Bonne nouvelle. C'est la fin du monopole d'Etat. Les réformes financières s'accélèrent. Les banques privées algériennes ou filiales de groupes bancaires étrangers opérant en Algérie sont désormais autorisées à recevoir les fonds des entreprises publiques. La décision du 8 août 2004 obligeant les entreprises et autres entités publiques à ouvrir des comptes exclusivement auprès des banques publiques est abrogée, annoncent hier les services du chef du gouvernement en rendant publique la décision d'abrogation. Le même communiqué souligne que la décision d'abrogation a été signée par le chef du gouvernement, M.Abdelaziz Belkhadem, le 30 septembre dernier et prend effet à partir du 1er octobre 2007. Par cette abrogation les entreprises et entités publiques ne sont plus astreintes au placement de leurs biens uniquement au niveau des banques publiques. Le texte d'abrogation stipule dans son article premier que «la décision n°03 du 8 août 2004 faisant obligation aux entreprises publiques économiques, établissements et offices publics, de recourir exclusivement aux banques publiques pour l'ouverture et la tenue de leurs comptes, placements et dépôts, la gestion de leurs titres de natures diverses ainsi que la gestion de leurs opérations financières à l'intérieur du pays et en direction de l'étranger est abrogée». Aussi, le ministre des Finances est chargé de «veiller au respect de la présente décision». Cette disposition permet ainsi aux entreprises publiques d'ouvrir, à partir du 1er octobre 2007, leurs comptes aussi bien auprès des banques publiques que des banques privées dûment agréées. Pour rappel, la mesure interdisant aux entreprises et institutions publiques le dépôt de fonds dans les banques privées a été prise par le gouvernement Ouyahia dans la foulée de l'affaire «Khalifa» accusé de «dilapidation d'argent public», allusion aux fonds des caisses de sécurité sociale et de retraite qui y étaient déposés. Les banques privées sont, bien sûr, les premières à se féliciter du recouvrement de la possibilité pour elles d'accueillir des déposants publics. Cependant, l'ajustement en question devrait toutefois prendre du temps, car les conseils d'administration des entreprises et organismes publics prendront toutes les précautions réglementaires avant de voter, à nouveau, des dépôts auprès de banques privées. La levée de cette circulaire intervient à quelques jours de la remise des offres techniques et financières pour la privatisation du Crédit populaire d'Algérie (CPA). L'abrogation de cette mesure serait l'une des conditions des potentiels repreneurs du Crédit populaire d'algérie (CPA), note certains observateurs. La privatisation du CPA était fortement hypothéquée par le maintien de la circulaire affirmait l'ancien ministre des Finances, Abdelatif Benachenhou, dans un article de presse. Les repreneurs ne voulaient pas acheter le CPA sans le portefeuille des clients étatiques. Désormais c'est réglé. Cependant, il y a lieu de souligner que les règles prudentielles doivent être de mise. Sur un autre plan, les spécialistes de la scène financière s'accordent à noter la faiblesse du capital social des banques privées incapables d'accompagner les besoins de financement de l'économie algérienne. En effet, l'abrogation de cette mesure ne garantit pas un financement plus fluide des PME/PMI. L'autre talon d'Achille du développement économique.