L'année 2009 aura certainement été marquée par la montée en force des syndicats autonomes qui ont confirmé, au grand jour, leur représentativité. Mais l'ascension de ces syndicats, présents surtout dans le secteur de la Fonction publique, s'est aussi accompagnée de la poursuite du déclin de l'UGTA. La centrale syndicale est, en effet, nettement en perte de vitesse et très débordée sur le terrain des luttes syndicales tant elle n'arrive plus à contenir la poussée des syndicats autonomes , dont la combativité séduit de plus en plus le monde du travail. Ce peut-il qu'il en soit autrement alors que les syndicats autonomes font face avec courage et détermination aux pouvoirs publics et , mieux encore, engrangent des succès qui ne font que renforcer leur crédibilité auprès des travailleurs ? L'année 2009 aura certainement été marquée par la montée en force des syndicats autonomes qui ont confirmé, au grand jour, leur représentativité. Mais l'ascension de ces syndicats, présents surtout dans le secteur de la Fonction publique, s'est aussi accompagnée de la poursuite du déclin de l'UGTA. La centrale syndicale est, en effet, nettement en perte de vitesse et très débordée sur le terrain des luttes syndicales tant elle n'arrive plus à contenir la poussée des syndicats autonomes , dont la combativité séduit de plus en plus le monde du travail. Ce peut-il qu'il en soit autrement alors que les syndicats autonomes font face avec courage et détermination aux pouvoirs publics et , mieux encore, engrangent des succès qui ne font que renforcer leur crédibilité auprès des travailleurs ? Alors que les syndicats autonomes ont émergé Perte de vitesse pour l‘UGTA Par Kamal Hamed Ces syndicats, et c‘est une première qui fera certainement date dans les annales de l‘histoire des luttes syndicales ont réussi à faire reculer «l‘inflexible» Premier ministre. Ahmed Ouyahia, qui a voulu priver les fonctionnaires et les travailleurs du secteur de la Fonction publique de l‘effet retrocatif du nouveau régime indemnitaire à partir de janvier 2008, une fois en vigueur bien sûr, a dû reculer lorsque les syndicats autonomes ont déclenché des grèves. En effet, durant un peu plus de deux semaines, ils ont réussi à paralyser le secteur de l‘Education nationale. Une grève qui a de surcroît touché tous les paliers de l‘enseignement, preuve de l‘adhésion du corps enseignant et des autre catégories de travailleurs aussi au mot d‘ordre des syndicats. Et là l‘histoire retiendra que ce sont ces syndicats et non pas l‘UGTA qui ont pu sauvegarder cet acquis. Durant ce bras de fer, la Fédération nationale des travailleurs de l‘éducation (FNTE), une organisation syndicale affiliée à l‘UGTA, a bien essayé de se manifester mais n‘a eu aucun écho au sein des travailleurs. C‘est dire que l‘appareil de l‘UGTA, très affaibli et de plus en plus loin des réalités du monde du travail, mais continue pourtant de parler au nom des travailleurs et de les représenter dans la table des négociations avec le gouvernement comme c‘était le cas tout récemment à l‘occasion de la 13e tripartite, est en train de payer le prix de sa politique qui consiste à ménager autant se faire que peut le gouvernement avec lequel il a signé le pacte économique et social. Un pacte censé garantir au gouvernement la paix sociale. Mais l‘Exécutif semble s‘être trompé d‘adresse tant ce syndicat ne pèse presque d‘aucun poids auprès des travailleurs. Le SNMG passe à 15 mille DA Une augmentation timide mais… Cette fin d‘année, le Salaire national minimum garanti (SNMG) a été revu à la hausse et il est ainsi porté, désormais, de 12 mille à 15 mille dinars. C‘est la principale mesure prise dans le cadre de la récente rencontre tripartite ayant regroupé le gouvernement, l‘UGTA et les organisations patronales. Cette rencontre, tenue au début du mois en cours, plus exactement les 2 et 3 décembre, a introduit une majoration de 3 mille dinars. L‘entrée en vigueur du nouveau SNMG se fera dès janvier 2010. Ce salaire, comme convenu entre les trois partenaires, est revu tous les trois ans et la dernière réévaluation remonte ainsi à 2007. Jamais auparavant une hausse du SNMG n‘a été de cet ordre puisqu‘à chaque fois et ce depuis la création de ce cadre de concertation au début des années 90, l‘augmentation a