L'utilisation des technologies de l'information et de la communication (TIC) peuvent révolutionner et changer radicalement les comportements des gens et des professionnels. Athmane Abdellouche, informaticien de renom, nous explique dans cet entretien que l'Algérie recèle des potentialités importantes pour entrer de plain pied dans l'ère des TIC et améliorer ses compétences en construisant une véritable société de l'information fondée sur le savoir et la science. Il estime que l'avancement des TIC chez nous augure un avenir prometteur pour le développement économique et humain. Pour lui, le remodelage de l'environnement politique, législatif et règlementaire est indispensable pour stimuler la recherche, l'innovation et l'investissement. Autrement dit, les décisions politiques doivent être au service de l'épanouissement de la science et des TIC. Il souhaite la généralisation de l'utilisation des technologies de l'information et s'assurer que tous les Algériens puissent participer pleinement à la société de l'information et de la commutation. Il s'agit également de permettre aux administrations et services publics de devenir des utilisateurs modèles des TIC. En d'autres termes, Abdellouche prône l'esprit d'équité et le libre accès aux moyens modernes de communication aux citoyens, ainsi que l'utilisation de la science et du savoir à bon escient pour le bien être de la société tout entière. Cet informaticien estime que l'important consiste à éliminer tout encombrement et alléger, par conséquent, la méthode de travail afin de viser la qualité et la performance. Il donne l'exemple du fardeau de l'écolier qui transporte un cartable volumineux et lourd qui lui ôte toute capacité d'agir et de se mouvoir dans un élan de mobilité naturelle bien cadencé. Le poids, la lourdeur d'esprit, la fatigue et le surmenage rendent la démarche nonchalante et irrationnelle. Cet exemple s'applique aux lourdeurs administratives et carences bureaucratiques résultant d'une méthode de travail archaïque et non évolutive. L'utilisation des technologies de l'information et de la communication (TIC) peuvent révolutionner et changer radicalement les comportements des gens et des professionnels. Athmane Abdellouche, informaticien de renom, nous explique dans cet entretien que l'Algérie recèle des potentialités importantes pour entrer de plain pied dans l'ère des TIC et améliorer ses compétences en construisant une véritable société de l'information fondée sur le savoir et la science. Il estime que l'avancement des TIC chez nous augure un avenir prometteur pour le développement économique et humain. Pour lui, le remodelage de l'environnement politique, législatif et règlementaire est indispensable pour stimuler la recherche, l'innovation et l'investissement. Autrement dit, les décisions politiques doivent être au service de l'épanouissement de la science et des TIC. Il souhaite la généralisation de l'utilisation des technologies de l'information et s'assurer que tous les Algériens puissent participer pleinement à la société de l'information et de la commutation. Il s'agit également de permettre aux administrations et services publics de devenir des utilisateurs modèles des TIC. En d'autres termes, Abdellouche prône l'esprit d'équité et le libre accès aux moyens modernes de communication aux citoyens, ainsi que l'utilisation de la science et du savoir à bon escient pour le bien être de la société tout entière. Cet informaticien estime que l'important consiste à éliminer tout encombrement et alléger, par conséquent, la méthode de travail afin de viser la qualité et la performance. Il donne l'exemple du fardeau de l'écolier qui transporte un cartable volumineux et lourd qui lui ôte toute capacité d'agir et de se mouvoir dans un élan de mobilité naturelle bien cadencé. Le poids, la lourdeur d'esprit, la fatigue et le surmenage rendent la démarche nonchalante et irrationnelle. Cet exemple s'applique aux lourdeurs administratives et carences bureaucratiques résultant d'une méthode de travail archaïque et non évolutive. Quel est l'Etat des lieux de l'avancement des TIC en