La nouvelle loi de finances complémentaire pour l'année 2009 est tombée tel un couperet sous l'Ordonnance 09-01 du 22 juillet 2009 publiée dans le Journal Officiel du 26 juillet 2009, suscitant crainte, méfiance et incompréhension des milieux d'affaires tant nationaux qu'étrangers. Les recettes tirées des exportations des hydrocarbures ont fondu comme neige au soleil. Les clignotants sont passés du vert au rouge sans transition. Il fallait des mesures volontaristes à même d'agir sur les brindilles qui menaçaient de devenir un brasier. Le recadrage de l'économie s'imposait de lui-même. Premier chapitre concerné : donner un coup de frein aux importations qui vont crescendo et qui risquaient de provoquer un déficit dans la balance des paiements et, par là, en finir avec l'économie de bazar, comme aime à l'appeler le Premier ministre Ahmed Ouyahia, tout en donnant un coup d'accélérateur à la production nationale. Le texte de la LFC 2009 comprend aussi une panoplie de mesures d'encadrement des investissements étrangers qui agissaient souvent au détriment de l'intérêt du pays. Des mesures qui ont soulevé le tollé général du patronat algérien, des entreprises étrangères et même des chancelleries, notamment celles de l'UE, qui voient d'un mauvais œil ce patriotisme économique. Des diplomates étrangers, des organisations patronales et responsables politiques vont presser le gouvernement Ouyahia à abandonner ou, tout le moins, reculer sur certaines dispositions du texte. Niet sur les décisions souveraines de l'Etat, telle est la réponse formulée à leur adresse et ces cercles de pression n'ont eu que le choix de s'adapter à ce nouvel environnement économique de l'Algérie. La nouvelle loi de finances complémentaire pour l'année 2009 est tombée tel un couperet sous l'Ordonnance 09-01 du 22 juillet 2009 publiée dans le Journal Officiel du 26 juillet 2009, suscitant crainte, méfiance et incompréhension des milieux d'affaires tant nationaux qu'étrangers. Les recettes tirées des exportations des hydrocarbures ont fondu comme neige au soleil. Les clignotants sont passés du vert au rouge sans transition. Il fallait des mesures volontaristes à même d'agir sur les brindilles qui menaçaient de devenir un brasier. Le recadrage de l'économie s'imposait de lui-même. Premier chapitre concerné : donner un coup de frein aux importations qui vont crescendo et qui risquaient de provoquer un déficit dans la balance des paiements et, par là, en finir avec l'économie de bazar, comme aime à l'appeler le Premier ministre Ahmed Ouyahia, tout en donnant un coup d'accélérateur à la production nationale. Le texte de la LFC 2009 comprend aussi une panoplie de mesures d'encadrement des investissements étrangers qui agissaient souvent au détriment de l'intérêt du pays. Des mesures qui ont soulevé le tollé général du patronat algérien, des entreprises étrangères et même des chancelleries, notamment celles de l'UE, qui voient d'un mauvais œil ce patriotisme économique. Des diplomates étrangers, des organisations patronales et responsables politiques vont presser le gouvernement Ouyahia à abandonner ou, tout le moins, reculer sur certaines dispositions du texte. Niet sur les décisions souveraines de l'Etat, telle est la réponse formulée à leur adresse et ces cercles de pression n'ont eu que le choix de s'adapter à ce nouvel environnement économique de l'Algérie. Le texte a fait couler beaucoup d'encre LFC 2009, le feuilleton de l'été Par Ryad El Hadi La loi de finances complémentaires 2009 aura incontestablement été l'événement phare de cette année sur le plan économique. Non pas que la publication d'une loi de finances complémentaire soit une exception en Algérie, mais le fait est que le contenu de ce texte, paru en pleines vacances estivales, a fait couler beaucoup d'encre et a soulevé plus d'une polémique, aussi bien à l'intérieur qu'à l'extérieur du pays. A certaines mesures impopulaires au niveau national, sont en effet venues s'ajouter d'autres mesures touchant directement les investisseurs étrangers que les partenaires de l'Algérie n'ont pas beaucoup apprécié. L'interdiction faite aux banques de ne plus donner de crédits aux particuliers en dehors des prêts immobiliers a été la mesure qui a suscité le plus de critiques. La mesure a pour objectif essentiel de limiter les importations de véhicules qui ont atteint, aux yeux du gouvernement un seuil intolérable. Le ministre des Finances Karim Djoudi a expliqué cette disposition en déclarant que «le crédit véhicule offert par les banques privées est prédominent. Il porte sur des véhicules produits sur les marchés internationaux où se créent de ce fait la richesse et l'emploi». Selon lui, l'interdiction du crédit à la consommation permet donc «de