Les émeutes ont repris avant-hier en fin d'après-midi pour durer une bonne partie de la nuit du mardi au mercredi. Les émeutes ont repris avant-hier en fin d'après-midi pour durer une bonne partie de la nuit du mardi au mercredi. La seconde journée consécutive à Diar Echems, un quartier de l'Algérois projeté sur les devants de la scène médiatique nationale à la faveur de événement, sur fond de bras de fer entre habitants et forces de police, dont il est le théâtre depuis lundi dernier. La situation demeure aussi tendue 48 heures après le déclenchement des hostilités en dépit du semblant d'accalmie qui y règne. Rien n'est moins sûr, en effet, que les hostilités ne vont pas reprendre d'un moment à l'autre avec la même intensité que ces dernières heures si ce n'est plus, tant la tension est vive. L'intervention des forces de police pour canaliser un mouvement qui se voulait au départ pacifique puisque portant sur une revendication sociale : des logements dans le cas présent, a mis le feu aux poudres, au moment où les habitants attendaient un hypothétique retour d'écho de la part des élus de l'APC d'El Madania. En guise de réponse après deux jours d'émeutes, de chassés-croisés entre les forces de l'ordre et les habitants et des dégâts importants, les élus ont promis aux émeutiers de leur consentir 300 logements. « C'est ahurissant, 300 logements pour 1.500 familles… comment comptent-ils s'y prendre ?! », S'interrogent les habitants qui préviennent que si leurs doléances ne sont pas prises sérieusement en charge, ils comptent battre de nouveau le pavé en fin d'après-midi du mercredi 21 octobre. Une délégation a engagé des pourparlers avec l'administration pour tenter de parvenir à un compromis. Mais, ce qui est à relever dans cet épisode de Diar Echems est le caractère imprévisible des échauffourées entre habitants et forces antiémeutes. Avant-hier au matin, lors d'une virée sur les lieux nous avions été surpris par l'accalmie qui caractérisait ce « Shanty town » oublié des responsables. Aucune trace des émeutes de la veille. La vie nous a même semblé avoir repris ses droits. Mais, juste après, soit en début d'après-midi, les hostilités avaient repris de plus belle et ont même gagné en intensité comparativement aux heurts de la veille, comme en témoigne un habitant. Plusieurs blessés et des arrestations à la pelle sont enregistrés du côté des émeutiers. Côté policiers, on dénombre au moins cinq blessés. A. Yahia 49 ans marié et père d'un petit garçon, raconte avec une forte dose d'amertume le quotidien miséreux de ce gigantesque bourg situé au cœur de la capitale. Chômage, drogue, prostitution.., tel est le triptyque infernal qui rythme le quotidien des 1.500 familles qui y « survivent » depuis plus de 47 ans. La vie y est dure et l'avenir de plus en plus sombre. Le célibat règne dans ce quartier. On y retrouve ainsi des célibataires à… 50 ans. Les jeunes du quartier, célibataires et chômeurs, noient leur chagrin dans l'alcool et les drogues dures. Leur morne quotidien est fait principalement d'interminables heures passées au cybercafé du coin. Les « une pièce-cuisine » qui font office de demeure, ne pouvant « contenir » tout le monde, les malheureux n'ont d'autre choix que d'attendre qu'une place « se libère ». Certains jeunes racontent qu'ils veillent jusqu'à des heures très tardives de la nuit avant de regagner leurs chaumières. En raison de la promiscuité, il n'y plus d'intimité. A notre demande, le quadragénaire accepte de nous faire visiter le quartier. Après avoir marché quelques mètres au milieu des amoncellements d'immondices, nous nous engouffrons dans ce qui fait office de demeure de ammi Mohamed 75 ans qui n'est autre que le beau-père de notre «guide». Ce septuagénaire à l'allure frêle affirme qu'il vit dans l'agglomération d'El Madania ex- Clos Salombiers depuis 1954. «J'avais à peine une dizaine d'années lorsque nous avons débarqué ici», tient-il à nous préciser. «Ce qui nous arrive est inadmissible dans un pays pour lequel se sont sacrifiés des centaines