Algérie et de leur utilisation dans les entreprises algériennes? Dr Athmane Abdellouche : L'Algérie s'est préparée pour entrer dans l'ère des TIC, surtout depuis l'arrivée du Président Abdelaziz Bouteflika. Outillée en moyens humains et matériels, elle a choisi de développer et d'ouvrir le secteur des télécommunications : réseau numérique, support fibre optique, trois opérateurs en téléphonie mobile (Mobilis, Djezzy et Nedjma), plusieurs providers Internet et aussi le lancement de deux satellites à usage scientifique. Nous pouvons, alors, considérer les besoins en nouveaux services exprimés par les usagers de divers secteurs comme accessibles si la continuité dans l'investissement est soutenue et durable à tous les niveaux. Quant à l'avancement des TIC en Algérie, son orientation récente pour promouvoir leur diffusion, ouvre un champ de recherche original et large qui recouvre des enjeux majeurs en matière de développement économique et humain. Bien que les effets de la diffusion des TIC sur les mutations socioéconomiques ne soient pas totalement cernés, il est aujourd'hui reconnu que les TIC modifient les manières d'échanger, d'apprendre, de produire. Au-delà des controverses induites, le concept de société de l'information incarne ces évolutions préfigurant de nouveaux modes d'organisation sociale structurée autour des réseaux informatiques et de télécoms. Leur constitution, en relâchant en partie les contraintes spatiales et temporelles des activités, permet de changer les formes d'accumulation des richesses : réduction du coût d'accès à l'information et amélioration de la coordination des acteurs en dégageant des gains de productivité (économies d'échelle, externalités), convergence des industries des télécoms (informatique, électronique et multimédia), émergence de nouvelles activités à forte valeur ajoutée, avec l'extension de la dimension immatérielle des activités de production : industrie du logiciel, services informatiques, multimédia, Internet (ADSL) et téléphonie mobile etc. La stratégie TIC en Algérie se base sur les principaux éléments à adopter, à savoir créer un environnement législatif, politique et réglementaire favorable à l'investissement, la concurrence et l'innovation, permettre aux entreprises algériennes de connaître le succès sur la scène internationale après leur mise à niveau et s'assurer que tous les Algériens puissent participer pleinement à la société de l'information. Il s'agit également de permettre aux administrations et services publics de devenir des utilisateurs modèles des TIC. Mais aussi replacer le pays dans la trajectoire du progrès en augmentant le développement domestique des TIC et l'arrimer à la compétitivité internationale. Il y a lieu également de développer l'ingénierie de l'innovation, créer des conditions favorables à l'appropriation des entreprises high-tech dans les TIC, animer et mettre en réseau les compétences en mettant en relation les scientifiques et industriels (recherche-entreprises) et assurer la veille technologique décidée en juin 2005. Voici quelques exemples : Le sous-projet télé-enseignement, le sous-projet Bibliothèque virtuelle, les NTIC dans l'enseignement et la recherche, les NTIC dans le désenclavement des zones arides et semi- arides. On peut également citer le réseau national de production de logiciels à valeur ajoutée et l'université virtuelle (l'UFC !). En tant qu'expert, que pensez vous du projet Ousratic et comment révolutionner la généralisation de l'Internet en Algérie à moindre coût? Pour le projet Ousratic, on attend encore la version 2 du ministère des Postes et des technologies de l'information et des communications, car le Ministre a déclaré dernièrement, qu'il est en train de ficeler la deuxième version. Mais il n'a pas parlé de l'implication de la société civile dans cette opération; par contre, l'union nationale des femmes algériennes a organisé durant les 14-15-16-17 juillet 2009 à Tikijda (wilaya de Bouira) une université d'été sur « le rôle de OUSRATIC dans l'alphabétisation de l'informatique de 7 à 77 ans». Personnellement, je pense que le