toujours été de 2 mille dinars seulement. On comprend dès lors pourquoi la centrale syndicale s‘est empressée de crier victoire en adressant de chaleureux remerciements au président de la République Abdelaziz Bouteflika qui faut-il le rappeler, s‘est engagé à revoir à la hausse le SNMG. C‘était lors de son discours prononcé le 24 février dernier à Arzew à l‘occasion de la célébration du double anniversaire de la nationalisation des hydrocarbures et de la création de l‘UGTA. Le premier magistrat du pays a, par le biais de cette tripartite, tenu amplement sa promesse. Ainsi donc, à l‘issue de cette mesure et comme d‘ailleurs l‘a indiqué le Premier ministre, entre 200 mille et 300 mille travailleurs vont bénéficier directement de cette augmentation. Mais le plus grand nombre de bénéficiaires le seront de manière indirecte vu que leurs salaires sont indexés sur le SNMG. Des millions de travailleurs et fonctionnaires attendront certainement avec une impatience mêlée de la joie leurs fiches de paie du mois de janvier 2010. Il en sera de même pour les retraités et les anciens moudjahidine. Si l‘UGTA crie victoire il en est autrement des syndicats autonomes. Ces derniers soutiennent mordicus que cette «majoration» est loin de répondre aux espérances des travailleurs et des fonctionnaires qui font face, impuissants, à une vertigineuse baisse de leur pouvoir d‘achat. Ahmed Ouyahia partage quelque part cette appréciation, lui qui a reconnu que les salaires sont encore loin de répondre aux espérances des Algériens. La tripartite n‘a pas pris que cette décision de revoir à la hausse le SNMG puisque d‘autres mesures ont été prises. La plus importante demeure celle relative à la révision de l‘article 87 bis de la loi 90-11. Ce fameux article a été longtemps décrié par les syndicats autonomes qui n‘ont eu de cesse de revendiquer son abrogation. L‘UGTA s‘est jointe, mais bien plus tard, à cette revendication. Et tout porte à croire que le projet de loi qui mettra fin à cet article sera adopté par l‘APN avant la fin de l‘année prochaine. C‘est dire combien les salaires des fonctionnaires risquent de connaître une nouvelle dynamique pour l‘année 2010. Mais le secteur économique ne sera pas en reste puisque la tripartite a donné le feu vert pour l‘entame des négociations autour des conventions de branches dans le secteur public et les conventions cadres pour le secteur privé. Les trois partenaires ont également convenu de suspendre la mesure relative à la retraite anticipée en vigueur depuis 1997. Un groupe de travail commun, qui sera installé dans le premier trimestre de l‘année prochaine, va mettre en œuvre les modalités pratiques de cette mesure qui ne sera effective qu‘à l‘orée de l‘année 2011. K. H. Un combat de longue haleine dans le secteur de l‘éducation Des décisions abrogées au gré des contestataires Par Mina Adel Régime indemnitaire, oeuvres sociales et médecine du travail, sont les trois principaux dossiers reconnus par la tutelle comme revendications légitimes des fonctionnaires de l‘éducation. La dernière grève, menée par les enseignants des trois paliers durant cette fin d‘année, semble ainsi donner ses fruits. La reconnaissance de la tutelle est concrétisée par la signature de trois procès- verbaux avec trois syndicats de l‘éducation. Ces P-V, qui résultent d‘une série de réunions entre les deux parties, instituent la mise en place des commissions mixtes entre ministère et trois syndicats du secteur. En effet le ministère a réussi, par cette démarche, à briser temporairement l‘union de l‘action syndicale. Une grève illimitée a paralysé le «fief» de Benbouzid durant trois semaines. Une première pour cette année : en effet la tutelle a accepté de repondre favorablement au combat de longue haleine mené par les syndicats autonomes, en les conviant à s‘assoir autour de la même table pour des discussions. Ainsi, le Conseil national autonome des professeurs et des enseignants du secondaire et du technique (Cnapest), le syndicat national autonome des professionnels de l‘enseignement secondaire et technique (Snapest) et l‘Union nationale des professionnels de l‘éducation et de la formation (UNPEF) ont été conviés, dans les salons des ministères pour discuter, via des commissions, des modalités de la mise en