protéger les ménages contre le surendettement et les risques en découlant, orienter l'emprunt vers l'acquisition de logements et réguler l'importation des véhicules en favorisant l'investissement sur le marché national». Des arguments loin d'être convaincants d'autant que les crédits à la consommation ne représentent que 5 % du montant global des crédits alloués par les banques. Malgré son impopularité, cette disposition n'a pas été supprimée par la loi de finances 2010, au grand dam des ménages. L'autre mesure non moins critiquée est la limitation des modes de paiement des importations au crédit documentaire. Une disposition, qui a soulevé un tollé dans le milieu des entreprises nationales productrices qui se voient obligées de mobiliser une trésorerie conséquente avant de pouvoir procéder aux importations de leurs matières premières et d'attendre des mois avant de pouvoir recevoir leur marchandises. Peu sensible aux cris de détresse des patrons, le gouvernement s'est contenté d'insister sur l'importance de ce mode de payement sûr et transparent. La LFC 2009 a aussi fait «obligation aux banques intermédiaires agréées d'exiger, pour l'accomplissement des formalités bancaires afférentes aux opérations d'importation, la présence du titulaire du registre du commerce ou du gérant de la société importatrice».Par ailleurs, une taxe de domiciliation bancaire de 3% du montant de domiciliation, a été instituée pour les importations de services, au même titre que les marchandises. L'objectif de cette mesure est de réduire la facture d'importation estimée annuellement à près de 12 milliards d'euros. Le ministre des Finances a reconnu que l'objectif derrière ces mesures est de faire baisser de 5% le niveau des importations à la fin de 2009, ce qui ne sera probablement pas atteint puisque la réduction de la facture n'atteint que 3%. Contraints à de nouvelles conditions Les investissements étrangers recadrés Les investisseurs étrangers n'ont pas été épargnés par la LFC 2009 qui a recadré les conditions de leur intervention sur le marché algérien. La loi a stipulé que les investissements étrangers bénéficiant des avantages de l'Agence nationale de développement des investissement doivent être réalisés en partenariat majoritairement (au moins 51%) détenus par un ou plusieurs associés algériens. Il est aussi fait obligation aux opérateurs étrangers, opérant dans l'importation, d'ouvrir obligatoirement leur capital à un partenaire algérien à hauteur de 30% minimum. Cette mesure a suscité beaucoup de polémique dans la mesure où le ministère du Commerce l'avait déclaré à effet rétroactif, alors que le ministère des Finances stipulait le contraire. La LFC a institué la mesure sans préciser si elle était oui ou non rétroactive, mais le ministre des Finances a fini par déclarer que «la décision a été prise au titre de la loi de finances complémentaire pour qu'aucune disposition produite à l'avenir ne soit à caractère rétroactif et donc la disposition de l'incorporation à hauteur de 30% des partenaires algériens ne prend effet qu'à partir de la promulgation de la LFC pour 2009». Cette dernière a aussi fait obligation pour les investisseurs étrangers, de dégager une balance devises excédentaire au profit de l'Algérie, pendant toute la durée de vie du projet, ainsi que de réinvestir leur bénéfices localement. R. E. H Faible évolution des exportations hors hydrocarbures en 2009 Le ministère du Commerce, l'Algex, la CACI et Optimexport innovent Par Amar Aouimer Avec un montant inférieur à 1 milliard de dollars d'exportation hors hydrocarbures en 2009, l'Algérie se situe largement en deçà de ses énormes potentialités d'exportation hors hydrocarbures, notamment dans les secteurs de l'agroalimentaire, les services, la chimie et la pétrochimie, ainsi que les phosphates et les métaux ferreux. En effet, les statistiques montrent que les exportations ont chuté de plus de 40 %, durant les neuf premiers mois de 2009, comparativement à la même période de l'année 2008. En termes financiers, elles sont passées de 1,6 milliard à 900 millions de dollars. Pour le directeur général de l'Agence algérienne de promotion des exportations (Algex), Mohamed Bennini, cette diminution résulte du glissement et de la baisse de la monnaie européenne, l'euro, durant l'année précédente dont les conséquences se sont faits ressentir en 2009 avec une nouvelle dévaluation du dinar. Aussi, le crash financier international, la dégringolade des bourses étrangères, et surtout la crise aiguë de l'économie mondiale, ont concouru à la réduction des exportations algériennes hors hydrocarbures, tels que pour des produits habituellement bien commercialisés, à savoir le liège. En effet, les exportations hors hydrocarbures