Le Temps d'Algérie 09 février 2010 Toutes les institutions publiques, banques et entreprises étatiques sont sous la loupe. Le contrôle de la gestion des biens publics est soumis depuis quelques semaines à une valse d'enquêteurs qui viennent fouiner dans les comptes de ces entités. C'est notamment le cas de la Banque algérienne de développement agricole (BADR), qui fait l'objet actuellement d'une nouvelle enquête financière. Des sources concordantes affirment que les enquêteurs de la Cour des comptes sont en train d'enquêter au sein de cette banque depuis une dizaine de jours. Cette enquête est orientée vers la comptabilité et la gestion financière de cette banque. Les enquêteurs passent à la loupe toutes les transactions faites dans le cadre des fonds d'aide accordée aux agriculteurs par le ministère de l'Agriculture à travers cette banque. Les brigades de l'IGF seraient également en train d'enquêter sur la gestion des deniers publics au niveau du ministère de l'Agriculture et de tous les organismes qui sont sous sa tutelle. L'enquête concerne tous les dossiers de fonds d'aides attribués en 2004 et 2005. La CNMA, tout comme l'OAIC et d'autres organismes créés dans ce secteur, serait également concernées par ces enquêtes. «Il est question de retrouver la traçabilité et de définir avec exactitude la destination de l'argent débloqué par l'Etat pour le développement du secteur et ses différentes filières», précisent nos sources. Tous les indices indiquent l'éclatement d'un nouveau scandale qui risque d'éclabousser le secteur et de faire tomber beaucoup de noms. Un flou total a longuement entouré l'affaire de l'effacement des dettes des agriculteurs, assainies l'année dernière par le chef de l'Etat. Nos sources affirment que le doute a tout le temps existé concernant la gestion de l'argent destiné aux agriculteurs. Les aides attribuées durant ces deux années n'auraient eu, paraît-il, aucune traçabilité. «Il existe des traces de versement de ces sommes colossales du ministère de l'Agriculture vers les différents organismes placés sous sa tutelle mais la destination de cet argent est inexistante. Aucune preuve sur la destination de cet argent n'est visible dans la comptabilité et les comptes faits par certains organismes chargés de la gestion de cet argent», expliquent nos sources. Certains ont été jusqu'à dire que ces organismes servaient de caisses noires à plusieurs personnalités politiques et hommes influents. La BADR n'en est pas à son premier scandale. Plusieurs affaires ont éclaté par le passé relatant d'importants détournements qui se sont effectués dans le secteur.