Le gouvernement turc doit présenter cette semaine au Parlement un ambitieux, mais controversé, projet de mesures en faveur de la communauté kurde de Turquie. S'il venait à être adopté, il constituerait une tentative historique pour mettre fin à un conflit vieux d'un quart de siècle. Il en est attendu à terme l'amenuisement du soutien dont disposent les rebelles du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), notamment dans le sud-est du pays peuplé majoritairement de Kurdes. C'est aujourd'hui que le ministre de l'Intérieur, Besir Atalay, partira en « campagne » pour expliquer aux députés les grandes lignes de cette "ouverture démocratique". Sa tâche sera ardue, l'opposition , trés critique vis-à-vis de ce projet, le dénonce comme une atteinte à l'unité du pays. Depuis l'été, le Parti de la justice et du développement ,(AKP, issu de la mouvance islamiste), du Premier ministre Recep Tayyip Erdogan, s'efforce de préparer l'opinion à l'annonce de ces mesures. Les détails du plan n'ont pas été révélés. Mais, selon la presse turque, Ankara pourrait annuler les restrictions sur l'usage de la langue kurde, autoriser le retour d'Irak des réfugiés kurdes, abandonner les noms turcisés de villes kurdes, dissoudre à terme la milice kurde supplétive anti-PKK et investir dans le sud-est, appauvri par les combats et en proie à un chômage record. Dans une démonstration publique de bonne volonté, huit militants du PKK et 26 civils kurdes sont rentrés en Turquie en octobre, quittant leurs camps du nord de l'Irak. Mais l'accueil en héros qui leur a été réservé dans les villes du sud-est, et le fait qu'il aient été maintenus en liberté, a provoqué un tollé de l'opposition poussant le Premier ministre à suspendre l'arrivée prévue d'autres groupes. Dans cette affaire, le soutien au parti gouvernemental s'est érodé sensiblement, en particulier en Anatolie profonde, où l'on pense que le parti d'Erdogan veut légitimer le PKK, qui figure sur la liste américaine noire des organisations terroristes. Face à cette opposition, quels risques politiques encourt Recep Tayyip Erdogan, dans un pays éprouvé par 25 ans de lutte sécessionniste, avec un lourd bilan de 45.000 morts ? "Un consensus social minimum est indispensable pour pouvoir conduire les réformes avec plus de sérénité", estime le politologue Dogu Ergil. Si ce consensus soçial minimum reste à conquérir auprés des Turcs, les deux-tiers des Kurdes turcs n'approuvent pas, selon lui, le PKK mais réclament une amélioration de leurs droits politiques et sociaux. M. Erdogan a indiqué samedi être conscient "des risques, et peut-être du lourd tribut" que pourrait être amené à payer son gouvernement.Il a néanmoins assuré qu'il continuerait avec "courage" à tenter de régler un problème resté un tabou durant des années. Une baisse des violences est enregistée depuis l'été. L'aviation de la Turquie-qui refuse de dialoguer avec le PKK et le combat-, ne bombarde plus les repaires rebelles du nord de l'Irak. Le PKK a pour sa part rejeté le plan, avant même son annonce. "Le gouvernement turc n'a jamais eu l'intention de résoudre la question kurde. Il joue la comédie", a ainsi déclaré son commandant militaire, Murat Karayilan, depuis les montagnes irakiennes, refusant de déposer les armes."Il s'agit de réformes de façade. La mentalité est toujours la même: le refus de l'affirmation de l'identité du peuple kurde dans la Constitution turque", a-t-il estimé. Consciente que le problème kurde gêne sa candidature à l'Europe, qui critique à l'occasion des atteintes aux droits de l'Homme, la Turquie a déjà, ces dernières années, fait de premiers petits pas en octroyant d'importants droits culturels à sa minorité kurde. Celle-çi est estimée à plus de 12 millions sur un total de 71 millions d'habitants. Le