de l'Algérie ne représentent que 2,5% du volume global des exportations du pays. En plus des produits dérivés de la pétrochimie et des produits parachimiques, l'Algérie exporte également des quantités dérisoires de produits sidérurgiques, essentiellement des déchets ferreux et non ferreux. Les produits inhérents à la parachimie et à la pétrochimie représentent un taux de plus de 50% des exportations hors hydrocarbures dont plus de 40% de solvants naphta (dérivés des hydrocarbures), qui ont connu également une tendance à la hausse, sauf pour les engrais, lesquels ont entamé une forte baisse depuis quatre années. Concernant la sidérurgie, elle se range à la seconde place avec un taux de près de 30, dont environ 65% de déchets ferreux et non ferreux. Pour ce qui est des produits agricoles et agroalimentaires, de la pêche et de l'aquaculture, ils représentent une proportion évaluée à 7% du volume global des exportations hors hydrocarbures. Ils ne dépassent pas, en effet, le seuil de 30 millions de dollars. Deglet nour rapporte plus de 25 millions de dollars Environ 75% des dattes algériennes (deglet nour rapportant plus de 25 millions de dollars) destinées à l'exportation sont vendues en Europe, notamment en France, tandis que près de 100 % des crevettes sont commercialisées en Espagne. S'agissant des pâtes alimentaires, des eaux minérales et des boissons gazeuses, elles sont exportées vers la France et certains pays d'Afrique subsahariens, tels que le Mali, la Guinée, le Ghana, le Sierra Leone, la Gambie, le Niger, la Mauritanie et même le Bénin. Pour sa part, le responsable et chef de projet d'Optimexport, Marc Martinant, explique que l'action essentielle à concrétiser durant le salon de l'exploration vise surtout à prodiguer des conseils techniques pour les exportateurs afin de jauger les capacités d'exportation, notamment pour les PME qui bénéficient d'un programme de renforcement important. Un trophée a été décerné aux meilleurs exportateurs algériens de la part de l'Algex et du World Trade Center algérien. Par ailleurs, plusieurs conférences ont été organisées par des experts algériens et étrangers et se sont articulées autour de thèmes récurrents, tels que la logistique dans l'art d'exporter, le financement des exportations, les communications à l'international, les régimes douaniers et le transport et la logistique à l'export. Etant absent dans le mental des producteurs algériens, il s'agit donc de réhabiliter le métier d'exportateur afin de permettre aux opérateurs nationaux, publics et privés de se consacrer aux tâches exclusives inhérentes à l'exportation, sachant que désormais, avec les zones de libre échange et la rude concurrence des multinationales, nos entrepreneurs devront se convertir en véritables exportateurs, sous peine d'être engloutis par les entreprises étrangères. C'est, en fait, le sentiment exprimé par de nombreux opérateurs économiques nationaux, tant publics que privés, qui ne sont pas préparés pour entrer dans les différentes zones de libre-échange, tels que la grande Zone arabe de libre-échange, l'Association européenne de libre-échange (AELE regroupant la Suisse, la Norvège, le Liechtenstein et l'Islande) ou encore l'Union européenne en vertu de l'accord d'association. Optimexport s'implique en faveur des PME Il y a moins de quinze jours, le ministère du Commerce, l'Algex, la Chambre algérienne de commerce et d'industrie et Optimexport ont organisé les rencontres de l'Export pour 29 entreprises parmi les 44 sélectionnées pour bénéficier des prestations et de l'aide matérielle et logistique, ainsi que du programme de formation du programme de l'agence française de développement et d'Optimexport. Les opérateurs économiques, les PME et PMI ayant un potentiel d'exportation ou des projets concrets à l'export ont participé à cet évènement, qui a traité diverses thématiques et développé des conférences et matérialisé des échanges professionnels pour tous les acteurs de l'exportation, tels que les entreprises challengers d'Optimexport et les petites et moyennes entreprises activant dans le commerce international, ainsi que les différents partenaires chargés de la promotion des exportations hors hydrocarbures (ministère du Commerce , Algex, Caci et Optimexport) sans oublier les partenaires du programme, notamment les auxiliaires de l'exportation et les spécialistes du financement et de l'assurance à l'export. Touché par la crise financière Emaar sacrifie le marché algérien L'année 2009 n'aura pas porté chance, en Algérie, à l'un des plus importants groupes immobiliers des Emirats arabes unis, Emaar, qui a dû annoncé son retrait du marché national, officiellement pour des raisons liés à l'impact de la crise financière internationale sur