de milliers de chouhada (martyrs)», s'indigne-t-il. Ammi Mohamed partageait jusqu'à il y a peu sa «pièce-cuisine» avec son gendre, sa femme et leur enfant et ses quatre fils tous célibataires. L'un deux dormait encore lorsque nous nous sommes introduits chez eux. Lui, comme d'ailleurs ses congénères, a dû veiller tard à la fois en raison de l'exigüité des lieux mais surtout à la suite des heurts de la veille qui se sont poursuivis jusqu'aux environs de 23h. Le degré de dénuement est tel que certains habitants ont même investi ce qui était auparavant le théâtre de chaudes parties de football pour les garçons du quartier en y construisant des masures de fortune, tandis que d'autres ont carrément investi les caves. Au fur et à mesure que nous avançons dans ce véritable labyrinthe, sans jeu de mots aucun, les images de désolement défilaient sans discontinuer. Au cours de notre «périple», nous avons surtout été frappés par la saleté ambiante : des amoncellements d'ordures jonchent le sol, des eaux usées se déversent à ciel ouvert, laissant échapper une odeur difficilement supportable au point d'agresser nos narines. C'est à se demander où se situe le rôle les élus locaux censés être en principe des intermédiaires entre le citoyen et l'administration ? Bab El-Oued a eu chaud Avant-hier soir, au même moment où les habitants de Diar Echems, dans la commune d'El Madania, battaient le pavé pour la seconde journée consécutive pour revendiquer le droit au logement social, la carrière Jaubert à Bab El-Oued a vu le déploiement d'un dispositif de sécurité sans précédent. L'alerte a été donnée dès que de petits groupes de jeunes, visiblement chauffés à blanc, ont commencé à ce constituer. Le quadrillage mis en place par les services de sécurités «est une mesure de précaution» a déclaré sur place au Midi Libre un officier des forces anti-émeutes. Par ailleurs, le rond-point au niveau du Triolet a été fermé à la circulation pendant environ quatre heures, a-t-on constaté sur place. Heureusement, aucun heurt n'a été signalé. Un important dispositif sécuritaire a été déployé dans plusieurs quartiers de la capitale La seconde journée consécutive à Diar Echems, un quartier de l'Algérois projeté sur les devants de la scène médiatique nationale à la faveur de événement, sur fond de bras de fer entre habitants et forces de police, dont il est le théâtre depuis lundi dernier. La situation demeure aussi tendue 48 heures après le déclenchement des hostilités en dépit du semblant d'accalmie qui y règne. Rien n'est moins sûr, en effet, que les hostilités ne vont pas reprendre d'un moment à l'autre avec la même intensité que ces dernières heures si ce n'est plus, tant la tension est vive. L'intervention des forces de police pour canaliser un mouvement qui se voulait au départ pacifique puisque portant sur une revendication sociale : des logements dans le cas présent, a mis le feu aux poudres, au moment où les habitants attendaient un hypothétique retour d'écho de la part des élus de l'APC d'El Madania. En guise de réponse après deux jours d'émeutes, de chassés-croisés entre les forces de l'ordre et les habitants et des dégâts importants, les élus ont promis aux émeutiers de leur consentir 300 logements. « C'est ahurissant, 300 logements pour 1.500 familles… comment comptent-ils s'y prendre ?! », S'interrogent les habitants qui préviennent que si leurs doléances ne sont pas prises sérieusement en charge, ils comptent battre de nouveau le pavé en fin d'après-midi du mercredi 21 octobre. Une délégation a engagé des pourparlers avec l'administration pour tenter de parvenir à un compromis. Mais, ce qui est à relever dans cet épisode de Diar Echems est le caractère imprévisible des échauffourées entre habitants et forces antiémeutes. Avant-hier au matin, lors d'une virée sur les lieux nous avions été surpris par l'accalmie qui caractérisait ce « Shanty town » oublié des responsables. Aucune trace des émeutes de la veille. La vie nous a même semblé avoir repris ses droits. Mais, juste après, soit