ministère ne pourra pas réussir le projet OUSRATIC version 2, s'il n'implique pas la société civile dans l'opération, ainsi que la vulgarisation de l'informatique, sans oublier bien sur le coté logiciel, et surtout les logiciels open-source (les logiciels libres). Pour ces derniers, nous avons l'exemple de l'Afrique du Sud, qui a lancé, un système d'exploitation open-source bâti sur le noyau LUNIX, et qui porte le nom de UBUNTU. J'aimerais bien mentionner ici, que le projet OUSRATIC est l'affaire de tout le monde, c'est-à-dire, l'ensemble des ministères, ainsi que le peuple algérien (société civile, cadres, intellectuels, etc.). Car, c'est le seul moyen pour l'Algérie de défendre son indépendance et son existence, puisque le monde aujourd'hui est devenu un village planétaire, et si vous n'êtes pas numérique, vous êtes à l'extérieur de ce village. Donc, la réussite de l'opération OUSRATIC constitue un enjeu pour l'implication des citoyens dans les affaires de gestion de leur pays par la mise à leur disposition d'informations légales et administratives sur Internet qu'ils pourront consulter à distance. Cet accès facile à l'information permettra de développer les services sociaux, d'améliorer la démocratie locale et obtenir une meilleure productivité par la réduction des temps perdus, l'automatisation de certaines étapes des procédures, le démarrage de processus de traitement collectif de l'information, l'amélioration des accueils et de l'accessibilité à l'information, l'identification des résultats obtenus, ainsi que la prise en compte des usagers et de la population et la mesure de leur satisfaction. Pour la généralisation de l'internet haut débit à moindre coût, je pense que nous sommes très loin de le réaliser d'ici 2013, et il y a plusieurs arguments: 1-On doit changer tout le réseau de télécommunication à travers le pays. 2-Avoir nos propres satellites de télécommunication, car la location coûte très cher. 3-Avoir notre propre intelligentsia dans le domaine du software, et la création des sites web dynamiques, etc. 4-Séparer la poste des télécommunications au niveau de la gestion, c'est à dire, créer un ministère qui s'occupe uniquement des technologies de l'information et de la communication. 5-Lancer des nouveaux métiers comme l'infopreneur c'est à dire des entreprises qui travaillent dans l'information numérique. Comment appréciez-vous l'implication des pouvoirs publics dans la promotion de la société de l'information en Algérie. Peut-on parler de fracture numérique? L'implication des pouvoirs publics dans la promotion de la société de l'information en Algérie est encore très faible. Car nos enfants nous dépassent de loin, autrement dit, les jeunes d'aujourd'hui appartiennent à la génération numérique et nous à la génération analogique. Pour cela, on doit faire l'effort pour migrer le plutôt possible de l'analogique vers le numérique. Et là, je reviens à l'opération OUSRATIC, qui doit être le début d'une Révolution numérique dans notre pays. Que pensez-vous du projet de E-Algérie 2013 ? Franchement, si on travaille avec le même rythme et avec la même mentalité d'aujourd'hui, je dirai que le projet e-Algérie 2013 ne sera pas réalisé, car jusqu'à présent on n'a pas pu vulgariser les NTIC en Algérie. Aussi, je mentionne que le projet de E-Algérie 2013 doit être en langues arabe et thamazight, mais pas en français, sinon en ne peut pas parler de E-Algérie, mais plutôt de E-France. Car, d'après les statistiques, l'ensemble du peuple algérien parle l'arabe, et en plus c'est la langue nationale avec le thamazight bien sûr. Qu'est-ce que le Hacking? Le hacking est un ensemble de techniques informatiques, visant à attaquer un réseau, un site, etc. Ces attaques sont diverses. On y retrouve l'envoi de «bombes» logicielles, l'envoi et la recherche de chevaux de Troie, la recherche de trous de sécurité, le détournement d'identité. Il y a également la surcharge provoquée d'un système d'information, le changement des droits utilisateur d'un ordinateur et l a provocation d'erreurs non gérées etc. Les attaques peuvent être locales (sur le même