gouvernement turc doit présenter cette semaine au Parlement un ambitieux, mais controversé, projet de mesures en faveur de la communauté kurde de Turquie. S'il venait à être adopté, il constituerait une tentative historique pour mettre fin à un conflit vieux d'un quart de siècle. Il en est attendu à terme l'amenuisement du soutien dont disposent les rebelles du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), notamment dans le sud-est du pays peuplé majoritairement de Kurdes. C'est aujourd'hui que le ministre de l'Intérieur, Besir Atalay, partira en « campagne » pour expliquer aux députés les grandes lignes de cette "ouverture démocratique". Sa tâche sera ardue, l'opposition , trés critique vis-à-vis de ce projet, le dénonce comme une atteinte à l'unité du pays. Depuis l'été, le Parti de la justice et du développement ,(AKP, issu de la mouvance islamiste), du Premier ministre Recep Tayyip Erdogan, s'efforce de préparer l'opinion à l'annonce de ces mesures. Les détails du plan n'ont pas été révélés. Mais, selon la presse turque, Ankara pourrait annuler les restrictions sur l'usage de la langue kurde, autoriser le retour d'Irak des réfugiés kurdes, abandonner les noms turcisés de villes kurdes, dissoudre à terme la milice kurde supplétive anti-PKK et investir dans le sud-est, appauvri par les combats et en proie à un chômage record. Dans une démonstration publique de bonne volonté, huit militants du PKK et 26 civils kurdes sont rentrés en Turquie en octobre, quittant leurs camps du nord de l'Irak. Mais l'accueil en héros qui leur a été réservé dans les villes du sud-est, et le fait qu'il aient été maintenus en liberté, a provoqué un tollé de l'opposition poussant le Premier ministre à suspendre l'arrivée prévue d'autres groupes. Dans cette affaire, le soutien au parti gouvernemental s'est érodé sensiblement, en particulier en Anatolie profonde, où l'on pense que le parti d'Erdogan veut légitimer le PKK, qui figure sur la liste américaine noire des organisations terroristes. Face à cette opposition, quels risques politiques encourt Recep Tayyip Erdogan, dans un pays éprouvé par 25 ans de lutte sécessionniste, avec un lourd bilan de 45.000 morts ? "Un consensus social minimum est indispensable pour pouvoir conduire les réformes avec plus de sérénité", estime le politologue Dogu Ergil. Si ce consensus soçial minimum reste à conquérir auprés des Turcs, les deux-tiers des Kurdes turcs n'approuvent pas, selon lui, le PKK mais réclament une amélioration de leurs droits politiques et sociaux. M. Erdogan a indiqué samedi être conscient "des risques, et peut-être du lourd tribut" que pourrait être amené à payer son gouvernement.Il a néanmoins assuré qu'il continuerait avec "courage" à tenter de régler un problème resté un tabou durant des années. Une baisse des violences est enregistée depuis l'été. L'aviation de la Turquie-qui refuse de dialoguer avec le PKK et le combat-, ne bombarde plus les repaires rebelles du nord de l'Irak. Le PKK a pour sa part rejeté le plan, avant même son annonce. "Le gouvernement turc n'a jamais eu l'intention de résoudre la question kurde. Il joue la comédie", a ainsi déclaré son commandant militaire, Murat Karayilan, depuis les montagnes irakiennes, refusant de déposer les armes."Il s'agit de réformes de façade. La mentalité est toujours la même: le refus de l'affirmation de l'identité du peuple kurde dans la Constitution turque", a-t-il estimé. Consciente que le problème kurde gêne sa candidature à l'Europe, qui critique à l'occasion des atteintes aux droits de l'Homme, la Turquie a déjà, ces dernières années, fait de premiers petits pas en octroyant d'importants droits culturels à sa minorité kurde. Celle-çi est estimée à plus de 12 millions sur un total de 71 millions d'habitants.