Après une nuit d'affrontements entre émeutiers du quartier populaire de Diar Chems et forces de l'ordre, la journée d'hier s'est caractérisée plutôt par un calme apparent. Les traces des violences ont beau avoir été effacés par les services communaux, une odeur de brûlé flottait hier encore dans l'air. Ces relents tenaces semblent provenir notamment de l'utilisation intensive de cocktails Molotov par les émeutiers et le Gaz lacrymogène des forces de l'ordre. Il faut dire que les échauffourées de la veille (la nuit de Mardi à Mercredi) ont duré jusqu'aux premières lueurs de l'aurore. D'après le témoignage d'un policier blessé «mêmes les appels au calme lancés par l'imam du quartier à l'aide de hauts parleurs n'ont pas été entendus». Pire encore, d'après ce policier, «l'imam a failli être lynché si ce n'est l'intervention discrète de collègues en civil». Ces émeutes auraient fait, en tout, plus d'une cinquantaine de blessés entre policiers et émeutiers sans compter les nombreux saccages. Interrogés sur cet arrêt brusque des hostilités, quelques jeunes du quartier Diar Echams nous ont révélé, hier, qu'ils accordaient par là aux autorités un ultimatum d'un mois afin de reloger les habitants du bidonville : «sinon, c'est la reprise de la guerre !», menacent-ils.