Le ministre de l'Energie rassure : les prix du pétrole vont se stabiliser. Et l'Opep pourrait décider d'une nouvelle réduction de la production en décembre prochain. Le ministre de l'Energie, M. Chakib Khelil, n'a soufflé mot hier sur l'affaire Brown and Root Condor (BRC), à l'occasion du point de presse organisé sur la Semaine de l'énergie. Cette joint-venture entre Sontrach et Brown and Root Condor, filiale de la compagnie américaine Halliburton, est mise en cause dans une affaire de surfacturation de contrats relatifs à la réalisation des deux tours abritant aujourd'hui les sièges du ministère de l'Energie et des agences hydrocarbures Alnaft et ARH. Ce dossier, sous instruction, rapporte la presse, épluché par l'Inspection générale des finances, mettrait la lumière sur la position dominante que détiendrait cette entreprise sur le marché des services pétroliers en Algérie. Elle aurait raflé les principaux contrats allant jusqu'à obtenir de grands projets de la défense nationale, rapportent les mêmes sources. De quelle manière ? C'est la grande interrogation que doit élucider la justice, selon ces sources. Gêné sans doute par cette affaire, le ministre a préféré le silence, en guise de réponse à une interrogation de la presse, sur ce supposé scandale. Opep : l'Algérie réduira sa production de 59 000 barils/jour. Pour un responsable de Sonatrach, la compagnie pétrolière nationale n'a pas confié le marché du nouveau train de Skikda de gré à gré à BRC. D'abord, Sonatrach a traité avec Kellog Brown and Root (KBR), la société mère et non avec BRC Algérie dont le P-DG est Abdelmoumène Ould Kaddour. Le consortium KBR/JGC a été retenu après une large consultation internationale, selon ce même responsable. Les négociations sont toujours en cours entre Sonatrach et ce groupement. Le contrat serait attribué vers la fin de l'année. Tel semble être la version de Sonatrach. Affaire à suivre donc. Sur l'évolution des prix du pétrole, le ministre de l'Energie rassure : le marché va se stabiliser. Les prix du pétrole vont se maintenir autour de 60 dollars et pourraient même remonter au début de l'hiver. Le ministre n'exclut pas une nouvelle réduction du plafond de production de l'organisation, lors de la réunion de l'Opep prévue le 14 décembre au Nigeria si la dernière décision n'est pas suffisante. L'Algérie va réduire sa production de brut de 59 000 barils/jour à partir du 1er novembre, par rapport à sa production de septembre, soit 1 460 000 barils/jour (production actuelle), à l'instar de l'Arabie Saoudite, des Emirats et du Koweït, en attendant les autres pays membres. Optimiste, le ministre de l'Energie affirme que le marché va prendre au sérieux la décision de l'Opep. Cette dernière avait décidé de baisser le plafond de production de 1,2 million de barils/jour. Il convient de rappeler que les prix du pétrole ont chuté de plus de 20% depuis août 2006. Les marchés sont devenus sceptiques. Ils mettent en doute les intentions des pays membres de l'organisation de réduire leur production. Khelil confirme les conclusions du FMI : chute des exportations d'hydrocarbures. En réponse à une question de la presse, le ministre a indiqué que les exportations ont baissé en quantité, en raison de la progression de la demande locale en produits raffinés et en gaz. La production des hydrocarbures, elle, a augmenté, surtout celle du pétrole et du gaz. Mais les exportations de produits raffinés ont baissé. Ce qui semble confirmer les conclusions de la mission du FMI à Alger selon lesquelles la croissance économique en Algérie va chuter en Algérie (croissance de 3%) en 2006 en raison de la baisse de production du secteur des hydrocarbures. Il s'agit en fait, selon le ministre, d'une baisse dans la commercialisation des hydrocarbures, en clair des quantités exportées. Vers une recette de 52 milliards de dollars en 2006. En valeur, elles sont en hausse. En effet, les recettes tirées des exportations hydrocarbures évoluent à un rythme de plus de 4 milliards de dollars en 2006. Si les prix du pétrole se maintiennent en novembre et décembre, l'Algérie va engranger 52 milliards de dollars en 2006. Ce qui constitue un nouveau record. À fin septembre, les recettes tirées des exportations avaient atteint 40 milliards de dollars. N. Ryad