des tabous qui entourent encore ce sujet en Algérie. L'aide psychologique pour conditionner le parcours de l'élève Nul ne peut nier l'apport considérable de la psychologie moderne aux progrès de la pédagogie scolaire. C'est grâce aux travaux de recherche d'éminents psychologues que les méthodes et programmes d'enseignement se sont améliorés. De nos jours, un peu partout dans le monde, nous assistons à une réelle prise de conscience des professionnels de l'enseignement quant à la nécessité de maîtriser les notions élémentaires de la psychologie de l'enfant. Le temps est révolu où l'échec scolaire était imputé entièrement à l'élève. Afin de bonifier sa pratique, l'enseignant est dorénavant invité à posséder une solide culture psychologique. La Sarp, selon les témoignages de plusieurs enseignants, est une association à but non lucratif, qui active pour le développement de la psychologie en Algérie. Ses animateurs ont pris à bras-le-corps les préoccupations éducatives des parents et des enseignants. Regroupant des enseignants et des chercheurs de l'université d'Alger ainsi que des psychologues praticiens, l'association pour l'aide psychologique, la recherche et la formation, est à caractère scientifique. Elle a vu le jour en décembre 1989 sur agrément de la wilaya. Afin de remplir ses nobles missions, la Sarp a mis sur pied des instruments appropriés sous la forme de centres spécialisés dans la formation, le perfectionnement, et l'aide psychologique... Soumise à des contraintes matérielles générées par son statut, la Sarp offre un appui au élèves en difficulté et une orientation aux parents et aux enseignants pour les aider à s'améliorer en surmontant tout problème psychologique, généralement cause de leur défaillance scolaire.