en début d'après-midi, les hostilités avaient repris de plus belle et ont même gagné en intensité comparativement aux heurts de la veille, comme en témoigne un habitant. Plusieurs blessés et des arrestations à la pelle sont enregistrés du côté des émeutiers. Côté policiers, on dénombre au moins cinq blessés. A. Yahia 49 ans marié et père d'un petit garçon, raconte avec une forte dose d'amertume le quotidien miséreux de ce gigantesque bourg situé au cœur de la capitale. Chômage, drogue, prostitution.., tel est le triptyque infernal qui rythme le quotidien des 1.500 familles qui y « survivent » depuis plus de 47 ans. La vie y est dure et l'avenir de plus en plus sombre. Le célibat règne dans ce quartier. On y retrouve ainsi des célibataires à… 50 ans. Les jeunes du quartier, célibataires et chômeurs, noient leur chagrin dans l'alcool et les drogues dures. Leur morne quotidien est fait principalement d'interminables heures passées au cybercafé du coin. Les « une pièce-cuisine » qui font office de demeure, ne pouvant « contenir » tout le monde, les malheureux n'ont d'autre choix que d'attendre qu'une place « se libère ». Certains jeunes racontent qu'ils veillent jusqu'à des heures très tardives de la nuit avant de regagner leurs chaumières. En raison de la promiscuité, il n'y plus d'intimité. A notre demande, le quadragénaire accepte de nous faire visiter le quartier. Après avoir marché quelques mètres au milieu des amoncellements d'immondices, nous nous engouffrons dans ce qui fait office de demeure de ammi Mohamed 75 ans qui n'est autre que le beau-père de notre «guide». Ce septuagénaire à l'allure frêle affirme qu'il vit dans l'agglomération d'El Madania ex- Clos Salombiers depuis 1954. «J'avais à peine une dizaine d'années lorsque nous avons débarqué ici», tient-il à nous préciser. «Ce qui nous arrive est inadmissible dans un pays pour lequel se sont sacrifiés des centaines de milliers de chouhada (martyrs)», s'indigne-t-il. Ammi Mohamed partageait jusqu'à il y a peu sa «pièce-cuisine» avec son gendre, sa femme et leur enfant et ses quatre fils tous célibataires. L'un deux dormait encore lorsque nous nous sommes introduits chez eux. Lui, comme d'ailleurs ses congénères, a dû veiller tard à la fois en raison de l'exigüité des lieux mais surtout à la suite des heurts de la veille qui se sont poursuivis jusqu'aux environs de 23h. Le degré de dénuement est tel que certains habitants ont même investi ce qui était auparavant le théâtre de chaudes parties de football pour les garçons du quartier en y construisant des masures de fortune, tandis que d'autres ont carrément investi les caves. Au fur et à mesure que nous avançons dans ce véritable labyrinthe, sans jeu de mots aucun, les images de désolement défilaient sans discontinuer. Au cours de notre «périple», nous avons surtout été frappés par la saleté ambiante : des amoncellements d'ordures jonchent le sol, des eaux usées se déversent à ciel ouvert, laissant échapper une odeur difficilement supportable au point d'agresser nos narines. C'est à se demander où se situe le rôle les élus locaux censés être en principe des intermédiaires entre le citoyen et l'administration ? Bab El-Oued a eu chaud Avant-hier soir, au même moment où les habitants de Diar Echems, dans la commune d'El Madania, battaient le pavé pour la seconde journée consécutive pour revendiquer le droit au logement social, la carrière Jaubert à Bab El-Oued a vu le déploiement d'un dispositif de sécurité sans précédent. L'alerte a été donnée dès que de petits groupes de jeunes, visiblement chauffés à blanc, ont commencé à ce constituer. Le quadrillage mis en place par les services de sécurités «est une mesure de précaution» a déclaré sur place au Midi Libre un officier des forces anti-émeutes. Par ailleurs, le rond-point au niveau du Triolet a été fermé à la circulation pendant environ quatre heures, a-t-on constaté sur place. Heureusement, aucun heurt n'a été signalé. Un important dispositif sécuritaire a été déployé dans plusieurs quartiers de la capitale