sa situation. Après avoir alimenté, pendant de longs mois, la rumeur sur son possible départ de l'Algérie pour cause de difficultés bureaucratiques et d'obtention du foncier et après avoir pendant longtemps fait miroiter la possibilité que son investissement redonne une nouvelle façade à la Baie d'Alger, Emaar est finalement sorti par la petite porte. Un communiqué de presse laconique en expliquant vaguement les motifs. La conjoncture internationale difficile et la crise financière aiguë, qui a touché considérablement le secteur immobilier, a vraisemblablement hâté le départ d'Emaar. Pour expliquer sa décision, ce dernier n'a pas mis en cause la condition du marché algérien, évoquant vaguement «une absence de progrès». Il a, au contraire, annoncé le gel de tous ses projets dans le monde qui ne sont pas encore mis en chantier, et notamment en Algérie où il comptait investir plus de 5 milliards de dollars dans divers projets comme la modernisation de la Baie d'Alger, la restructuration de la gare ferroviaire d'Agha, le lancement d'un vaste complexe touristique à Tipaza et à la construction d'un technopole à Sidi-Abdallah. Le groupe émirati a annoncé pour le dernier trimestre de 2008 une perte nette de plus de 480 millions de dollars en raison de la réduction de ses opérations aux Etats-Unis où ses biens invendus s'élèvent à 250 millions de dollars. Le groupe immobilier a vu ses bénéfices, pour l'année 2008, fondre de plus de 100 % en passant de 1,79 milliards de dollars à seulement 831,7 millions de dollars en 2008. En conséquence, ses actionnaires ont choisi de se concentrer sur les projets déjà en cours de réalisation en attendant la sortie de la crise en 2010. Le ministre des Finances, Karim Djoudi a déclaré à ce propose, que «le problème n'est pas dans l'économie algérienne, qui est au contraire porteuse de croissance, mais c'est Emaar qui est touché et il doit revoir un certain nombre de projets». R. E. H. ILS ONT DIT : Issaâd Rebrab : Pdg de Cevital «Le gouvernement algérien doit gérer des situations au fur et à mesure qu'elles se présentent. Il est évident qu'avec la conjoncture internationale et les crises économiques qui ont touché beaucoup de pays, les autorités sont obligées d'ajuster le fonctionnement de notre économie, selon la situation et les intérêts du pays. Je comprends l'inquiétude des autres patrons. Dans toute situation, il y a des pour et des contre. C'est la démocratie. Le gouvernement va ajuster au fur et à mesure les décisions qu'il a prises. Si le gouvernement a décidé d'un tel ajustement, c'est dans l'intérêt de l'entreprise algérienne, petite ou grande. Tout le monde doit se retrouver dans cet intérêt national». Réda Hemiani : Président du FCE «Les chefs d'entreprise ont été surpris par la soudaineté de la correction économique engagée par la loi de finances complémentaire 2009 ; ils ont réagi de façon spontanée et unanime pour exprimer leur incompréhension, déplorant surtout l'absence de concertation qui a caractérisé la préparation des mesures décidées, car certaines d'entre elles représentaient des contraintes nouvelles qui allaient peser assez lourdement sur la gestion de leurs entreprises. Nous avons réagi en soulignant toutefois que nous comprenions la philosophie générale de cette loi, puisque les équilibres de la balance des paiements algérienne étaient menacés ; nous avons néanmoins déploré l'absence de concertation car deux mesures au moins, qui ont fait l'objet depuis de certaines corrections, auraient dû être discutées préalablement avec les chefs d'entreprise ; cela aurait sans doute évité le tollé général qui a suivi la parution de cette loi». Habib Yousfi : Président du CGEA «La problématique qu'il faut absolument aborder en préambule est celle de connaître l'objectif recherché par l'institution à travers la loi de finances complémentaire de 2009 de l'obligation pour l'opérateur économique de passer par le crédit documentaire. C'est la question primordiale qui préoccupe l'ensemble du patronat. Et c'est une question majeure. Si l'on considère que les pouvoirs publics ont cette volonté de contrôler le mouvement des transactions, nous considérons que cette procédure constitue une entrave au libre exercice de l'économie. En deuxième lieu, si l'on considère que cette disposition entre dans le cadre d'une volonté des pouvoirs publics de limiter la facture des importations, bien au contraire, cette mesure va à l'encontre de l'objectif précité. En fait, le crédit documentaire est une formule pénalisante pour les acteurs économiques algériens. Je dirais même qu'elle est paralysante». Elus de Marseille : «C'est un sujet de forte inquiétude, la loi de finances algérienne étant assez inquiétante et pouvant avoir des répercussions