Le foisonnement de thèmes et de problématiques n'a pas empêché que se dessine une convergence entre les chercheurs algériens et étrangers qui se sont rencontrés depuis le 29 novembre à l'initiative du Centre national de recherche préhistorique et anthropologique du Bardo. Le premier acquis est, selon Slimane Hachi, directeur du CNRPAH, l'esprit de continuité et la régularité dans laquelle ce second colloque s'inscrit. Le foisonnement de thèmes et de problématiques n'a pas empêché que se dessine une convergence entre les chercheurs algériens et étrangers qui se sont rencontrés depuis le 29 novembre à l'initiative du Centre national de recherche préhistorique et anthropologique du Bardo. Le premier acquis est, selon Slimane Hachi, directeur du CNRPAH, l'esprit de continuité et la régularité dans laquelle ce second colloque s'inscrit. "El ghonia be mia oual el-hella b'ellef" : si le texte vaut cent, la mélodie vaut 1.000, dit-on dans les cercles de musique constantinoise traditionnelle qui nomment la mélodie «la parure» a déclaré, hier, Maya Saïdani, chercheure au CNRPAH qui a proposé des éléments de stratégie pour une préservation du patrimoine musical traditionnel algérien. La chercheure s'est également interrogée sur la meilleure approche pédagogique de son enseignement. Devant un auditoire passionné, Maya Saïdani a effectué un voyage dans le temps pour exposer comment se faisait l'apprentissage musical dans la tradition. "La tendance était alors à la rétention d'informations. Ckoune aâdouk ? Saheb Sânaâtek disait-on alors. Qui est ton ennemi ? Celui qui pratique ton art…" Dans la tradition la transmission des musiques s'opérait dans le temps. On appréciait alors l'élève qualifié de «damghi ou haffadh», c'est-à-dire le cérébral qui mémorise. La connaissance du texte poétique était alors au haut de la liste des qualités demandées au disciple. Les élèves avaient alors jusqu'à 150 textes à connaître par cœur. La difficulté de la musique constantinoise étant avant tout l'apprentissage des échelles musicales. Maya Saïdani a dit regretter avoir déserter les cours de Hassan El-Annabi, n'ayant pas eu la patience nécessaire pour attendre que le Cheikh la remarque. Travaillant étroitement avec des maîtres de la musique andalouse comme MM. Darsouni et Bentchoubane, présents dans la salle, la chercheure s'est félicitée sur la démocratisation opérée dans l'enseignement de cette musique par les actuelles associations qui se chargent de la transmettre. Pourtant comment baliser cet enseignement d'une autre manière que le faisaient autrefois les maîtres du genre ? "L'expérience vécue par les associations montrent qu'elles doivent faire un grand bond pour atteindre un niveau académique", a souligné Mme Saïdani qui propose que sur l'ensemble du territoire national qui recèle une infinité de répertoires différents, un travail de rapprochement ait lieu entre le cheikh, le formateur et le chercheur. Et que chacun respecte les limites de son domaine. Elle a également fait remarquer la dérive actuelle qui fait que l'on s'octroie le titre de cheikh à tort et à travers alors qu'autrefois il était décerné par l'entourage. Abondant dans le même sens, Elsner Jûrgen, ethnomusicologue allemand, a souligné ce que la renaissance et le bouleversement des sociétés ont eu comme impact sur les musiques traditionnelles. Il s'est intéressé en exposant des partitions datant du Congrés de musique arabe du Caire de 1932, au fait que la transcription des musiques ne serait jamais suffisante pour nous donner une idée exacte de ces musiques elles-mêmes. Pierre Augier, ethnomusicologue de Paris a souligné dans son intervention l'importance d'être solidement ancré dans sa tradition orale pour pouvoir restituer correctement une partition. Pour étayer son propos, M. Augier a fait écouter un très beau chant kabyle et un essai de transcription qui s'est avéré bourré d'inexactitudes. S'appuyant sur les travaux de Bartok, d'Arthur Jones et d'autres éminents chercheurs, M. Augier s'est réclamé d'un scepticisme où la transmission par la transcription est remise en question. "Celui qui n'a pas entendu la musique des Indiens des plaines ne saura jamais comment sonnent réellement ces chants", a déclaré M. Augier qui a cité un chercheur américain pour conclure : "De toutes les manières d'assurer une prospérité , rien de plus efficace que de faire faire aux musiciens ce qu'ils savent faire le mieux. De la musique". Le mot de la fin de Pierre Augier a été "de la musique avant toute chose écrivait Paul Verlaine". Les intervenants de cette dernière journée ont été Salah Fethi de l'ENS d'Alger, Fayssal Benkalfat de l'université de Tlemcen, Brahim Bahloul de l'INM d'Alger, Mohamed Tehrichi de Béchar, Barka Bouchiba de Béchar et Nacer Bourdouz. La présidence des débats a été assurée par Youssef Tannous de l'université de Beyrouth et Manuela Cortès Garciade l'université de Grenade. Le satisfecit de Slimane Hachi M. Slimane Hachi, contacté hier à l'issue du colloque organisé par le CNRPAH dont il est le directeur a affiché sa totale satisfaction quant au déroulement de ce second colloque dont l'intulé est : «Anthropologie et musique. Poésie et préservation du patrimoine musical.» «A l'issue de ce second colloque qui s'est tenu deux ans après celui de 2007, il est important de souligner que nous avons évolué. Tout d'abord, les actes du premier colloque ont été publiés. Ensuite, après ce premier colloque, un laboratoire d'ethnomusicologie a été créé. C'est ce labo qui a organisé le présent colloque qui s'inscrit ainsi