ordinateur, voir sur le même réseau) ou distantes (sur internet). Quel est le but du hacking? Les buts du hacking sont divers. Selon les individus (les «hackers»), on y retrouve la vérification de la sécurisation d'un système, le vol d'informations (fiches de paye, code de carte de crédit), le terrorisme, l'espionnage « classique » ou industriel (intelligence économique), le chantage, la manifestation politique, par simple «jeu», par défi et pour apprendre, etc. Quels sont les types d'attaques? Les hackers utilisent plusieurs techniques d'attaques. Ces attaques peuvent être regroupées en trois familles différentes: les attaques directes, les attaques indirectes par rebond et les attaques indirectes par réponses. Les attaques directes: c'est la plus simple des attaques. Le hacker attaque directement sa victime à partir de son ordinateur. La plupart des «script kiddies» utilisent cette technique. En effet, les programmes de hack qu'ils utilisent ne sont que faiblement paramétrables, et un grand nombre de ces logiciels envoient directement les paquets à la victime. Si vous vous faîtes attaquer de la sorte, il y a de grandes chances pour que vous puissiez remonter à l'origine de l'attaque, identifiant par la même occasion d'identité de l'attaquant. Les attaques indirectes par rebond: cette attaque est très prisée des hackers. En effet, le rebond a deux avantages, à savoir masquer l'identité (l'adresse IP) du hacker et éventuellement, utiliser les ressources de l'ordinateur intermédiaire car, il est plus puissant (CPU, bande passante …) pour attaquer. Le principe en lui même, est simple : les paquets d'attaque sont envoyés à l'ordinateur intermédiaire, qui répercute l'attaque vers la victime. D'où le terme de rebond. L'attaque FTP Bounce fait partie de cette famille d'attaque. Si vous êtes victimes de ce genre d'attaque, il n'est pas facile de remonter à la source. Au plus simple, vous remontrez à l'ordinateur intermédiaire. Enfin, pour ce qui est des attaques indirectes par réponse, il s'agit, en fait, d'une attaque qui est un dérivé de l'attaque par rebond. Elle offre les mêmes avantages, du point de vue du hacker. Mais au lieu d'envoyer une attaque à l'ordinateur intermédiaire pour qu'il la répercute, l'attaquant va lui envoyer une requête. Et c'est cette réponse à la requête qui va être envoyée à l'ordinateur victime. Là aussi, il n'est pas aisé de remonter à la source. En conclusion, lorsque vous vous faîtes attaquer, cela peut se faire en direct ou via un ou plusieurs ordinateurs intermédiaires. Le fait de comprendre l'attaque va vous permettre de savoir comment remonter au hacker. Que pensez-vous de l'outsourcing, terme nouveau dans le jargon informatique? L'outsourcing est un mot anglais qui désigne l'externalisation. C'est le transfert de tout ou d'une partie d'une fonction d'une organisation (entreprise ou administration) vers un partenaire externe. Elle consiste très souvent en la sous-traitance des activités jugées non-essentielles et non stratégiques. Pour une entreprise, il s'agit de celles qui sont les moins productrices de revenus. C'est un outil de gestion stratégique qui se traduit par la restructuration d'une entreprise au sein de sa sphère d'activités, ses compétences de base et son corps de métier. L'outsourcing diffère de la simple prestation extérieure de services et de la simple sous-traitance; dans la mesure où il y a pilotage étroit par l'entreprise donneuse d'ordre et engagement du prestataire externe. Pour moi, l'outsourcing est un élément fondamental, qui va permettre la création de beaucoup d'entreprises de sous-traitance dans le domaine de l'informatique, internet, multi-média et autre, ce que j'appelle « des infopreneurs ». Par exemple, je pense que c'est aberrant pour une entreprise, comme la Sonatrach, dont la vocation est le pétrole et le gaz, de développer seule l'informatique et l'internet. La meilleure méthode consiste à sous-traiter ces deux opérations avec des entreprises spécialisées dans l'informatique et l'internet, car la prestation sera meilleure et moins chère. Quel est l'Etat des lieux