importantes sur le trafic portuaire. C'est un retour significatif à une politique de protectionnisme. On ne peut pas, avec un pays avec lequel nous avons des relations aussi importantes, être dans une attitude de repli, nous avons besoin de relations d'ouverture. Avec plus de 8 millions de tonnes par an (hydrocarbures inclus), 10% du trafic total du port de Marseille-Fos repose sur les échanges avec l'Algérie (...) Dans les bassins Est de Marseille, 35 à 40 % des trafics sont destinés à l'Algérie (...) Ces mesures menacent directement l'activité dans les bassins Est de nombre de nos adhérents dont le chiffre d'affaires est pour certains à 75 % généré par les exportations sur l'Algérie». Ahmed Ouyahia : Premier ministre «Ce qui nous intéresse, ce sont les intérêts de l'Algérie et non pas ceux des autres». Karim Djoudi : Ministres de finances «L'enjeu majeur pour l'économie algérienne est de diversifier les sources de revenus internes et externes. Le crédit documentaire est l'instrument par excellence de sécurisation des transactions du commerce international. Beaucoup de registres du commerce sont délivrés à des personnes mais sont gérés par d'autres. En interdisant le crédit à consommation, nous protégeons les ménages contre les surendettements. L'Etat ne peut plus être l'unique pourvoyeur des emplois. Nous sommes dans des actions de redéfinition de notre politique économique et à l'effet de mieux réguler nos importations et mieux connaître ces importations et assurer un écrémage sur les revenus tirés de ces importations, et ce, au bénéfice de la collectivité nationale, il a été décidé de mettre 30% de résidents nationaux dans les sociétés d'importation». Le texte a fait couler beaucoup d'encre LFC 2009, le feuilleton de l'été Par Ryad El Hadi La loi de finances complémentaires 2009 aura incontestablement été l'événement phare de cette année sur le plan économique. Non pas que la publication d'une loi de finances complémentaire soit une exception en Algérie, mais le fait est que le contenu de ce texte, paru en pleines vacances estivales, a fait couler beaucoup d'encre et a soulevé plus d'une polémique, aussi bien à l'intérieur qu'à l'extérieur du pays. A certaines mesures impopulaires au niveau national, sont en effet venues s'ajouter d'autres mesures touchant directement les investisseurs étrangers que les partenaires de l'Algérie n'ont pas beaucoup apprécié. L'interdiction faite aux banques de ne plus donner de crédits aux particuliers en dehors des prêts immobiliers a été la mesure qui a suscité le plus de critiques. La mesure a pour objectif essentiel de limiter les importations de véhicules qui ont atteint, aux yeux du gouvernement un seuil intolérable. Le ministre des Finances Karim Djoudi a expliqué cette disposition en déclarant que «le crédit véhicule offert par les banques privées est prédominent. Il porte sur des véhicules produits sur les marchés internationaux où se créent de ce fait la richesse et l'emploi». Selon lui, l'interdiction du crédit à la consommation permet donc «de protéger les ménages contre le surendettement et les risques en découlant, orienter l'emprunt vers l'acquisition de logements et réguler l'importation des véhicules en favorisant l'investissement sur le marché national». Des arguments loin d'être convaincants d'autant que les crédits à la consommation ne représentent que 5 % du montant global des crédits alloués par les banques. Malgré son impopularité, cette disposition n'a pas été supprimée par la loi de finances 2010, au grand dam des ménages. L'autre mesure non moins critiquée est la limitation des modes de paiement des importations au crédit documentaire. Une disposition, qui a soulevé un tollé dans le milieu des entreprises nationales productrices qui se voient obligées de mobiliser une trésorerie conséquente avant de pouvoir procéder aux importations de leurs matières premières et d'attendre des mois avant de pouvoir recevoir leur marchandises. Peu sensible aux cris de détresse des patrons, le gouvernement s'est contenté d'insister sur l'importance de ce mode de payement sûr et transparent. La LFC 2009 a aussi fait «obligation aux banques intermédiaires agréées d'exiger, pour l'accomplissement des formalités bancaires afférentes aux opérations d'importation, la présence du titulaire du registre du commerce ou du gérant de la société importatrice».Par ailleurs, une taxe de domiciliation bancaire de 3% du montant de domiciliation, a été instituée pour les importations de services, au même titre que les marchandises. L'objectif de cette mesure est de réduire la facture d'importation estimée annuellement à près de 12 milliards d'euros. Le ministre des Finances a reconnu que l'objectif derrière ces mesures