Tous les chemins mènent à… Tiguemounine. On a le droit de changer l'adage. Car en effet, que l'on emprunte la route des Ouacifs ou celle des Iboudrarène, le chemin mènera vers une perle villageoise : Tiguemounine. Tous les chemins mènent à… Tiguemounine. On a le droit de changer l'adage. Car en effet, que l'on emprunte la route des Ouacifs ou celle des Iboudrarène, le chemin mènera vers une perle villageoise : Tiguemounine. Ce village, niché sur un mamelon, comme son nom l'indique, permet au regard d'aller d'un sommet à un autre d'une manière altière et audacieuse. L'impression d'être dans les airs est tolérée. L'oxygène y est aussi pur que la dimension azuréenne du ciel. Dès l'entrée du village, l'œil admiratif englobe dans son champ de vision Talletat, un sommet à l'imposante stature de l'inoxydable Djurdjura. Puis toute l'étendue, ou presque, de cette mythique montagne semble boucher l'horizon d'un air austère en hiver, affriolant au printemps. Tiguemounine s'étale le long d'une ruelle principale, piétonne par nécessité spatiale, sur laquelle s'élèvent des maisons d'hier, donc traditionnelles, et des bâtisses modernes qui, souvent, enlaidissent l'endroit. Ceux qui ont choisi de rebâtir leur toit en gardant, tout au moins, les tuiles de couleur rouge écarlate, préservent l'harmonie des lieux. Mais ceux qui ont élevé des blockhaus, aux lieu et place de la maison introvertie de l'époque, ont contribué à défigurer le charme des villages kabyles. Au centre vital de Tiguemounine, la Tadjemaat existe encore dans son aspect ancestral. Cet endroit est à peu près le synonyme de «l'arbre à palabres» de l'Afrique noire. Tout se règle à cette place même. Mariage. fiançailles. ventes diverses. Affaires liées au bien-être du village, ou tout simplement, la tadjemaat sert d'endroit où les villageois viennent discuter, s'amuser, rigoler et parler de tout et de rien. De la pluie, du beau temps. De la vache du voisin qui a mis bas. Des labours à préparer. Du débroussaillage automnal des oliveraies et /ou des figueraies. La Tadjemmaat, dans son symbole et dans son architecture, existe encore, de nos jours. M'henna, le gardien du temple, en a fait son lieu de prédilection. Il a ainsi la bienveillance de tous les ancêtres de ce lieu ! J'ai été impressionné, comme je ne l'ai jamais été, par la concordance poétique et l'harmonie musicale de Tiguemounine. Il y fait bon vivre. Même si l'hiver y appose son empreinte de froid, de lourdeurs et de mélancolies. Toutes les portes sont ouvertes. J'ai remarqué cela comme une libération du cœur et de l'esprit. Car en ville, les portes et fenêtres sont barreaudées. Ainsi que les cœurs. Dans ce village, Na Taous –que Dieu ait son âme- nous accueillait autrefois devant sa porte, les yeux rieurs, la parole libre et le cœur généreux. «Mes enfants, venez prendre un café… Il est prêt, je vous jure !» Et Na Taous de nous conter la finesse du temps de jadis et, malheureusement, la brutalité du temps d'aujourd'hui. Un peu plus haut, Tahar –un esthète, riche de son amour pour l'art- a pris sur lui de bâtir un théâtre de verdure, entouré d'une nature sauvage. Son admiration pour la saga Amrouche, Tahar –le pur- a dénommé ce coin merveilleux «Agraw n'Taos Amrouche». Voilà un lieu que les décideurs de la culture doivent rentabiliser par des festivals, car il y renferme tous les éléments d'accueils, d'acoustique et autres. Tahar, tout simplement, ne désespère pas de voir jouer en ces lieux une pièce de Mohia, une autre de Alloula, une autre de Bénaissa… Il ne désespère pas de voir jouer Benguettaf, Agoumi, Ben Aouf, et tous les autres.(…) Ce village, niché sur un mamelon, comme son nom l'indique, permet au regard d'aller d'un sommet à un autre d'une manière altière et audacieuse. L'impression d'être dans les airs est tolérée. L'oxygène y est aussi pur que la dimension azuréenne du ciel. Dès l'entrée du village, l'œil admiratif englobe dans son champ de vision Talletat, un sommet à l'imposante stature de l'inoxydable Djurdjura. Puis toute l'étendue, ou presque, de cette mythique montagne semble boucher l'horizon d'un air austère en hiver, affriolant au printemps. Tiguemounine s'étale le long d'une ruelle principale, piétonne par nécessité spatiale, sur laquelle s'élèvent des maisons d'hier, donc traditionnelles, et des bâtisses modernes qui, souvent, enlaidissent l'endroit. Ceux qui ont choisi de rebâtir leur toit en gardant, tout au moins, les tuiles de couleur rouge écarlate, préservent l'harmonie des lieux. Mais ceux qui ont élevé des blockhaus, aux lieu et place de la maison introvertie de l'époque, ont contribué à défigurer le charme des villages kabyles. Au centre vital de Tiguemounine, la Tadjemaat existe encore dans son aspect ancestral. Cet endroit est à peu près le synonyme de «l'arbre à palabres» de l'Afrique noire. Tout se règle à cette place même. Mariage. fiançailles. ventes diverses. Affaires liées au bien-être du village, ou tout simplement, la tadjemaat sert d'endroit où les villageois viennent discuter, s'amuser, rigoler et parler de tout et de rien. De la pluie, du beau temps. De la vache du voisin qui a mis bas. Des labours à préparer. Du débroussaillage automnal des oliveraies et /ou des figueraies. La Tadjemmaat, dans son symbole et dans son architecture, existe encore, de nos jours. M'henna, le gardien du temple, en a fait son lieu de prédilection. Il a ainsi la bienveillance de tous les ancêtres de ce lieu ! J'ai été impressionné, comme je ne l'ai jamais été, par la concordance poétique et l'harmonie musicale de Tiguemounine. Il y fait bon vivre. Même si l'hiver y appose son empreinte de froid, de lourdeurs et de mélancolies. Toutes les portes sont ouvertes. J'ai remarqué cela comme une libération du cœur et de l'esprit. Car en ville, les portes et fenêtres sont barreaudées. Ainsi que les cœurs. Dans ce village, Na Taous –que Dieu ait son âme- nous accueillait autrefois devant sa porte, les yeux rieurs, la parole libre et le cœur généreux. «Mes enfants, venez prendre un café… Il est prêt, je vous jure !» Et Na Taous de nous conter la finesse du temps de jadis et, malheureusement, la brutalité du temps d'aujourd'hui. Un peu plus haut, Tahar –un esthète, riche de son amour pour l'art- a pris sur lui de bâtir un théâtre de verdure, entouré d'une nature sauvage. Son admiration pour la saga Amrouche, Tahar –le pur- a dénommé ce coin merveilleux «Agraw n'Taos Amrouche». Voilà un lieu que les décideurs de la culture doivent rentabiliser par des festivals, car il y renferme tous les éléments d'accueils, d'acoustique et autres. Tahar, tout simplement, ne désespère pas de voir jouer en ces lieux une pièce de Mohia, une autre de Alloula, une autre de Bénaissa… Il ne désespère pas de voir jouer Benguettaf, Agoumi, Ben Aouf, et tous les autres.(…)