de l'avancement des TIC en Algérie et de leur utilisation dans les entreprises algériennes? Dr Athmane Abdellouche : L'Algérie s'est préparée pour entrer dans l'ère des TIC, surtout depuis l'arrivée du Président Abdelaziz Bouteflika. Outillée en moyens humains et matériels, elle a choisi de développer et d'ouvrir le secteur des télécommunications : réseau numérique, support fibre optique, trois opérateurs en téléphonie mobile (Mobilis, Djezzy et Nedjma), plusieurs providers Internet et aussi le lancement de deux satellites à usage scientifique. Nous pouvons, alors, considérer les besoins en nouveaux services exprimés par les usagers de divers secteurs comme accessibles si la continuité dans l'investissement est soutenue et durable à tous les niveaux. Quant à l'avancement des TIC en Algérie, son orientation récente pour promouvoir leur diffusion, ouvre un champ de recherche original et large qui recouvre des enjeux majeurs en matière de développement économique et humain. Bien que les effets de la diffusion des TIC sur les mutations socioéconomiques ne soient pas totalement cernés, il est aujourd'hui reconnu que les TIC modifient les manières d'échanger, d'apprendre, de produire. Au-delà des controverses induites, le concept de société de l'information incarne ces évolutions préfigurant de nouveaux modes d'organisation sociale structurée autour des réseaux informatiques et de télécoms. Leur constitution, en relâchant en partie les contraintes spatiales et temporelles des activités, permet de changer les formes d'accumulation des richesses : réduction du coût d'accès à l'information et amélioration de la coordination des acteurs en dégageant des gains de productivité (économies d'échelle, externalités), convergence des industries des télécoms (informatique, électronique et multimédia), émergence de nouvelles activités à forte valeur ajoutée, avec l'extension de la dimension immatérielle des activités de production : industrie du logiciel, services informatiques, multimédia, Internet (ADSL) et téléphonie mobile etc. La stratégie TIC en Algérie se base sur les principaux éléments à adopter, à savoir créer un environnement législatif, politique et réglementaire favorable à l'investissement, la concurrence et l'innovation, permettre aux entreprises algériennes de connaître le succès sur la scène internationale après leur mise à niveau et s'assurer que tous les Algériens puissent participer pleinement à la société de l'information. Il s'agit également de permettre aux administrations et services publics de devenir des utilisateurs modèles des TIC. Mais aussi replacer le pays dans la trajectoire du progrès en augmentant le développement domestique des TIC et l'arrimer à la compétitivité internationale. Il y a lieu également de développer l'ingénierie de l'innovation, créer des conditions favorables à l'appropriation des entreprises high-tech dans les TIC, animer et mettre en réseau les compétences en mettant en relation les scientifiques et industriels (recherche-entreprises) et assurer la veille technologique décidée en juin 2005. Voici quelques exemples : Le sous-projet télé-enseignement, le sous-projet Bibliothèque virtuelle, les NTIC dans l'enseignement et la recherche, les NTIC dans le désenclavement des zones arides et semi- arides. On peut également citer le réseau national de production de logiciels à valeur ajoutée et l'université virtuelle (l'UFC !). En tant qu'expert, que pensez vous du projet Ousratic et comment révolutionner la généralisation de l'Internet en Algérie à moindre coût? Pour le projet Ousratic, on attend encore la version 2 du ministère des Postes et des technologies de l'information et des communications, car le Ministre a déclaré dernièrement, qu'il est en train de ficeler la deuxième version. Mais il n'a pas parlé de l'implication de la société civile dans cette opération; par contre, l'union nationale des femmes algériennes a organisé durant les 14-15-16-17 juillet 2009 à Tikijda (wilaya de Bouira) une université d'été sur « le rôle de OUSRATIC dans l'alphabétisation de l'informatique de 7 à 77 ans». Personnellement, je