application de ces trois dossiers. Un engagement du ministère qui a mis au péril l‘action solidaire de six syndicats du secteur, à savoir, le Snapest, le Cnapest, l‘Unpef, le Conseil des lycées d‘Alger (Cla), le Syndicat autonome des travailleurs de l‘enseignement et de la formation (Satef) et le Conseil national des enseignants contractuels (Cnec) affilié au Syndicat national autonome du personnel de l‘administration publique (Snapap). La tutelle a fini par annuler la ponction sur les salaires des journées non travaillées et sa volonté à vouloir rattraper les cours perdus. Des acquis sont certes à enregistrer au profit des fonctionnaires de l‘éducation mais cela ne semble guère pour autant les satisfaire. La grève ouverte est finie, mais ce n‘est peut être que momentané. Les syndicats l‘ont affirmé, si les travaux des commissions avec la tutelle échouent, la reprise de la grève illimitée reste encore un choix irréversible. L‘UGTA perd le monopole de la gestion des œuvres sociales Désormais l‘Union générale des travailleurs algériens (Ugta) n‘a plus le monopole de la gestion des œuvres sociales, et ce en conséquence à l‘annulation de la décision numéro 94/158 concernant les œuvres sociales. A la grande satisfaction des enseignants et autres travailleurs de l‘éducation, qui ont longtemps appelé à sauver la gestion des œuvres sociales de l‘emprise de l‘UGTA, le gouvernement a procédé à l‘annulation de ladite décision le 23 novembre dernier. Quand le gouvernement cède Après environ une dizaine de jours de la grève illimitée, initiée par six syndicats de l‘éducation, le Premier ministre Ahmed Ouyahia n‘a trouvé d‘autre issue que de céder à l‘une des revendications des enseignants en recourant à l‘amendement de l‘instruction numéro 3 du 30 septembre 2009 relative aux modalités de révision des régimes indemnitaires des fonctionnaires et agents contractuels. Or, contrairement aux attentes et sollicitations de la tutelle, les syndicats ont maintenu leur grève jusqu‘à la satisfaction totale de leurs revendications. Succession de débrayages dans le secteur de la Santé 12 mois de hantise pour Barkat Le secteur de la santé n‘a pas été à l‘abri du vent de contestation qui l‘affecte depuis le début de l‘année 2009. Les praticiens, les généralistes, les spécialistes, les hospitalo-universitaires, les pharmaciens, les chirurgiens dentistes, les étudiants… bref, tout le corps médical conteste dans une synchronie qui donne du fil à retordre au département de Barkat. Le plus menaçant de ces mouvements a été la grève des hospitalo-universitaires qui a duré plusieurs mois. Une grève qui s‘est manifestée sur deux terrains, à savoir, le secteur de la Santé et celui de l‘Enseignement supérieur. Cette donne a fait accompagner l‘action des grévistes sur fond d‘un fort rejet des étudiants. Ces derniers, refusant de subir les dommages collatéraux, ont manifesté pour solliciter l‘intervention des pouvoirs publics afin de leur épargner une année blanche. Toutefois le Premier ministre Ahmed Ouyahia n‘a répondu favorablement à l‘une des revendications des hospitalo-universitaires qu‘à l‘arrivée du mois de mai. Là encore le gouvernement a fini par céder pour pouvoir enfin programmer les examens des étudiants. Reste que les différentes grèves prônées par les praticiens, notamment la dernière grève de quatre semaines cycliques, à raison de trois jours par semaine, n‘ont pas donné les fruits attendus. D‘ailleurs l‘année finit comme elle a commencé avec une grève ouverte. L‘unité de l‘action syndicale est aussi de mise chez les représentants des travailleurs du secteur. Comme pour le secteur de l‘Education, c‘est au tour du SNPSP de se dire prêt à s‘allier avec d‘autres syndicats de son secteur pour une action commune. Le long souffle des hospitalo-universitaires Revendication principale des hospitalo-universitaire les rétributions ont fini par être accordées par le Premier ministre après plusieurs mois de grève, lesquels ont pesé gravement sur la scolarisation des étudiants en médecine, pharmacie et chirurgie dentaire. Cette décision signée le 31 mai dernier n‘a pas totalement répondu aux attentes des grévistes mais a, tout de même, sauver les étudiants d‘une année blanche «certaine». Le document ultérieurement signé avec le ministère de la