Abdullah Abdullah a annoncé hier lors d'un meeting à Kaboul, qu'en raison des risques de fraude, il ne participera pas au second tour de la présidentielle l'opposant au président sortant Hamid Karzaï. Abdullah Abdullah a annoncé hier lors d'un meeting à Kaboul, qu'en raison des risques de fraude, il ne participera pas au second tour de la présidentielle l'opposant au président sortant Hamid Karzaï. Laissant ce dernier seul en lice, sa décision replonge le pays dans l'incertitude politique. "La décision n'a pas été façile. Je l'ai prise après de nombreuses consultations avec le peuple d'Afghanistan, mes partisans et les leaders influents ». Après les fraudes massives du premier tour (un quart des votes annulés), l'ancien ministre des Affaires étrangères réclamait le renvoi du chef de l'IEC, chargée de l'organisation du scrutin et considérée pro-Karzaï, ainsi que la suspension de trois ministres ayant fait campagne pour son adversaire. Il voulait aussi la garantie de la fermeture des bureaux de vote fantômes qui n'avaient pas ouvert le 20 août mais avaient expédié de pleines urnes de votes fictifs. L'IEC qui estime que son chef ne peut etre démis que par la cour suprême, tout comme M. Karzaï, avaient rejeté ces demandes. Dans ces conditions, "le second tour serait encore pire que le premier", a estimé M. Abdullah. "Je n'ai pas appelé au boycott", a-t-il néanmoins souligné, alors que son camp avait menacé de recourir à cette tactique. Laissant à ses partisans le soin de choisir de voter ou non au second tour, M. Abdullah les a appelés à "ne pas descendre dans la rue, ne pas faire de manifestations", alors que les craintes de réactions violentes sont fortes. Motivant sa décision, il l'a justifié par « les droits du peuple, pour le processus démocratique, pour sauver nos traditions, pour les martyrs et pour la destinée et l'ambition de la Nation. » Appelé par la communauté internationale à conclure un accord avec son rival pour former un gouvernement d'unité nationale, il avait exclu toute participation personnel au gouvernement en cas de défaite. Trois ans après avoir eté limogé du ministère des Affaires étrangères, Abdullah abdullah avait fait le 20 août un retour politiqur remarqué en se classant deuxième avec un score de 30,59% contre 49,67% pour Karzai. Cet ancien ophtalmologue avait mené une campagne électorale dynamique, sillonnant le pays et drainant d'énormes foules. Il avait construit sa réputation durant les trois décennies de guerres afghanes en tant que porte-parole de Shah Massoud et opposant au régime taliban. Il avait souvent dénonnçé la « deconnexion » entre le gouvernement et la population victime de la corruption et de la violence des talibans. Côté Karzaï, on plaide toujours pour la poursuite du processus électoral. "Nous pensons que l'élection doit se tenir, le processus doit s'achever. Il faut donner au peuple d'Afghanistan le droit de voter", a déclaré Wahid Omar, porte-parole de campagne de M. Karzaï. Virtuellement assuré de conserver son mandat après le retrait de son rival, Hamid Karzai tombé en disgrace après un bilan très controversé, a été contraint d'accepter le deuxième tour. Accusé de fraudes massives à son profit, il avait nié. Karzai a été porté au pouvoir par les puisances occidentales lors de la conférence de Bonn en décembre 2001 après la chute des talibans. Il a été confirmé en 2002 par une Loya Jirga (grand conseil tribal). Fin 2004, il remportait la première présidentielle au suffrage universel direct de l'histoire du pays avec 55,4% des voix. L'éventualité du retrait d'un candidat du second tour n'etant pas prévue dans la constitution, ce serait donc à la cour suprême de juger ce cas, prolongeant encore le suspens sur le résultat du scrutin et mettant l'accent sur sa crédibilité; Haroun Mir, du Centre afghan de recherches et d'études politiques, pense que l'élection pourrait se tenir, au risque de faire perdre toute légitimité à M. Karzaï. «Si le second tour a lieu et si la participation est très basse, sous 20%, même s'il est déclaré vainqueur, il lui manquera la légitimité". "Le Dr. Abdullah pourrait lui causer beaucoup de problèmes, car il pourrait refuser de reconnaître sa légitimité, et aussi son autorité", a-t-il ajouté. La décision de M. Abdullah plonge donc l'Afghanistan dans une totale incertitude politique, en pleine flambée des violences des talibans. Depuis