pense que le ministère ne pourra pas réussir le projet OUSRATIC version 2, s'il n'implique pas la société civile dans l'opération, ainsi que la vulgarisation de l'informatique, sans oublier bien sur le coté logiciel, et surtout les logiciels open-source (les logiciels libres). Pour ces derniers, nous avons l'exemple de l'Afrique du Sud, qui a lancé, un système d'exploitation open-source bâti sur le noyau LUNIX, et qui porte le nom de UBUNTU. J'aimerais bien mentionner ici, que le projet OUSRATIC est l'affaire de tout le monde, c'est-à-dire, l'ensemble des ministères, ainsi que le peuple algérien (société civile, cadres, intellectuels, etc.). Car, c'est le seul moyen pour l'Algérie de défendre son indépendance et son existence, puisque le monde aujourd'hui est devenu un village planétaire, et si vous n'êtes pas numérique, vous êtes à l'extérieur de ce village. Donc, la réussite de l'opération OUSRATIC constitue un enjeu pour l'implication des citoyens dans les affaires de gestion de leur pays par la mise à leur disposition d'informations légales et administratives sur Internet qu'ils pourront consulter à distance. Cet accès facile à l'information permettra de développer les services sociaux, d'améliorer la démocratie locale et obtenir une meilleure productivité par la réduction des temps perdus, l'automatisation de certaines étapes des procédures, le démarrage de processus de traitement collectif de l'information, l'amélioration des accueils et de l'accessibilité à l'information, l'identification des résultats obtenus, ainsi que la prise en compte des usagers et de la population et la mesure de leur satisfaction. Pour la généralisation de l'internet haut débit à moindre coût, je pense que nous sommes très loin de le réaliser d'ici 2013, et il y a plusieurs arguments: 1-On doit changer tout le réseau de télécommunication à travers le pays. 2-Avoir nos propres satellites de télécommunication, car la location coûte très cher. 3-Avoir notre propre intelligentsia dans le domaine du software, et la création des sites web dynamiques, etc. 4-Séparer la poste des télécommunications au niveau de la gestion, c'est à dire, créer un ministère qui s'occupe uniquement des technologies de l'information et de la communication. 5-Lancer des nouveaux métiers comme l'infopreneur c'est à dire des entreprises qui travaillent dans l'information numérique. Comment appréciez-vous l'implication des pouvoirs publics dans la promotion de la société de l'information en Algérie. Peut-on parler de fracture numérique? L'implication des pouvoirs publics dans la promotion de la société de l'information en Algérie est encore très faible. Car nos enfants nous dépassent de loin, autrement dit, les jeunes d'aujourd'hui appartiennent à la génération numérique et nous à la génération analogique. Pour cela, on doit faire l'effort pour migrer le plutôt possible de l'analogique vers le numérique. Et là, je reviens à l'opération OUSRATIC, qui doit être le début d'une Révolution numérique dans notre pays. Que pensez-vous du projet de E-Algérie 2013 ? Franchement, si on travaille avec le même rythme et avec la même mentalité d'aujourd'hui, je dirai que le projet e-Algérie 2013 ne sera pas réalisé, car jusqu'à présent on n'a pas pu vulgariser les NTIC en Algérie. Aussi, je mentionne que le projet de E-Algérie 2013 doit être en langues arabe et thamazight, mais pas en français, sinon en ne peut pas parler de E-Algérie, mais plutôt de E-France. Car, d'après les statistiques, l'ensemble du peuple algérien parle l'arabe, et en plus c'est la langue nationale avec le thamazight bien sûr. Qu'est-ce que le Hacking? Le hacking est un ensemble de techniques informatiques, visant à attaquer un réseau, un site, etc. Ces attaques sont diverses. On y retrouve l'envoi de «bombes» logicielles, l'envoi et la recherche de chevaux de Troie, la recherche de trous de sécurité, le détournement d'identité. Il y a également la surcharge provoquée d'un système d'information, le changement des droits utilisateur d'un ordinateur et l a provocation d'erreurs non gérées etc. Les attaques peuvent