Santé calcule la rétribution à 75% du traitement de base (salaire de base ajouté à l‘indemnité de l‘expérience professionnelle), mais le taux accordé par le Premier ministre n‘a pas dépassé 55%. Se voulant rassurant face à la déception des mandatés, Barkat, ministre de la Santé, a déclaré que la somme attribuée dans ce cadre sera revue à la hausse relativement à toute augmentation du salaire de base. La tutelle a cédé à la pression et Ouyahia a fini par accorder aux hospitalo-universitaires leurs rétributions avec effet rétroactif à compter du 1er janvier 2008. Un statut pour les praticiens… mais pas celui convenu Après une commission mixte au sein de laquelle siègent les représentants du ministère de la Santé et des praticiens de la santé publique (SNPSP) dont les travaux ont commencé en 2004, un statut particulier des praticiens de la santé est enfin validé par le ministère. La victoire aurait été parfaite, si seulement le projet validé avait fait un consensus entre les deux parties… M. A. Ils ont dit : Boubekeur Benbouzid, ministre de l‘Education nationale : «Il ne faut pas oublier que le monde est en crise», a déclaré le ministre à l‘adresse des syndicats participants aux commissions mixtes lors des travaux de ces dernières. Saïd Barkat, ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière : «L‘Algérie est capable de faire face à cette maladie», en l‘occurrence la grippe A. Barkat l‘a déclaré à partir de Annaba depuis une quinzaine de jours, alors que la date du début de la campagne de vaccination n‘est pas encore définie jusqu‘à l‘heure. Idir Achour, porte-parole du Cla : «Nous sommes pour la solidarité syndicale. Ce n‘est qu‘à travers une action unie que nous pouvons être sûrs d‘obtenir nos revendications». Méziane Mériane, président du Snapest «Les méthodes de répression pratiquées par les autorités ne risquent pas de casser notre . Mériem Maarouf, présidente du bureau national du Cnec «Nous ne demandons rien d‘autre que l‘insertion des contractuels dans leurs lieux de travail». Boudjenah Abdelkrim, président de Snte «Nous avons opté pour une seule journée de grève car nous pensons à l‘intérêt de l‘élève avant tout». Ahmed Ouyahia, Premier ministre, à propos du SNMG : «Le SNMG est promulgué par une loi et quiconque ne l‘appliquera pas répondra de ses actes». Réda Hamiani, président du FCE : «Pourquoi les entreprises algériennes ne tirent-elles pas profit des potentialités qui existent dans notre pays ? La réponse est claire : les entreprises sont confrontées au manque de performances et aux importations sauvages qui ont fini par les étouffer». Abdelmadjid Sidi-Saïd, SG de l‘UGTA : «Il faut voir ce que pensent les jeunes Français. Il faut se référer à Internet pour voir les dégâts du débat sur l‘identité nationale que la France redécouvre en 2009. L‘arrière-pensée est que ce sont nos émigrés qui sont directement visés. C‘est un débat antidémocratique auquel nous assistons». Alors que les syndicats autonomes ont émergé Perte de vitesse pour l‘UGTA Par Kamal Hamed Ces syndicats, et c‘est une première qui fera certainement date dans les annales de l‘histoire des luttes syndicales ont réussi à faire reculer «l‘inflexible» Premier ministre. Ahmed Ouyahia, qui a voulu priver les fonctionnaires et les travailleurs du secteur de la Fonction publique de l‘effet retrocatif du nouveau régime indemnitaire à partir de janvier 2008, une fois en vigueur bien sûr, a dû reculer lorsque les syndicats autonomes ont déclenché des grèves. En effet, durant un peu plus de deux semaines, ils ont réussi à paralyser le secteur de l‘Education nationale. Une grève qui a de surcroît touché tous les paliers de l‘enseignement, preuve de l‘adhésion du corps enseignant et des autre catégories de travailleurs aussi au mot d‘ordre des syndicats. Et là l‘histoire retiendra que ce sont ces syndicats et non pas l‘UGTA qui ont pu sauvegarder cet acquis. Durant ce bras de fer, la Fédération nationale des travailleurs de l‘éducation (FNTE), une organisation syndicale affiliée à l‘UGTA, a bien essayé de se manifester mais n‘a eu aucun écho au sein des travailleurs. C‘est dire que l‘appareil de l‘UGTA, très affaibli et de plus en plus loin des réalités du monde du travail, mais continue pourtant de parler au nom des travailleurs et