est de faire baisser de 5% le niveau des importations à la fin de 2009, ce qui ne sera probablement pas atteint puisque la réduction de la facture n'atteint que 3%. Contraints à de nouvelles conditions Les investissements étrangers recadrés Les investisseurs étrangers n'ont pas été épargnés par la LFC 2009 qui a recadré les conditions de leur intervention sur le marché algérien. La loi a stipulé que les investissements étrangers bénéficiant des avantages de l'Agence nationale de développement des investissement doivent être réalisés en partenariat majoritairement (au moins 51%) détenus par un ou plusieurs associés algériens. Il est aussi fait obligation aux opérateurs étrangers, opérant dans l'importation, d'ouvrir obligatoirement leur capital à un partenaire algérien à hauteur de 30% minimum. Cette mesure a suscité beaucoup de polémique dans la mesure où le ministère du Commerce l'avait déclaré à effet rétroactif, alors que le ministère des Finances stipulait le contraire. La LFC a institué la mesure sans préciser si elle était oui ou non rétroactive, mais le ministre des Finances a fini par déclarer que «la décision a été prise au titre de la loi de finances complémentaire pour qu'aucune disposition produite à l'avenir ne soit à caractère rétroactif et donc la disposition de l'incorporation à hauteur de 30% des partenaires algériens ne prend effet qu'à partir de la promulgation de la LFC pour 2009». Cette dernière a aussi fait obligation pour les investisseurs étrangers, de dégager une balance devises excédentaire au profit de l'Algérie, pendant toute la durée de vie du projet, ainsi que de réinvestir leur bénéfices localement. R. E. H Faible évolution des exportations hors hydrocarbures en 2009 Le ministère du Commerce, l'Algex, la CACI et Optimexport innovent Par Amar Aouimer Avec un montant inférieur à 1 milliard de dollars d'exportation hors hydrocarbures en 2009, l'Algérie se situe largement en deçà de ses énormes potentialités d'exportation hors hydrocarbures, notamment dans les secteurs de l'agroalimentaire, les services, la chimie et la pétrochimie, ainsi que les phosphates et les métaux ferreux. En effet, les statistiques montrent que les exportations ont chuté de plus de 40 %, durant les neuf premiers mois de 2009, comparativement à la même période de l'année 2008. En termes financiers, elles sont passées de 1,6 milliard à 900 millions de dollars. Pour le directeur général de l'Agence algérienne de promotion des exportations (Algex), Mohamed Bennini, cette diminution résulte du glissement et de la baisse de la monnaie européenne, l'euro, durant l'année précédente dont les conséquences se sont faits ressentir en 2009 avec une nouvelle dévaluation du dinar. Aussi, le crash financier international, la dégringolade des bourses étrangères, et surtout la crise aiguë de l'économie mondiale, ont concouru à la réduction des exportations algériennes hors hydrocarbures, tels que pour des produits habituellement bien commercialisés, à savoir le liège. En effet, les exportations hors hydrocarbures de l'Algérie ne représentent que 2,5% du volume global des exportations du pays. En plus des produits dérivés de la pétrochimie et des produits parachimiques, l'Algérie exporte également des quantités dérisoires de produits sidérurgiques, essentiellement des déchets ferreux et non ferreux. Les produits inhérents à la parachimie et à la pétrochimie représentent un taux de plus de 50% des exportations hors hydrocarbures dont plus de 40% de solvants naphta (dérivés des hydrocarbures), qui ont connu également une tendance à la hausse, sauf pour les engrais, lesquels ont entamé une forte baisse depuis quatre années. Concernant la sidérurgie, elle se range à la seconde place avec un taux de près de 30, dont environ 65% de déchets ferreux et non ferreux. Pour ce qui est des produits agricoles et agroalimentaires, de la pêche et de l'aquaculture, ils représentent une proportion évaluée à 7% du volume global des exportations hors hydrocarbures. Ils ne dépassent pas, en effet, le seuil de 30 millions de dollars. Deglet nour rapporte plus de 25 millions de dollars Environ 75% des dattes algériennes (deglet nour rapportant plus de 25 millions de dollars) destinées à l'exportation sont vendues en Europe, notamment en France, tandis que près de 100 % des crevettes sont commercialisées en Espagne. S'agissant des pâtes alimentaires, des eaux minérales et des boissons gazeuses, elles sont exportées vers la France et certains pays d'Afrique subsahariens, tels que le Mali, la Guinée, le Ghana, le Sierra Leone, la Gambie, le Niger, la Mauritanie et même le Bénin. Pour sa part, le responsable et chef de projet d'Optimexport, Marc Martinant, explique que l'action essentielle à concrétiser