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Exclusif : Condamné pour corruption aux Etats-Unis, KBR prospère en Algérie
Publié dans Le Quotidien d'Algérie le 09 - 02 - 2010


Mardi 09 février 2010
L'entreprise KBR, (Kellog Brown and Root), ancienne filiale du géant pétrolier américain Haliburton, continue de prospérer en Algérie en dépit d'antécédents graves liés à des affaires de corruption tant en Algérie que dans le monde.
L'entreprise KBR, (Kellog Brown and Root), ancienne filiale du géant pétrolier américain Haliburton, continue de prospérer en Algérie en dépit d'antécédents graves liés à des affaires de corruption tant en Algérie que dans le monde.
En juillet 2007, KBR a signé un contrat avec Sonatrach pour la réalisation d'un train de Gaz naturel liquéfié (GNL) à Skikda. D'un coût de 2,8 milliards de dollars financé par les fonds propres de Sonatrach, ce train géant d'une capacité de 4,5 millions de tonnes/an de gaz devait être réalisé dans un délai de 50 mois au lieu du délai initial de 48 mois. Or, selon nos informations, la société japonaise JGC a fait une offre de 2,5 milliards de dollars avec une durée de réalisation de 36 mois contre les 48 de KBR. L'offre des Japonais était d'autant plus intéressante qu'ils venaient de réaliser les mêmes travaux en Malaisie. Le contrat a été signé à Alger par le vice-président aval de Sonatrach, Abdelhafid Feghouli (aujourd'hui PDG par intérim suite à la mise en examen de Mohamed Meziane) et le vice-président exécutif de KBR John Rose. Une partie importante de ce projet a été donné en sous-traitance par KBR à l'égyptien Orascom. Au bout du compte, ce contrat après plusieurs modifications atteint aujourd'hui la somme de 4,7 milliards de dollars.
KBR est présente en Algérie depuis plusieurs années, notamment via une de ses succursales B&RC ( Brown& Root/ Condor), un joint –venture algéro-américain créé en 1994. Comment KBR a-t-elle pu obtenir un tel marché alors que cette entreprise est gravement liée au scandale B&RC qui avait éclaté quelques mois auparavant ? Le 4 février 2006, l'IGF avait remis un rapport au Premier ministre Ahmed Ouyahia dans lequel elle révèlait que B&RC avait obtenu, entre 2001 et 2005, quarante et un marchés de gré à gré avec Sonatrach et le ministère de la Défense pour un montant total de 2,1 milliards d'euros. L'enquête de l'IGF qui concernait seulement -et seulement -, 22 marchés, indiquait que l'ensemble de ces constats étaient entachés d'irrégularités : violation du code des marchés publics, recours systématique à la sous-traitance au détriment des deux clients algériens, surcoûts, détournements de contingents de franchises fiscales, et achat de mobilier et d'équipements coûteux auprès de fournisseurs étrangers. Pour étouffer le scandale et éviter que la justice ne s'en mêle, Chakib Khelil, ministre de l'Energie et des Mines, en connivence avec les responsables de Sonatrach et ses amis américains, a décidé au courant de l'été 2007 de liquider B&RC en faisant racheter ses parts (49 %) par Sonatrach (51%) pour un montant de 24 millions de dollars. Ainsi, les Algériens et les Américains qui ont amassé des fortunes grâce à ces contrats juteux s'en tirent à bon compte dans la mesure ou l'enquête de l'IGF n'a pas eu de prolongements judiciaires. Le parquet s'est gardé de s'autosaisir tandis que Sonatrach et le ministère de la Défense n'ont pas saisi la justice en dépit du grave préjudice subi par le trésor public dans le cadre de cette affaire.
B&RC liquidée et rachetée par Sonatrach en cachette
Au moment même ou B&RC faisait l'objet d'une liquidation en cachette, au moment même ou les autorités algériennes devaient faire preuve de vigilance à l'égard des activités de KBR, voila que celle-ci décroche ce contrat de de 2.8 milliards de dollars. Mais il y a encore plus grave. Ni Sonatrach, ni Chakib Khelil, encore moins le Département du Renseignement et de la Sécurité (DRS) ne pouvaient ignorer que non seulement KBR trainait une mauvaise réputation pour sa propension à la sur-facturation mais qu'elle faisait déjà l'objet d'une enquête aux Etats-Unis pour corruption active au Nigéria. Manque de vigilance, incompétence, ou tout simplement concussion?
La réputation donc. Un rapport de l'opposition démocrate américaine publié lundi 27 juin 2005 indiquait que les surfacturations de la société de services pétroliers Halliburton (maison mère de KBR), en Irak, auraient coûté au moins un milliard de dollars aux contribuables américains, voire 1,4 milliard de dollars. Selon ce même rapport, citant des audits du ministère de la Défense et de l'armée de terre américaine, Halliburton, longtemps dirigée par l'ex vice-président Dick Cheney, aurait facturé pour plus d'un milliard de coûts “considérés comme inacceptables”, qu'ils soient “déraisonnables” ou non justifiables par les termes du contrat. En outre, des coûts s'élevant à 422 millions de dollars ont été qualifiés de “non justifiés”. Les documents fournis par Halliburton ayant été jugés insuffisants pour déterminer s'ils étaient ou non acceptables. Parmi les cas d'abus les plus grossiers, le rapport cite des cartons de boissons gazeuses facturés 45 dollars, ou encore une facture de 100 dollars (pour le lavage de moins de 7 kg de linge. Il faut croire que les dirigeants de B&RC ont appliqué la même recette en Algérie. Les services de renseignements, le gouvernement algérien, les cadres de Sonatrach, pouvaient ils ignorer ses faits ? A ce stade, ce semble difficile à croire.
KBR condamnée pour corruption et mise sous surveillance
L'enquête ensuite. Après plusieurs années d'investigations, la justice américaine a condamné en février 2009 Halliburton et Kellogg Brown & Root (KBR) à verser 579 millions de dollars (402 millions de dollars d'amende et 177 millions en règlement de la plainte déposée au civil par la SEC, le gendarme de la Bourse américaine) au gouvernement fédéral après avoir plaidé coupables pour des accusations de corruption au Nigeria. L'accord prévoit également que KBR soit placée sous surveillance pendant les trois prochaines années. C'est à dire jusqu'en 2012. En l'occurrence, ceci constitue un record. Jamais une entreprise américaine n'avait été condamnée aussi lourdement pour une violation de la loi anti-corruption aux Etats-Unis. Ces deux sociétés de services pétroliers ont été reconnus coupables d'avoir « versé pendant 10 ans des pots-de-vin à des responsables du gouvernement nigérian afin d'obtenir des passations de marchés et des contrats de construction et d'ingénierie ». Les commissions ont été versées notamment dans des banques suisses. Les deux compagnies avaient ainsi soudoyé des Nigérians afin de remporter des contrats entre 1995 et 2004 pour la construction d'une usine de gaz liquéfié à Bonny Island pour le compte de la compagnie Nigeria LNG Ltd. Comme par hasard KBR obtient le même marché en Algérie.
Dans quelles circonstances KBR a-t-elle obtenu ce marché de 2.8 milliards de dollars qui, chemin faisant, a presque doublé pour atteindre 4,7 milliards de dollars ? KBR a-t-elle bénéficié d'un traitement de faveur face notamment au concurrent japonais JGC ? A la lumière des pratiques délictueuses au sein de la firme américaine, vu l'ampleur de l'affaire BRC, au regard de la mauvaise réputation de KBR, et avec le scandale qui vient d'éclabousser Sonatrach, il est au minimum légitime de se poser des questions.
Khaled Bahbouh


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