de les représenter dans la table des négociations avec le gouvernement comme c‘était le cas tout récemment à l‘occasion de la 13e tripartite, est en train de payer le prix de sa politique qui consiste à ménager autant se faire que peut le gouvernement avec lequel il a signé le pacte économique et social. Un pacte censé garantir au gouvernement la paix sociale. Mais l‘Exécutif semble s‘être trompé d‘adresse tant ce syndicat ne pèse presque d‘aucun poids auprès des travailleurs. Le SNMG passe à 15 mille DA Une augmentation timide mais… Cette fin d‘année, le Salaire national minimum garanti (SNMG) a été revu à la hausse et il est ainsi porté, désormais, de 12 mille à 15 mille dinars. C‘est la principale mesure prise dans le cadre de la récente rencontre tripartite ayant regroupé le gouvernement, l‘UGTA et les organisations patronales. Cette rencontre, tenue au début du mois en cours, plus exactement les 2 et 3 décembre, a introduit une majoration de 3 mille dinars. L‘entrée en vigueur du nouveau SNMG se fera dès janvier 2010. Ce salaire, comme convenu entre les trois partenaires, est revu tous les trois ans et la dernière réévaluation remonte ainsi à 2007. Jamais auparavant une hausse du SNMG n‘a été de cet ordre puisqu‘à chaque fois et ce depuis la création de ce cadre de concertation au début des années 90, l‘augmentation a toujours été de 2 mille dinars seulement. On comprend dès lors pourquoi la centrale syndicale s‘est empressée de crier victoire en adressant de chaleureux remerciements au président de la République Abdelaziz Bouteflika qui faut-il le rappeler, s‘est engagé à revoir à la hausse le SNMG. C‘était lors de son discours prononcé le 24 février dernier à Arzew à l‘occasion de la célébration du double anniversaire de la nationalisation des hydrocarbures et de la création de l‘UGTA. Le premier magistrat du pays a, par le biais de cette tripartite, tenu amplement sa promesse. Ainsi donc, à l‘issue de cette mesure et comme d‘ailleurs l‘a indiqué le Premier ministre, entre 200 mille et 300 mille travailleurs vont bénéficier directement de cette augmentation. Mais le plus grand nombre de bénéficiaires le seront de manière indirecte vu que leurs salaires sont indexés sur le SNMG. Des millions de travailleurs et fonctionnaires attendront certainement avec une impatience mêlée de la joie leurs fiches de paie du mois de janvier 2010. Il en sera de même pour les retraités et les anciens moudjahidine. Si l‘UGTA crie victoire il en est autrement des syndicats autonomes. Ces derniers soutiennent mordicus que cette «majoration» est loin de répondre aux espérances des travailleurs et des fonctionnaires qui font face, impuissants, à une vertigineuse baisse de leur pouvoir d‘achat. Ahmed Ouyahia partage quelque part cette appréciation, lui qui a reconnu que les salaires sont encore loin de répondre aux espérances des Algériens. La tripartite n‘a pas pris que cette décision de revoir à la hausse le SNMG puisque d‘autres mesures ont été prises. La plus importante demeure celle relative à la révision de l‘article 87 bis de la loi 90-11. Ce fameux article a été longtemps décrié par les syndicats autonomes qui n‘ont eu de cesse de revendiquer son abrogation. L‘UGTA s‘est jointe, mais bien plus tard, à cette revendication. Et tout porte à croire que le projet de loi qui mettra fin à cet article sera adopté par l‘APN avant la fin de l‘année prochaine. C‘est dire combien les salaires des fonctionnaires risquent de connaître une nouvelle dynamique pour l‘année 2010. Mais le secteur économique ne sera pas en reste puisque la tripartite a donné le feu vert pour l‘entame des négociations autour des conventions de branches dans le secteur public et les conventions cadres pour le secteur privé. Les trois partenaires ont également convenu de suspendre la mesure relative à la retraite anticipée en vigueur depuis 1997. Un groupe de travail commun, qui sera installé dans le premier trimestre de l‘année prochaine, va mettre en œuvre les modalités pratiques de cette mesure qui ne sera effective qu‘à l‘orée de l‘année 2011. K. H. Un combat de longue haleine dans le secteur de l‘éducation Des décisions abrogées au gré des contestataires Par Mina Adel Régime indemnitaire, oeuvres sociales et médecine du travail, sont les trois