durant le salon de l'exploration vise surtout à prodiguer des conseils techniques pour les exportateurs afin de jauger les capacités d'exportation, notamment pour les PME qui bénéficient d'un programme de renforcement important. Un trophée a été décerné aux meilleurs exportateurs algériens de la part de l'Algex et du World Trade Center algérien. Par ailleurs, plusieurs conférences ont été organisées par des experts algériens et étrangers et se sont articulées autour de thèmes récurrents, tels que la logistique dans l'art d'exporter, le financement des exportations, les communications à l'international, les régimes douaniers et le transport et la logistique à l'export. Etant absent dans le mental des producteurs algériens, il s'agit donc de réhabiliter le métier d'exportateur afin de permettre aux opérateurs nationaux, publics et privés de se consacrer aux tâches exclusives inhérentes à l'exportation, sachant que désormais, avec les zones de libre échange et la rude concurrence des multinationales, nos entrepreneurs devront se convertir en véritables exportateurs, sous peine d'être engloutis par les entreprises étrangères. C'est, en fait, le sentiment exprimé par de nombreux opérateurs économiques nationaux, tant publics que privés, qui ne sont pas préparés pour entrer dans les différentes zones de libre-échange, tels que la grande Zone arabe de libre-échange, l'Association européenne de libre-échange (AELE regroupant la Suisse, la Norvège, le Liechtenstein et l'Islande) ou encore l'Union européenne en vertu de l'accord d'association. Optimexport s'implique en faveur des PME Il y a moins de quinze jours, le ministère du Commerce, l'Algex, la Chambre algérienne de commerce et d'industrie et Optimexport ont organisé les rencontres de l'Export pour 29 entreprises parmi les 44 sélectionnées pour bénéficier des prestations et de l'aide matérielle et logistique, ainsi que du programme de formation du programme de l'agence française de développement et d'Optimexport. Les opérateurs économiques, les PME et PMI ayant un potentiel d'exportation ou des projets concrets à l'export ont participé à cet évènement, qui a traité diverses thématiques et développé des conférences et matérialisé des échanges professionnels pour tous les acteurs de l'exportation, tels que les entreprises challengers d'Optimexport et les petites et moyennes entreprises activant dans le commerce international, ainsi que les différents partenaires chargés de la promotion des exportations hors hydrocarbures (ministère du Commerce , Algex, Caci et Optimexport) sans oublier les partenaires du programme, notamment les auxiliaires de l'exportation et les spécialistes du financement et de l'assurance à l'export. Touché par la crise financière Emaar sacrifie le marché algérien L'année 2009 n'aura pas porté chance, en Algérie, à l'un des plus importants groupes immobiliers des Emirats arabes unis, Emaar, qui a dû annoncé son retrait du marché national, officiellement pour des raisons liés à l'impact de la crise financière internationale sur sa situation. Après avoir alimenté, pendant de longs mois, la rumeur sur son possible départ de l'Algérie pour cause de difficultés bureaucratiques et d'obtention du foncier et après avoir pendant longtemps fait miroiter la possibilité que son investissement redonne une nouvelle façade à la Baie d'Alger, Emaar est finalement sorti par la petite porte. Un communiqué de presse laconique en expliquant vaguement les motifs. La conjoncture internationale difficile et la crise financière aiguë, qui a touché considérablement le secteur immobilier, a vraisemblablement hâté le départ d'Emaar. Pour expliquer sa décision, ce dernier n'a pas mis en cause la condition du marché algérien, évoquant vaguement «une absence de progrès». Il a, au contraire, annoncé le gel de tous ses projets dans le monde qui ne sont pas encore mis en chantier, et notamment en Algérie où il comptait investir plus de 5 milliards de dollars dans divers projets comme la modernisation de la Baie d'Alger, la restructuration de la gare ferroviaire d'Agha, le lancement d'un vaste complexe touristique à Tipaza et à la construction d'un technopole à Sidi-Abdallah. Le groupe émirati a annoncé pour le dernier trimestre de 2008 une perte nette de plus de 480 millions de dollars en raison de la réduction de ses opérations aux Etats-Unis où ses biens invendus s'élèvent à 250 millions de dollars. Le groupe immobilier a vu ses bénéfices, pour l'année 2008, fondre de plus de 100 % en passant de 1,79 milliards de dollars à seulement 831,7 millions de dollars en 2008. En conséquence, ses actionnaires ont choisi de se concentrer sur les projets déjà en cours de réalisation en attendant la sortie de la crise en 2010. Le