La centrale syndicale n'a nullement fait mystère de son inquiétude grandissante devant la montée en force des syndicats autonomes. Et, au fur et à mesure que ces syndicats gagnaient du terrain et consolidaient leurs positions dans de nombreux secteurs de la Fonction publique, cette inquiétude prenait franchement les contours d'un cauchemar. Dès lors il était évident que ce sentiment d'appréhension allait avoir des répercussions sur la stratégie du secrétariat national de l'UGTA pour essayer d'endiguer l'avancée des syndicats autonomes. C'est dans cette optique que la direction de la centrale syndicale, rompant avec la démarche entreprise jusque là, passait à l'offensive en n'hésitant point à critiquer ouvertement ces syndicats concurrents et leurs méthodes d'actions. Le rôle d'animateur de cette offensive incombe alors tout naturellement au secrétaire général du plus vieux syndicat du pays. Abdelmadjid Sidi Saïd, s'en donnant alors à cœur joie, multipliait les déclarations en défaveur de ces syndicats qui disputaient à l'UGTA le terrain de la représentation auprès des travailleurs. «La grève ne règle pas les problèmes», ne cessait-il pas de répéter en faisant clairement allusion aux innombrables mouvements de grève déclenchés pas les syndicats autonomes, notamment dans le secteur de l'éducation nationale et la santé publique. Dans sa dernière intervention lors de la tenue du congrès de l'Union de wilaya d'Alger il indiquait que «l'UGTA préfère privilégier le dialogue et la solidarité» pour trouver des solutions aux problèmes posés par le monde du travail. Sidi Saïd prenait le soin, à chaque fois, de ne pas citer nommément les syndicats autonomes, mais l'auditoire comprend vite que ce sont ces derniers qui sont visés par ces propos. Voulant galvaniser sa troupe, à tout le moins ce qui en reste, il clamait haut et fort que l'UGTA est loin d'être sur le déclin comme le prétendent ses détracteurs puisque, selon les chiffres qu'il a avancés, le nombre d'adhérents est en nette progression. Mieux, l'UGTA dira-t-il encore, est en train de s'implanter dans le secteur privé comme l'atteste si bien le nombre des sections syndicales et le nombre d'adhérents qui avoisine les 100 mille personnes. Pour la majorité des observateurs de la scène syndicale ces propos, qui font par ailleurs jaser dans certaines chaumières, sont loin de refléter la réalité du terrain. Car, pour eux, il est indéniable que le déclin de l'UGTA n'est pas une simple vue de l'esprit. Pour preuve dans la Fonction publique l'UGTA s'est fait presque évincer. Elle n'est en effet encore relativement présente que dans le secteur de l'administration centrale et locale. Par contre, et les grèves à répétition qui secouent ce secteur le prouvent aisément, Elle est en perte de vitesse dans l'éducation. La Fédération nationale des travailleurs de l'éducation est réduite à l'impuissance comme l'atteste si bien l'adhésion massive des travailleurs aux mots d'ordre de grève des syndicats autonomes. Il en est de même dans les secteurs de la santé publique et l'enseignement supérieur, pour ne citer que ces deux exemples. Pis, dans le secteur économique les syndicats, affiliés à l'UGTA, commencent à passer outre les recommandations de Sidi Saïd. L'exemple de la SNVI et d'ArcelorMittal est la parfaite illustration de cette perte de credibilité qui, désormais, place l'UGTA dans une inconfortable posture. A. S. La centrale syndicale n'a nullement fait mystère de son inquiétude grandissante devant la montée en force des syndicats autonomes. Et, au fur et à mesure que ces syndicats gagnaient du terrain et consolidaient leurs positions dans de nombreux secteurs de la Fonction publique, cette inquiétude prenait franchement les contours d'un cauchemar. Dès lors il était évident que ce sentiment d'appréhension allait avoir des répercussions sur la stratégie du secrétariat national de l'UGTA pour essayer d'endiguer l'avancée des syndicats autonomes. C'est dans cette optique que la direction de la centrale syndicale, rompant avec la démarche entreprise jusque là, passait à l'offensive en n'hésitant point à critiquer ouvertement ces syndicats concurrents et leurs méthodes d'actions. Le rôle d'animateur de cette offensive incombe alors tout naturellement au secrétaire général du plus vieux syndicat du pays. Abdelmadjid Sidi Saïd, s'en donnant alors à cœur joie, multipliait les déclarations en défaveur de ces syndicats qui disputaient à l'UGTA le terrain de la représentation auprès des travailleurs. «La grève ne règle pas les problèmes», ne cessait-il pas de répéter en faisant clairement allusion aux innombrables mouvements de grève déclenchés pas les syndicats autonomes, notamment dans le secteur de l'éducation nationale et la santé publique. Dans sa dernière intervention lors de la tenue du congrès de l'Union de wilaya d'Alger il indiquait que «l'UGTA préfère privilégier le dialogue et la solidarité» pour trouver des solutions aux problèmes posés par le monde du travail. Sidi Saïd prenait le soin, à chaque fois, de ne pas citer nommément les syndicats autonomes, mais l'auditoire comprend vite que ce sont ces derniers qui sont visés par ces propos. Voulant galvaniser sa troupe, à tout le moins ce qui en reste, il clamait haut et fort que l'UGTA est loin d'être sur le déclin comme le prétendent ses détracteurs puisque, selon les chiffres qu'il a avancés, le nombre d'adhérents est en nette progression. Mieux, l'UGTA dira-t-il encore, est en train de s'implanter dans le secteur privé comme l'atteste si bien le nombre des sections syndicales et le nombre d'adhérents qui avoisine les 100 mille personnes. Pour la majorité des observateurs de la scène syndicale ces propos, qui font par ailleurs jaser dans certaines chaumières, sont loin de refléter la réalité du terrain. Car, pour eux, il est indéniable que le déclin de l'UGTA n'est pas une simple vue de l'esprit. Pour preuve dans la Fonction publique l'UGTA s'est fait presque évincer. Elle n'est en effet encore relativement présente que dans le secteur de l'administration centrale et locale. Par contre, et les grèves à répétition qui secouent ce secteur le prouvent aisément, Elle est en perte de vitesse dans l'éducation. La Fédération nationale des travailleurs de l'éducation est réduite à l'impuissance comme l'atteste si bien l'adhésion massive des travailleurs aux mots d'ordre de grève des syndicats autonomes. Il en est de même dans les secteurs de la santé publique et l'enseignement supérieur, pour ne citer que ces deux exemples. Pis, dans le secteur économique les syndicats, affiliés à l'UGTA, commencent à passer outre les recommandations de Sidi Saïd. L'exemple de la SNVI et d'ArcelorMittal est la parfaite illustration de cette perte de credibilité qui, désormais, place l'UGTA dans une inconfortable posture. A. S.