principaux dossiers reconnus par la tutelle comme revendications légitimes des fonctionnaires de l‘éducation. La dernière grève, menée par les enseignants des trois paliers durant cette fin d‘année, semble ainsi donner ses fruits. La reconnaissance de la tutelle est concrétisée par la signature de trois procès- verbaux avec trois syndicats de l‘éducation. Ces P-V, qui résultent d‘une série de réunions entre les deux parties, instituent la mise en place des commissions mixtes entre ministère et trois syndicats du secteur. En effet le ministère a réussi, par cette démarche, à briser temporairement l‘union de l‘action syndicale. Une grève illimitée a paralysé le «fief» de Benbouzid durant trois semaines. Une première pour cette année : en effet la tutelle a accepté de repondre favorablement au combat de longue haleine mené par les syndicats autonomes, en les conviant à s‘assoir autour de la même table pour des discussions. Ainsi, le Conseil national autonome des professeurs et des enseignants du secondaire et du technique (Cnapest), le syndicat national autonome des professionnels de l‘enseignement secondaire et technique (Snapest) et l‘Union nationale des professionnels de l‘éducation et de la formation (UNPEF) ont été conviés, dans les salons des ministères pour discuter, via des commissions, des modalités de la mise en application de ces trois dossiers. Un engagement du ministère qui a mis au péril l‘action solidaire de six syndicats du secteur, à savoir, le Snapest, le Cnapest, l‘Unpef, le Conseil des lycées d‘Alger (Cla), le Syndicat autonome des travailleurs de l‘enseignement et de la formation (Satef) et le Conseil national des enseignants contractuels (Cnec) affilié au Syndicat national autonome du personnel de l‘administration publique (Snapap). La tutelle a fini par annuler la ponction sur les salaires des journées non travaillées et sa volonté à vouloir rattraper les cours perdus. Des acquis sont certes à enregistrer au profit des fonctionnaires de l‘éducation mais cela ne semble guère pour autant les satisfaire. La grève ouverte est finie, mais ce n‘est peut être que momentané. Les syndicats l‘ont affirmé, si les travaux des commissions avec la tutelle échouent, la reprise de la grève illimitée reste encore un choix irréversible. L‘UGTA perd le monopole de la gestion des œuvres sociales Désormais l‘Union générale des travailleurs algériens (Ugta) n‘a plus le monopole de la gestion des œuvres sociales, et ce en conséquence à l‘annulation de la décision numéro 94/158 concernant les œuvres sociales. A la grande satisfaction des enseignants et autres travailleurs de l‘éducation, qui ont longtemps appelé à sauver la gestion des œuvres sociales de l‘emprise de l‘UGTA, le gouvernement a procédé à l‘annulation de ladite décision le 23 novembre dernier. Quand le gouvernement cède Après environ une dizaine de jours de la grève illimitée, initiée par six syndicats de l‘éducation, le Premier ministre Ahmed Ouyahia n‘a trouvé d‘autre issue que de céder à l‘une des revendications des enseignants en recourant à l‘amendement de l‘instruction numéro 3 du 30 septembre 2009 relative aux modalités de révision des régimes indemnitaires des fonctionnaires et agents contractuels. Or, contrairement aux attentes et sollicitations de la tutelle, les syndicats ont maintenu leur grève jusqu‘à la satisfaction totale de leurs revendications. Succession de débrayages dans le secteur de la Santé 12 mois de hantise pour Barkat Le secteur de la santé n‘a pas été à l‘abri du vent de contestation qui l‘affecte depuis le début de l‘année 2009. Les praticiens, les généralistes, les spécialistes, les hospitalo-universitaires, les pharmaciens, les chirurgiens dentistes, les étudiants… bref, tout le corps médical conteste dans une synchronie qui donne du fil à retordre au département de Barkat. Le plus menaçant de ces mouvements a été la grève des hospitalo-universitaires qui a duré plusieurs mois. Une grève qui s‘est manifestée sur deux terrains, à savoir, le secteur de la Santé et celui de l‘Enseignement supérieur. Cette donne a fait accompagner l‘action des grévistes sur fond d‘un fort rejet des étudiants. Ces derniers, refusant de subir les dommages collatéraux, ont manifesté pour solliciter l‘intervention des pouvoirs publics afin