dans la régularité. Le prochain se tiendra en 2011. Mais le plus grand acquis c'est que l'on ne peut plus dire il n'y a rien. Beaucoup de gens, d'institutions, de penseurs et de chercheurs ont fait des enregistrements musicaux et poétiques. Ces travaux sont l'objet de publications qui ont été diffusées. Que voulez-vous de plus ?» a déclaré M. Slimane Hachi dont l'institution organise de nombreux colloques tous les ans. "El ghonia be mia oual el-hella b'ellef" : si le texte vaut cent, la mélodie vaut 1.000, dit-on dans les cercles de musique constantinoise traditionnelle qui nomment la mélodie «la parure» a déclaré, hier, Maya Saïdani, chercheure au CNRPAH qui a proposé des éléments de stratégie pour une préservation du patrimoine musical traditionnel algérien. La chercheure s'est également interrogée sur la meilleure approche pédagogique de son enseignement. Devant un auditoire passionné, Maya Saïdani a effectué un voyage dans le temps pour exposer comment se faisait l'apprentissage musical dans la tradition. "La tendance était alors à la rétention d'informations. Ckoune aâdouk ? Saheb Sânaâtek disait-on alors. Qui est ton ennemi ? Celui qui pratique ton art…" Dans la tradition la transmission des musiques s'opérait dans le temps. On appréciait alors l'élève qualifié de «damghi ou haffadh», c'est-à-dire le cérébral qui mémorise. La connaissance du texte poétique était alors au haut de la liste des qualités demandées au disciple. Les élèves avaient alors jusqu'à 150 textes à connaître par cœur. La difficulté de la musique constantinoise étant avant tout l'apprentissage des échelles musicales. Maya Saïdani a dit regretter avoir déserter les cours de Hassan El-Annabi, n'ayant pas eu la patience nécessaire pour attendre que le Cheikh la remarque. Travaillant étroitement avec des maîtres de la musique andalouse comme MM. Darsouni et Bentchoubane, présents dans la salle, la chercheure s'est félicitée sur la démocratisation opérée dans l'enseignement de cette musique par les actuelles associations qui se chargent de la transmettre. Pourtant comment baliser cet enseignement d'une autre manière que le faisaient autrefois les maîtres du genre ? "L'expérience vécue par les associations montrent qu'elles doivent faire un grand bond pour atteindre un niveau académique", a souligné Mme Saïdani qui propose que sur l'ensemble du territoire national qui recèle une infinité de répertoires différents, un travail de rapprochement ait lieu entre le cheikh, le formateur et le chercheur. Et que chacun respecte les limites de son domaine. Elle a également fait remarquer la dérive actuelle qui fait que l'on s'octroie le titre de cheikh à tort et à travers alors qu'autrefois il était décerné par l'entourage. Abondant dans le même sens, Elsner Jûrgen, ethnomusicologue allemand, a souligné ce que la renaissance et le bouleversement des sociétés ont eu comme impact sur les musiques traditionnelles. Il s'est intéressé en exposant des partitions datant du Congrés de musique arabe du Caire de 1932, au fait que la transcription des musiques ne serait jamais suffisante pour nous donner une idée exacte de ces musiques elles-mêmes. Pierre Augier, ethnomusicologue de Paris a souligné dans son intervention l'importance d'être solidement ancré dans sa tradition orale pour pouvoir restituer correctement une partition. Pour étayer son propos, M. Augier a fait écouter un très beau chant kabyle et un essai de transcription qui s'est avéré bourré d'inexactitudes. S'appuyant sur les travaux de Bartok, d'Arthur Jones et d'autres éminents chercheurs, M. Augier s'est réclamé d'un scepticisme où la transmission par la transcription est remise en question. "Celui qui n'a pas entendu la musique des Indiens des plaines ne saura jamais comment sonnent réellement ces chants", a déclaré M. Augier qui a cité un chercheur américain pour conclure : "De toutes les manières d'assurer une prospérité , rien de plus efficace que de faire faire aux musiciens ce qu'ils savent faire le mieux. De la musique". Le mot de la fin de Pierre Augier a été "de la musique avant toute chose écrivait Paul Verlaine". Les intervenants de cette dernière journée ont été Salah Fethi de l'ENS d'Alger, Fayssal Benkalfat de l'université de Tlemcen, Brahim Bahloul de l'INM d'Alger, Mohamed Tehrichi de Béchar, Barka Bouchiba de Béchar et Nacer Bourdouz. La présidence des débats a été assurée par Youssef Tannous de l'université de Beyrouth et Manuela Cortès Garciade l'université de Grenade. Le satisfecit de Slimane Hachi M. Slimane Hachi, contacté hier à l'issue du colloque organisé par le CNRPAH dont il est le directeur a affiché sa totale satisfaction quant au déroulement de ce second colloque dont l'intulé est : «Anthropologie et musique. Poésie et préservation du patrimoine musical.» «A l'issue de ce second colloque qui s'est tenu deux ans après celui de 2007, il est important de souligner que nous avons évolué. Tout d'abord, les actes du premier colloque ont été publiés. Ensuite, après ce premier colloque, un laboratoire d'ethnomusicologie a été créé. C'est ce labo qui a organisé le présent colloque qui s'inscrit ainsi dans la régularité. Le prochain se tiendra en 2011. Mais le plus grand acquis c'est que l'on ne peut plus dire il n'y a rien. Beaucoup de gens, d'institutions, de penseurs et de chercheurs ont fait des enregistrements musicaux et poétiques. Ces travaux sont l'objet de publications qui ont été diffusées. Que voulez-vous de plus ?» a déclaré M. Slimane Hachi dont l'institution organise de nombreux colloques tous les ans.