ministre des Finances, Karim Djoudi a déclaré à ce propose, que «le problème n'est pas dans l'économie algérienne, qui est au contraire porteuse de croissance, mais c'est Emaar qui est touché et il doit revoir un certain nombre de projets». R. E. H. ILS ONT DIT : Issaâd Rebrab : Pdg de Cevital «Le gouvernement algérien doit gérer des situations au fur et à mesure qu'elles se présentent. Il est évident qu'avec la conjoncture internationale et les crises économiques qui ont touché beaucoup de pays, les autorités sont obligées d'ajuster le fonctionnement de notre économie, selon la situation et les intérêts du pays. Je comprends l'inquiétude des autres patrons. Dans toute situation, il y a des pour et des contre. C'est la démocratie. Le gouvernement va ajuster au fur et à mesure les décisions qu'il a prises. Si le gouvernement a décidé d'un tel ajustement, c'est dans l'intérêt de l'entreprise algérienne, petite ou grande. Tout le monde doit se retrouver dans cet intérêt national». Réda Hemiani : Président du FCE «Les chefs d'entreprise ont été surpris par la soudaineté de la correction économique engagée par la loi de finances complémentaire 2009 ; ils ont réagi de façon spontanée et unanime pour exprimer leur incompréhension, déplorant surtout l'absence de concertation qui a caractérisé la préparation des mesures décidées, car certaines d'entre elles représentaient des contraintes nouvelles qui allaient peser assez lourdement sur la gestion de leurs entreprises. Nous avons réagi en soulignant toutefois que nous comprenions la philosophie générale de cette loi, puisque les équilibres de la balance des paiements algérienne étaient menacés ; nous avons néanmoins déploré l'absence de concertation car deux mesures au moins, qui ont fait l'objet depuis de certaines corrections, auraient dû être discutées préalablement avec les chefs d'entreprise ; cela aurait sans doute évité le tollé général qui a suivi la parution de cette loi». Habib Yousfi : Président du CGEA «La problématique qu'il faut absolument aborder en préambule est celle de connaître l'objectif recherché par l'institution à travers la loi de finances complémentaire de 2009 de l'obligation pour l'opérateur économique de passer par le crédit documentaire. C'est la question primordiale qui préoccupe l'ensemble du patronat. Et c'est une question majeure. Si l'on considère que les pouvoirs publics ont cette volonté de contrôler le mouvement des transactions, nous considérons que cette procédure constitue une entrave au libre exercice de l'économie. En deuxième lieu, si l'on considère que cette disposition entre dans le cadre d'une volonté des pouvoirs publics de limiter la facture des importations, bien au contraire, cette mesure va à l'encontre de l'objectif précité. En fait, le crédit documentaire est une formule pénalisante pour les acteurs économiques algériens. Je dirais même qu'elle est paralysante». Elus de Marseille : «C'est un sujet de forte inquiétude, la loi de finances algérienne étant assez inquiétante et pouvant avoir des répercussions importantes sur le trafic portuaire. C'est un retour significatif à une politique de protectionnisme. On ne peut pas, avec un pays avec lequel nous avons des relations aussi importantes, être dans une attitude de repli, nous avons besoin de relations d'ouverture. Avec plus de 8 millions de tonnes par an (hydrocarbures inclus), 10% du trafic total du port de Marseille-Fos repose sur les échanges avec l'Algérie (...) Dans les bassins Est de Marseille, 35 à 40 % des trafics sont destinés à l'Algérie (...) Ces mesures menacent directement l'activité dans les bassins Est de nombre de nos adhérents dont le chiffre d'affaires est pour certains à 75 % généré par les exportations sur l'Algérie». Ahmed Ouyahia : Premier ministre «Ce qui nous intéresse, ce sont les intérêts de l'Algérie et non pas ceux des autres». Karim Djoudi : Ministres de finances «L'enjeu majeur pour l'économie algérienne est de diversifier les sources de revenus internes et externes. Le crédit documentaire est l'instrument par excellence de sécurisation des transactions du commerce international. Beaucoup de registres du commerce sont délivrés à des personnes mais sont gérés par d'autres. En interdisant le crédit à consommation, nous protégeons les ménages contre les surendettements. L'Etat ne peut plus être l'unique pourvoyeur des emplois. Nous sommes dans des actions de redéfinition de notre politique économique et à l'effet de mieux réguler nos importations et mieux connaître ces importations et assurer un écrémage sur les revenus tirés de ces importations, et ce, au bénéfice de la collectivité nationale, il a été décidé de mettre 30% de résidents nationaux dans les sociétés d'importation».