être locales (sur le même ordinateur, voir sur le même réseau) ou distantes (sur internet). Quel est le but du hacking? Les buts du hacking sont divers. Selon les individus (les «hackers»), on y retrouve la vérification de la sécurisation d'un système, le vol d'informations (fiches de paye, code de carte de crédit), le terrorisme, l'espionnage « classique » ou industriel (intelligence économique), le chantage, la manifestation politique, par simple «jeu», par défi et pour apprendre, etc. Quels sont les types d'attaques? Les hackers utilisent plusieurs techniques d'attaques. Ces attaques peuvent être regroupées en trois familles différentes: les attaques directes, les attaques indirectes par rebond et les attaques indirectes par réponses. Les attaques directes: c'est la plus simple des attaques. Le hacker attaque directement sa victime à partir de son ordinateur. La plupart des «script kiddies» utilisent cette technique. En effet, les programmes de hack qu'ils utilisent ne sont que faiblement paramétrables, et un grand nombre de ces logiciels envoient directement les paquets à la victime. Si vous vous faîtes attaquer de la sorte, il y a de grandes chances pour que vous puissiez remonter à l'origine de l'attaque, identifiant par la même occasion d'identité de l'attaquant. Les attaques indirectes par rebond: cette attaque est très prisée des hackers. En effet, le rebond a deux avantages, à savoir masquer l'identité (l'adresse IP) du hacker et éventuellement, utiliser les ressources de l'ordinateur intermédiaire car, il est plus puissant (CPU, bande passante …) pour attaquer. Le principe en lui même, est simple : les paquets d'attaque sont envoyés à l'ordinateur intermédiaire, qui répercute l'attaque vers la victime. D'où le terme de rebond. L'attaque FTP Bounce fait partie de cette famille d'attaque. Si vous êtes victimes de ce genre d'attaque, il n'est pas facile de remonter à la source. Au plus simple, vous remontrez à l'ordinateur intermédiaire. Enfin, pour ce qui est des attaques indirectes par réponse, il s'agit, en fait, d'une attaque qui est un dérivé de l'attaque par rebond. Elle offre les mêmes avantages, du point de vue du hacker. Mais au lieu d'envoyer une attaque à l'ordinateur intermédiaire pour qu'il la répercute, l'attaquant va lui envoyer une requête. Et c'est cette réponse à la requête qui va être envoyée à l'ordinateur victime. Là aussi, il n'est pas aisé de remonter à la source. En conclusion, lorsque vous vous faîtes attaquer, cela peut se faire en direct ou via un ou plusieurs ordinateurs intermédiaires. Le fait de comprendre l'attaque va vous permettre de savoir comment remonter au hacker. Que pensez-vous de l'outsourcing, terme nouveau dans le jargon informatique? L'outsourcing est un mot anglais qui désigne l'externalisation. C'est le transfert de tout ou d'une partie d'une fonction d'une organisation (entreprise ou administration) vers un partenaire externe. Elle consiste très souvent en la sous-traitance des activités jugées non-essentielles et non stratégiques. Pour une entreprise, il s'agit de celles qui sont les moins productrices de revenus. C'est un outil de gestion stratégique qui se traduit par la restructuration d'une entreprise au sein de sa sphère d'activités, ses compétences de base et son corps de métier. L'outsourcing diffère de la simple prestation extérieure de services et de la simple sous-traitance; dans la mesure où il y a pilotage étroit par l'entreprise donneuse d'ordre et engagement du prestataire externe. Pour moi, l'outsourcing est un élément fondamental, qui va permettre la création de beaucoup d'entreprises de sous-traitance dans le domaine de l'informatique, internet, multi-média et autre, ce que j'appelle « des infopreneurs ». Par exemple, je pense que c'est aberrant pour une entreprise, comme la Sonatrach, dont la vocation est le pétrole et le gaz, de développer seule l'informatique et l'internet. La meilleure méthode consiste à sous-traiter ces deux opérations avec des entreprises spécialisées dans l'informatique et l'internet, car la prestation sera meilleure et moins chère.