Le nombre de cybercafés activant à travers l'Algérie a plus que décuplé ces cinq dernières années, passant de quelque 500 unités en 1999 à près de 6 000 en 2005, selon les dernières statistiques fournies mardi par l'Etablissement d'enseignement professionnel à distance (EEPAD). Cette progression, réalisée grâce notamment à la libéralisation des télécommunications en 2000, a permis de recenser, en 2005, au moins un million d'internautes à travers le pays qui compte cependant quelque 32 millions d'habitants, a indiqué M. Abderrahmane Bedjaoui, directeur de la communication à l'EEPAD, en marge d'un séminaire organisé à Alger par la Confédération des cadres de la finance et de la comptabilité (CCFC). Profitant de ce “boom” technologique, les opérateurs privés ne cessent de s'intéresser au marché de l'internet depuis 2000. Les fournisseurs d'accès à ce produit (ou provider) sont actuellement au nombre de 95, a indiqué M. Bedjaoui. La connexion à internet à haut débit (ADSL) aura à son tour révolutionné le marché algérien de l'informatique. L'ADSL “a été introduite en Algérie il y a un an et demi à peine, et ses abonnés atteignent déjà les 120 000”, s'est-il félicité. Selon ce responsable, l'utilisation imminente en Algérie de la technique de l'IP, qui permet aux utilisateurs d'internet d'effectuer des communications téléphoniques, “aura un impact positif sur les prix de ces communications”. Le développement des nouvelles Technologies de l'information et de la communication (TIC) en Algérie, ayant déjà bénéficié d'un financement important de la Banque mondiale et de la Banque africaine de développement (BAD), a été doté de 50 milliards de dinars dans le cadre du programme complémentaire de soutien à la croissance (2005-2009). D'autre part, le représentant de l'EEPAD, structure créée en 1991 pour généraliser, entre autres, l'utilisation de l'enseignement à distance, a indiqué que son établissement allait lancer en octobre prochain “l'école plus” qui consiste à donner des cours d'accompagnement sur internet aux candidats au baccalauréat. Les participants à cette rencontre, unanimes à dire que la technologie était la “nouvelle recette de la civilisation”, ont soulevé le problème de “l'inéquitable répartition de la richesse” à travers le pays ; ce qui fait, selon l'un d'eux, que des “zones à l'intérieur du pays demeurent totalement privées de l'informatique faute de moyens financiers”.