de leur épargner une année blanche. Toutefois le Premier ministre Ahmed Ouyahia n‘a répondu favorablement à l‘une des revendications des hospitalo-universitaires qu‘à l‘arrivée du mois de mai. Là encore le gouvernement a fini par céder pour pouvoir enfin programmer les examens des étudiants. Reste que les différentes grèves prônées par les praticiens, notamment la dernière grève de quatre semaines cycliques, à raison de trois jours par semaine, n‘ont pas donné les fruits attendus. D‘ailleurs l‘année finit comme elle a commencé avec une grève ouverte. L‘unité de l‘action syndicale est aussi de mise chez les représentants des travailleurs du secteur. Comme pour le secteur de l‘Education, c‘est au tour du SNPSP de se dire prêt à s‘allier avec d‘autres syndicats de son secteur pour une action commune. Le long souffle des hospitalo-universitaires Revendication principale des hospitalo-universitaire les rétributions ont fini par être accordées par le Premier ministre après plusieurs mois de grève, lesquels ont pesé gravement sur la scolarisation des étudiants en médecine, pharmacie et chirurgie dentaire. Cette décision signée le 31 mai dernier n‘a pas totalement répondu aux attentes des grévistes mais a, tout de même, sauver les étudiants d‘une année blanche «certaine». Le document ultérieurement signé avec le ministère de la Santé calcule la rétribution à 75% du traitement de base (salaire de base ajouté à l‘indemnité de l‘expérience professionnelle), mais le taux accordé par le Premier ministre n‘a pas dépassé 55%. Se voulant rassurant face à la déception des mandatés, Barkat, ministre de la Santé, a déclaré que la somme attribuée dans ce cadre sera revue à la hausse relativement à toute augmentation du salaire de base. La tutelle a cédé à la pression et Ouyahia a fini par accorder aux hospitalo-universitaires leurs rétributions avec effet rétroactif à compter du 1er janvier 2008. Un statut pour les praticiens… mais pas celui convenu Après une commission mixte au sein de laquelle siègent les représentants du ministère de la Santé et des praticiens de la santé publique (SNPSP) dont les travaux ont commencé en 2004, un statut particulier des praticiens de la santé est enfin validé par le ministère. La victoire aurait été parfaite, si seulement le projet validé avait fait un consensus entre les deux parties… M. A. Ils ont dit : Boubekeur Benbouzid, ministre de l‘Education nationale : «Il ne faut pas oublier que le monde est en crise», a déclaré le ministre à l‘adresse des syndicats participants aux commissions mixtes lors des travaux de ces dernières. Saïd Barkat, ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière : «L‘Algérie est capable de faire face à cette maladie», en l‘occurrence la grippe A. Barkat l‘a déclaré à partir de Annaba depuis une quinzaine de jours, alors que la date du début de la campagne de vaccination n‘est pas encore définie jusqu‘à l‘heure. Idir Achour, porte-parole du Cla : «Nous sommes pour la solidarité syndicale. Ce n‘est qu‘à travers une action unie que nous pouvons être sûrs d‘obtenir nos revendications». Méziane Mériane, président du Snapest «Les méthodes de répression pratiquées par les autorités ne risquent pas de casser notre . Mériem Maarouf, présidente du bureau national du Cnec «Nous ne demandons rien d‘autre que l‘insertion des contractuels dans leurs lieux de travail». Boudjenah Abdelkrim, président de Snte «Nous avons opté pour une seule journée de grève car nous pensons à l‘intérêt de l‘élève avant tout». Ahmed Ouyahia, Premier ministre, à propos du SNMG : «Le SNMG est promulgué par une loi et quiconque ne l‘appliquera pas répondra de ses actes». Réda Hamiani, président du FCE : «Pourquoi les entreprises algériennes ne tirent-elles pas profit des potentialités qui existent dans notre pays ? La réponse est claire : les entreprises sont confrontées au manque de performances et aux importations sauvages qui ont fini par les étouffer». Abdelmadjid Sidi-Saïd, SG de l‘UGTA : «Il faut voir ce que pensent les jeunes Français. Il faut se référer à Internet pour voir les dégâts du débat sur l‘identité nationale que la France redécouvre en 2009. L‘arrière-pensée est que ce sont nos émigrés qui sont directement visés. C‘est un débat antidémocratique auquel nous assistons».