que ces derniers ont été chassés du pouvoir fin 2001, 2009 est l'année la plus meurtrière à la fois pour les civils, les forces afghanes et les 100.000 soldats étrangers déployés dans le pays. K. Z. Laissant ce dernier seul en lice, sa décision replonge le pays dans l'incertitude politique. "La décision n'a pas été façile. Je l'ai prise après de nombreuses consultations avec le peuple d'Afghanistan, mes partisans et les leaders influents ». Après les fraudes massives du premier tour (un quart des votes annulés), l'ancien ministre des Affaires étrangères réclamait le renvoi du chef de l'IEC, chargée de l'organisation du scrutin et considérée pro-Karzaï, ainsi que la suspension de trois ministres ayant fait campagne pour son adversaire. Il voulait aussi la garantie de la fermeture des bureaux de vote fantômes qui n'avaient pas ouvert le 20 août mais avaient expédié de pleines urnes de votes fictifs. L'IEC qui estime que son chef ne peut etre démis que par la cour suprême, tout comme M. Karzaï, avaient rejeté ces demandes. Dans ces conditions, "le second tour serait encore pire que le premier", a estimé M. Abdullah. "Je n'ai pas appelé au boycott", a-t-il néanmoins souligné, alors que son camp avait menacé de recourir à cette tactique. Laissant à ses partisans le soin de choisir de voter ou non au second tour, M. Abdullah les a appelés à "ne pas descendre dans la rue, ne pas faire de manifestations", alors que les craintes de réactions violentes sont fortes. Motivant sa décision, il l'a justifié par « les droits du peuple, pour le processus démocratique, pour sauver nos traditions, pour les martyrs et pour la destinée et l'ambition de la Nation. » Appelé par la communauté internationale à conclure un accord avec son rival pour former un gouvernement d'unité nationale, il avait exclu toute participation personnel au gouvernement en cas de défaite. Trois ans après avoir eté limogé du ministère des Affaires étrangères, Abdullah abdullah avait fait le 20 août un retour politiqur remarqué en se classant deuxième avec un score de 30,59% contre 49,67% pour Karzai. Cet ancien ophtalmologue avait mené une campagne électorale dynamique, sillonnant le pays et drainant d'énormes foules. Il avait construit sa réputation durant les trois décennies de guerres afghanes en tant que porte-parole de Shah Massoud et opposant au régime taliban. Il avait souvent dénonnçé la « deconnexion » entre le gouvernement et la population victime de la corruption et de la violence des talibans. Côté Karzaï, on plaide toujours pour la poursuite du processus électoral. "Nous pensons que l'élection doit se tenir, le processus doit s'achever. Il faut donner au peuple d'Afghanistan le droit de voter", a déclaré Wahid Omar, porte-parole de campagne de M. Karzaï. Virtuellement assuré de conserver son mandat après le retrait de son rival, Hamid Karzai tombé en disgrace après un bilan très controversé, a été contraint d'accepter le deuxième tour. Accusé de fraudes massives à son profit, il avait nié. Karzai a été porté au pouvoir par les puisances occidentales lors de la conférence de Bonn en décembre 2001 après la chute des talibans. Il a été confirmé en 2002 par une Loya Jirga (grand conseil tribal). Fin 2004, il remportait la première présidentielle au suffrage universel direct de l'histoire du pays avec 55,4% des voix. L'éventualité du retrait d'un candidat du second tour n'etant pas prévue dans la constitution, ce serait donc à la cour suprême de juger ce cas, prolongeant encore le suspens sur le résultat du scrutin et mettant l'accent sur sa crédibilité; Haroun Mir, du Centre afghan de recherches et d'études politiques, pense que l'élection pourrait se tenir, au risque de faire perdre toute légitimité à M. Karzaï. «Si le second tour a lieu et si la participation est très basse, sous 20%, même s'il est déclaré vainqueur, il lui manquera la légitimité". "Le Dr. Abdullah pourrait lui causer beaucoup de problèmes, car il pourrait refuser de reconnaître sa légitimité, et aussi son autorité", a-t-il ajouté. La décision de M. Abdullah plonge donc l'Afghanistan dans une totale incertitude politique, en pleine flambée des violences des talibans. Depuis que ces derniers ont été chassés du pouvoir fin 2001, 2009 est l'année la plus meurtrière à la fois pour les civils, les forces afghanes et les 100.000 soldats étrangers déployés dans le pays. K. Z.